Le Tyrant Fest est de retour en cette fin octobre pour une nouvelle édition, la sixième! Et cette année l’affiche donne envie, tout en étant plus variée musicalement que sur les éditons précédentes. On retrouvera évidemment le black et le death indispensables à une édition réussie, mais aussi un peu de post hardcore, de sludge, de doom… On ne pouvait manquer ça et on s’est donc rendus au 9-9bis de Oignies, cadre toujours aussi atypique pour un festival musical, pour cette nouvelle mouture d’un des évènements les plus attendus par les amateurs de métal dans la région. Comme toujours c’est un public venu de toute la France et même de Belgique qui sera présent pour ces deux jours placés sous le signe du charbon et du métal.
Report par Victor BRUNERIE
Photos par Marye DAVENNE
English version below
Deliverance (Le Métaphone)
Après une interview de Nature Morte (que vous pourrez retrouver sur le site dans quelques jours), nous nous retrouvons dans la belle salle du Métaphone pour le premier concert du festival. C’est Deliverance qui ont la tâche de réveiller le public du Tyrant. Et comme toujours le quatuor s’en sort à merveille. Pierre Duneau, maquillage noir et blanc sur le visage alterne entre ses claviers et son micro avec brillo. Pendant ce temps, c’est à la guitare qu’Etienne Sarthou (qu’on retrouvera un peu plus tard avec un autre de ses projets) nous balance des riffs puissants. Leur black tinté de post accroche le public présent dans la salle et donne une très belle vision de ce dont le groupe est capable. Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn avait conquis les amateurs lors de sa sortie en 2022, et force est de constater que les morceaux passent sans effort l’épreuve du live! Une belle ouverture de festival qui laisse le public prêt pour la suite.
Witching (Auditorium)
Direction l’Auditorium et sa configuration intimiste pour y découvrir Witching, qu’on va clairement voir sur les conseils de Mégane qui les as vu il y a peu à la Malterie à Lille. Une intro lente nous met dans l’ambiance puis la voix de Jacqui Powell vient nous terrasser par sa puissance. Le groupe est dans une forme olympique, et chaque morceau laisse aux musicien.ne.s l’occasion de nous offrir un sludge doom impressionnant de qualité. Tatiana Buonassisi fait résonner ses cordes de basse sans jamais nous laisser une seconde de répit. La prestation est hypnotique et on se demande comment on a pu passer à côté de ce groupe avant. Une demi-heure plus tard, on quitte la salle soufflé par la prestation qu’on vient de vivre, en se disant qu’on retournera voir le groupe dès que possible et qu’on se jettera rapidement dans leur discographie. Une pépite live comme on adore en découvrir!
Retour dans la grande salle pour le set tant attendu de Pénitence Onirique! Le groupe arrive sur scène vêtu de masques tout neuf, très différents des précédents et laissant un peu apparaitre leurs visages. Mais c’est bien le côté mystérieux du groupe qui reste en avant dès le premier morceau. Leur black métal maîtrisé sera servi de bout en bout avec le brio qu’on leur connaît. Chaque morceau réveille en nous un torrent d’émotions toutes plus puissantes les unes que les autres. La voix du chanteur est transcendante de beauté et nous emporte à chaque phrase. Le groupe, qui sort un album très bientôt dont le nom vous rappellera une autre formation à l’affiche aujourd’hui alterne entre morceaux cultes et nouveauté avec toujours cette capacité à envouter le public. Le silence est quasi religieux dans la salle et la performance en subjugue plus d’un. On a face à nous un des grands noms du black hexagonal et on conforme que chaque concert est une véritable expérience émotionnelle dont on ne ressort définitivement pas indemne.
Nature Morte (Auditorium)
Retour face à un de nos trios coup de cœur, à savoir Nature Morte! Leur album Oddity sorti il y a peu est frais dans nos têtes et on imagine que les nouveaux morceaux auront une place de choix dans ce court set. Quatre morceaux, c’est ce que le trio nous proposera pour cette expérience live comme il en existe peu. Toujours armés de leurs pédaliers déclenchant les lumières de leur set c’est dans un mélange dosé de guitares, basse et batterie que le groupe nous amène. La voix de Chris est toujours aussi perçante et déchirante de beauté. La petite salle est pour eux un écrin leur permettant de mettre parfaitement en valeur leurs morceaux majestueux. Les genres musicaux se mêlent sans se gêner les uns les autres pour un ensemble musical aussi doux que dévastateur. On ne peut vous en dire plus tant les émotions se sont emparées de nous pendant toute la prestation. En tout cas, on aimait déjà fort le trio tant leurs compositions nous touchent, on ressort de ce moment suspendu encore plus acquis à leur cause. Une performance qui restera comme une des plus fortes du festival pour nous! On vous incite à foncer découvrir leur musique dès que possible et à aller les voir près de chez vous!
Karras (Le Métaphone)
La grande salle est prête pour une dose de death grind proposée par les français de Karras. On vous parlait il y a peu de leur deuxième album We Poison Their Young, et on avait hâte de voir ce que les morceaux donnent en live! Le trio entre directement dans le vif du sujet et nous balance des riffs rapides avec une force non dissimulée. C’est à la batterie qu’on retrouve Etienne Sarthou qui après une petite pause bien méritée revient toujours aussi en forme pour une deuxième avalanche musicale. Les morceaux s’enchaînent vite et nous laissent prendre toute la mesure des qualités du trio. On aura même le droit en milieu de set au morceau de 8 secondes du dernier album en date, véritable tornade de riffs et de rythmiques assassines. Karras déroulent devant un public de plus en plus en mouvement au fur et à mesure du set. Diego (basse et chant) et Yann (guitare) n’hésitent pas à aller vers le public pour renforcer cette énergie communicative que leur musique transmet. Un set furieux qui nous aura largement convaincu!
Otargos (Le Métaphone)
Après une pause bien méritée sponsorisée par le délicieux foodtruck végé du festival, il est temps pour nous de découvrir Otargos en live (oui on sait, il était temps!). Dagoth, guitare à la main envoie ses meilleurs riffs d’entrée de jeu avec « Incursions Of Chaos ». La puissance du groupe n’est plus à prouver et les onze titres de leur set n’en seront que la pure démonstration. Les fans sont aux anges et n’hésitent pas à hurler leur soutien au groupe entre les morceaux. « Kinetic Zero » finit de nous mettre convaincre que les bordelais n’ont pas volé leur réputation. On se laisse porter par leur black métal tinté de cosmologie et de physique quantique pendant une petite demi heure avant que « Nullabsolut » vienne mettre un terme à cette performance dantesque. Une autre belle découverte qui aura su laisser sa marque dans nos esprits.
Il est temps pour le Métaphone d’accueillir le show unique des tchèques de Cult Of Fire. Deux serpents géants ornent les côtés de la scène et serviront de siège aux deux guitaristes, assis en position du lotus. L’hindouisme et le bouddhisme sont au coeur de la musique du groupe et la prestation s’en ressent. Vojtěch Holub orné de ses cornes et de sa toge nous envoute avec un chant magistral de bout en bout. L’ambiance est à la fois pesante et envoûtante et le rituel se déroulant sous nous yeux ne peut être suivi que sans décrocher le regard. On se laisse transporter avec joie en regardant tout ce qui se passe sur la table placée devant le chanteur. Peu de mouvements sur scène mais un black métal épique à souhait qui satisfait pleinement nos attentes. On ressort de cette prestation unique subjugués par le show et avec l’envie de se plonger dans la discographie du groupe.
Enslaved (Le Métaphone)
La nuit s’est définitivement installée sur Oignies mais il nous reste le set d’Enslaved pour finir cette journée en beauté. Amateurs du groupe depuis de nombreuses années et après un album magistral sorti cette année, il nous tardait d’enfin voir le groupe en live. D’entrée de jeu Grutle Kjellson nous montre tout son talent aussi bien à la basse qu’au chant. Le prog black des norvégiens est toujours aussi envoutant et énergique à la fois. A la batterie Ivar Sandøy nous montre à quel point il est un véritable métronome humain qui sait alterner habilement entre technicité brute et émotion. Chaque titre laisse à la formation norvégienne l’occasion de nous démonter que les années leur permettent encore d’expérimenter et de proposer des compositions variées et diablement prenantes. On se laisse transporter par leur performance, mais la fatigue commence à gagner et on quitte la salle un peu avant la fin de la prestation. On reste sur une excellente note qui nous donne envie de retrouver le groupe au plus vite pour un set en tête d’affiche dans le Nord!


















Cette première journée au Tyrant Fest a tenu toutes ses promesses! On aurait aimé que la pluie nous laisse tranquille et ne décale pas certaines des activités proposées par le festival mais ça n’est que partie remise pour le lendemain. On dit un grand bravo à toutes les équipes du fest et du lieu pour leur bienveillance et leur bonne humeur qui font de ce festival un véritable immanquable de la saison musicale. Une belle journée de musique bien entourés, que demander de plus! On se donne rendez-vous très vite pour le retour sur la deuxième journée qui s’annonce excellente.
Un grand merci à l’équipe du Tyrant Fest et du 9-9bis pour les accréditations, l’organisation de ce festival et pour l’accueil au top!
Tyrant Fest is back at the end of October for another edition, its sixth! And this year’s line-up is sure to please, as well as being more varied musically than previous editions. We’ll obviously be seeing the black and death music that’s essential to a successful festival, but also a bit of post-hardcore, sludge, doom… We couldn’t miss it, so we headed to 9-9bis in Oignies, a venue that’s as unusual as ever for a music festival, for this latest edition of one of the most eagerly-awaited events for metal fans in the region. As ever, audiences from all over France and even Belgium will be on hand for two days of coal and metal.
Review by Victor BRUNERIE
Pictures by Marye DAVENNE
Deliverance (Le Métaphone)
After an interview with Nature Morte (which you can find on the website in a few days’ time), we find ourselves in the beautiful Métaphone venue for the first concert of the festival. Deliverance had the task of waking up the Tyrant audience. And as always, the quartet did a marvellous job. Pierre Duneau, black and white make-up on his face, alternates between his keyboards and his microphone with brilliance. Meanwhile, on guitar, Etienne Sarthou (who will be back with another of his projects a little later) throws down some powerful riffs. Their post-punk-tinged black hooks the audience in the room and gives a great vision of what the band is capable of. Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn won over fans when it was released in 2022, and it’s clear that the tracks stand up effortlessly to the live test! A fine opening to the festival, leaving the audience ready for what’s to come.
Witching (Auditorium)
Head for the Auditorium and its intimate setting to discover Witching, who we’re clearly going to see on the advice of Mégane who saw them recently at La Malterie in Lille. A slow intro gets us in the mood, then Jacqui Powell‘s powerful vocals take us over. The band are in top form, and each track gives the musicians the opportunity to deliver an impressively powerful sludge doom. Tatiana Buonassisi makes her bass strings resonate without ever giving us a second’s respite. The performance is hypnotic and you wonder how you could have missed this band before. Half an hour later, we leave the room blown away by the performance we’ve just experienced, telling ourselves that we’ll be back to see the band as soon as possible and that we’ll quickly get into their discography. A superb live discoveru, just the way we like it!
Pénitence Onirique (Le Métaphone)
Back in the main hall for Pénitence Onirique‘s long-awaited set! The band arrive on stage wearing brand new masks, very different from the previous ones and revealing their faces a little. But it’s the mysterious side of the band that really shines through from the very first track. Their masterful black metal will be served up from start to finish with their usual brio. Each track awakens a torrent of emotions, each more powerful than the last. The singer’s voice is transcendent in its beauty, carrying us away with every phrase. The band, who are releasing an album very soon, the name of which will remind you of another band on the bill today, alternate between cult tracks and new ones, always with the same ability to captivate the audience. The silence in the room is almost religious, and the performance captivates more than one person. We’re up against one of the big names in French black music, and every concert is a real emotional experience from which no one can escape unscathed.
Nature Morte (Auditorium)
Back to one of our favourite trios, Nature Morte! Their recently-released album Oddity is still fresh in our minds, and we can imagine that the new tracks will feature prominently in this short set. Four tracks, that’s what the trio will be offering us for this live experience like few others. Still armed with their foot pedals, which trigger the lights of their set, the band take us through a measured mix of guitars, bass and drums. Chris‘s voice is as piercing and heartbreakingly beautiful as ever. The small venue is a showcase for their majestic songs. The musical genres blend seamlessly together to create a whole that’s as sweet as it is devastating. We can’t tell you more, we were so overwhelmed with emotion throughout the performance. In any case, we already liked the trio so much their compositions touched us, and we came out of this suspended moment even more committed to their cause. It was a performance that we’ll remember as one of the festival’s highlights! We urge you to go out and discover their music as soon as possible and see them near you!
Karras (Le Métaphone)
The big room is ready for a dose of death grind from French band Karras. We recently told you about their second album, We Poison Their Young, and we couldn’t wait to see how the tracks sounded live! The trio get straight to the heart of the matter, throwing down fast-paced riffs with undisguised force. On the drums we find Etienne Sarthou who, after a well-deserved break, is back in top form for a second musical avalanche. The tracks come thick and fast, giving us the full measure of the trio’s qualities. In the middle of the set they even played an 8-second track from their latest album, a veritable tornado of riffs and killer rhythms. Karras played to an increasingly lively crowd as the set progressed. Diego (bass and vocals) and Yann (guitar) don’t hesitate to approach the audience to reinforce the infectious energy their music conveys. A furious set that won us over!
Otargos (Le Métaphone)
After a well-deserved break sponsored by the festival’s delicious veggie foodtruck, it was time to see Otargos live (yes, we know, finally!). Dagoth, guitar in hand, delivers his best riffs right from the start with ‘Incursions Of Chaos’. The band’s power is unquestionable, and the eleven tracks of their set are pure proof of that. The fans were ecstatic and had no hesitation in shouting their support for the band between songs. « Kinetic Zero » convinces us that the Bordeaux band have not stolen their reputation. We let ourselves be carried away by their black metal coloured with cosmology and quantum physics for half an hour before « Nullabsolut » put an end to this Dantesque performance. Another great discovery that left its mark on our minds.
Cult Of Fire (Le Métaphone)
It’s time for the Métaphone to welcome a unique show from the Czechs of Cult Of Fire. Two giant snakes adorn the sides of the stage and serve as seats for the two guitarists, seated in the lotus position. Hinduism and Buddhism are at the heart of the band’s music, and the performance reflects this. Vojtěch Holub, adorned with his horns and toga, bewitches us with his masterly vocals from start to finish. The atmosphere is both heavy and bewitching, and the ritual unfolding before our eyes can only be followed without looking away. You’re transported by the joy of watching everything that happens on the table in front of the singer. There was very little movement on stage, but the epic black metal we were treated to was just what we were looking for. We came away from this unique performance overwhelmed by the show and with the desire to delve into the band’s discography.
Enslaved (Le Métaphone)
Night has finally settled over Oignies, but we still have Enslaved‘s set to end the day on a high. Having been fans of the band for many years, and following the release of a masterful album this year, we couldn’t wait to finally see them live. From the outset, Grutle Kjellson showed us just how talented he is on both bass and vocals. The Norwegians’ prog-black is as bewitching and energetic as ever. On drums, Ivar Sandøy shows us just what a human metronome he is, skilfully alternating between raw technicality and emotion. Each track gives the Norwegian band the chance to show us that their years of experience still allow them to experiment and come up with varied, devilishly gripping compositions. You’re carried away by their performance, but you’re starting to get tired and leave the room just before the end. But we’re left on an excellent note, which makes us want to see the band again as soon as possible for a headlining set in the North of France!
Our first day at Tyrant Fest lived up to all its promises! We would have liked the rain to have left us alone and not postponed some of the festival’s activities, but that’s only a postponement for the following day. We’d like to say a big well done to all the fest and venue staff for their kindness and good humour, which make this festival a real must-see of the music season. What more could you ask for than a great day of music in good company? We’ll be in touch soon for a look back at the second day, which looks set to be an excellent one.








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