Mohamed Dali nous ont donné rendez-vous en ce mercredi pluvieux du 17 avril dernier, dans la chaleur de la malterie pour se réchauffer au son de la cold-wave de Lovataraxx, à quelques jours de la sortie de leur nouvel album, Sophomore, réelle pépite que nous avions chroniqué entre nos lignes. Pour ouvrir le bal, deux groupes Lillois avec musiciens interchangeables seront de la partie : Wired et leur noise rock, ainsi que Bâtard.s pour un spoken word poétique.
Article et photos par Marye Davenne
English version below
Dans une salle toute calme, Bâtard.s s’installent doucement et nous proposent une introduction des plus intéressantes. Vous faites quoi dans la vie ? Malo a décidé de lancer ce concert par un tour de table de scène sur cette question. Humour et sympathie s’installe et pourtant, iel décide de nous donner nos premiers frissons de la soirée. Ce premier titre, débuté par la seule voix de Malo, puis lentement rejoint par les quatre musicien.nes, est un long périple dans l’oppression et les violences policières que subissent beaucoup… trop de monde.. mais ce soir, c’est au cœur d’un groupe d’ami LGBTQIA+ qu’on découvre l’horreur des événements. Une violence parfaitement décrite dans un texte glaçant. Vous les aviez vu venir les larmes de la soirée ? Quelle introduction ! Pour faire redescendre un peu l’émotion, c’est des histoires de lessives qui nous seront comptées avant d’enchainer dans un son entre shoegaze et cold wave. On commence à se mettre à danser et on se laisse surprendre par l’alliance otamatone et guitare de Tomi qui recouvrent textes autour du mal-être et de la dépression. La performance de Bâtard.s est prenante de bout en bout, et on s’empressera d’aller les voir dans leur QG du CCL dès la prochaine occasion.
On reprends quasi les mêmes et on recommence ? Tomi et Jack sont de retour sur la scène avec cette fois-ci des vêtements un peu plus punk (et oui, la tenue de scène c’est important!), et une énergie débordante. Gros riffs de guitares, une batterie fracassante sur ligne de basse vibrante, Wired sont branchés au secteur pour un mélange punk, doom mais toujours avec cette marque très noisy. Le public, en nombre, est déchaîné et proposera les premiers pogos de la soirée. Il faut dire que sur scène, les trois musiciens bougent également dans tous les sens. Les plus fervents fans prêtent de la voix et se lance dans un clapping sur « Siamo Tutti ». La sauce prends bien et il commence à faire sacrément chaud dans cette fosse. Parfait pour s’élancer dans un chant de rage autour de Jean Castex. C’est dans une fosse déchainée et complétement essoufflée que Wired quitte la scène après une prestation des plus marquantes.
Changement de scène, c’est une grande table rempli de clavier et autre boutons en tout genre qui fait son apparition. Le duo Lovataraxx seront trois ce soir, pour une vague de cold wave bien loin de nous laisser de marbre. Sophomore, sorti le 5 avril dernier a eu le temps de tourner plusieurs fois sur nos platines et nous étions impatient de les voir sur scène. Julien, Hélène et Tanguy sont entourés ce soir de télévision cathodique pour une téléportation instantanée dans les années 90. On se laisse porter directement par leur univers électronique et mystérieux, et la salle s’est transformé en une piste de danse ébouillantée et prête à s’échapper de cette réalité. Hélène se décide même à parcourir la fosse, pour un bain de foule plein d’énergie. Lovataraxx proposent un set unique totalement subjuguant qui sent bon la nostalgie de notre enfance. Bon nombre de spectateur fermeront les yeux, lèveront les bras au ciel et danseront pour une piqûre d’adrénaline.
Cette belle soirée proposée par Mohamed Dali est resté figé dans le temps. Soirée en trois actes, entre émotions, folie et libération, le plateau de la soirée était une vraie réussite. On hésitera pas à revoir chacun des groupes dès que possible.
Un grand merci à Batiste pour l’accréditation, à l’équipe de Mohamed Dali pour leur gentillesse et à la malterie pour leur accueil.
On this rainy Wednesday, April 17th, Mohamed Dali have invited us to the warmth of the Malterie to warm up to the sound of Lovataraxx’s cold-wave, just a few days before the release of their new album, Sophomore, a real nugget that we reviewed in this issue. To open the ball, two bands from Lille with interchangeable musicians will be on hand: Wired and their noise rock, and Bâtard.s for their poetic spoken word.
In a quiet room, Bâtard.s slowly settle in and offer us a most interesting introduction. What do you do for a living? Malo decided to kick off the concert with a round-table discussion of this question. Humor and sympathy set in, and yet they decided to give us our first chills of the evening. This first track, started by Malo’s voice alone, then slowly joined by the four musicians, is a long journey into the oppression and police violence suffered by many… too many people… but tonight, it’s at the heart of a group of LGBTQIA+ friends that we discover the horror of the events. A violence perfectly described in a chilling text. Did you see the tears coming? What an introduction! To bring the emotion back down a little, we’re treated to some laundry stories, before moving on to a sound somewhere between shoegaze and cold wave. We start to dance and are surprised by Tomi ‘s otamatone and guitar combination, which covers lyrics about malaise and depression. Bâtard.s ‘ performance is gripping from start to finish, and we’ll be rushing to see them in their CCL HQ at the next opportunity.
Almost the same old, same old? Tomi and Jack are back on stage, this time in slightly more punk clothes (yes, stage clothes are important!), and with a lot of energy. With big guitar riffs, thumping drums and a vibrant bass line, Wired are plugged into the mains for a mix of punk and doom, but always with that noisy edge. The crowd, in great numbers, goes wild and offers the first pogos of the evening. It has to be said that on stage, the three musicians also move in all directions. The most fervent fans lend their voices and start clapping to « Siamo Tutti ». It’s getting hot and heavy in the pit. Perfect to launch into a chant of rage around Jean Castex. Wired leave the stage to a rapturous, breathless crowd after a most memorable performance.
The stage changes, and a large table full of keyboards and buttons appears. The Lovataraxx duo will be three tonight, for a wave of cold wave far from leaving us unmoved. Sophomore, released on April 5th, has been on our turntables several times, and we can’t wait to see them live on stage. Julien, Hélène and Tanguy are surrounded by cathode-ray TV for an instant teleportation to the 90s. You’re carried straight into their mysterious, electronic universe, and the room is transformed into a scalded dancefloor ready to escape from reality. Hélène even takes to the pit for an energetic crowd bath. Lovataraxx offer a unique and totally captivating set that smacks of childhood nostalgia. Many an audience member will close their eyes, raise their arms to the sky and dance for a shot of adrenalin.
Mohamed Dali’s beautiful evening remained frozen in time. An evening in three acts, between emotions, madness and liberation, the set was a real success. We won’t hesitate to see each of the bands again as soon as possible.
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