A peine deux semaines depuis la sortie de leur splendide album Artificial Bouquet, les Lillois ont eu la chance d’accueillir les américains de Frail Body à la Brat Cave ce 16 avril. Une belle date concoctée par We’re Not Worthy, dont nous étions partenaire, totalement immanquable. Les américains ont embarqué avec eux Knoll, où leur étiquette de funeral grind à intrigué plus d’un. Pour chauffer cette salle, Fall Of Messiah étaient de la partie, après une longue période sans les avoir vu dans cette salle.
photos et article par Marye Davenne
English version below
Cette soirée avait un goût particulier pour nous ce soir. Depuis le mois d’octobre, nous travaillons avec Fab pour accueillir le rouleau compresseur qu’est Frail Body dans notre petite ville. Une date devenue incertaine suite à sa disparition, mais une envie de la part de We’re Not Worthy, de l’équipe de Sounding Shivers, et des groupes notamment Fall Of Messiah de lui rendre un bel hommage. Fab, on pense à toi, et cette date était pour toi.
20h pétante, la salle de la Brat Cave est déjà bien remplie, malgré une panne de métro et une pluie incessante. Il faut croire que cela n’a pas fait peur au public Lillois, impatient pour beaucoup de retrouver Fall Of Messiah. Les concerts du quatuor sont toujours une belle expérience. Est-ce la puissance de leur musique, où le torrent d’émotions qu’ils nous procurent qui nous fait retourner les voir encore et encore ? Peut-être surement les deux. Pour ces quarante minutes, Fall Of Messiah nous proposeront un beau mélange de leur deux albums Senicarne et Empty Colors. Pas de nouveautés côté composition depuis maintenant 2020, mais une interprétation légèrement différente par rapport à la dernière fois où nous les avons vu. Si au Pit de Courtrai, Pierre criait les paroles derrière sa batterie, cette fois ci, chaque musicien a un micro devant lui, pour une harmonie et un jeu de réponses entre eux. C’est fort et on est totalement transpercé par les émotions devant leur concert. Qu’est ce qu’on aime les voir jouer. Ce set sera une vraie réussite et on a hâte de découvrir de nouveaux titres !
Décor en place, les américains de Knoll n’ont pas fait les choses à moitié puisque de grands rideaux rouges sont en fond de scène, les pédaliers installés sur table, éclairé par de modestes lampes de chevets. On est ici embarqué dans un manoir poussiéreux, presque hanté. Pour maintenir cette atmosphère très particulière, c’est dans une salle sombre… très sombre qu’on part à la découverte du funeral grind de Knoll. On n’y voit pas grand chose, mais les enceintes et amplis sont à fond ! De réputation, les américains sont bien connus pour faire monter les décibels et Knoll ne feront que confirmer cela. C’est totalement possédé que le chanteur va s’élancer dans un chant crié, même plutôt hurlé. On ne sait plus bien si il y a des paroles où si nous assistons à une prestation de cri de souffrance, mais l’expérience est authentique. Comme une moto qui gronde, la basse et les guitares saturées viennent nous percutées et ne croyez pas que l’apparition de la trompète va calmer le jeu. On remarquera deux réactions dans la salle : une partie totalement hermétique qui préfère s’isoler dans le hall, une autre subjugué dont je retiendrai la phrase « J’ai rien compris, mais c’était trop bien ». Une prestation loin d’être accessible à tous, mais qui marquera les esprits sans soucis.
Le trio Frail Body débarquent enfin sur scène, avec un tout nouvel album en poche qui a fait du bruit. Album totalement viscéral, étiqueté Screamo mais allant piocher dans le black métal une noirceur mélodique, nous avions hâte de les voir sur scène ! Frail Body interprètent leurs morceaux avec les tripes et ce n’est pas étonnant, surtout quand le chanteur Lowell nous explique l’histoire par exemple de « Devotion », morceau hommage à sa mère décédée. La basse est parfois bien crasseuse, pour un résultat impressionnant. Dans la continuité de Knoll, il était quasiment impossible de tenir dans cette salle sans nos bouchons d’oreilles, et Frail Body n’hésiteront pas à en jouer en faisant grincer leurs cordes entre les morceaux. Des vibrations pénétrantes qui s’accompagnent des gesticulations incessantes des musiciens. Le public, en très grand nombre ce soir, se prennent au jeu assez timidement. Les nuques échauffés font des haut-bas, et on sentira une envie de profiter pleinement de la prestation des américains sans s’élancer dans des pogos. Les morceaux proposés ce soir alternent entre moment de douceur, et pur explosion cathartique. C’est ce qui fait qu’on aime autant les écouter, un voyage en montagne russe que ce soit musical qu’en émotions.
Cette soirée, assez particulière était pleine de surprises. Les groupes ont joué avec nos émotions tout au long de la soirée, pour une ligne directrice autour du mal-être ou de la dépression. Une salle bien remplie qui a attiré un public variée. Nous avons retrouvé les têtes de ceux qui peuplent les concerts de hardcore, de post-métal, et de black métal. Est-ce pour rendre hommage à Fab ? l’étiquette « post-rock étonnement mis sur la programmation par la salle ? La curiosité de découvrir les américains ? ou de savoir ce que veux dire « funeral grind » qui a attiré autant de monde ? Dans tous les cas, nous sommes très heureux d’avoir participer à cette belle date et on vous dit à bientôt !
Barely two weeks since the release of their splendid album Artificial Bouquet, Lille was lucky enough to welcome the Americans of Frail Body to the Brat Cave on April 16th. A great gig concocted by We’re Not Worthy, of which we were a partner, and totally unmissable. The Americans took Knoll with them, where their funeral grind label intrigued many. To warm up the room, Fall Of Messiah were there, after a long period without having seen them there.
pictures and review by Marye Davenne
This evening had a special flavour for us. Since October, we’ve been working with Fab to welcome the steamroller that is Frail Body to our little town. A gig that has become uncertain following his death, but a desire on the part of We’re Not Worthy, Sounding Shivers team and bands such as Fall Of Messiah to pay him a fitting tribute. Fab, we’re thinking of you, and this show was for you.
At 8pm sharp, La Brat Cave was already packed to the rafters, despite a metro breakdown and incessant rain. It seems that this didn’t scare off the Lille crowd, many of whom were impatient to see Fall Of Messiah again. The quartet’s concerts are always a great experience. Is it the power of their music, or the torrent of emotions they unleash, that keeps us coming back to see them again and again? Perhaps it’s both. For these forty minutes, Fall Of Messiah offer us a fine blend of their two albums, Senicarne and Empty Colors. No new compositions since 2020, but a slightly different interpretation compared to the last time we saw them. Whereas at the Pit in Kortrijk, Pierre shouted the lyrics from behind his drum kit, this time each musician has a microphone in front of him, for harmony and an interplay of responses. It’s powerful, and you’re totally overcome by emotion at their concert. We just love seeing them play. This set will be a real success, and we can’t wait to discover some new tracks!
With the stage set, the Americans from Knoll haven’t done things by halves, with large red curtains at the back of the stage, the pedalboards set up on a table, lit by modest bedside lamps. We’re transported to a dusty, almost haunted mansion. To maintain this very special atmosphere, it’s in a dark… very dark room that we discover Knoll’s funeral grind. You can’t see much, but the speakers and amps are on full blast! By reputation, the Americans are well known for cranking up the decibels, and Knoll will only confirm this. The singer is totally possessed when he launches into his screamed vocals. It’s not clear whether there are lyrics or whether we’re witnessing a performance of screaming pain, but the experience is authentic. Like a rumbling motorcycle, the bass and saturated guitars come crashing down on us, and don’t think that the appearance of the trumpet is going to calm things down. The audience reacted in two different ways: one was totally hermetically sealed, preferring to isolate itself in the hall; the other was enthralled, and I’ll remember the phrase « I didn’t understand a thing, but it was so good ». A performance far from accessible to all, but one that will leave a lasting impression.
The Frail Body trio finally hit the stage, with a brand-new album in their pocket that’s been causing quite a stir. A totally visceral album, labeled Screamo but drawing melodic darkness from black metal, we couldn’t wait to see them live! Frail Body play their songs from the guts, and no wonder, especially when singer Lowell explains the story behind « Devotion », a tribute to his late mother. The bass is sometimes quite filthy, with impressive results. Following on from Knoll, it was almost impossible to stand in this room without our earplugs, and Frail Body didn’t hesitate to play them, creaking their strings between songs. Penetrating vibrations accompanied by the musicians’ incessant gesticulations. The audience, who are out in force this evening, take to the game rather timidly. Warmed-up necks do high-lows, and there’s a palpable desire to enjoy the Americans’ performance to the full without launching into pogos. Tonight’s songs alternate between gentle moments and pure cathartic explosions. That’s what makes them so enjoyable to listen to, a roller-coaster ride both musically and emotionally.
The evening was full of surprises. The bands played with our emotions throughout the evening, with a guiding theme of malaise and depression. A full house attracted a varied audience. We found the faces of those who populate hardcore, post-metal and black metal concerts. Was it a tribute to Fab? Was it the « post-rock » label the venue had surprisingly put on its program? Or the curiosity to discover the Americans? Or to find out what « funeral grind » means that has attracted so many people? In any case, we’re delighted to have taken part in this great event, and we look forward to seeing you soon!


