En plein cœur de la capitale picarde, c’est un quatuor totalement bluffant qui nous a conquis, et va très vite tourner en boucle à coup sûr : Fugue. Ce 22 novembre sort YELL, leur deuxième EP, où le post punk d’outre manche s’est invité dans les Hauts-de-France pour un moment puissant de convictions, totalement débridé et survolté.
par Marye Davenne
English version below
Il n’y a aucun doute, le post punk trouve ces dernières années une vraie place de choix, que ce soit dans les programmations de nos SMAC, que dans nos casques. Il faut dire que nous sommes indéniablement en plein regain de popularité d’un genre si particulier. Fontaines D.C. ont rempli le Zénith de Paris, et on y trouvait un public de tous les âges, certes, mais surtout de passionné, de quoi nous donner bonne espoir pour l’avenir de ce genre. Du côté de Amiens, il semblerait qu’on ait décidé de ne pas attendre les groupes étranger pour faire un post punk bien de chez nous. C’est au travers de 5 petits morceaux que Fugue nous dévoilent une petite pépite musicale où le shoegaze n’est jamais bien loin. Nous parlions de Fontaines D.C. quelques lignes plus haut, et c’est sans aucun doute que les Irlandais ont une grande influence sur les amiénois. Prenez « Lost » comme plus bel exemple ici, où la basse de Nathan Bédu est prête à partir sur un « I Love You » à tout moment. Ce qui fait un bon morceau de post punk, c’est également les rythmes, bien souvent accrocheurs, ne quittant pas nos esprits, où la répétition n’en devient jamais manque d’inspiration. « Whisper » sera dansant, ou du moins acteur de nos gesticulations. Outre le post punk, les morceaux de Fugue semblent prendre à la cold wave l’ambiance glaciale, pour l’infuser dans du shoegaze, comme le prouve cet belle ouverture qu’est « The Door ». Thibault Moucron au chant est captivant, me machant pas ses mots face aux problématiques qui leurs sont chères, pour lutter contre toutes ces discriminations à la premier personne. Cet EP se clôturera en aventure dans les distorsions sonores avec « Moon », où toutes les facettes du groupe s’affichent tour à tour en jouant avec les bruits, sans jamais en devenir brouillon.
Fugue nous proposent donc un très bon deuxième EP, où les cris du cœur sont imprimés (ou devrai-je dire cyanotypés) dans un univers parfois lent, très souvent envoûtant, et toujours captivant. Le post punk à la française ne semble plus vouloir se cacher.
Fugue sont à retrouver samedi 23 novembre au Klub (Paris) pour leur release party.

Tracklist :
1. The Door
2. Whisper
3. Lost
4. The Beast
5. Moon
Right in the heart of Picardy’s capital, we’ve been won over by a quartet that’s sure to be playing on a loop: Fugue. Their second EP, YELL, is out on November 22nd , and brings post-punk from across the Channel to the Hauts-de-France for a powerful, unbridled, over-the-top moment of conviction.
There’s no doubt about it, post-punk has taken pride of place in recent years, both in the programming of our venues and in our headphones. It has to be said that we’re undeniably in the midst of a resurgence in popularity for this very special genre. Fontaines D.C. sold out the Paris Zénith, attracting audiences of all ages, but above all with a passion for the genre that gives us great hope for the future. Over in Amiens, it would seem that we’ve decided not to wait for foreign bands to come and play our very own brand of post-punk. Fugue’s 5 tracks reveal a little musical nugget where shoegaze is never far away. We mentioned Fontaines D.C. a few lines back, and there’s no doubt that the Irish have had a major influence on the Amiens. Take “Lost” as the finest example here, where Nathan Bédu ‘s bass is ready to go on an “I Love You” at any moment. What makes a good post-punk song is also the rhythms, often catchy, never leaving our minds, where repetition never becomes lack of inspiration. “Whisper” will be danceable, or at least an actor in our gesticulations. In addition to post-punk, Fugue ‘s tracks seem to take the icy ambience of cold wave and infuse it with shoegaze, as evidenced by the beautiful opener “The Door”. Thibault Moucron ‘s vocals are captivating, and he doesn’t mince his words when it comes to the issues that are dear to them, fighting discrimination in the first person. The EP closes with an adventure in sonic distortion on “Moon”, where all the band’s facets are displayed in turn, playing with noise without ever becoming muddled.
Fugue offer us a very good second EP, where the cries of the heart are printed (or should I say cyanotyped) in a universe that is sometimes slow, very often bewitching, and always captivating. Post-punk à la française no longer seems to want to hide.