Après deux bataclan complet l’année dernière, c’est du côté de Lille que les américains de Polyphia font une escale. L’Aéronef nous fait venir le quatuor montant du métal prog dans une salle plus que complète ce mercredi 19 juin. Pour ouvrir la soirée, c’est un duo queer d’hyper-pop, Graphy-T qui sera chargé de chauffer un public, qui pour beaucoup a fait le déplacement depuis la Belgique ou même la capitale.
Article par Marye DAVENNE
Photos par Zo’
English version below
Duo français, Graphy-T prennent possession de l’Aéronef, déjà bien rempli par les fans de Polyphia, plus qu’en forme ce soir. Une boite à rythme, une bande son très électro-pop, et une guitare prête à faire des solos, bienvenue dans l’univers plein de traumas de Graphy-T. Ce soir, ça chantera en français, sans filtre et avec plein de revendications. Duo queer, c’est tout d’abord autour des questions de genre, et de la difficulté pour chacun d’évoluer dans un monde cloitré dans des mouvements de pensées anti-woke que le set se tournera avant que Sacha ne brandisse haut sa guitare avec écrit à son dos « Protect Trans Kids« . Très vite, on sent que leur musique fait mouche et le public se mets à danser et à crier assez fort. Il faut dire que leur hyper-pop fonctionne à merveille. De mon côté, j’avoue ne pas connaitre spécialement ce genre musical et c’est une vraie découverte ce soir, mais on retrouve de nombreuses sonorités qui en font un mélange assez surprenant. Que ce soit plutôt folk pour parler du couple, Accapella pour parler d’amour, ou avec des chants à la limite de la trap, le duo navigue dans la rythmique, viennent écraser nos traumas en criant « Assume » mais parle avant tout d’amour. L’amour, avec un grand A, comme ACAB. Bref, Sasha et Neve crient du plus profond de leur âme leur revendications, queer, féministe, avec un certain militantisme musical apprécié par une bonne partie de la salle.
« What’s up motherfuckkkkerrrs ? », c’est sur cette belle phrase que Polyphia débarquent devant un public chaud bouillant. Ca hurle de partout, et quand on voit le nombre de t-shirt Polyphia qui se baladait, on sent que la communauté de fan n’a pas hésité à écumer les kilomètres pour revoir le groupe. Il faut dire qu’un an après leur double date au Bataclan, nous avions aussi décidé de ne pas louper leur retour sur nos terres françaises. L’entrée de scène sur « Loud » fait donc énormément de bruit que ce soit dans le public, qu’avec la batterie fracassante de Clay Aeschliman. C’est devant un mur entier d’ampli Marshall que les quatre musiciens se lancent dans une démonstration de talent. Que ce soit sur guitare électrique, ou même sur une guitare electro-classique pour l’intro de « Chimera », les vibrations des notes de guitares viennent se fracasser dans les quatres coins de la salle. Très vite, Scott LePage va vouloir faire remuer le public. Alors quoi de mieux que de réclamer le plus de crowdsurfeur pour retourner la fosse déjà bien agitée. « Icronic » est un réel coup de coeur, avec ces jeux de rythmes, on ne peut qu’être impressionner par le spectacle. Tim Henson est d’un charisme fou, et tous les regards vont dans sa direction. Le public va très vite se lancer dans le jeu de chanter le riff de guitare, et le groupe prends un malin plaisir à s’arrêter de jouer quelques secondes pour écouter ça. Ah bah ça a de la gueule un public comme ça ! Les titres s’enchainent et le public ne s’éssoufflent pas, notamment sur « Euphoria » où l’on arrive à voir le pit déchainé du fond de la salle. C’est néanmoins qu’après à peine 45 minutes que les lumières s’éteignent. Il est évident que le public souhaite un rappel, et le public va frapper des mains et crier en rythme pendant 4 longues minutes ! C’est Clay Gober à la basse qui va relancer la machine infernal avec « Genesis ». On pensait avoir tout vu que « Playing God » vient vous mettre une belle baffe, et sur les deux joues s’il vous plait. Tout est millimétré et les titres sont joué à la perfection. Le concert va se finir sur un wall of death des plus impressionnants, divisant la salle en quelques secondes à peine. Pas besoin de le réclamer plusieurs fois, tout le monde joue le jeu. Les restants de bières s’envolent sur « G.O.A.T. » qui vient piquer en nous nos derniers fragments d’énergies. Quelle soirée !
C’est une soirée réussie ce soir à l’Aéronef. Polyphia n’ont de cesse de grimper dans la scène progressive mondiale, et on espère voir un tel engouement pour tous les autres groupes de prog qui passent dans la région. Polyphia sont venus avec leurs fans en nombre, mais les quelques curieux qui ne connaissaient pas en sont ressorti convaincu pour sûre ! (en tout cas, c’est ce que j’ai entendu dans la cour de la salle).
After two sold-out Bataclan shows last year, the Americans from Polyphia are making a stopover in Lille. L’Aéronef brings the rising quartet of prog metal to a more than full house this Wednesday, June 19th. To open the evening, queer hyper-pop duo Graphy-T will be warming up an audience, many of whom have travelled from Belgium or even the capital.
Review by Marye DAVENNE
Pictures by Zo’
French duo Graphy-T take over L’Aeronef, which is already packed with Polyphia fans, who are on top form this evening. A drum machine, an electro-pop soundtrack and a guitar ready for solos – welcome to Graphy-T’s trauma-filled universe. Tonight, they’ll be singing in French, unfiltered and full of demands. As a queer duo, the set begins with questions of gender, and the difficulty for everyone to evolve in a world cloistered in anti-woke thought movements, before Sacha brandishes his guitar high with « Protect Trans Kids » written on his back. It’s not long before their music hits home, and the audience starts dancing and shouting quite loudly. It has to be said that their hyper-pop works wonders. As for me, I confess I’m not particularly familiar with this musical genre, and it’s a real discovery this evening, but there are a number of sounds that make for a rather surprising mix. Whether it’s folk to talk about couples, Accapella to talk about love, or vocals bordering on trap, the duo navigate the rhythm, crushing our traumas by shouting « Assume », but above all talking about love. Amour in French, with a capital A, like ACAB. In short, Sasha and Neve cry out from the depths of their souls their demands, queer, feminist, with a certain musical militancy appreciated by a good part of the room.
« What’s up motherfuckkkkerrrs? » was the phrase Polyphia used when they took to the stage in front of a boiling-hot crowd. The crowd roared from all sides, and when you saw the number of Polyphia t-shirts on display, you could tell that the fan community hadn’t hesitated to skim the miles to see the band again. One year after their double date at Le Bataclan, we also decided not to miss their return to France. The band’s entrance on stage with « Loud » caused a huge stir, both in the audience and with Clay Aeschliman‘s shattering drums. In front of an entire wall of Marshall amps, the four musicians launch into a display of talent. Whether on electric guitar, or even on a classic guitar for the intro to « Chimera », the vibrations of the guitar notes crash into the four corners of the room. Scott LePage‘s aim is to get the crowd moving. So what better way than to call for as many crowdsurfers as possible to turn the already agitated pit upside down. « Icronic » is a real crowd-pleaser, with its rhythmic interplay, you can’t help but be impressed by the show. Tim Henson‘s charisma is insane, and all eyes are on him. The audience quickly gets into the act of singing along to the guitar riff, and the band takes great pleasure in stopping for a few seconds to listen to this. Ah well, that’s what a crowd like that sounds like! Track after track follows track, and the crowd doesn’t let up, especially on « Euphoria » when you can see the pit going wild from the back of the room. However, it’s only after barely 45 minutes that the lights go out. It’s obvious that the audience wants an encore, and they clap their hands and shout rhythmically for 4 long minutes! It’s Clay Gober on bass who gets the infernal machine going again with « Genesis ». We thought we’d seen it all, when « Playing God » comes along and slaps you across the face – and both cheeks, please. It’s all down to the last detail, and the songs are played to perfection. The concert ends with a most impressive wall of death, dividing the hall in mere seconds. You don’t have to ask for it again and again, everyone’s on board. Leftover beer flies out the window on « G.O.A.T. », which seizes our last shreds of energy. What an evening!
It’s a successful evening tonight at L’Aeronef. Polyphia are steadily climbing up the world progressive scene, and we hope to see a similar craze for all the other prog bands passing through the region. Polyphia came with their fans in numbers, but the few curious ones who didn’t know about them came away convinced for sure! (at least, that’s what I heard in the hall’s courtyard).
A lire aussi / Also to be read :


