Avant de laisser la fatigue de la semaine s’installer, un petit aller-retour à Paris s’imposait pour se rendre au Bataclan. Ce soir, nous célébrons les 20 ans de carrière de The Ghost Inside mais surtout leur dernier album Searching For Solace, sorti plus tôt cette année. Pour les accompagner sur cette tournée Européenne, nous retrouvons Gideon, venus d’Alabama, et Boundaries pour leur premier passage à Paris. Une affiche qui nous promet une belle soirée entre metalcore et hardcore.

Article et photos par Zo’

English version below

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C’est Boundaries qui ouvre le bal. La salle est encore loin d’être pleine, pourtant c’est une vague d’énergie que le groupe déverse sur nous, et elle ne manque pas d’atteindre le public. Le 2-steps s’enchaîne à volonté. Après quelques chansons d’échauffement, Nathan Calcagno, bassiste du groupe, prend la parole un court instant et ne demande qu’une chose : de la participation. Le public ne semble pas prêt à décevoir le groupe : les refrains sont repris en chœur, et les pogos donnent le meilleur accueil possible au groupe. Boundaries, c’est des bons riffs, du scream, un rythme soutenu qui ne faiblit que rarement. Cependant, malgré les trois voix de Matt McDougal, Nathan Calcagno et Cody Delvecchio, le son des instruments prend totalement le dessus et nous force à tendre l’oreille pour discerner les paroles la plupart du temps. Cette ouverture du Bataclan est aussi l’occasion pour le groupe de présenter sa discographie avec des titres comme “I’d Rather Not Say” ou “Realized and Rebuild,” mais aussi leur dernier album Death Is Little More, sorti en mars 2024 (et qu’une partie de l’équipe avait déjà découvert en live au Trix). Les personnes présentes sont clairement conquises et satisfaites de l’expérience. On ne peut que leur souhaiter de revenir rapidement par chez nous pour en entendre un peu plus.

La salle continue de se remplir. Le fond nous dévoile une toile colorée, le nom du groupe Gideon accompagné d’un gros camion américain. On s’attend presque à un visuel cliché du Sud des États-Unis, et sans surprise, le chanteur Daniel McWhorter arrive sur scène avec un chapeau de cowboy, le bassiste arbore une paire de lunettes de soleil et le show commence, baigné dans une lumière aux tons chauds rappelant un coucher de soleil. Le groupe nous présente un mélange de melodic hardcore et de metalcore harmonieux, avec un son nettement plus équilibré que celui de Boundaries, nous laissant savourer les paroles et les chansons, pour la plupart issues de l’album MORE POWER. MORE PAIN., sorti en mars 2023. Ce sont des solos de guitare ainsi que des moments assez mélodiques qui nous transportent, avant que de puissants breakdowns ne rompent le rythme et relancent les pogos de plus belle. Pour l’avant-dernier morceau, “Cursed,” Aaron Matts, chanteur de Ten56., se joint à Daniel McWhorter le temps d’un couplet. Enfin, pour terminer en beauté, le chanteur de Gideon fait ouvrir un wall of death sur “No Love/No One.”

Lorsque The Ghost Inside pénètre sur scène, toute l’attention du public est captivée, et quelle entrée ! Dès les premiers sons de basse de “Death Grip,” un frisson parcourt la foule avant que tout le monde ne commence à headbanger. Le single du dernier album Searching For Solace est parfait pour débuter ce set : il nous plonge directement dans l’ambiance, le tout renforcé par le morceau suivant, “Earn It.” La voix de Jonathan Vigil et sa prestance mettent tout le monde d’accord. Avec l’accompagnement de Jim Riley à la basse, qui nous fait frissonner, d’Andrew Tkaczyk à la batterie, qui rythme les riffs et mélodies des guitaristes Zach Johnson et Chris Davis, c’est un ensemble qui ne peut que nous transmettre leurs sourires et leur énergie. 

Ce n’est pas seulement un moment pour présenter leur dernier album en live, c’est aussi un moment de reconnexion avec les fans. Jonathan Vigil n’hésite pas à prendre quelques instants entre les morceaux pour échanger avec le public. Il annonce fièrement qu’il a appris quelques mots de français pour l’occasion : “Coucou, ça va ?” et tous les applaudissements sont reçus avec des “Merci beaucoup.” The Ghost Inside, c’est aussi beaucoup de refrains que le public peut reprendre en chœur, malgré le rythme martelant des morceaux. Les derniers titres ont gagné autant les fans que les plus anciens. Les pogos et circle pits ne semblent jamais s’arrêter. L’échange d’énergie entre la scène et la foule est palpable, et pour ceux qui slamment, c’est parfois même la main tendue de Jonathan qui les accueille au bord de la scène. Dans son désir de communiquer avec le public, Jonathan parle également de la scène métal française qu’il a toujours défendue, en mentionnant notamment l’impact du passage de Gojira lors de la cérémonie d’ouverture des JO et ce que cela pourrait engendrer.

Il est temps de revenir à des morceaux plus anciens en reprenant “Faith or Forgiveness,” avec la phrase “I’ll see you when the sun sets” reprise en chœur par le public, avant d’avancer dans le temps et d’offrir un moment d’émotion avec “Aftermath,” qui symbolise pour eux la volonté de tirer le meilleur de la seconde chance qui leur a été offerte. La soirée exceptionnelle se termine sur le morceau “Engine 45,” accueilli par un public rugissant de joie, et qui se clôt surtout avec les instruments, tandis que le public chante, plein d’émotion.

Ce vendredi, le Bataclan nous a offert une soirée riche en metalcore et hardcore. Chaque groupe avait ce qu’il fallait pour se différencier des autres. Boundaries nous a bien réveillés avec leur atmosphère chaotique mais tout aussi captivante, Gideon a maintenu le niveau en offrant des breakdowns qui nous ont fait bouger. Résilience, c’est le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à The Ghost Inside. Encore une fois, ils nous ont montré qu’ils se sont imposés sur la scène, et leurs 20 ans de carrière sont loin de toucher à leur fin. L’énergie était incomparable, que ce soit sur scène ou dans le public : tout le monde a donné tout ce qu’il avait. C’est avec des étoiles dans les yeux que nous repartons de ce concert.

Un grand merci à Elodie et Agence Singularités pour l’accréditation, à Live Nation pour l’organisation de cette soirée et à l’équipe de Bataclan pour l’accueil!

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Before letting the week’s fatigue set in, it was time for a quick trip to Paris and back to the Bataclan. Tonight we’re celebrating 20 years of The Ghost Inside’s career, and their latest album, Searching For Solace, released earlier this year. Joining them on their European tour are Gideon, from Alabama, and Boundaries, making their first appearance in Paris. A line-up that promises a great evening of metalcore and hardcore.

Review and pictures by Zo’

English version below

Boundaries opened the show. The venue is still far from full, but the band unleashes a wave of energy that never fails to reach the audience. The 2-steps follow one another at will. After a few warm-up songs, Nathan Calcagno, the band’s bassist, takes the floor for a moment and asks for just one thing: participation. The audience doesn’t seem ready to let the band down: the choruses are taken up in chorus, and the pogos give the band the best possible welcome. Boundaries is all about good riffs, screaming and a steady rhythm that rarely falters. However, despite the three voices of Matt McDougal, Nathan Calcagno and Cody Delvecchio, the sound of the instruments takes over completely, forcing us to strain our ears to make out the lyrics most of the time. The opening of the Bataclan was also an opportunity for the band to present their discography, with tracks like ‘I’d Rather Not Say’ and ‘Realized and Rebuild’, as well as their latest album Death Is Little More, released in March 2024 (and which some of the team had already discovered live at the Trix). Those present were clearly won over and satisfied with the experience. We can only hope that they’ll be back in our neck of the woods soon to hear a bit more.

The room continues to fill up. The backdrop reveals a colourful canvas, the band name Gideon accompanied by a large American truck. You almost expect a clichéd visual of the American South, and no surprise, as singer Daniel McWhorter takes to the stage in a cowboy hat, the bassist dons a pair of sunglasses and the show begins, bathed in warm, sunset-like light. The band present a blend of melodic hardcore and harmonious metalcore, with a sound much more balanced than that of Boundaries, leaving us to savour the lyrics and songs, most of which come from the album MORE POWER. MORE PAIN, released in March 2023. Guitar solos and melodic moments carry us along, before powerful breakdowns break the rhythm and get the pogos going again. For the penultimate track, ‘Cursed’, Ten56 singer Aaron Matts joins Daniel McWhorter for a verse. Finally, to round things off in style, Gideon ‘s singer opens up a wall of death on ’No Love/No One.’

When The Ghost Inside took to the stage, the audience’s attention was riveted, and what an entrance it was! From the very first bass notes of ‘Death Grip’, a chill runs through the crowd before everyone starts headbanging. The single from the band’s latest album Searching For Solace is the perfect way to kick off this set: it plunges us straight into the mood, all of which is reinforced by the following track, ‘Earn It.’ Jonathan Vigil ‘s voice and presence put everyone in agreement. With the accompaniment of Jim Riley on bass, who sends shivers down our spines, andAndrew Tkaczyk on drums, who gives rhythm to the riffs and melodies of guitarists Zach Johnson and Chris Davis, it’s an ensemble that can’t help but convey their smiles and energy.

It’s not just a time to present their latest album live, it’s also a time to reconnect with fans. Jonathan Vigil doesn’t hesitate to take a few moments between songs to chat with the audience. He proudly announces that he has learnt a few words of French for the occasion: ‘Coucou, ça va?’ and all applause is greeted with ‘Merci beaucoup.’ The Ghost Inside, is also a lot of choruses that the audience can sing along to, despite the pounding rhythm of the tracks. The latest tracks won over fans and old-timers alike. The pogos and circle pits never seem to stop. The exchange of energy between the stage and the crowd is palpable, and for those who slam, it’s sometimes even Jonathan ‘s outstretched hand that greets them at the edge of the stage. In his desire to communicate with the audience, Jonathan also talks about the French metal scene, which he has always defended, mentioning in particular the impact of Gojira ‘s appearance at the opening ceremony of the Olympics and what this could lead to.

It was time to return to older songs with ‘Faith or Forgiveness,’ with the phrase ‘I’ll see you when the sun sets’ taken up in chorus by the audience, before moving forward in time and offering an emotional moment with ‘Aftermath,’ which symbolised for them the desire to make the most of the second chance they had been given. The exceptional evening ended with the song ‘Engine 45,’ which was greeted by a roaring audience, and which ended with the instruments, while the audience sang along, full of emotion.