Quoi de mieux que débuter le week-end au Métaphone, habitués aux petites pépites dans sa programmation ? La salle nous propose ce 26 janvier une soirée orientée post punk avec les amiénois de Structures. Ces derniers sont venus défendre leur premier album A Place For My Hate, sorti en novembre dernier. Pour l’occasion ils seront accompagnés des belges de marcel, chargés d’ouvrir la soirée.
Article par Mégane Canis
Photos par JB
English version below
Nous découvrons le Métaphone en configuration réduite pour une soirée au plus proche des artistes. Une petite musique presque country nous accueille avant l’entrée en scène théâtrale de marcel. La salle est peu remplie en début de soirée mais le vide se comble au fur et à mesure du set (il faut préciser que l’accès à la salle est difficile ce soir en raison de fermetures d’autoroutes). Le quintet (quartet en studio) prend place derrière ses instruments et le spectacle peut commencer. En effet, Amaury Louis au chant, est tel un présentateur de show. Dès le premier titre on se sent invité à entrer dans le spectacle, presque comme un cirque, Amaury ayant des airs de Mr Loyal avec son long manteau et sa gestuelle exagérée. En guise de clowns et autres numéros, nous avons droit à un post punk à tendance noise, agrémenté de touches très personnelles du groupe, faisant de chaque titre un nouveau tableau. Par certains aspects musicaux et scéniques, marcel nous rappelle The Guru Guru, que nous avions vu il y a quelques mois à la Cave aux poètes. Afin que chaque morceau ait son âme, marcel ne lésine pas sur les accessoires tels qu’un sifflet, un kazoo, des maracas, un djembé… On ne s’ennuie jamais durant le set, particulièrement efficace. En effet, les premiers morceaux sont plutôt posés pour le genre, puis après les présentations officielles, le tempo s’accélère, les riffs se font plus noisy, la voix est plus agressive par moment, gardant tout de même ces aspects plus nonchalants sur certains passages. Certains titres sont particulièrement marquants comme « Eurovision » et son recours à l’autotune, « Intimité » chanté en français, « bbl » et son sifflet brésilien… Amaury bouge tellement dans tous les sens qu’il finit par s’emmêler avec Benjamin D’Hondt (basse). De son côté Maxime D’Hondt est partout : guitare, djembé, clavier… La structure rythmique d’Ulysse Wautier (batterie) n’est jamais répétitive, toujours ultra rapide sans jamais être lassante. Le concert se termine sur quelques notes de kazoo, et le spectacle de marcel prend fin sous des applaudissements nourris.
marcel est sûrement LA découverte de ce début d’année. On pourrait faire une chronique par morceau tant il y aurait à dire. marcel c’est le genre de groupe qui arrive à caser le mot « ignominie » dans sa conversation avec le public avant d’enchaîner avec de l’autotune, des danses lascives, des accents brésiliens, carnavalesques, tout en restant accessible et tout public.
Place donc à Structures, pour lequel le public s’est mobilisé massivement. Le groupe est en réalité un duo composé de Pierre (guitare/chant) et Marvin (basse/chant), qui fait appel à un batteur et un deuxième guitariste pour les live. Dans leur dernier album, A Place For My Hate, le duo a parfois poussé jusqu’à avoir cinq parties de guitares lors de certains passages. On a donc hâte de voir le résultat en mode live ! Dès le départ on sent la place majeure de la section rythmique, avec une basse poussée parfois bien au-delà de la guitare. Le deuxième titre de la soirée sera le tube « Long Life » présent sur un EP précédent, entraînant directement le public dans l’univers du groupe. Celui-ci a bien évidemment une grosse influence post-punk mais pas seulement. On sent poindre des notes de grunge, de cold-wave, de rock plus classique, de refrain parfois presque pop voire même de petites pointes d’indus… Un beau melting pot maîtrisé qui fait l’âme de Structures. Durant tout le set, le groupe aura à cœur de nous proposer ses nouveaux titres, tout en ravissant nos oreilles nostalgiques avec quelques titres plus anciens comme « Sorry I know It’s Late but… ». L’ensemble est varié, avec des titres plus collectifs tel que « A Place For My Hate » dans lequel tous les instruments s’entremêlent pour donner un son très équilibré et d’autres à l’instar de « Strange Feeling » laissant plus de place à la basse de Marvin. Ce dernier donne tout face à nous, toujours en recherche du meilleur son possible, tandis que Pierre secoue ses cheveux dans tous les sens. Marvin posera sa basse pour « Disaster », dans lequel il se consacre au chant principal. Le titre a une énergie grunge / hardcore et Marvin lui donne vie en allant au front au plus près du public, au point qu’on se demande s’il ne va pas finir par y sauter. L’apport du batteur en live est indéniable et donne une puissance et une profondeur appréciable aux morceaux en live. C’est d’ailleurs le seul qui ne s’arrête jamais durant tout ce concert. On terminera la soirée avec le très agressif « Pigs », premier single de l’album. Structures sera rappelé de manière appuyée alors que les grésillements subsistent encore dans les enceintes mais ne reviendront pas sur scène, au grand dam d’une grosse partie du public qui aurait aimé en voir davantage.
Structures a réussi à convaincre avec la version live de ses très bons morceaux sortis récemment, la preuve étant que beaucoup en voulaient encore ! Le duo, qui voulait s’éloigner du post-punk, a totalement réussi son pari d’amener de nouvelles sonorités à leur base solide. Les émotions communiquées sont brutes, parfois agressives, parfois plus tendres. La configuration live à quatre est efficace et donne vie aux titres proposés. Alors si vous voulez découvrir tout cela, rendez-vous le 13 mars au Grand Mix !
Un grand merci à Eléonore pour les accréditations et au Métaphone pour l’organisation de la soirée et pour l’accueil au top!
What better way to kick off the weekend than at Le Métaphone, which is used to programming little nuggets? On the 26th of January, the Métaphone is offering a post-punk evening with Structures from Amiens. The band are here to defend their debut album A Place For My Hate, released last November. For the occasion, they will be joined by Belgian band marcel, who will open the evening.
Review by Mégane Canis
Pictures by JB
We discover Le Métaphone in its reduced configuration for an evening close to the artists. A little country music greeted us before marcel‘s theatrical entrance on stage. The room was a little full at the start of the evening, but the void filled up as the set progressed (it should be pointed out that access to the venue was difficult this evening due to motorway closures). The quintet (a quartet in the studio) took their places behind their instruments and the show could begin. Amaury Louis, on vocals, is like a showman. From the very first track, you feel invited into the show, almost like a circus, Amaury looking like Mr Loyal with his long coat and exaggerated body language. In place of clowns and other acts, we’re treated to noise-inflected post-punk, spiced up with the band’s very personal touches, making each track a new tableau. In certain musical and stage aspects, marcel reminds us of The Guru Guru, whom we saw a few months ago at La Cave aux poètes. To give each track its own soul, marcel doesn’t skimp on accessories such as a whistle, a kazoo, maracas, a djembe… There was never a dull moment during the set, which was particularly effective. In fact, the first few tracks are rather sedate for the genre, then after the official introductions, the tempo picks up, the riffs become more noisy, and the vocals are more aggressive at times, though still retaining their more nonchalant aspects on certain passages. Some tracks stand out, such as ‘Eurovision’, with its use of autotune, ‘Intimité’, sung in French, and ‘bbl’, with its Brazilian whistle. Amaury moves around so much that he ends up tangling with Benjamin D’Hondt (bass). Maxime D’Hondt is everywhere: guitar, djembe, keyboard… The rhythmic structure of Ulysse Wautier (drums) is never repetitive, always ultra-fast without ever tiring. The concert ends on a few notes of kazoo, and marcel‘s show ends to thunderous applause.
marcel is surely THE discovery of the new year. There’s so much to say, we could write a review for each track. marcel are the kind of band who manage to drop the word ‘ignominy’ into their conversation with the audience, before moving on to autotune, lascivious dances, Brazilian accents and carnival music, all while remaining accessible and accessible to all.
So it’s time for Structures, for which the audience has turned out in force. The band is actually a duo made up of Pierre (guitar/vocals) and Marvin (bass/vocals), who call on a drummer and a second guitarist for live performances. On their last album, A Place For My Hate, the duo sometimes went so far as to have five guitar parts during certain passages. So we can’t wait to see the result in live mode! Right from the start, the rhythm section plays a major role, with the bass sometimes pushing the guitar way beyond its limits. The second track of the evening is the hit ‘Long Life’, which appeared on a previous EP, drawing the audience straight into the band’s universe. It’s obviously heavily influenced by post-punk, but that’s not all. There are hints of grunge, cold-wave, more classic rock, a chorus that’s almost pop at times, and even hints of indus… A fine, controlled melting pot that is the soul of Structures. Throughout the set, the band were keen to offer us their new tracks, while delighting our nostalgic ears with a few older ones like ‘Sorry I know It’s Late but…’. The set is varied, with more collective tracks such as ‘A Place For My Hate’ in which all the instruments intermingle to give a very balanced sound, and others like ‘Strange Feeling’ leaving more room for Marvin’s bass. Marvin gives it his all in front of us, always looking for the best possible sound, while Pierre shakes his hair in all directions. Marvin puts down his bass for ‘Disaster’, in which he takes over lead vocals. The track has a grunge/hardcore energy about it, and Marvin brings it to life by getting right up close to the audience, to the point where you wonder if he’s going to end up jumping in. The drummer’s live contribution is undeniable, adding power and depth to the live tracks. In fact, he’s the only one who never stops throughout the concert. The evening ended with the very aggressive ‘Pigs’, the first single from the album. Structures will be called back loud and clear, while the sizzling still lingers in the speakers, but will not return to the stage, much to the dismay of a large part of the audience who would have liked to see more of it.
Structures succeeded in convincing with the live version of their very good tracks released recently, the proof being that many still wanted more! The duo, who wanted to move away from post-punk, totally succeeded in bringing new sounds to their solid base. The emotions communicated are raw, sometimes aggressive, sometimes more tender. The four-piece live configuration is effective and brings the tracks to life. So if you want to discover all this, come along to La Grand Mix on the 13th of March!

