Joey Glüten, notamment chanteur de Megadef, est particulièrement productif et nous partage régulièrement ses sons, propulsés sur internet au détour d’une soirée. Cette fois, tous ses morceaux acoustiques des deux dernières années sont réunis dans ce nouvel album Et je brûlerai la société en ta mémoire mon frère, paru le 10 novembre.
par Mégane Canis
English version below
Étant donné qu’il tourne en boucle à chacun de mes festivals (et très souvent à la maison), il m’a été impossible de m’empêcher de parler de cet album de Joey Glüten. Il est vrai que la plupart des titres sont déjà parus, et pour certains depuis un bout de temps. Il n’empêche qu’on est particulièrement heureux de les retrouver regroupés ici. Dans un pur esprit punk, l’album est accessible sur Youtube gratuitement, comme tous ses autres sons. Ses textes percutants reprennent de nombreux thèmes qui nous tiennent à cœur chez Sounding Shivers, notamment la tolérance, la critique de la société, la dépression, l’amitié, le fait d’avoir une vie hors des sentiers battus… Si on me laissait faire, je vous ferais d’ailleurs bien une chronique par titre! On ressent une authenticité réelle dans ce que dégage Joey Glüten. En nous partageant ses pensées, ses petits bouts de vie, ses réflexions, il nous fait nous sentir moins seuls. Moins seuls à ne pas se retrouver au sein de cette société, moins seuls à avoir envie d’autre chose, moins seuls à se dire qu’on veut casser tous les modèles et créer nos propres représentations de ce que seront nos vies.
Après “1’28 avec mon proprio”, réelle discussion avec un propriétaire particulièrement peu attentif au bien-être de ses locataires et peu au fait de ce qu’est le métier de musicien, qui ferait pâlir tous les clichés, “Adieu la merde” met en chanson cette scène. Tout en imaginant partir et fuir, on se rappelle que sans argent rien n’est possible. Et plutôt que de taper sur ceux qui ont encore moins, “Rosé Pétillant” propose de voler aux riches. Avec son fameux kazoo, Joey Glüten garde toujours cet esprit positif et festif. On chante avec lui son non désir d’enfant avec “CHAIRDEMACHAIR”. L’accordéon et la voix de Emeline Tout Court, qui avait accompagné Joey Glüten lors de son concert à Lille en septembre, viennent se greffer pour un titre empli de partage, de tolérance et mettant à distance les personnes jugeantes avec “Norauto à Villeurbanne”. De petites interludes comme “Punk Police” ou “Requiem pour Joey Gluten” agrémentent cet opus. Évidemment on n’oublie pas la critique de la police, notamment avec les militants avec “1312 (change de code poto). “BB monstre” est un titre particulièrement beau sur l’amour/l’affection et la différence, qui donne des frissons. “Battle Royale” est lui beaucoup plus agressif, sur les conflits, guerres et répressions violentes, soutenant les personnes exilées, et prônant un monde sans violence (sauf peut-être contre quelques dirigeants…). Et pour finir tout en finesse, “Tête de Mort / 666bis” clôt cet album avec une belle tranche de vie émouvante. Un petit bonus track vient nous surprendre avant que Joey lui-même nous annonce la fin, avec un petit “bisous”.
Joey Glüten est toujours en lien avec l’actualité dans une pertinence qui épate toujours. Je brûlerai la société en ta mémoire mon frère est un véritable hymne à changer le monde, à se rassembler, à créer des espaces de libertés… Bref tout ce qu’on aime! Et ce n’est pas fini, on vous reparle très vite de cet artiste et de son album de reprises à sa sauce : Pardon, sorti le 12 novembre!

Tracklist :
01 : 1m28 avec mon proprio (Intro)
02 : Adieu la merde
03 : Rosé pétillant
04 : Chairdemachair
05 : Un Norauto à Villeurbanne ft. Emeline Tout Court
06 : Punk police (interlude) par Grindcore Malade
07 : Ça y est je bave ils ont gagné
08 : 1312 (change de code poto)
09 : Shlagos airlines
10 : Hawaïenne
11 : Requiem pour Joey Glüten (interlude) par Vilaine Bouche
12 : BB monstre
13 : Battle royale
14 : Tête de mort / 666 bis
Joey Glüten, lead singer of Megadef, is a particularly productive musician, regularly sharing with us the sounds he has picked up on the internet in the course of an evening. This time, all his acoustic tracks from the last two years have been brought together on his new album Et je brûlerai la société en ta mémoire mon frère, released on November 10th.
by Mégane Canis
Given that it’s on repeat at every one of my festivals (and very often at home), I couldn’t resist talking about this Joey Glüten album. It’s true that most of the tracks have already been released, some of them quite some time ago. Nevertheless, we’re particularly pleased to find them here. In pure punk spirit, the album is available on Youtube free of charge, like all his other sounds. His hard-hitting lyrics take up many of the themes that are close to our hearts at Sounding Shivers, including tolerance, criticism of society, depression, friendship, having a life off the beaten track… If I had my way, I’d write a review for each track! Joey Glüten radiates real authenticity. By sharing his thoughts, his little bits of life, his reflections, he makes us feel less alone. Less alone in not finding ourselves in this society, less alone in wanting something different, less alone in telling ourselves that we want to break all the models and create our own representations of what our lives will be like.
After ‘1’28 avec mon proprio’ (1’28 with my landlord), a real discussion with a landlord who is particularly unconcerned about the well-being of his tenants and who knows little about what it’s like to be a musician, which would make all the clichés pale into insignificance, ‘Adieu la merde’ (Farewell to shit) sets this scene to song. While imagining leaving and fleeing, we are reminded that without money nothing is possible. And rather than beating up on those who have even less, ‘Rosé Pétillant’ suggests stealing from the rich. With his famous kazoo, Joey Glüten always keeps this positive and festive spirit. With ‘CHAIRDEMACHAIR’, we sing with him about not wanting children. The accordion and vocals of Emeline Tout Court, who accompanied Joey Glüten at his concert in Lille in September, are grafted on for a track full of sharing, tolerance and putting judging people at a distance with ‘Norauto à Villeurbanne’. Small interludes such as ‘Punk Police’ and ‘Requiem pour Joey Gluten’ enliven the opus. And of course there’s no forgetting the criticism of the police, particularly the militants on ‘1312 (change de code poto). ‘BB monstre’ is a particularly beautiful track about love/affection and difference, which gives you chills. ‘Battle Royale’ is much more aggressive, about conflict, war and violent repression, supporting people in exile, and advocating a world without violence (except perhaps against a few leaders…). Tête de Mort / 666bis’ brings the album to a close with a touching slice of life. A little bonus track comes as a surprise before Joey himself announces the end, with a little ‘bisous’ (kiss).
Joey Glüten ‘s relevance to current affairs is always astonishing. Je brûlerai la société en ta mémoire mon frère (I’ll burn down society in your memory, brother) is a veritable hymn to changing the world, coming together, creating spaces for freedom… in short, everything we love! And that’s not all, we’ll be talking to you again very soon about this artist and his album of covers in his own style: Pardon, out on 12 November!