Downfall Of Gaia ont tout au long de leur carrière proposé un black métal tinté de post métal et de crust du plus bel effet. Cette année le groupe sort son sixième album studio. Silhouettes Of Disgust est déjà disponible via Metal Blade Records, et on va se plonger ensemble dans l’écoute de ces 8 nouveaux titres des allemands.
Par Victor BRUNERIE
English version below
Le premier morceau, « Existence of Awe », est une première pièce imposante qui montre déjà tout ce que le groupe a dans les tripes. La voix et les parties de guitare de Dominik Goncalves dos Reis viennent nous transpercer par leur douce violence. En milieu de titre un partie très orientée post métal vient calmer un peu le jeu avant de repartir de plus belle. On sent que les allemands ont voulu marquer le public d’entrée avec un titre puissant et dévastateur. On poursuit avec un morceau suivant un nouveau personnage, le groupe ayant voulu dans cet album raconter les destins croisés de 8 personnes dans une métropole. Ce morceau nous parle d’addiction et de la spirale sans fin qui s’en suit lorsqu’on trouve y trouve refuge. Encore une fois les musiciens parviennent parfaitement à nous narrer ce récit en musique et nous plonger dans le quotidien troublé de leur personnage.
Anton Lisovoj vient également poser sa voix sur certains titres en étant totalement complémentaire avec Dominik. Ses parties de basses viennent chercher dans nos entrailles les émotions avec brio et chaque morceau de cet album est une belle démonstration des talents combinés de chacun. D’ailleurs cet album marque le retour de Peter Wolff à la guitare, après quelques années passées loin de la formation. On sent que ce retour a permis aux trois musiciens de retrouver des sensations connues qui prennent toute leur dimension dans le single « Bodies As Driftwood ».
Le morceau « Eyes To Burning Skies » me touche particulièrement de part sa représentation de la santé mentale et de la différence qui existe régulièrement entre ce qu’une personne atteinte de dépression peut montrer en extérieur et de ce qu’elle ressent à l’intérieur. Ce morceau déchirant de beauté est une nouvelle belle preuve du mélange habile entre métal extrême et parties plus douces allant vers le post-rock.
Tout au long de l’album Michael Kadnar nous propose un jeu de batterie très varié qui colle parfaitement avec ce que j’ai pu dire plus haut. On alterne constament entre violence pure et douceur salvatrice. Ce qui marque tout au long de cet album c’est l’aspect lo-fi de certaines compositions, et le morceau « Final Vows » en est une belle représentation avec son intro saccadée où la guitare est cachée par la batterie. Une belle recherche de sons qui vient confirmer tout le bien que je pense de cet album.
Les deux derniers morceau de ce nouvel album ne sont que d’ultimes confirmation que ce voyage dans cette métropole fictive nous renvoi à la vision que nous avons les uns des autres, une vision qui comme le dit Dominik « représente bien ce qu’on peut attendre aujourd’hui de l’humanité, à savoir pas grand chose ». « Optograms of Disgust » est une dernière image lugubre de ce que le monde actuel peut proposer et de ce que les interactions entre les personnes sont devenues dans la plupart des cas, c’est à dire une envie d’éviter les autres et de trouver une raison de détester ce que l’on voit les uns chez les autres. Une vision malheureusement assez réaliste qui nous plonge dans nos contradictions en tant qu’humains, avec toujours cette musique cathartique qui vient nous chercher au plus profond de nous-même à chaque note.
Vous l’aurez compris, ce nouvel album de Downfall Of Gaia m’a profondément marqué par ses thèmes et sa composition. Le groupe allemand montre avec Silhouettes Of Disgust les aberrations de nos sociétés tout en nous montrant les quotidiens souvent torturés de beaucoup, le tout servi par une musique magistrale. Cet album vient clairement chercher une place de choix dans les albums de l’année!

Tracklist:
01. Existence of Awe
02. The Whir of Flies
03. While Bloodsprings Become Rivers
04. Bodies As Driftwood
05. Eyes to Burning Skies
06. Final Vows
07. Unredeemable
08. Optograms of Disgust
Downfall Of Gaia have been playing a well-crafted black metal with a touch of post metal and crust throughout their career. This year the band is releasing its sixth studio album. Silhouettes Of Disgust is already available via Metal Blade Records, and let’s dive in together to listen to the Germans’ 8 new tracks.
The first track, « Existence of Awe », is an imposing first piece that already shows everything the band has in its guts. Dominik Goncalves dos Reis‘ voice and guitar parts come to pierce us with their gentle violence. In the middle of the track, a very post-metal oriented part calms down the game a bit before starting again. We can feel that the Germans wanted to mark the audience from the start with a powerful and devastating track. We continue with a track following a new character, the band having wanted in this album to tell the crossed destinies of 8 people in a metropolis. This track tells us about addiction and the endless spiral that follows when one finds refuge there. Once again, the musicians manage to tell us this story in music and immerse us in the troubled daily life of their character.
Anton Lisovoj also adds his voice to some of the tracks, complementing Dominik‘s. His bass parts are a great way to get to the heart of the matter. His bass parts come to search in our entrails the emotions with brio and each track of this album is a beautiful demonstration of the combined talents of each one. Moreover, this album marks the return of Peter Wolff as a guitarist, after a few years away from the band. We feel that this return has allowed the three musicians to rediscover familiar sensations which take on their full dimension in the single « Bodies As Driftwood ».
The track « Eyes To Burning Skies » particularly touches me because of its depiction of mental health and the difference that regularly exists between what a person suffering from depression can show on the outside and what they feel on the inside. This heartbreakingly beautiful track is yet another fine example of the skilful mix of extreme metal and softer, post-rock parts.
Throughout the album Michael Kadnar offers us a very varied drumming which fits perfectly with what I said above. We constantly alternate between pure violence and saving sweetness. What marks throughout this album is the lo-fi aspect of certain compositions, and the track « Final Vows » is a beautiful representation with its jerky intro where the guitar is hidden by the drums. A beautiful search for sounds that confirms all the good I think of this album.
The last two tracks of this new album are only the final confirmation that this journey in this fictitious metropolis sends us back to the vision we have of each other, a vision that as Dominik says « represents well what we can expect from humanity today, which is not much ». « Optograms of Disgust » is a final gloomy picture of what the world today can offer and what interactions between people have become in most cases, namely an urge to avoid others and to find a reason to hate what we see in each other. Unfortunately, this is a rather realistic vision that plunges us into our contradictions as humans, with always this cathartic music that comes to get us deep inside ourselves with each note.
You will have understood, this new album of Downfall Of Gaia has deeply marked me by its themes and its composition. With Silhouettes Of Disgust, the German band shows us the aberrations of our societies while showing us the often tortured daily lives of many, all served by a masterful music. This album is clearly looking for a place of choice in the albums of the year!