Chez Sounding Shivers, on aime découvrir des nouveaux concepts, des événements qui mettent en avant notre patrimoine local, des nouvelles organisations. C’est pour cela que Battle in the Nord nous a tout de suite tapé dans l’œil ! Une première édition à la Brat Cave ce vendredi 19 janvier qui a réuni cinq groupes de black metal, de divers horizons, mais également de divers pays. C’est parti pour assister aux shows des locaux de Alkhemia, des lyonnais de Skaphos, des suisses de Versatile, des montpelliérains de Silhouette, et enfin des allemands de Vorga !
Article par Mégane
Photos par Zo’
Un retard assez conséquent nous permet de découvrir plus longuement les exposants de cette première édition, entre photographes et labels à l’instar de Drowning in Chaos Records. Et après quelques déambulations dans les stands, Alkhemia monte sur scène. Grimés de traces noires sur le visage, ils semblent sortir tout droit des mines de charbon. Des torches sont allumées et la lumière réduite à son minimum, donnant un visuel particulièrement sombre à ce concert. L’atmosphère est lourde et la salle particulièrement enfumée. James, au chant, secoue ses dreads dans tous les sens, jusqu’à les coincer dans les dalles du plafond. Grâce à l’utilisation de la reverb, sa voix criée semble venir des profondeurs du monde. Les deux guitares apportent une musicalité typiquement black metal à l’ensemble. La section rythmique est elle aussi typique du genre, avec entre autres les blast imposants à la batterie. Certains passages, notamment dans les intros de certains morceaux sont beaucoup plus lents, faisant émerger une atmosphère de songes, avant une nouvelle explosion rythmique et musicale qui vient nous percuter. Visuellement, le pied de micro avec logo en fer permet de repérer le groupe rapidement et de lui apporter une identité propre. James occupe la place de frontman, attirant l’œil des spectateurs. Alkhemia est une entrée en matière efficace, proposant un black metal typique et réussi, et entraînant le public dans son univers.
Les spectateurs sont d’ailleurs venus assez nombreux pour cette première édition, et observent donc l’installation des lyonnais de Skaphos. Des pieds de micros à l’aspect de tentacules de kraken arrivent sur scène, suivis d’un filet de pêche et autres crânes de créatures sous-marines. Au visuel, on ne peut que penser à Houle, et on a hâte d’entendre cette nouvelle proposition abyssale. Les musiciens entrent sur scène grimés et semblant être pris dans des filets de pêche. Le premier morceau est plutôt ambiant, comme une invocation des dieux des abysses, dans un black lourd, avec une voix tout droit venue des entrailles de la Terre. On passera rapidement sur des titres beaucoup rythmés et invitant au headbang, dans lesquels on sent de grosses influences death metal. L’ensemble a un côté majestueux, grandiose, même si on sent que la capacité sonore de la Brat Cave arrive à son maximum. Entre chaque titre, la salle est plongée dans le noir total, Skaphos ne nous diffusant en fond sonore qu’un bruit de marée angoissante, nous laissant imaginer la présence de créatures monstrueuses. On s’attend à voir débarquer Cthulhu à tout moment. On entend peu les paroles, hurlées en français, mais grâce à l’énergie, au visuel et à l’atmosphère travaillés du groupe, on ressent le message de leur musique. Skaphos réussit à convaincre la salle par son univers, et séduit les fans de death présents dans le public, sans perdre les black metalleux. On ressort séduit par la prestation et tout le travail autour de la thématique qui apporte un vrai plus à Skaphos, et lui permet de se démarquer d’autres groupes black/death. Nul doute qu’on en entendra encore parler dans les années à venir !
Le retard commençant à être conséquent, la soirée est déjà bien avancée quand les Suisses de Versatile montent sur scène. Et niveau univers on va être servis ! Le groupe arrive avec des masques et des costumes impressionnants. Impossible de ne pas être immédiatement curieux et ébahi face à cette qualité de travail stylistique. La guitariste arbore un masque sur toute la partie basse de son visage, nous observe avec ses yeux complètement noirs et bouge telle une créature, attirant rapidement le regard. Le chanteur se présente à nous également grimé, avec des lentilles lui donnant un aspect à la fois attirant et repoussant. L’horror indus se mêle au black metal, et le chant en français du groupe se prête particulièrement bien à l’univers visuel et musical. On entend d’ailleurs bien la voix et les paroles du groupe, tournant autour des monstres et autres thèmes macabres. Chaque membre du groupe est mis en avant sur un titre, associé à une créature ou un mythe, et arbore des noms de scène particulièrement sombres. Ainsi le bassiste, est acclamé avant « Monstre » ; le batteur, Morphée, est lui présenté à l’occasion de « La Conteuse des Méandres ». Ce dernier est d’ailleurs arrivé récemment dans le groupe, Versatile ne comptant pas de batteur dans ses rangs au début de son activité. Ne les ayant pas vu sans, on ne peut comparer, mais il est clair que Morphée est un véritable atout pour Versatile. Il va d’ailleurs finir dans le public, armé d’un bidon, pour des percussions on ne peut plus industrielles ! Versatile est un véritable coup de cœur de la soirée, et on ne peut que vous conseiller d’aller écouter leur discographie. Le groupe, qui n’a que quelques années d’existence, présente déjà un visuel ultra travaillé, et la qualité de leurs compositions nous plongent complètement dans leur univers. On se sent chanceux de les avoir vus en petit comité à la Brat Cave, car il ne fait aucun doute que leur avenir est sur de bien plus grandes scènes.
Silhouette se fait un peu attendre et le public est avide de les rencontrer. La formation est imposante, avec six musiciens sur scène. En effet, en plus d’un batteur, d’un bassiste et de deux guitaristes, le groupe compte une chanteuse et un chanteur. On entre rapidement dans le vif du sujet de Silhouette. Le groupe vient nous présenter un black metal très ambiant. La voix féminine nous envoûte par des ondulations presque arabisantes. On se sent transporté par les envolées vocales comme musicales, les guitares s’accordant parfaitement à cette atmosphère songeuse. Le chant masculin est crié, venant compléter la proposition. Sans nous couper dans nos rêveries, il apporte un rythme aux morceaux. La batterie passe en mode blast sur ces temps, et les guitares en mode saturée et rapide. Les titres sont à peu près tous sur le même schéma, alternant des passages particulièrement ambiants, se rapprochant du post-black, et d’autres beaucoup plus sombres. A quelques occasions les deux voix se rejoignent et l’on obtient, à mon sens, les plus beaux passages des morceaux proposés. A certains égards, Silhouette nous fait penser à des groupes comme Alcest ou Sylvaine. A l’heure actuelle, le groupe n’a sorti qu’un EP en 2022, et on a hâte de connaître l’évolution du groupe, qui dit avoir trouvé un line-up stable. Ce soir Silhouette nous a permis de nous évader loin dans nos songes et de représenter cette face du black metal lors de cette soirée Battle in the Nord.
On arrive au dernier groupe de la soirée. Malheureusement, en grande partie dû au retard accumulé, la salle se vide un peu, et continuera de se vider tout au long du set, les spectateurs tentant d’attraper les derniers transports en commun. Peu importe, pour ma part j’attends de revoir les allemands de Vorga depuis leur prestation chez eux, au Summer Breeze cet été. Pour nous amener dans son univers stratosphérique, le groupe mise sur toutes sortes de lights : des gros spots qui flashent à tout va, des lignes verticales qui annoncent la couleur des morceaux, un pentagramme inversé lumineux et même un éclairage LED du manche de guitare ! Tous ces éléments, ainsi que le maquillage du groupe, ne font qu’accompagner celui-ci. En effet, son arme principale reste sa musique. De ce côté on se situe sur un black metal atmosphérique et mélodique. L’ambiance est cosmique et malgré un public moins nombreux qu’en début de soirée, les musiciens nous offrent un show sans demi-mesure. Le guitariste casse même sa sangle dès le premier titre, ce qui ne l’arrête pas, finissant le titre accroupi au sol, avant de sortir quelques secondes de scène pour une réparation de fortune. La vitesse de jeu du chanteur / guitariste est incroyable. Vorga nous présente un black metal technique sans pour autant être dans une simple démonstration. Les morceaux sont à la fois sombres, mélodiques, lourds et atmosphériques. On assiste à une prestation d’une grande qualité, et le son est parfaitement maîtrisé, chose pas toujours aisée dans des salles de cette taille. Les morceaux s’enchaînent dans un show travaillé mais ne perdant jamais l’aspect brut du black metal. La section rythmique assure la stabilité des morceaux avec une aisance qui ferait passer cela pour facile. On sent vraiment le professionnalisme et la technique de Vorga transpirer à chaque note. Malheureusement, pour des raisons de timing dans les transports (la soirée en est à plus d’1h15 de retard sur l’horaire annoncé), nous devrons nous aussi écourter notre écoute. Nous repartons avec une grande hâte de pouvoir profiter à nouveau d’un concert de Vorga, peut-être à l’occasion de la sortie de leur prochain album Beyond the Palest Star le 29 mars !
Malgré ce soucis de retard (il faut dire que le timing était ambitieux !), nous ressortons conquis par nos découvertes ou confirmations musicales. Aucun groupe n’a déçu ce soir et toutes les prestations ont fait preuve d’une très belle qualité. Battle in the Nord a réuni autour du black metal, cinq groupes qui ont chacun apporté leur spécificité musicale à la soirée : le black metal plus traditionnel par Alkhemia, l’apport des influences death par Skaphos, la sonorité indus grâce à Versatile, le black metal très ambiant avec Silhouette et enfin la technique mélodique grâce à Vorga. Chacun a également pu apporter son univers qu’il soit sombre, abyssal, macabre, céleste ou cosmique. Une soirée résolument bien riche donc, avec une affiche des plus cohérentes pour ce type d’événement.
Merci à James pour les accréditations, et à toute l’organisation de la soirée, et à la Brat Cave pour leur accueil
At Sounding Shivers, we love discovering new concepts, events that showcase our local heritage and new organisations. That’s why Battle in the Nord immediately caught our eye! The first edition took place at the Brat Cave on Friday, January 19th and brought together five black metal bands from different backgrounds and countries. So it’s off to the shows of locals Alkhemia, Lyon’s Skaphos, Switzerland’s Versatile, Montpellier’s Silhouette and Germany’s Vorga!
Article by Mégane
Photos by Zo’
A fairly long delay allowed us to take a closer look at the exhibitors at this first edition, including photographers and labels such as Drowning in Chaos Records. And after a few strolls around the stands, Alkhemia take to the stage. Dressed with black marks on their faces, they look like they’ve come straight out of the coal mines. Torches are lit and the lighting reduced to a minimum, giving a particularly sombre visual to this concert. The atmosphere was heavy and the room particularly smoky. James, on vocals, shakes his dreads in all directions, until they get stuck in the ceiling tiles. Thanks to the use of reverb, his shouted voice seems to come from the depths of the world. The two guitars bring a typically black metal musicality to the whole. The rhythm section is also typical of the genre, with imposing drum blasts. Some passages, notably the intros to certain tracks, are much slower, creating a dreamy atmosphere before a new rhythmic and musical explosion hits us. Visually, the microphone stand with its iron logo makes it easy to spot the band and gives it its own identity. James takes up the frontman’s position, catching the audience’s eye. Alkhemia is an effective opener, offering typical, successful black metal and drawing the audience into its world.
Quite a large crowd turned out for this first edition of the festival, and watched the installation by Skaphos from Lyon. Microphone stands resembling kraken tentacles arrive on stage, followed by a fishing net and other skulls of underwater creatures. The visuals are reminiscent of Houle, and we can’t wait to hear this new abyssal proposition. The musicians take to the stage dressed up and looking as if they’ve been caught in fishing nets. The first track is rather ambient, like an invocation of the gods of the abyss, in heavy black, with a voice straight from the bowels of the Earth. We quickly move on to the rhythmic, headbanging tracks, with their heavy death metal influences. The whole thing has a majestic, grandiose feel to it, even though the Brat Cave’s sound capacity is at its maximum. Between each track, the room is plunged into total darkness, with Skaphos playing an eerie tidal sound in the background, suggesting the presence of monstrous creatures. We expect Cthulhu to appear at any moment. You don’t hear much of the lyrics, which are shouted out in French, but thanks to the band’s energy, visuals and carefully crafted atmosphere, you feel the message of their music. Skaphos succeeded in convincing the crowd with their universe, and seduced the death fans in the audience, without losing the black metalheads. You’ll come away seduced by the performance and all the work that’s gone into the theme, which really sets Skaphos apart from other black/death bands. No doubt we’ll be hearing more about them in the years to come!
The evening was already well under way when the Swiss band Versatile took to the stage. And we’re in for a treat! The band arrive in impressive masks and costumes. It’s impossible not to be immediately curious and amazed by the quality of their stylistic work. The guitarist wears a mask over the whole of the lower part of her face, observes us with her completely black eyes and moves like a creature, quickly attracting our attention. The singer is also wearing a disguise, with contact lenses that make him look both attractive and repulsive. Indus horror blends with black metal, and the band’s French vocals lend themselves particularly well to the visual and musical universe. You can hear the band’s voice and lyrics, revolving around monsters and other macabre themes. Each member of the band features prominently on a track, associated with a creature or myth, and sports particularly dark stage names. Bassist for example, is acclaimed before ‘Monstre’, while drummer Morphée is introduced on ‘La Conteuse des Méandres’. Morphée is a recent addition to the band, as Versatile didn’t have a drummer when it first started out. Not having seen them without it, we can’t compare, but it’s clear that Morphée is a real asset to Versatile. In fact, he’ll end up in the audience, armed with a tin can, for some industrial percussion! Versatile were a real favourite of the evening, and we can’t recommend that you go and listen to their discography. The band, who have only been around a few years, already have a highly polished visual style, and the quality of their compositions immerse us completely in their world. We feel lucky to have seen them in a small group at the Brat Cave, because there’s no doubt that their future lies on much bigger stages.
Silhouette have been a little slow in coming and the audience are eager to meet them. The line-up is impressive, with six musicians on stage. In addition to a drummer, a bassist and two guitarists, the band includes a female singer and a male vocalist. We quickly get to the heart of what Silhouette are all about. The band’s black metal is very ambient. The female vocals captivate you with their almost Arab-like undulations. You’re transported by the vocal and musical flights of fancy, the guitars perfectly in tune with the dreamy atmosphere. The male vocals are shouted out, rounding off the whole experience. Without interrupting our reverie, it adds a rhythm to the tracks. The drums go into blast mode on these beats, and the guitars into fast, saturated mode. The tracks all follow more or less the same pattern, alternating between particularly ambient passages, verging on post-black, and others that are much darker. On a few occasions, the two voices come together and, in my opinion, we get the most beautiful passages of the tracks on offer. In some ways, Silhouette is reminiscent of bands like Alcest and Sylvaine. At present, the band have only released one EP, in 2022, and we can’t wait to see how they develop, as they claim to have found a stable line-up. Tonight Silhouette have allowed us to escape into our dreams and represent this side of black metal at this Battle in the Nord evening.
We’ve reached the last band of the evening. Unfortunately, largely due to the accumulated delay, the room empties a little, and will continue to do so throughout the set, as spectators try to catch the last public transport. Anyway, I’ve been looking forward to seeing the Germans from Vorga ever since they played at Summer Breeze this summer. To bring us into their stratospheric universe, the band uses all kinds of lights: big spotlights that flash everywhere, vertical lines that announce the colour of the songs, a luminous inverted pentagram and even LED lighting on the guitar neck! All these elements, as well as the band’s make-up, do nothing more than accompany the band. The band’s main weapon remains its music. This is atmospheric, melodic black metal. The atmosphere is cosmic, and despite a smaller crowd than at the start of the evening, the musicians put on a show without half measures. The guitarist even broke his strap on the very first track, which didn’t stop him, finishing the song crouched on the floor, before leaving the stage for a few seconds to make a makeshift repair. The singer/guitarist’s playing speed is incredible. Vorga‘s black metal is technical without being merely demonstrative. The songs are dark, melodic, heavy and atmospheric all at the same time. The performance was of the highest quality, and the sound was perfectly controlled, which is not always easy in venues of this size. The tracks followed one another in a polished show that never lost the rawness of black metal. The rhythm section ensures the stability of the tracks with an ease that would make it look easy. You can really feel Vorga‘s professionalism and technique shining through with every note. Unfortunately, due to transport delays (the evening was more than 1 hour 15 minutes behind schedule), we too had to cut our listening time short. We’ll be going home looking forward to seeing Vorga live again, perhaps on the occasion of the release of their next album Beyond the Palest Star on March 29th!
Despite the delay (it has to be said that the timing was ambitious!), we came away delighted with our musical discoveries and confirmations. No band disappointed us this evening, and all the performances were of the highest quality. Battle in the Nord brought together five black metal bands, each bringing their own unique musical style to the evening: more traditional black metal from Alkhemia, death influences from Skaphos, an indus sound from Versatile, ambient black metal from Silhouette and melodic technique from Vorga. Each musician also brought his or her own dark, abysmal, macabre, celestial or cosmic universe to the table. So it was a rich evening, with a line-up that was as coherent as any for this type of event.





[…] On y retrouve Versatile. Nous avions eu l’occasion de voir les Suisses sur scène à Lille début 2024. Cette fois nous les retrouvons prêts à défendre leur album Les Litanies du Vide, paru en avril […]
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[…] On y retrouve Versatile. Nous avions eu l’occasion de voir les Suisses sur scène à Lille début 2024. Cette fois nous les retrouvons prêts à défendre leur album Les Litanies du Vide, paru en avril […]
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