C’est dans la cave de La Griffe que Roaring Tubes a choisi d’organiser sa nouvelle soirée. Pour ce faire, ils ont invité Black Capricorn, venus de Sardaigne ainsi que les parisiens de Oda. Un soirée placée sous le signe de la lenteur et de la lourdeur, avec du doom sous toutes ses formes! 

Article par Mégane Canis

English version below

Nous prenons un peu le temps de nous poser dans la salle, le concert ne commençant qu’à 21h et en profitons pour échanger avec les membres de Roaring Tubes, organisateurs de cette soirée. Nous nous rendons dans la cave de La Griffe pour ne rater aucune note de Oda. Ces derniers sortent d’ailleurs leur premier album Bloodstained ce vendredi 11 octobre, et dont on vous parlera très vite évidemment. La voix profonde semble venir des tréfonds de cette cave et nous envoûte instantanément. On aurait profité d’une pièce encore plus sombre pour vivre l’expérience à 100%. La basse est très présente, ce qui confère un aspect très doom et lourd. Le batteur, avec ses cymbales très hautes perchées génère quelque chose de très scénique, presque chorégraphié à son mouvement. On sent que chaque musicien du trio vit les titres à fond, y compris dans leur corps. En effet, les mouvements de chacun sont en adéquation avec ce que l’on entend, renforçant l’ambiance que le groupe instaure. Par moments, le tempo accélère un peu, laissant à cette occasion passer la guitare au premier plan et les toms à la batterie. C’est lors de ces passages que l’on retrouve la dimension stoner et psyché de leur univers. D’autres moments sont particulièrement lents et on se laisse aller à vibrer au rythme des titres. Le chant passe également par différentes phases, tantôt très brut, tantôt plus grave et posé, semblant onduler sur les instruments. La salle n’est pas très remplie, mais on ressent tout de même rapidement l’ambiance intimiste de cette petite salle. Oda nous embarque dans son univers original qui nous rassemble tous ce soir. Personne ne reste insensible à leur musique. Après un set d’environ 40 minutes qui passe trop rapidement, le trio est chaleureusement applaudi par le public. On doit avouer qu’on en aurait bien redemandé! 

Après une petite pause qui nous permet de nous remettre de nos émotions, on se retrouve devant le deuxième trio de la soirée avec Black Capricorn. Venus de la Sardaigne, ils assurent ce soir leur seule date française de la tournée. On démarre d’entrée de jeu par un doom lent qui nous replonge dans une certaine lourdeur. Ici la basse de Virginia est bien présente mais moins grasse et lourde que précédemment. La base rythmique est assurée par deux sœurs, Virginia à la basse et Rachelas à la batterie. Le chant de Fabrizio est très profond, lent avec un aspect presque ancestral. Pour vous donner une idée, on ressent un effet didjeridoo à l’écoute de sa voix. Autant dire que notre rythme ralentit, et qu’on sent une sorte de torpeur s’installer dans la cave. On entre totalement dans l’univers du groupe. Quelques envolées de guitare viennent moduler les titres du groupe. On est dans une énergie particulièrement doom et sombre, et le chant nous renvoie quelque chose de l’ordre de l’archaïque. “Electric Night” redynamise un peu le set. Ce titre est plus rock, avec un chant un peu plus clair, rentrant davantage dans l’esprit de Black Sabbath. La base rythmique a un aspect presque déstructuré, cassant les codes et donnant une dynamique intéressante. On repart dans l’ambiance sombre et lourde pour la fin du set, la voix de Fabrizio reprenant toute sa profondeur dans “Sacrifice”. Quelques titres plus gras, teintés de psychédélisme, nous amènent tout doucement à la fin du concert. Après un dernier titre particulièrement long, le public en redemande et, pour notre plus grand plaisir, Black Capricorn nous interprète trois derniers titres. 

On ressort conquis par ces deux groupes extrêmement qualitatifs et on salue Roaring Tubes qui nous les a amenés à Lille. La cave de la Griffe était très sombre ce soir, Black Capricorn et Oda ayant insufflé tout leurs univers dans toute la salle, et en chacun de nous. 

Roaring Tubes have chosen the cave of La Griffe as the venue for their new party. They’ve invited Black Capricorn from Sardinia and Oda from Paris. An evening of slow, heavy doom in all its forms!

Review by Mégane Canis

We took a little time to settle in the venue, as the concert didn’t start until 9pm, and took the opportunity to chat with the members of Roaring Tubes, the organisers of the evening. We head down to La Griffe’s cellar to make sure we don’t miss a single note from Oda. They are releasing their debut album Bloodstained on Friday October 11th, and we’ll be telling you all about it soon. The deep voice seems to come from the depths of this cellar, and instantly captivates us. We could have done with an even darker room to get the full experience. The bass is very present, giving the album a heavy, doomy feel. The drummer, with his high-pitched cymbals, generates something very scenic, almost choreographed in his movements. You can feel that each musician in the trio is living the tracks to the full, including in their bodies. In fact, each musician’s movements are in tune with what we’re hearing, reinforcing the atmosphere the band is creating. At times, the tempo speeds up a little, allowing the guitar to come to the fore and the toms to the drums. It’s during these passages that the stoner and psychedelic dimension of their universe comes to the fore. Other moments are particularly slow, leaving you to vibrate to the rhythm of the tracks. The vocals also go through different phases, sometimes very raw, sometimes deeper and more sedate, seeming to undulate over the instruments. The room wasn’t very full, but it didn’t take long to feel the intimate atmosphere of this small venue. Oda take us into their original universe, which brings us all together this evening. No one is immune to their music. After a set of around 40 minutes that goes by all too quickly, the trio are warmly applauded by the audience. We have to admit, we’d have been asking for more!

After a short break to recover from our emotions, we’re back in front of the second trio of the evening, Black Capricorn. Hailing from Sardinia, this is their only French date of the tour. We start off with a slow doom that plunges us back into a certain heaviness. Virginia‘s bass is very much in evidence here, but less fat and heavy than before. The rhythmic base is provided by two sisters, Virginia on bass and Rachelas on drums. Fabrizio‘s vocals are very deep and slow, with an almost ancestral feel. To give you an idea, his voice has a didjeridoo effect. You might as well say that our pace slows down, and we feel a sort of torpor settling in the cellar. We’re totally immersed in the band’s universe. A few flights of guitar modulate the band’s songs. The energy is particularly doomy and dark, and the vocals evoke something of the archaic. ‘Electric Night’ revitalises the set a little. This track is more rock, with slightly clearer vocals, more in the spirit of Black Sabbath. The rhythmic base has an almost unstructured feel, breaking the codes and giving an interesting dynamic. By the end of the set, Fabrizio‘s voice is back in its full depth in ‘Sacrifice’. A few bolder tracks, tinged with psychedelia, bring us gently to the end of the concert. After a particularly long final track, the audience came back for more, and to our delight, Black Capricorn played three final tracks.

We were won over by these two extremely high quality bands, and we salute Roaring Tubes for bringing them to Lille. The cave at La Griffe was very dark this evening, with Black Capricorn and Oda infusing the whole room, and each and every one of us, with their universe.