A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, Oddity, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Nature Morte dans les locaux du 9-9bis de Oignies lors du Tyrant Fest. Un beau moment pour discuter de la composition de ce nouvel opus, mais aussi de la scène métal Française.
Interview par Marye Davenne et Victor Brunerie
English version below
Crédit photo: Alex Le Mouroux
Marye : Bonjour à vous ! La dernière fois que l’on s’est vu, c’était au Rock In Bourlon. On vous a même vu vous balader sur le festival durant les 3 jours. Comment c’était ?
Stevan (guitare) : Oui ! Vincent est parti avant.
Vincent (batterie) : J’ai du partir le samedi moi
Stevan : Sinon on est resté jusqu’au dimanche car on voulait voir des groupes, et notamment Lisieux qui jouait le dimanche soir. Nous on a joué le vendredi. On a vu des trucs cools !
Chris (chant & basse) : Full of Hell !
Stevan : Oui, Full of Hell je n’avais jamais vu en live, et c’était une grosse claque.
Marye : Vous avez joué en plein jour, comme au Motocultor, et au Hellfest. On sait que vos sets ont une scénographie assez intéressante [des spots lumineux sont placés aux pieds des musiciens, qui les contrôlent eux-mêmes à l’aide d’un pedalboard, ndlr], et donc est-ce que vous faites le set de la même façon, ou vous appréhendez différemment ?
Stevan : C’est toujours un peu différent, on compense le fait d’être visible. Notre dispositif nous permets d’appuyer certains passages. Après on avait déjà eu pas mal d’autres projets musicaux avant, on avait l’habitude de jouer en pleine lumière. Nature Morte, c’est notre premier projet avec ce dispositif. On compense en essayant de donner un peu plus d’énergie.
Marye : Vous devez avoir une préférence j’imagine ?
Vincent : Dans le noir quand même !
Stevan : On l’a travaillé, donc on préfère dans le noir.
Chris : A contrario avec quelqu’un qui s’occuperait des lights. Vu que c’est nous qui gérons les lumières en jouant, c’est compliqué pour un ingé lumière. Nous, ça nous oblige à être proche de notre matos, et à être concentré à la fois sur la musique, et sur les lights. Chose qu’on avait pas à gérer à ces festivals. C’est pour ça que ca permets de créer un peu plus d’énergie, tu n’es pas en train de réfléchir à « Il faut que j’allume tel ou tel truc ». Après, ce genre de dispositif, je pense que c’est quelque chose qu’on va essayer de garder, ça nous plait, mais avec quelqu’un d’autre qui s’en occuperait, ça serait peut-être mieux.
Victor : Votre album est sorti il y a trois semaines maintenant. On sent sur cet album qu’il y a eu une évolution du son par rapport au précédent. Alors qu’avant, on avait un son très black, avec beaucoup de chant hurlé, on sent sur celui-ci que vous avez travaillé d’autres sonorités. D’où est venu cette volonté ?
Stevan : Je pense que c’est l’évolution naturelle. Le côté sur réverbéré sur les deux précédents albums était une touche artistique, mais en mettre moins, ça permets d’affirmer un peu plus le style. On a l’impression de moins se cacher.
Victor : Chris, pour les albums précédents, tu disais que tu t’inspirais du monde actuel comme source intarissable pour l’écriture des paroles. Quand on voit le monde d’aujourd’hui, est-ce que c’est d’autant plus vrai ?
Chris : Je n’ai pas voulu écrire sur le monde dans cet album là, car ça me dépasse ce que je vois aujourd’hui. Il suffit d’allumer ta télé. Je ne dis pas que j’étais la voix des gens en leur disant « regardez la merde du monde actuel », je n’ai jamais écrit en essayant d’imposer des avis.
Stevan : On ne se veut pas politique !
Chris : Le monde actuel, que ce soit à notre fenêtre, à la télé, quand tu sors dans la rue, on le voit suffisamment que c’est la merde. Le but sur cet album, c’était d’avoir un peu moins honte, et donc je me suis permis de faire une introspection sur mes problèmes. Pas sur ce que je voyais à l’extérieur, mais sur ce que je voyais de moi, et mon reflet. Ou a contrario, parler de chose de mon imaginaire, mes rêves et ce que je voyais. J’en avais marre de parler du monde extérieur. Autant régler mes problèmes par mes paroles et ca sera plus simple que d’essayer de régler les problèmes dus à ces connards qui n’écouterons jamais ce que j’ai à dire.
Marye : Du coup cet album parle de toi, mais on a quand même deux featurings sur cet album. Notamment celui avec Cindy Sanchez de Lisieux dont on parlait précédemment. C’est plutôt elle qui a de la voix sur le morceau.
Chris : Oui et pour le coup, ce sont deux morceaux que je n’ai pas écrit, c’est pas pour rien. Le morceau avec Cindy a été écrit par Stevan. Exercice qu’il voulait effectuer, beaucoup moins bien que moi.
Stevan : Ca ne pouvait qu’être moins bien [rire]
Chris : En même temps, quand j’ai vu le texte, je me suis dis « Ah mais moi je ne chante pas ça, c’est nul ! »
[rire général]
Chris : Plus sérieusement, on avait envie d’avoir une voix féminine et Stevan voulait écrire, donc je lui ai dit « Fait le, ca peut être cool que tu le fasses ! ». Le morceau avec Lionel Forest [de Cloudy Skies, ndlr], c’est un morceau qu’on a co-écrit. Stevan avait l’idée principale, et j’ai un peu peaufiné et l’on a fait un travail pour qu’il y ait des mots qui sonnaient bien avec la voix et l’univers de Lionel. Comme ce n’est pas des morceaux qui me concernent, c’est plus simple qu’ils soient chantés par quelqu’un d’autre.
Victor : Comment vous les avez vécu ces featurings dans le sens de faire rentrer quelqu’un dans l’intimité du groupe ?
Stevan : C’était quelque chose qu’on voulait, donc ce n’était pas vraiment une difficulté. On savait que ça allait un peu varier de façon radicale, mais dans le mood de l’album, ça passe plutôt bien.
Chris : C’est des nouvelles couleurs aux niveaux de la voix, mais c’est des sonorités similaires à ce qu’on fait. Je me suis même permis à certains moments de déformer ma voix, mais chanter avec une voix féminine ça aurait été un peu plus compliqué [rires]. On a pas vraiment senti qu’ils venaient dans notre intimité, mais plutôt que nous partagions avec quelqu’un.
Marye : Tenter de nouvelles choses, c’est aussi ce qu’on ressent avec les deux derniers morceaux. Un titre « untitled », très torturé qui s’enchaine avec une cover de Deftones. Ce choix a été fait en commun ?
Stevan : C’est moi qui ait choisi, mais après on est tous de cette génération Deftones, on était ado quand ca a commencé, c’est un groupe qui a très bien évolué et on a volontairement voulu reprendre un morceau du premier album car c’est l’album fondateur, un morceau qui sort un peu de l’ordinaire de l’album et de la discographie complète du groupe. C’est un morceau que j’adore et que j’écoute énormément, encore aujourd’hui.
Chris : C’est aussi l’un des seuls groupes qui nous relit tous les trois. Ils font parti du pilier métal où l’on est tous les trois d’accord.
Marye : Une histoire de génération peut-être ?
Chris : Ah bah oui, on est tous des jeunes trentenaires [rires], et on s’est quasiment rencontré…
Stevan : Quand on était bébé, y’a 30 ans justement.
Chris : Oui, à un concert de Deftones !
Stevan : Oui, au Divan du Monde, pour cet album là, le deuxième n’était pas encore sorti.
Chris : En plus on a du demander des accords parentaux parce qu’on avait quand même que 4 ans à l’époque
[rire général]
Chris : Heureusement, on avait Vincent qui était notre chaperon, tu avais quel âge à l’époque ?
Vincent : Oh, j’avais au moins 12 ans !
Victor : On s’est fait la réflexion quand on a reçu l’album, contrairement aux autres où la pochette est une photo, ici c’est une peinture. D’où vient ce choix ?
Vincent : C’est pas voulu, ce n’est pas ce qu’on comptait faire au début !
Stevan : On voulait une photo également, mais finalement on a fait écouter l’album à l’artiste photographe et il est parti sur totalement autre chose. On l’a laissé faire, il nous a proposé ça et ça nous a plu tout de suite.
Chris : Et c’était chouette de changer pour pas se retrouver encore avec une photo. On se dit, c’est bien le prochain c’est une croute fait par un enfant de 4 ans, ca nous rappelait quand on a été voir Deftones justement [rire]
Marye : C’est une pochette assez mystérieuse, est-ce que c’est juste des couleurs ?
Chris : Et bien non, ce n’est pas que des couleurs ! La pochette représente quelque chose, les deux côtés. Vous regarderez bien, ce n’est pas vraiment abstrait.
Stevan : Il y a des choses très concrètes, il faut juste bien regarder le bon angle.
Chris : Pour vous aider, c’est en rapport avec le nom du groupe
Marye : Il y a un panier de fruit caché ?
Stevan : Vu les couleurs, ils sont exotiques !
Marye : Sur Sounding Shivers, on essaye de mettre en avant notre belle scène locale, mais aussi belge qui est rempli de vraies pépites. Quelles sont les artistes qui vous ont donné des frissons ces derniers temps ?
Chris : Moi je ne veux pas faire de la promo pour les autres car c’est la concurrence en permanence [rires], surtout qu’on est là pour niquer tout le monde.
Victor : Sinon tu peux parler de groupes dans des genres totalement différents, comme du rap, c’est pas la concurrence
Chris : Oui c’est vrai, ou parler de groupes beaucoup moins intéressants et moins connus que nous comme Deliverance, à la rigueur. C’est vraiment des amis.
Stevan : Il y en a plein, comme Deliverance, ceux avec qui ont partage les featurings dont on a parlé, Lisieux et Cloudy Skies, on adore ce qu’ils font.
Chris : Montagne avec qui on part en tournée
Marye : On a des noms dans votre genre musical. Dans votre quotidien, vos playlists sont peuplés d’artistes similaires à vous ?
Chris : Ah non pas du tout, on pourrait même te parler de NTM, c’est un groupe que j’aime énormément. Tu veux qu’on parle de Booba, PNL ? T’as kiffé ça pendant la tournée Stevan non ?
Stevan : On est très éclectique !
Chris : On adore les musiques de films, les musiques classiques. On ne s’interdit pas grand chose, juste moi j’ai vraiment du mal avec le reggae. Je pense que dans tout genre musical il y a quelque chose d’intéressant.
Vincent : Moi pendant une époque j’étais même fâché avec le métal. Pendant plus de 10 ans j’en ai pas écouté.
Chris : Ah oui, on a été le chercher de sa grotte !
Vincent : J’adore Soulwax, un groupe d’électro belge, je peux écouter du Philippe Katerine, ou Conjuring qui est encore plus underground.
Chris : Et puis je suis un grand fan de Katy Perry, je me suis acheté son nouveau parfum de chez Dolce & Gabbana.
[rire]
Marye : En tout cas, merci beaucoup pour ce beau moment et à très vite!
Marye: Hello to you! The last time we met was at Rock In Bourlon. We even saw you walking around the festival for the whole 3 days. What was that like?
Stevan (guitar): Yes, Vincent left first.
Vincent (drums): I had to leave on Saturday.
Stevan : We stayed until Sunday because we wanted to see some bands, especially Lisieux who were playing on Sunday night. We played on Friday. We saw some cool stuff!
Chris (vocals & bass): Full of Hell!
Stevan: Yes, Full of Hell was something I’d never seen live before, and it was a huge slap in the face.
Marye: You’ve played in broad daylight, like at Motocultor and Hellfest. We know that your sets have a pretty interesting scenography [spotlights are placed at the feet of the musicians, who control them themselves using a pedalboard, editor’s note], so do you do the set in the same way, or do you approach it differently?
Stevan: It’s always a bit different, we compensate for the fact that we’re visible. Our set-up allows us to support certain passages. After all, we’d had quite a few other musical projects before, so we were used to playing in full light. Nature Morte is our first project with this device. We compensate by trying to give it a bit more energy.
Marye : I suppose you have a preference?
Vincent : In the dark anyway!
Stevan: We’ve worked on it, so we prefer in the dark.
Chris: On the other hand, we’d rather have someone in charge of the lights. Given that we’re the ones managing the lights while we’re playing, it’s complicated for a lighting engineer. For us, it means we have to be close to our equipment and concentrate on both the music and the lights. That’s something we didn’t have to deal with at these festivals. That’s why it creates a bit more energy, you’re not thinking about « I’ve got to turn this thing on or that ». After that, I think it’s something we’re going to try and keep, we like it, but with someone else in charge, it might be better.
Victor: Your album has been out for three weeks now. On this album we can feel that there’s been an evolution in the sound compared to the previous one. Whereas before we had a very black sound, with a lot of screamed vocals, on this one we can feel that you’ve worked on other sounds. Where did that come from?
Stevan: I think it’s a natural evolution. The over-reverberated sound on the two previous albums was an artistic touch, but using less of it helps to assert the style a bit more. It feels like we’re hiding less.
Victor: Chris, on your previous albums, you said that you drew inspiration from today’s world as an inexhaustible source for your lyrics. When you look at today’s world, is that all the more true?
Chris: I didn’t want to write about the world on this album, because what I see today is beyond me. All you have to do is turn on your TV. I’m not saying that I was the voice of the people saying « look at the shit in the world today », I’ve never written trying to impose opinions.
Stevan: We don’t want to be political!
Chris: The world as it is today, whether it’s outside our window, on TV, or when you go out in the street, you can see enough to know that it’s a shitty place. The aim of this album was to feel a bit less ashamed, so I allowed myself to introspect on my problems. Not about what I saw on the outside, but about what I saw of myself, and my reflection. Or on the contrary, to talk about things from my imagination, my dreams and what I saw. I was tired of talking about the outside world. I might as well solve my own problems with my own words and it’ll be easier than trying to solve the problems caused by these assholes who will never listen to what I have to say.
Marye: So this album is all about you, but there are two featurings on this album. In particular, the one with Cindy Sanchez from Lisieux that we were talking about earlier. She’s the one who does the vocals on the track.
Chris: Yes, and these are two tracks I didn’t write, not for nothing. The track with Cindy was written by Stevan. It’s an exercise he wanted to do, much less well than I did.
Stevan: It could only be worse [laughs].
Chris: At the same time, when I saw the text, I thought « Oh, but I don’t sing that, it’s rubbish!
[general laughter]
Chris: On a more serious note, we wanted to have a female voice and Stevan wanted to write, so I said to him « Do it, it would be cool if you did! The track with Lionel Forest [from Cloudy Skies] is one we co-wrote. Stevan had the main idea, and I tweaked it a bit or we worked on it so that the words sounded good with Lionel’s voice and world. As these songs aren’t about me, it’s easier for them to be sung by someone else.
Victor: How did you experience these featurings in the sense of getting someone into the intimacy of the band?
Stevan: It was something we wanted to do, so it wasn’t really a problem. We knew it was going to vary a bit radically, but in the mood of the album, it went down pretty well.
Chris: It’s all new colours in terms of the vocals, but the sounds are similar to what we’ve been doing. I even took the liberty of distorting my voice at certain moments, but singing with a female voice would have been a bit more complicated [laughs]. We didn’t really feel that they were intruding on our intimacy, but rather that we were sharing with someone.
Marye: Trying new things, that’s also what we feel with the last two tracks. A very tortured ‘untitled’ track, followed by a Deftones cover. Was this a joint choice?
Stevan: It was my choice, but after that we’re all from the Deftones generation, we were teenagers when it all started, it’s a band that’s evolved very well and we deliberately wanted to cover a track from the first album because it’s the seminal album, a track that’s a bit out of the ordinary on the album. It’s a track that I love and that I still listen to a lot today.
Chris: They’re also one of the only bands that all three of us listen to again. They’re part of the metal pillar where all three of us agree.
Marye: A generational thing, perhaps?
Chris: Well, yes, we’re all in our thirties [laughs], and we’ve practically met each other…
Stevan: When we were babies, 30 years ago.
Chris: Yes, at a Deftones concert!
Stevan: Yes, at Le Divan du Monde, for that album, the second hadn’t been released yet.
Chris: Plus we had to get parental consent because we were only 4 years old at the time.
[general laughter].
Chris: Fortunately, we had Vincent as our chaperone, how old were you at the time?
Vincent: Oh, I was at least 12!
Victor: It occurred to us when we received the album that, unlike the others where the cover is a photo, here it’s a painting. Where did this choice come from?
Vincent: It wasn’t deliberate, it’s not what we were going for at the start!
Stevan : We wanted a photo too, but in the end we had the photographer listen to the album and he decided on something completely different. We left it to him, he suggested it and we liked it straight away.
Chris: And it was great to change things up so we didn’t end up with yet another photo. We thought, well, the next one’s a daub made by a 4-year-old, which reminded us of when we went to see Deftones [laughs].
Marye: It’s quite a mysterious cover, is it just colours?
Chris: Well, no, it’s not just colours! The cover represents something, both sides. If you look closely, it’s not really abstract.
Stevan: There are some very concrete things, you just have to look at it from the right angle.
Chris: To help you, it’s to do with the name of the band
Marye: Is there a hidden fruit basket?
Stevan: Judging by the colours, they’re exotic!
Marye: On Sounding Shivers, we try to put the spotlight on our great local scene, but also on the Belgian scene, which is full of real nuggets. Which artists have given you the chills recently?
Chris: Well, I don’t want to promote other people because we’re always competing with them [laughs], especially as we’re here to fuck everyone over.
Victor: Or you can talk about bands in totally different genres, like rap, it’s not competition.
Chris: Yes, that’s true, or talk about bands that are a lot less interesting and less well-known than us, like Deliverance. They’re huge friends really!
Stevan: There are lots of them, like Deliverance, those with whom we share the featurings we talked about, Lisieux and Cloudy Skies, we love what they do.
Chris: Montagne, who we’re touring with.
Marye: We have names in your musical genre. In your day-to-day life, your playlists are populated by artists similar to you?
Chris: Oh no, not at all, we could even talk to you about NTM, they’re a group I really like. Do you want to talk about Booba or PNL? Didn’t you really enjoy them on the Stevan tour?
Stevan: We’re very eclectic!
Chris: We love film music and classical music. We don’t hold back on much, it’s just that I really struggle with reggae. I think there’s something interesting in every musical genre.
Vincent: There was a time when I was even angry with metal. I didn’t listen to it for over 10 years.
Chris: Oh yes, we got him out of his cave!
Vincent: I love Soulwax, a Belgian electro group, I can listen to Philippe Katerine, or Conjuring which is even more underground.
Chris: And I’m a big Katy Perry fan, I bought myself her new perfume from Dolce & Gabbana.
[laughs]
Marye: Thank you very much for a great time and see you soon!
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