En ce mois de décembre, l’Aéronef a mis les petits plats dans les grands et nous propose un enchaînement de soirées en configuration Club, toutes aussi alléchantes les unes que les autres ! Nous revoici donc dans cette salle en ce dimanche 3 décembre afin d’assister au post punk des anglais d’Egyptian Blue, accompagnés par les australiens de RVG. Le Club affiche presque complet lorsque RVG foulent la scène, ce qui promet encore une bonne ambiance !
Report par Mégane Canis
English version below
Il est encore tôt lorsque RVG monte sur scène, mais le public est déjà au rendez-vous. RVG, acronyme pour Romy Vager Group, est comme son nom l’indique le projet de Romy Vager (chant). Celle-ci se présente à nous avec un timbre de voix très grave et reconnaissable. Toutefois, on trouve le chant inégal lors du premier titre, et très vite Romy nous explique qu’elle est enrouée mais a choisi de jouer tout de même ce soir. Sa voix, au grain parfois déjà cassé l’est parfois un peu plus ce soir, avec des graves qui le seront particulièrement. Les titres sont mélodieux et doux, enveloppant en ce début d’hiver. Un problème de corde amène un petit temps de latence durant lequel Romy doit meubler, et on sent que ce n’est pas l’exercice avec lequel elle est le plus à l’aise, d’autant plus que son fort accent australien nous empêche de capter toute la teneur de ses messages. La musique finit par reprendre ses droits, devant un public attentif. Plusieurs titres ont une structure similaire, durant lesquels Romy répète la même phrase à de nombreuses reprises, sur différents tons, comme un espèce de mantra qu’elle souhaiterait nous faire passer, à l’instar de « Nothing really change ». Elle vit les morceaux dans sa voix comme dans son corps, sa gestuelle ou ses expressions faciales. On terminera le set dans une ambiance toujours aussi calme, presque feutrée parfois, avec des titres particulièrement lents comme « That’s All », le tout dans une salle contemplative qui semble avoir apprécié la proposition.
Après un petit temps nous permettant de nous remettre un peu en mouvement, Egyptian Blue envahit la scène et on sent tout de suite une atmosphère plus dynamique. Les anglais réunissent tous les éléments du post punk, entre les accords faussement dissonants des guitares de Andy Buss et Leith Ambrose, co-fondateurs du groupe, les rythmes propres avec la batterie de Isaac Ide très claire et très présente… La voix d’ Andy Buss est dans la plus pure tradition du post punk britannique qu’on aime tant. Il a également ce charisme très particulier que nécessite ce genre de formation, avec une gestuelle très scénique, théâtrale et résolument punk. Cela permet au public d’entrer pleinement dans le show. On assiste parfois à des passages très calmes durant lesquels la voix d’Andy est particulièrement posée, très présente sans être en démonstration à tout prix. Puis tout cela explose dans des rythmes et des riffs endiablés. On note une certaine homogénéité dans le style des musiciens, répondant encore au « standards » du post punk britannique, ou en tout cas de l’idée la plus générale qu’on puisse s’en faire. Leith Ambrose est également très présent sur le devant de la scène, assurant les chœurs et quelques parties de chant, cette alternance de voix amenant un dynamisme de plus à la prestation. On sent poindre des influences de math-rock avec « To Be Felt ». Les mélodies qu’Egyptian Blue apporte à chacun de ses titres les rendent uniques et reconnaissables. Le groupe part une première fois avant de revenir nous interpréter son titre phare « Nylon Wire » et de disparaître pour de bon.
Encore une fois, on ne peut que vous conseiller de vous rendre dans le Club de l’Aéronef. L’ambiance y est toujours géniale, intimiste tout en restant dans une très belle salle. Ce soir nous avons encore été gâtés avec la découverte de RVG dont le timbre de voix de Romy Vager nous a épaté et envoûté. Egyptian Blue nous auront rapidement ramené à la raison, avec leurs riffs et leur charisme revigorants. Le post punk des britanniques nous a réellement conquis, et pour les amateurs du style qui ne connaitraient pas encore : foncez ! Que ce soit en album ou en live, ils assurent, alors pourquoi s’en priver ? On repart en ayant hâte de savoir quelle nouvelle pépite nous réserve l’Aéronef…
This December, l’Aéronef has pulled out all the stops, offering us a series of club nights, each one as tempting as the next! So here we are again, on Sunday 3 December, to witness the post-punk of English band Egyptian Blue, accompanied by Australians RVG. The Club was almost sold out when RVG took to the stage, promising another great atmosphere!
Review by Mégane Canis
It was still early when RVG took to the stage, but the crowd was already in for a treat. RVG, an acronym for Romy Vager Group, is, as the name suggests, the project of Romy Vager (vocals). She introduces herself with a very deep and recognisable voice. However, the vocals are uneven on the first track, and Romy quickly explains that she is hoarse but has chosen to play anyway this evening. Her voice, already broken at times, is a little more so tonight, with low notes that are particularly so. The songs are melodious and gentle, enveloping us in this early winter. A string problem leads to a short delay during which Romy has to fill in, and we get the feeling that this is not the exercise with which she is most comfortable, especially as her strong Australian accent prevents us from catching the full tenor of her messages. Eventually, the music took over, in front of an attentive audience. Several tracks have a similar structure, during which Romy repeats the same phrase over and over again, in different tones, like some kind of mantra she wants to get across to us, as on « Nothing really changes ». She brought the songs to life in her voice, body, gestures and facial expressions. The set ended in a calm, almost hushed atmosphere, with particularly slow tracks such as ‘That’s All’, and a contemplative crowd who seemed to appreciate the offer.
After a short interval to get us moving again, Egyptian Blue took to the stage and immediately created a more dynamic atmosphere. The English band bring together all the elements of post-punk, from the falsely dissonant guitar chords of Andy Buss and Leith Ambrose, co-founders of the band, to the clean rhythms and Isaac Ide‘s clear, present drumming… Andy Buss‘s voice is in the purest tradition of the British post-punk we love so much. He’s also got that special charisma that this kind of band requires, with a stage presence that’s theatrical and resolutely punk. This allows the audience to get fully into the show. At times, there are very quiet passages during which Andy‘s voice is particularly calm, very present without being overly demonstrative. Then it all explodes into frenzied rhythms and riffs. There’s a certain homogeneity in the musicians’ style, which still meets the « standards » of British post-punk, or at least the most general idea of it. Leith Ambrose also takes centre stage, providing backing vocals and some of the lead vocals, adding a dynamic edge to the performance. There are hints of math-rock influences in ‘To Be Felt’. The melodies that Egyptian Blue bring to each of their tracks make them unique and recognisable. The band leave for the first time before returning to perform their flagship track ‘Nylon Wire’ and disappearing for good.
Once again, we can only advise you to go to the Club de l’Aéronef. The atmosphere is always great, intimate yet in a beautiful venue. Tonight we were once again spoilt for choice with the discovery of RVG, whose Romy Vager‘s vocal timbre blew us away. Egyptian Blue quickly brought us back to our senses with their invigorating riffs and charisma. The British post-punk band really won us over, and for fans of the style who haven’t heard of them yet: go for it! Whether on album or live, they’ve got the goods, so why miss out? We can’t wait to see what new nugget L’Aéronef has in store for us…