C’est inédit dans Sounding Shivers, mais nous vous proposons ici de vous parler d’un tout nouveau festival dont nous revenons à peine, le Festival de la Brouette Disparue. Nous y allions initialement en tant que simples festivaliers, avides de découvrir cette nouvelle proposition. Et nous avons été si enchantés que nous avons décidé de vous en parler, car on pense vraiment que ce genre d’évènement mérite qu’on s’attarde dessus. Alors pas de live-report à proprement parler ici, mais un tour d’horizon de cet évènement.
par Mégane
En premier lieu, on doit absolument vous parler du lieu. L’US Café existe depuis 5 ans. Il est géré par l’association US Canettes qui organise des évènements culturels dans et aux alentours de Steenwerck, et ce depuis 10 ans. Ce lieu d’échange en extérieur est généralement ouvert l’été, et se situe au milieu d’un jardin permaculture, avec vue sur la campagne environnante. Cette année, l’US Canettes nous propose donc deux jours de festival au sein de cet environnement complètement dépaysant. A cette occasion, le site est un peu agrandi, nous proposant une zone avec scène, au milieu de l’herbe et une deuxième zone dans laquelle on retrouve le stand de nourriture et où tout est fait pour se poser et chiller. Tout est fait avec du matériel de récupération, donnant un aspect très dépareillé mais avec un charme fou à l’ensemble. Un petit camping est également proposé, gratuitement.
Car c’est aussi un des points exceptionnels de ce festival : son prix! A 8 euros les deux jours (dont 2 euros d’adhésion à l’association) il est accessible au plus grand nombre. Sur place, les boissons, locales, sont proposées à prix libre, chacun fixant le sien. Le stand de nourriture propose des plats cuisinés avec des ingrédients des producteurs locaux, à des prix là aussi extrêmement raisonnables. On est accueillis par des bénévoles particulièrement sympathiques, qui s’assurent de notre bien-être durant toute la durée du festival.
Cela fait donc seulement quelques minutes que nous sommes arrivés, aucun groupe n’a encore foulé la scène, et pourtant on se sent déjà merveilleusement bien au Festival de la Brouette Disparue. L’ambiance est bon enfant, des sourires sont présents sur tous les visages, et on se sent particulièrement détendu dans ce lieu. Nous en arrivons donc à découvrir les groupes issus de la programmation. Celle-ci est particulièrement éclectique, avec du rap, de l’électro, de la dub, du ska, des musiques du monde… Le premier soir, nous assistons donc au rap engagé et féministe des lyonnais de Silk Hill, puis aux sons tout aussi engagés mais plus doux de la Calaisienne Manon Lamourette, avant d’embarquer avec Les Désorientés et leurs sonorités Orientales. La soirée avance et nous vivons tout l’éclectisme en un seul groupe avec Aux Petits Oignons, groupe du Nord habitué du lieu. Nous commençons ensuite la nuit avec l’électro à tendance psychédélique de Sonia Michigan. Musicalement, une soirée entière de découvertes donc, auxquelles nous avons été plus ou moins sensibles au gré des artistes qui ont foulé cette scène. Dans tous les cas, chacun y trouve son compte, et nous apprécions grandement de nous poser pour regarder ces concerts.
Après un petit café à l’ombre des arbres fruitiers, nous profitons de la chaude matinée pour visiter la ville voisine de Bailleul, et déjeuner au Bellenaert Café, dont la brasserie fournit une partie des bières du festival. Nous revenons donc sur le site qui prend des allures bien plus familiales pour ce samedi. En effet, les activités démarrent dès 14h, avec notamment des conférences, du mât chinois, du jonglage… Les familles affluent donc nombreuses et les enfants courent joyeusement, créant eux aussi du lien entre eux. L’ambiance est particulièrement détendue, festive, pleine de rires et de belles conversations. Des plus jeunes aux plus vieux, on se retrouve tous subjugués par le spectacle de mât chinois de Julia Pluma. Le stand de jeux en accès libre ne désemplit pas, et on ressent une sorte d’autogestion, même chez les plus petits. Les concerts démarrent en début de soirée, avec une programmation toujours aussi qualitative. Les corps se déhanchent avec la cumbia colombienne de Los Parceros Del Norte, avant de changer de rythme avec le soul/blues des Soul Troopers. La soirée reste dansante avec le ska festif de The Liquidators suivi du mix dub de Moss I Sound qui nous amène tard dans la nuit. Après un sommeil réparateur dans un camping calme et respectueux, nous repartons de ce site exceptionnel en ayant engrangé une dose folle de relâchement et de positivité.
Vous comprendrez après ce texte pourquoi il nous était important de vous parler de cet évènement. Il regroupe tout ce qui nous est cher : le caractère associatif, la tolérance, l’engagement des nombreux bénévoles, l’ouverture, le respect de chacun, une vraie recherche d’artistes pour une programmation éclectique, l’importance de proposer du local… Le tout est parfaitement réussi, et on s’est rarement senti aussi bien dans un lieu. On espère très sincèrement voir une deuxième édition de ce beau festival voir le jour. Dans tous les cas, nous serons là avec notre appareil photo pour sûr. Un grand merci à toute l’organisation, tous les bénévoles et tous ceux qui ont fait de ces deux jours une jolie fête.
