Le groupe sludge français Sycomore a réussi en trois albums à devenir un nom incontournable de cette scène. Aujourd’hui, le groupe trio revient avec un quatrième album. Intitulé Antisweet, il s’agit de leur premier chez Source Atone Records. La photo de la pochette nous donne un petit avant gout de ce qui nous attend, et on plonge avec joie dans cette nouvelle sortie du combo amiénois.
Par Victor BRUNERIE
English version below
Le riff d’ouverture sur « Eternal Watts » nous annonce déjà l’avalanche sonore à venir. Et lorsque la batterie de Guillaume Maillard arrive on sait que le groupe ne va pas nous ménager tout au long de ce nouvel album. Le sludge du groupe frappe par sa cette envie à peine cachée d’y aller fort tout en proposant un son massif qui ne laisse pas de doute sur les intention du trio. Comme toujours avec ce genre musical oubliez le headbang, les rythmiques sont trop chaotiques (dans le bon sens du terme) pour bouger la tête en rythme. Les voix de Tim Drelon (guitare) et Guillaume « Desta » Destalminil (basse) se mêlent parfaitement et offrent à ces nouvelles compositions une force de frappe inégalée. Mais les deux vocalistes gardent chacun leur identité vocale et l’expriment tour à tout dans les morceaux en s’offrant des passages en duo des plus réussis.
On remercie le groupe de nous rappeler les gestes essentiels dans « Drink Water » et son énergie un peu plus contenue surtout en vers la milieu de morceau, avant une explosion sonore finale. Le sludge du groupe ne se perd jamais dans des circonvolutions inutiles, bien au contraire. Chaque titre par sa durée donne au trio une chance de nous emporter dans un tourbillon toujours plus dévastateur, avec toujours ce souhait de faire de ce chaos apparent un pur bonbon pour les oreilles. Tim offre tout au long de l’album des parties de guitares toutes plus variées les unes que les autres, et renforcée par la basse vrombissante Desta. Ce dernier ne laisse aucun répit à nos tympas et encore moins sur « Parallel Lines », véritable avalanche de lignes bien grasses comme on les aime!
L’album se clôt sur « Captain Vitamin » véritable déferlante finale qui laisse nos esprits et nos corps retournés par le rouleau compresseur qui vient de nous passer dessus. Pas de vitamine C ou D ici mais de la vitamine S parfaitement dosée qui fait augmenter le rythme cardiaque et qui met nos corps dans un état de fatigue avancée. On imagine bien ce titre tout détruite sur son passage pendant les prochains concerts du trio.
Avec Antisweet, Sycomore réussissent le tour de force de proposer exactement ce que le titre promet. Une musique pas douce du tout mais qui laisse à l’auditeur l’impression d’avoir eu le droit à sa dose de sucre musical nécessaire, mais avec ce petit plus croquant inattendu. Un album de sludge à mettre entre toutes les mains des amateurs du genre et évidemment à faire découvrir aux adeptes de musique composée avec le souhait à peine caché de nous mettre des énormes parpaings sonores dans les oreilles.

Tracklist :
01. Eternal Watts
02. Like Sulphur
03. Drink Water
04. Masquerader
05. Slurs
06. Parallel Lines
07. Hear the Wind
08. Captain Vitamin
In the space of three albums, French sludge band Sycomore have managed to become a household name on the sludge scene. Now the trio are back with a fourth album. Entitled Antisweet, it’s their first for Source Atone Records. The photo on the cover gives us a taste of what’s to come, and we’re delighted to dive into this new release from the band from Amiens.
The opening riff on « Eternal Watts » is a foretaste of the avalanche of sound to come. And when Guillaume Maillard‘s drums kick in, you know the band are not going to spare you throughout this new album. The band’s sludge is striking in its barely concealed desire to go hard while offering a massive sound that leaves no doubt as to the trio’s intentions. As ever with this kind of music, forget the headbanging, the rhythms are too chaotic (in the good sense of the word) to move your head to the beat. The voices of Tim Drelon (guitar) and Guillaume ‘Desta’ Destalminil (bass) blend perfectly, giving these new compositions an unrivalled punch. But the two vocalists each retain their own vocal identity, expressing it in turn throughout the tracks, with some highly successful duet passages.
We thank the band for reminding us of essential gestures in « Drink Water » and its slightly more restrained energy, especially towards the middle of the track, before a final explosion of sound. The band’s sludge never gets lost in pointless convolutions, quite the opposite in fact. The length of each track gives the trio a chance to sweep us away in an ever more devastating whirlwind, always with the aim of turning the apparent chaos into pure ear candy. Throughout the album, Tim offers a wide variety of guitar parts, reinforced by Desta‘s roaring bass. The latter leaves no respite for our eardrums, and even less so on ‘Parallel Lines’, a veritable avalanche of greasy lines just the way we like them!
The album closes with « Captain Vitamin », a real final surge that leaves our minds and bodies reeling from the steamroller that has just passed over us. There’s no vitamin C or D here, just perfectly dosed vitamin S that raises the heart rate and puts our bodies in a state of advanced fatigue. We can well imagine this track destroying everything in its path during the trio’s forthcoming concerts.
With Antisweet, Sycomore manage to deliver exactly what the title promises. The music isn’t sweet at all, but it leaves the listener with the impression of having had the necessary dose of musical sugar, but with that unexpected crunch. This is a sludge album that should be in the hands of all fans of the genre, and of course should be discovered by fans of music composed with the not so hidden desire to put huge breezeblocks in our ears.