Une nouvelle belle soirée made in Cerbère Coryphée nous attendait en ce dimanche soir de mars à La Malterie de Lille. Tout d’abord nous étions ravis de retrouver Deûle, de retour dans cette salle qui les as tant de fois accueillie, et surtout nous allions découvrir deux formations dont la lecture des descriptions nous avait intrigué: Pijn et Morvigor. Toujours mus par cette envie de découverte nous partons en direction de la salle lilloise pour une soirée qui s’annonce sous les meilleurs auspices.
Report par Victor BRUNERIE
Photos par Marye DAVENNE
English version below
Les lumières s’éteignent dans une salle déjà bien remplie pour laisser la place aux néerlandais de Morvigor. En quelques secondes la voix de Evio Paauw, également bassiste du groupe nous emporte dans un tourbillon black métal d’une beauté folle. Tout y est même si on sent une envie du groupe de surprendre avec des passages plus lents et plus proches du post rock ou du post métal. D’ailleurs on découvrira très vite dans les passages plus lents la douce voix de Sytze Andringa, qui n’hésite pas à nous emporter loin avec ces riffs tantôt d’une violence inouïe tantôt d’une douceur infinie. Il ne nous faut que un ou deux morceaux pour être totalement happés par la proposition unique du quatuor, tout comme l’intégralité du public désormais nombreux qui écoute religieusement chaque note jouée. Stefan van Delft apporte lui aussi beaucoup avec son jeu de guitare qui vient parfaitement compléter celui de Sytze tout en ajoutant encore plus de profondeur à des compositions qui n’en manquent pas. Tout au long Brendan Duffy nous fera passer sans efforts des blast beats aux parties plus lentes et enlevées qui font totalement chavirer nos âmes. On ne voit pas le temps passer à l’écoute des morceaux délicieusement longs du groupe avec chaque seconde comme un pur délice pour les oreilles. Le dernier titre confirmera, s’il le fallait, tout le bien qu’on a pensé de la prestation de nos amis néerlandais qu’on hésitera pas une seconde à retrouver lors d’un prochain passage dans la région. C’est sous de très chaleureux applaudissements que le groupe quitte la scène visiblement ravi par l’accueil.
Il est temps de retrouver Deûle, quelques semaines après leur passage inoubliable avec le projet Ladeûlas! C’est donc prêt à nous livrer leur tout meilleur que le trio débarque sur la scène. Dès les premiers instants on retrouve tout ce qu’on aime chez Elya, Pierre et JB, une synth doom absolument hypnotique qui révèle de nouveaux secrets à chaque fois. Après avoir fait tourné l’EP éponyme de nombreuses fois depuis sa sortie on est ravis de retrouver ces morceaux si impactant en live. Le public est également aux anges de retrouver le trio et on sent que leurs prestations mémorables ont réussi à forger un public fidèle. Comme toujours les morceaux comme « Le Gout du Sang » font leur petit effet, mais la surprise viendra d’une nouvelle composition qui nous laisse imaginer un avenir toujours plus radieux pour le trio lillois. La salle ne perd pas une miette des envolées de synthétiseurs d’Elya qui se mêlent à ses cris déchirants. Evidemment les lillois l’attendaient il est maintenant l’heure de « Rond Point Serpent » avant que le groupe nous quitte avec un titre qui parle des peurs vécues par les femmes lorsqu’elles rentrent tard le soir et qui ne résonnera que très fort dans l’esprit de toutes les femmes présentes ce soir. Encore une fois Deûle nous ont conquis et on part se rafraichir en se disant que chaque prestation est plus intense que la précédente. On a hâte de les retrouver au plus vite pour une nouvelle aventure musicale!
L’installation prenant du retard on rejoint la salle pour voir que ça n’est un nombre impressionnant de musicien.ne.s qui se prépare sur scène. On sent à la vue du violon, du violoncelle et des claviers que l’on va passer un beau moment. Les lumières jaunes posées sur la scène s’allument signe que le début est proche. C’est parti pour une avalanche post qui démarrera dès les premiers instants de la performance de Pijn. Assise sur une caisse la violoncelliste de la formation anglaise nous livre en compagnie du violoniste des moments suspendus qui viennent nous toucher au plus profond de nos cœurs. Le silence est religieux dans la salle lilloise, ce qui nous permet d’apprécier encore plus fort ce qui se déroule devant nous. Désolé pour le manque de description plus précises des morceaux joués mais nos esprits étaient pleinement pris par l’univers musical du groupe de Manchester. Chaque titre est une merveille de post métal instrumental, qui nous fait nous demander pourquoi nous n’avons pas connu le groupe plus tôt. Mais en même temps on se dit aussi que cette configuration est peut être ce qu’il y a avait de mieux pour profiter au mieux de la puissance évocatrice des compositions. Le côté studio donné par la proximité des musicien.ne.s entre eux ne fait que renforcer l’immersion et nous laisse pantois d’admiration devant autant de talent. Le temps passe si vite en leur compagnie que quand la seule ligne chantée du set arrive on sent que la fin est très proche, et on ne s’y trompera pas puisque Pijn quitterons la scène le sourire aux lèvres et largement applaudis par un public subjugué. C’est émus et émerveillés que nous quittons La Malterie en étant certains d’avoir vu une de nos meilleurs concerts de l’année!
Encore une fois Cerbère Coryphée ont proposé un plateau qu’il ne fallait absolument pas manquer en ce dimanche soir. Les trois groupes ont livré des prestations absolument magistrales qui nous donnent envie de retourner les voir au plus vite! Et une fois encore le public a répondu présent! On ne peut que vous encourager à vous pencher sur les dates à venir, les découvertes musicales y seront toujours nombreuses!
Un grand merci à Zelda et Cerbère pour les accréditations, à Cerbère Coryphée pour l’organisation de cette magnifique soirée et à La Malterie pour l’accueil au top comme toujours!
Another fine evening made in Cerbère Coryphée awaited us on this Sunday evening in March at La Malterie in Lille. First of all, we were delighted to see Deûle back in the same venue that has welcomed them so many times, and above all we were going to discover two bands whose descriptions had intrigued us: Pijn and Morvigor. Still driven by the desire to discover new things, we set off for the Lille venue for an evening that promises to be a great success.
Review by Victor BRUNERIE
Pictures by Marye DAVENNE
The lights go out in an already full house, and the Dutch band Morvigor take over. In a matter of seconds, the voice of Evio Paauw, also the band’s bassist, sweeps us up in a whirlwind of black metal of insane beauty. It’s all there, even if you can sense the band’s desire to surprise you with slower passages closer to post rock or post metal. In fact, the slower passages quickly reveal the gentle voice of Sytze Andringa, who doesn’t hesitate to take us far away with her riffs, sometimes of unheard-of violence, sometimes of infinite gentleness. It only takes one or two tracks for us to be totally taken in by the quartet’s unique offering, just like the whole of the now numerous audience who religiously listen to every note played. Stefan van Delft also makes a major contribution with his guitar playing, which perfectly complements Sytze‘s and adds even more depth to the compositions. Throughout, Brendan Duffy takes us effortlessly from blast beats to the slower, more upbeat parts that totally stir our souls. The band’s deliciously long tracks are an absolute joy to listen to, with every second a pure delight for the ears. The final track confirms, if confirmation were needed, all the good things we thought of the performance by our Dutch friends, who we won’t hesitate for a second to see again on a future visit to the region. The band left the stage to rapturous applause, clearly delighted by the welcome they had received.
It’s time to get back to Deûle, just a few weeks after their unforgettable performance with the Ladeûlas project! The trio take to the stage ready to deliver their very best. From the very first moments, we find everything we love about Elya, Pierre and JB, an absolutely hypnotic synth doom that reveals new secrets every time. Having toured the eponymous EP so many times since its release, we’re delighted to find these powerful tracks live again. The audience are equally delighted to see the trio back live, and it’s clear that their memorable performances have forged a loyal following. As always, tracks like ‘Le Gout du Sang’ have a real impact, but the surprise comes in the form of a new composition that suggests an even brighter future for the Lille trio. Elya’s soaring synthesizers and heart-rending screams were a constant feature of the crowd’s listening experience. The Lille crowd had obviously been waiting for this, and now it’s time for ‘Rond Point Serpent’ before the band leave us with a song about the fears experienced by women when they come home late at night, and which will resonate strongly in the minds of all the women present this evening. Once again Deûle have won us over, and we’re off to go get ourselves a dring, thinking that each performance is more intense than the last. We can’t wait to see them again as soon as possible for a new musical adventure!
As we were getting ready for the concert, we joined the audience to see that an impressive number of musicians were getting ready to take to the stage. The sight of the violin, cello and keyboards gave us the impression that we were in for a treat. The yellow lights on the stage come on, a sign that the show is about to begin. It’s off to a post-punk avalanche, which kicks in from the very first moments of Pijn‘s performance. Sitting on a crate, the English band’s cellist and violinist deliver suspended moments that touch our hearts. There’s a religious silence in the Lille venue, allowing us to appreciate even more what’s unfolding before us. Sorry for the lack of more precise descriptions of the tracks played, but our minds were fully gripped by the Manchester band’s musical universe. Each track is a marvel of instrumental post-metal, making us wonder why we hadn’t heard of the band before. But at the same time, we’re also thinking that this configuration is perhaps the best way to make the most of the evocative power of the compositions. The studio feel created by the proximity of the musicians to each other only enhances the immersion and leaves us breathless with admiration for such talent. Time passes so quickly in their company that when the only sung line of the set arrives, you can feel that the end is very near, and there’s no mistaking it, as Pijn leave the stage with a smile on their lips and a big round of applause from an enthralled audience. We left La Malterie moved and amazed, certain that we’d seen one of our best concerts of the year!
Once again Cerbère Coryphée put together a line up that was not to be missed on this Sunday evening. The three bands gave absolutely masterful performances that made us want to go back and see them as soon as possible! And once again, the audience was there! We can only encourage you to look out for upcoming show, as there will always be plenty of musical discoveries to be made!


