En ce lendemain de jour férié, nous prenons la direction de Mons pour profiter du passage du Québécois Noé Talbot dans nos contrées. Il est ce soir accompagné par le savoyard Franck Almana, qui était à la basse lors d’une précédente tournée en full band. On en profite pour découvrir un nouveau lieu : Levures et Tanins, bar à vins et bières de qualité, qui propose quelques concerts au passage.
Article par Mégane
Photos par Marye DAVENNE
English version below
Nous arrivons assez tôt, et découvrons un lieu plutôt exigu mais très cosy, proposant des breuvages assez différents de ce à quoi nous sommes habitués en concert. Après un problème de matériel résolu grâce à une chaîne de contacts assez impressionnante, Noé Talbot et Franck Almana peuvent démarrer leur concert. Ce soir, les deux protagonistes nous proposent un concept que l’on voit rarement par chez nous, à savoir pas de première partie ou de tête d’affiche, mais un concert commun, jouant deux titres à tour de rôle. Tous les deux sont en guitare-voix, promettant un concert à la fois convivial et intimiste.
On démarre donc par les deux premiers morceaux de Franck Almana, qui nous présente notamment « Parfois Idiots » comportant quelques passages en anglais. Son grain de voix nous embarque rapidement dans un univers doux et apaisant, ouverture parfaite pour son comparse Noé Talbot. Celui-ci démarre par deux titres demandant la participation du public : « Mourir pour le rock » et « Déjeuner de l’hôtel ». Ses titres sont parfois accompagnés de petites blagues faisant sourire le public, rapidement conquis. De son côté, Franck Almana nous explique aussi l’histoire de la plupart de ses textes, notamment « Alibiforain », terme méconnu et désuet qui mérite qu’on s’y attarde. Il s’agit d’un propos qui n’a aucun rapport avec la situation actuelle. Certains de ses titres comme sont personnels mais pourtant très universels, notamment celui sur le premier baiser. La façon dont il met cela en mots et en accords donne envie de revivre ce moment et nous plonge dans une certaine nostalgie.
Noé Talbot nous parle également de ses amours et de ses ruptures, parfois avec plus ou moins de poésie, avec entre autres « Coup de soleil » ou « La peur s’estompe ». Il nos partage aussi de nouveaux titres mettant en mots ses émotions, évoquant le suicide d’un ami, sous la forme d’un très bel hommage, à l’instar de “Clemi2000” de Intenable. Il enchaîne avec une reprise des Cowboys Fringants « Les étoiles filantes », évoquant immanquablement la disparition de Karl, chanteur du groupe. L’émotion est intense dans la salle et le public reprend en chœur les magnifiques paroles de ce titre.
On arrive tout doucement sur la fin de ce concert, et pour l’occasion Franck Almana nous fait participer. En effet, nous allons devenir le thérémine de « Sailor », avec une justesse plus ou moins flagrante. Nous avons droit à une fin aux accents reggae, à l’ancienne, particulièrement appréciable. C’est très logiquement Noé Talbot qui clôture cette soirée nous expliquant un paquet d’expressions québécoises présentes dans « Le tricheur du Bingo » avant de nous quitter sur « Les Miracles », titre d’une beauté remarquable sur toutes les belles choses de la vie. A la demande d’un public connaisseur de sa discographie, Noé Talbot nous interprétera « Sauver les meubles » en rappel, issu de son dernier EP Avant qu’on se déteste.
Nous repartons donc de Mons sur un petit nuage après ce moment hors du temps, plein de mélodies et de mises en mots d’émotions comme peu en sont capables. Pour les lillois convaincus, Noé Talbot sera de passage au Caf&diskaire le 15 mai, ce qui promet encore une belle soirée. On ne manquera pas non plus de surveiller les prochains passages de Franck Almana.
On this day after a public holiday, we’re heading to Mons to take advantage of the appearance of Quebec’s Noé Talbot in our neck of the woods. Tonight he’s accompanied by Savoyard Franck Almana, who played bass on a previous full-band tour. We’re also taking advantage of the opportunity to discover a new venue: Levures et Tanins, a quality wine and beer bar offering a few concerts along the way.
Review by Mégane
Pictures by Marye DAVENNE
We arrived quite early, and discovered a rather cramped but very cosy venue, offering beverages quite different from what we’re used to at concerts. After a problem with their equipment was solved thanks to an impressive chain of contacts, Noé Talbot and Franck Almana were able to start their concert. Tonight, the two protagonists offer us a concept that is rarely seen in our part of the world, i.e. no support act or headliner, but a joint concert, playing two tracks in turn. Both play guitar and vocals, promising a concert that’s both convivial and intimate.
We kick off with the first two tracks from Franck Almana, who introduces us to ‘Parfois Idiots’ with a few passages in English. His voice quickly takes us into a gentle, soothing world, the perfect opening for his bandmate Noé Talbot. Talbot kicks things off with two tracks that call for audience participation: ‘Mourir pour le rock’ and ‘Déjeuner de l’hôtel’. His songs are sometimes accompanied by little jokes that bring a smile to the face of the audience, who are quickly won over. For his part, Franck Almana also explains the history behind most of his lyrics, including ‘Alibiforain’, a little-known and outdated term that deserves a closer look. It has nothing to do with the current situation. Some of his songs, such as the one about the first kiss, are personal yet very universal. The way he puts it into words and chords makes us want to relive that moment and plunges us into a certain nostalgia.
Noé Talbot also talks about his love affairs and break-ups, sometimes more poetically than others, on tracks such as ‘Coup de soleil’ and ‘La peur s’estompe’. He also shares new songs that put his emotions into words, evoking the suicide of a friend in the form of a beautiful tribute, like ‘Clemi2000’ by Intenable. He followed this up with a cover of Cowboys Fringants‘ “Les étoiles filantes”, an inevitable reminder of the death of Karl, the group’s lead singer. The emotion in the room was intense, and the audience sang along to the magnificent lyrics.
As the concert drew to a close, Franck Almana invited us to join in. We become the theremin in ‘Sailor’, with varying degrees of accuracy. We’re treated to an ending with an old-fashioned reggae flavour that’s particularly enjoyable. Noé Talbot logically brings the evening to a close, explaining a bunch of Quebecois expressions used in ‘Le tricheur du Bingo’ before leaving us with ‘Les Miracles’, a remarkably beautiful song about all the beautiful things in life. At the request of an audience familiar with his discography, Noé Talbot will perform ‘Sauver les meubles’ as an encore, taken from his latest EP Avant qu’on se déteste.
We’ll be leaving Mons on a cloud after this moment out of time, full of melodies and emotional words like few are capable of. For those of you in Lille who are convinced, Noé Talbot will be playing at Caf&diskaire on May 15th, which promises to be another great evening. And don’t forget to keep an eye out for Franck Almana.

