Pour parler de leur nouvel album sorti à l’automne dernier, Victor a eu l’opportunité de s’entretenir avec Lina Victoria, chanteuse française au sein du groupe italien Sleeping Romance de métal symphonique et power métal. 

par Victor Brunerie

English version below

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Sleeping Romance ? Qui sont-ils ? 

Sleeping Romance, on est un groupe de métal symphonique à la base, qui depuis le dernier album We Are All Shadows sorti en octobre dernier dérive vers le métal alternatif.

Chez Sounding Shivers, on t’a vu chanter avec Abhcan début 2020 à Petit Bain à Paris. Comment s’est passé la transition de Abhcan vers Sleeping Romance ? 

Je suis toujours avec Abhcan, donc pas vraiment une transition. Les styles musicaux sont assez différents mais moins que ce que j’avais imaginé. Si Sleeping Romance avait été un groupe de métal symphonique comme à ses débuts, la différence se serait ressentie beaucoup plus. Le style agressif de SR a rejoint celui de Abhcan. Disons que la première chose qui a changé pour moi, c’était la façon de travailler, avec des moyens plus importants, avec du travail à distance et des répétitions en résidence pendant beaucoup de jours d’affilées. J’ai eu une vraie différence aussi en live, car j’ai désormais des retours in-ear contrairement à Abhcan où je n’en avais pas besoin dû à l’absence de samples.

Côté chant, as-tu senti une différence dans la façon de travailler ta voix ? 

Evidemment, ça m’a fait revoir ma façon de chanter certain passage. Chez Abhcan, il y a plus d’aggressivité et je n’utilise pas les mêmes outils vocaux. Avec Sleeping Romance, j’ai besoin d’avoir plus de délicatesse sur certains passages. J’ai travaillé mes nuances et développer de nouveaux aspects à ma voix.

Comment s’est passé ton intégration dans le groupe ?

Au top ! Les gars ont été super malgré la distance. Eux-même ne sont pas forcément toujours ensemble malgré le fait qu’ils habitent tous en Italie. Quand je suis arrivée, ils avaient déjà des titres de prêt. J’ai du m’imprégner des lignes vocales et écrire les paroles. Ils ont été totalement transparent sur pourquoi ils changeaient de style et où ils souhaitaient amener le groupe. Je n’ai pas ressenti le fait que je suis nouvelle dans un groupe.

Sur cet album, on entends beaucoup d’influences musicales différentes. Quelles ont été les idées du groupe pour faire de cet album quelque chose de varié et pas forcément classable en terme de styles ? 

C’est vrai que cet album est difficile à placer dans une case définie, ce qui gêne beaucoup les labels, la presse etc.. Plus un groupe est classable, plus il est marketable. Après nous, on voulait faire ce qui nous ressemble. Du métal alternatif avec tout ce que ça implique comme du Evanescence à l’Américaine, du Spiritbox, du Katatonia, du Architects, du Bring Me The Horizon, du Leprous. On y retrouve de tout, sans faire de compromis. On voulait que ça ait une patte, assez tentaculaire en allant puiser partout. Peut-être qu’à force d’album, on dira que c’est LE style Sleeping Romance ! Sur l’album, on retrouve énormément de Leprous que Federico, qui fait les compositions, a voulu prendre. Cet aspect prog et industriel vient de là, et l’aspect électro vient de Bring Me The Horizon.

Niveau thème principal de l’album, c’est pareil ? Il y en a beaucoup ?

Comme c’est un concept album, le thème principal est « les ombres », non dans le sens de ce qui se détache de nous à l’opposer de la lumière, mais plutôt qu’on a tous une part de nous qu’on ne montre pas tout de suite, et qu’on souhaite parfois garder en nous. L’acceptation de soi, de toutes les facettes de notre personnalité, et se montrer tel qu’on est. Je pense aux métalleux qui pendant longtemps osaient pas trop se montrer, mettre des t-shirts de métal, qu’on allait au bureau habillé de manière conventionnelle, de peur d’être jugé. On parle de ces aspects-là dans cet album.

Ca se ressent dans votre univers visuel ?

On voulait quelque chose d’épuré, pour rejoindre le style. On a vraiment pris le parti de s’éloigner de tous les visuels qu’on avait avant dans le métal symphonique, avec les grandes effusions de feu et de lumière. On a pris quelque chose de bichromatique : le noir et le blanc

L’acceptation de soi, c’est une thématique hyper importante et partagé par beaucoup d’artistes. Quels sont les artistes qui ont pu t’aider sur ces questions dans ta vie ? 

Je dirai principalement : Evanescence car Amy Lee m’a émerveillé et m’a mise sur la voix du chant, j’essayais beaucoup de l’imiter plus jeune. Ensuite, je dirai Avenged Sevenfold, mon groupe préféré qui m’a ébloui au live at LBC et je me suis dis « C’est ça que je veux faire ! » et ça m’a beaucoup motivé à travailler et finalement le groupe qui me montre le plus l’importance d’être soi-même, c’est Bloodywood. Ils font tout super bien en étant eux même. Ils ont parfaitement compris comment ça fonctionnait en assumant leur identité et en faisant une force.

L’album est sorti depuis plusieurs mois, c’est quoi la suite maintenant ? 

On va passer 2023 en tournée. On sera notamment le 23 février à Nice, le 27 février à Lille et le 28 février à Paris, ensuite on part aux Pays-Bas, puis au festival 666 à Cercoux. On aura également d’autres dates annoncer très vite. On essayera de commencer l’écriture de notre prochain album, même si la tournée, c’est notre objectif principal pour le moment.

Personnellement, qu’as-tu retiré de cet album que ce soit côté composition que de l’accueil ?

Ce qui m’a marqué, c’est la façon dont les morceaux ont été accueillis en live. Ils ont pris une tout autre ampleur qu’on ne s’attendait pas avec le groupe. On savait qu’ils avaient une superbe atmosphère, mais en live, la réaction du public, on était scotché et le public aussi. C’est pour ça que j’ai hâte de repartir en tournée.

Merci beaucoup, et on se retrouve à Lille ! 

 

 

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To talk about their new album released last fall, Victor had the opportunity to talk with Lina Victoria, French singer in the Italian symphonic and power metal band Sleeping Romance. 

by Victor Brunerie

Sleeping Romance ? Who are they? 

Sleeping Romance is a symphonic metal band, which since the last album We Are All Shadows released last October has been drifting towards alternative metal.

At Sounding Shivers, we saw you singing with Abhcan at the beginning of 2020 at Petit Bain in Paris. How was the transition from Abhcan to Sleeping Romance? 

I’m still with Abhcan, so not really a transition. The musical styles are quite different but less than I imagined. If Sleeping Romance had been a symphonic metal band like in the beginning, the difference would have been felt much more. SR’s aggressive style has joined Abhcan’s. Let’s say that the first thing that changed for me was the way of working, with more means, with remote work and rehearsals in residence for many days in a row. I had a real difference also in live, because I have from now on returns in-ear contrary to Abhcan where I didn’t need it because of the absence of samples.

On the vocal side, did you feel a difference in the way you work your voice? 

Obviously, it made me rethink the way I sing certain passages. With Abhcan, there is more aggressiveness and I don’t use the same vocal tools. With Sleeping Romance, I need to have more delicacy on certain passages. I have been working on my nuances and developing new aspects to my voice.

How was your integration in the band?

Great! The guys were great despite the distance. They themselves are not necessarily always together even though they all live in Italy. When I arrived, they already had loan titles. I had to soak up the vocal lines and write the lyrics. They were totally transparent about why they were changing their style and where they wanted to take the band. I didn’t feel like I was new to a band.

On this album, you hear a lot of different musical influences. What were the ideas of the band to make this album something varied and not necessarily classifiable in terms of styles? 

It’s true that this album is difficult to place in a defined box, which bothers labels, press etc.. The more a band is classifiable, the more it is marketable. After that, we wanted to do what we felt like. Alternative metal with all that it implies like Evanescence in the American style, Spiritbox, Katatonia, Architects, Bring Me The Horizon, Leprous. You can find everything in it, without making any compromises. We wanted it to have a style, quite sprawling, drawing from everywhere. Perhaps that after many albums, we will say that it is THE Sleeping Romance style! On the album, we find a lot of Leprous that Federico, who makes the compositions, wanted to take. This prog and industrial aspect comes from there, and the electro aspect comes from Bring Me The Horizon.

Is it the same for the main theme of the album? Are there many of them?

As it’s a concept album, the main theme is « the shadows », not in the sense of what stands out from us as opposed to the light, but rather that we all have a part of us that we don’t show right away, and that we sometimes wish to keep inside us. The acceptance of oneself, of all the facets of our personality, and to show ourselves as we are. I think of the metalheads who for a long time didn’t dare to show themselves, to put on metal t-shirts, to go to the office dressed in a conventional way, for fear of being judged. We talk about these aspects in this album.

Is it felt in your visual universe?

We wanted to do something clean, to match the style. We really took the part to move away from all the visuals that we had before in symphonic metal, with the big effusions of fire and light. We took something bichromatic: black and white

Self-acceptance is a very important theme shared by many artists. Which artists have helped you on these questions in your life ? 

I would say mainly : Evanescence because Amy Lee amazed me and put me on the voice of singing, I tried a lot to imitate her when I was younger. Then I would say Avenged Sevenfold, my favorite band that dazzled me at the live at LBC and I thought « This is what I want to do! » and that motivated me a lot to work and finally the band that shows me the most the importance of being yourself is Bloodywood. They do everything great by being themselves. They understood perfectly how it works by assuming their identity and making it a strength.

The album has been out for several months, what’s next now? 

We will spend 2023 on tour. We’ll be in Nice on February 23rd, Lille on February 27th and Paris on February 28th, then we’ll go to the Netherlands, then to the 666 festival in Cercoux. We will also have other dates announced very quickly. We will try to start writing our next album, even if the tour is our main objective for the moment.

Personally, what did you take away from this album, both in terms of composition and reception?

What marked me, it is the way in which the songs were received in live. They took on a whole new dimension that we didn’t expect with the band. We knew they had a great atmosphere, but live, the reaction of the audience, we were blown away and the audience too. That’s why I can’t wait to go on tour again.

Thanks a lot, and see you in Lille!