Après avoir livré une bataille sans aucune mesure, les invincibles guerriers suédois de Brothers of Metal, accompagnés des super-héros allemands déjantés de Grailknights, ont totalement enivré la scène de The Black Lab ce lundi 18 novembre. Entre actes super-héroiques et légendes vikings, le power metal a plus que jamais résonné dans le labo noir.

Article par Victorien Fièvre

Photos par Zo’

English version below

---

Alors que les gouttes déferlent sans discontinuer sur la métropole lilloise, le public attend impatiemment les valeureux musiciens de Grailknights, prêt à se réchauffer. C’est sans compter sur la présence du maléfique Dr. Skull, le Maître des Ténèbres, se tenant devant nous, armé d’un sabre laser et tenant vigoureusement le Saint Graal… Cela ne fait aucun doute : une grande menace plane sur le monde. Nos héros arriveront ils à le vaincre et récupérer l’artefact tant convoité ?  Il est maintenant temps pour eux de débarquer sur scène. Tous vêtus de costumes kitsch à souhait et arborant un symbole unique à chacun, le quintette, formé en 2002, compte bien en découdre en nous faisant participer du début à la fin. Préparez vous à avoir le poing levé tout du long… tel un super-héros ! 

Le combat commence donc par le musculeux “Muscle Bound for Glory” de leur dernier album éponyme sorti deux ans plus tôt, puis se poursuit avec le tentaculaire “Cthulhu”. Il n’a pas fallu longtemps pour que la foule soit à fond derrière nos héros. Ils enchaînent ensuite avec “Turbo Boost” ainsi qu’avec un son typique des années 80, “Laser Raptor 3D”. Profitant d’une courte pause, notre ennemi juré revient sur scène… pour promouvoir des sabres laser vendus au merchandising.. Quel toupet ! Pas de quoi décourager Sir Optimus Prime, Count Cranium, Sovereign Storm, Lord Drumcules et Duncan MacLoud qui reviennent en force avec “Cybone One” puis “Pinball Death Machine”. Poursuivant sur leur lancée avec des chansons toujours plus déjantées les unes que les autres, la formation se devait de jouer “Superhero Medley”, un de leurs anciens sons tiré de l’album Dead or Alive de 2016  contenant plusieurs références de la pop culture telles que Power Rangers, Spider-Man, etc. 

Afin de nous préparer face aux futures menaces, pourquoi pas essayer à présent une séance de “Grailrobic” menée par Sovereign Storm ? C’est ainsi que l’entièreté de la salle, sous la gouverne de notre courageux guitariste, va s’adonner à une séance de sport un peu particulière ! Après avoir réalisé des squats en prenant des poses de super-héros, nous voilà récompensés par un son exclusif aux concerts : “Grail gym”. La bande de joyeux fêtards revient avec un morceau plus standard, “Knightfall”. Malheureusement, une fois terminé, revoilà le Dr. Skull, plus puissant que jamais. Toutefois, nos cinq super-héros, s’armant de sabres laser préalablement disposés sur scène, firent preuve d’un incroyable courage pour vaincre leur adversaire. Ainsi, c’est sur “We are the champions” que l’intrépide Sir Optimus Prime brandit le fameux Saint Graal sous les applaudissements du public. Suite à cet affrontement, le groupe termine en beauté avec “Pumping Iron Power”. La musique d’outro, “Flashdance”, résume parfaitement l’esprit du groupe et l’énergie du concert.

Avec Grailknights, personne ne se prend au sérieux, allant à fond dans le délire des super-héros et jouant la carte du kitsch absolu sur des musiques bien rythmées et parfaitement orchestrées. Suite à leur triomphe, nos glorieux super-héros allemands laissent ainsi la place aux vikings de Brothers of Metal. Après une courte attente à contempler la peluche banane accrochée à la batterie de Johan Johansson, les huit membres du groupe envahissent rapidement la scène lilloise pour la toute première fois de leur carrière. Le show démarre par “Fimbulvinter”, l’un de leurs derniers morceaux tirés du nouvel album éponyme sorti le 1er novembre dernier. Quoi de mieux pour bien débuter leur set ! S’ensuit le très énergique “Prophecy of Ragnarok” qui marquera le début des circle pits dans le public. Entre-temps, une petite pause s’impose pour le groupe qui permettra à Mats Nilsson de se rafraîchir avec une bière… la première d’une longue série, c’est le moins qu’on puisse dire ! Par la suite, on poursuit l’exercice physique en sautant sur place et en rythme sur “Njord”. Il fait chaud et malgré ce déchaînement d’énergie, tout le monde en redemande. Pas de problème puisque les trois guitaristes (Dawid Grahn, Pähr Nilsson et Christian Larsson) et le bassiste Emil Wärmedal, font raisonner en harmonie leur instrument sur l’iconique “Ride of the valkyries”. 

L’heure est à présent au chant sur demande de Mats. La foule du Black Lab est alors divisée en trois parties, chacune devant hurler un mot lors du morceau suivant : “Fire, Blood and Steel”. Les intrépides guerriers lillois ont-ils battu leurs rivaux parisiens à ce jeu ? À n’en pas douter d’après les dires du chanteur, agréablement surpris et visiblement heureux de se tenir devant une telle audience ! Suite à ce succès retentissant, on enchaîne avec “Death of the God of Light” porté notamment par les magnifiques chants de Joakim Lindbäck Eriksson et Ylva Eriksson. Après une courte pause au cours de laquelle, un récit est lu en fond sonore, l’octet continue sur sa lancée en chantant de nouveau un ancien morceau, à savoir le puissant “Powersnake”. Après avoir assisté à une scène cocasse où Mats décapsule une bière à l’aide du claquement d’un charleston, il est maintenant temps de partir dans l’au-delà avec “Hel”, orchestré magnifiquement par l’ensemble du groupe. Après “Chain Breaker”, les Brothers of Metal enchaînent avec un autre classique, “To the Skies and Beyond”, entraînant une scène de liesse particulièrement envoûtante entre les membres de la troupe. On ne manquera pas d’admirer leur superbe déhanché ! 

Rares lors de ce concert, on retrouve à présent quelques titres du dernier album tels que “Sowilo” et l’étonnant “Ratatosk” racontant l’histoire d’un écureuil qui court de long de l’Yggdrasil. Avant cela, Mats a même offert un petit cours de magie en nous présentant sa fameuse peluche écureuil, qu’il gardait précieusement et en sécurité contre son ventre. Que dire de plus ! Transition parfaite vers “Concerning Norns”, un récit sur l’arbre monde, au cours duquel le public a brandi ses téléphones, lampe de poche allumée, créant, pour la seule fois de la soirée, une atmosphère apaisante. C’est ainsi que les Brothers of Metal ont pu enchaîner sur la chanson tant attendue : “Yggdrasil”. En parfaite communion avec les musiciens, les spectateurs ont alors chanté en chœur les paroles de ce titre mythique. Le concert s’achève en beauté avec l’interprétation des morceaux “Berserkir”, “Defenders of Valhalla” et “One” enflammant littéralement une salle déjà bouillante. 

Si l’objectif de ces deux groupes était de faire passer un bon moment à leur public, il va sans dire que ce pari a été brillamment réussi. À tel point que nous n’avons qu’une seule hâte : les revoir sur scène pour nous offrir, une fois encore, un concert haut en couleur !

Un grand merci à Victor pour les accréditations, à A Gauche de La Lune pour l’organisation de cette belle soirée et à The Black Lab et son équipe pour l’accueil au top!

---

After a battle beyond measure, the invincible Swedish warriors of Brothers of Metal, accompanied by the madcap German superheroes of Grailknights, took The Black Lab stage by storm on Monday, November 18th. Between superheroic acts and Viking legends, power metal resonated more than ever in The Black Lab.

Review by Victorien Fièvre

Pictures by Zo’

As the rain poured down on the city of Lille, the audience waited impatiently for the brave musicians of Grailknights, ready to warm up. But that’s without counting on the presence of the evil Dr. Skull, the Master of Darkness, standing in front of us, armed with a light sabre and vigorously holding the Holy Grail… There’s no doubt about it: a great threat is hanging over the world. Will our heroes be able to defeat it and recover the coveted artefact? Now it’s time for them to take to the stage. All decked out in kitschy costumes and each sporting their own unique symbol, the quintet, formed in 2002, are determined to do battle, involving us from start to finish. Prepare to have your fist raised the whole time… like a superhero!

The battle began with the muscular ‘Muscle Bound for Glory’ from their last eponymous album released two years earlier, then continued with the sprawling ‘Cthulhu’. It didn’t take long for the crowd to get behind our heroes. They then followed up with ‘Turbo Boost’ and the typical 80s sound of ‘Laser Raptor 3D’. Taking advantage of a short break, our sworn enemy returns to the stage… to promote lightsabers sold in merchandising… What nerve! Sir Optimus Prime, Count Cranium, Sovereign Storm, Lord Drumcules and Duncan MacLoud were not to be deterred, however, as they returned in force with ‘Cybone One’ followed by ‘Pinball Death Machine’. Keeping up the momentum with their ever crazier songs, the band had to play ‘Superhero Medley’, one of their old sounds taken from the 2016 album Dead or Alive, containing a number of pop culture references such as Power Rangers, Spider-Man, and so on.

To prepare ourselves for future threats, why not try a session of ‘Grailrobic’ led by Sovereign Storm? And so the whole room, under the guidance of our brave guitarist, will indulge in a rather special sports session! After doing squats in superhero poses, we were rewarded with a sound exclusive to the concerts: ‘Grail gym’. The band of merry revellers return with a more standard track, ‘Knightfall’. Unfortunately, when it’s over, Dr. Skull returns, more powerful than ever. However, our five superheroes, arming themselves with light sabres laid out on stage, showed incredible courage to defeat their adversary. It was to ‘We are the champions’ that the intrepid Sir Optimus Prime brandished the famous Holy Grail to the applause of the audience. Following this confrontation, the band ended on a high note with ‘Pumping Iron Power’. The outro, ‘Flashdance’, perfectly sums up the spirit of the band and the energy of the concert.