Un de ces samedi soir comme on n’en avait pas connu depuis longtemps avait frappé fort aux portes de The Black Lab en ce 23 novembre. Une horde de punk tout droit sortie des années 80 s’était donné rdv pour fêter ça comme il se doit. Armés de leur veste en jean, perfectos, badges et Dr. Martens, pour accueillir comme il se doit les cultissimes Garçons Bouchers accompagné des fantastiques Arno Futur. Que demande le peuple ? Et ouais, Punk’s Not Dead.
Article et photos par Oreÿ
English version below
Arno Futur, c’est qui, c’est quoi ? Comme une bonne vieille blague de Coluche qui commencerait par “c’’est l’histoire d’un mec”, c’est l’histoire d’un mec qui a passé 30 ans derrière le micro du légendaire groupe de Punk Rock Français Les Sales Majestés. Puis, depuis 2014 qui a décidé de voguer dans d’autres contrées, toujours dans ses racines Punk Rock, mais pour nous servir cette fois-ci un projet sous son propre nom accompagné d’un nouveau groupe, tout beau tout chaud ! Ça lui tenait à coeur de nous exprimer en pleine face tout ce qui l’animait, et on pouvait le sentir tant nos coeurs bien accrochés face à Arno Futur qui chantait passionnément mais sûrement, les morceaux de son répertoire, ainsi que des perles de son passé Punk avec Les Sales Majestés. Après une intro quelque peu angoissante histoire de nous plonger dans le reflet d’une société chaotique, comme le Chaos écrit sur la chouette combinaison d’Arno Futur, le voici accompagné de ses musiciens qui ne se sont pas fait prier pour passer à l’acte et nous offrir un max de distorsion dans les oreilles pour nous envoyer au septième ciel. Les premiers pogos commencèrent, histoire de ravir les plus agités du bocal et c’était parti. Un truc qui marque vraiment chez Arno Futur c’est cette rythmique frénétique de guitare et de basse, accompagnée d’une batterie bien trempée, le tout livré sur des backing vocaux en veux-tu en voilà, et c’est un véritable plaisir que de pouvoir chanter tous en coeur avec les musiciens d’Arno Futur à base de « wooo hooo ». Et c’est à ça que l’on reconnaît que l’on est bien dans un concert Punk, ça, les pogos, et la bière qui coule à flot. A l’ancienne quoi, et bon sang que ça fait du bien de se décrasser un peu avant d’être vieux. Le tout entraîné par des paroles qui sentent bon la rébellion et la contestation et surtout qui nous amènent à la réflexion, tout ce dont on a besoin pour une soirée au poil avec le majeur parfaitement tendu. Survivre c’est mourir au ralenti, était inscrit au dos de la combinaison d’Arno Futur, pourtant ce soir-là, on se sentait on ne peut plus vivant, et ça c’était forcément grâce à l’ambiance de folie qui était présente. Entre pogos du public et slams d’Arno Futur, l’énergie était à son paroxysme. Arno Futur nous aura joué les excellents morceaux tel que « Les Révoltés », « Monopoly » « Un samedi soir », puis en reprenant la célèbre « Camarade », l’un des morceaux phare des Sales Majestés. Jusqu’à citer notre cher Charles Baudelaire et son célèbre spleen avec « Ici Bas », puis en terminant leur show d’environ une heure en citant Monsieur Mano Solo et Les Frères Misère avec « La Révolution ». Arno Futur aura décidément mis un maximum de joyeux bazar pour tous nous faire aller au lit très tard.
Après Arno Futur qui avait chauffé l’ambiance au max, et pour continuer dans notre lancée lors de cette soirée à l’hommage au Punk Français, on s’attendait de voir un monument de ces groupes qui ont marqué leur époque, celle des années 80, tel que toute la clique du Punk Rock / Rock Alternatif Français comme Les Bérurier Noir, Ludwig Von 88 et Les Wampas. Et pour cette soirée si spéciale, voire carrément mémorable, The Black Lab nous ont fait l’honneur, que dis-je, le privilège d’accueillir Les Garçons Bouchers, rien, que ça. Groupe magistral et incontournable de la scène Française des années 80, celle qui sent toujours aussi bon le pavé et la bière, et ce malgré les nombreuses années au compteur. Quelle chance de pouvoir assister au concert de ce groupe mythique qui s’était arrêté en 1997, et ayant remis le couvert il y a un an de ça, ce qui ravit forcément les fans de la première heure mais aussi les nouveaux. Et pour cause, cette tournée intitulée « Tchao François » était le plus bel hommage que Les Garçons Bouchers pouvaient faire leur fidèle acolyte et camarade de route, notre très cher François Hadji-Lazaro qui s’en est malheureusement allé le 25 février 2023. Multi-instrumentiste et membre fondateur des Garçons Bouchers, le groupe s’est formé en 1985 sur les cendres du groupe de Punk Rock / Oi! Colditz. Ce n’est qu’en 1986 que le groupe changea de nom pour Les Garçons Bouchers, celui qui lui colla définitivement à leur vieille peau de cochon pendant leurs années Boucherie Productions (1985 à 2001) et ce jusqu’à aujourd’hui. A peine arrivé sur la scène de The Black Lab que le public était chaud bouillant et près à revivre les moments forts de l’excellente carrière des Garçons Bouchers, en reprenant en cœur leurs morceaux les plus connus, histoire de replonger quelques orteils dans une jeunesse qui n’est au final pas si loin que ça. Le tout mené par le charme charismatique et la personnalité humainement adorable de Monsieur Pierrot Sapu (ex-BB Doc / Docteur Destroy) au micro, une perle comme on en fait plus. Avec Toto (trompette, trombone et chant), Stef (saxo, chant), Gaël (guitare), Steven (basse) et Christophe (batterie), le ton était donné pour passer en leur compagnie un concert qui restera dans les annales. Un petit passage avec une projection de vidéos souvenirs en live et autres de François Hadji-Lazaro après trente minute de concert, moment véritablement plus que touchant. Après avoir tout donné et nous avoir enchanté en nous filant des sourires jusqu’aux oreilles, nos joyeux drilles nous ont offert un live absolument magique d’une heure quarante cinq en enchaînant leurs morceaux phares tel que « Carnivore », « Le Rap des Garçons Bouchers », « Punkifiée » le tout accompagné aussi de morceaux du groupe de François Hadji-Lazaro, Pigalle formé en 1982. Jusqu’à ce que Nathanaël Quenu himself, chanteur Arrageois inimitable et incontournable du groupe aux génialissimes covers de chansons Françaises à la sauce Punk Musette Nath and Boyfriends, qui mettent littéralement le feu aux planches lors de leurs concerts endiablés, vienne fouler la scène de The Black Lab avec son superbe accordéon pour rejoindre Pierrot Sapu et sa bande de vieux loups de mer, après les avoir déjà accompagné au Zikenstock 2024 avec le même morceau, pour nous jouer l’excellentissime « la Lambada, on aime pas ça« . Juste avant un final admirable qui nous rappela le bon vieux temps avec « Dans la Salle du Bar-Tabac de la Rue des Martyrs« , pour un dernier hommage de toute beauté et comme il se doit à notre bien aimé François Hadji-Lazaro. Un concert dont on est pas près d’oublier, merci du fond du cœur Les Garçons Bouchers !
Merci à Mic pour l’accréditation, à The Black Lab et toute son équipe pour l’organisation de la soirée qui était au top !
One of those Saturday nights we haven’t seen in a long time hit the doors of The Black Lab hard on November 23rd. A horde of punkers straight out of the 80s had turned up to celebrate in style. Armed with their denim jackets, perfectos, badges and Dr. Martens, they gave a fitting welcome to the cult Garçons Bouchers and the fantastic Arno Futur. What do the people want? Yep, Punk’s Not Dead.
Review and pictures by Oreÿ
Arno Futur, who is he, what is he? Like a good old Coluche joke starting with ‘c’‘est l’histoire d’un mec’, it’s the story of a guy who spent 30 years behind the microphone of legendary French punk rock band Les Sales Majestés. Then, in 2014, he decided to set sail for other lands, still with his Punk Rock roots, but this time to bring us a project under his own name, accompanied by a brand new band! It was important to him to show us everything that drives him, and you could feel it in our hearts as Arno Futur passionately but surely sang songs from his repertoire, as well as gems from his Punk past with Les Sales Majestés. After a somewhat anxious intro to plunge us into the reflection of a chaotic society, like the Chaos written on Arno Futur‘s cool jumpsuit, he was accompanied by his musicians, who didn’t waste any time in getting down to business and offering us a maximum of distortion in our ears to send us to seventh heaven. The first pogos began, just to delight the most restless of the crowd, and off they went. One thing that really stands out about Arno Futur is their frenetic guitar and bass rhythms, accompanied by hard-hitting drums, all delivered on backing vocals of all kinds, and it’s a real pleasure to be able to sing along with the Arno Futur musicians on the basis of ‘wooo hooo’. And that’s how you know you’re in the right place at a punk concert, with the pogos and the beer flowing freely. The old-fashioned way, and boy does it feel good to clean up a bit before you get old. The whole thing is underpinned by lyrics that smell of rebellion and protest and, above all, are thought-provoking – just what you need for an evening out with your middle finger perfectly taut. Survival is death in slow motion was written on the back of Arno Futur’s jumpsuit, but on this particular night, you couldn’t have felt more alive, and that’s down to the crazy atmosphere that was present. Between the audience’s pogos and Arno Futur’s slams, the energy was at its peak. Arno Futur played such excellent songs as ‘Les Révoltés’, ‘Monopoly’ and ‘Un samedi soir’, then went on to cover the famous ‘Camarade’, one of Sales Majestés’ flagship tracks. They went so far as to quote our beloved Charles Baudelaire and his famous spleen with ‘Ici Bas’, then ended their hour-long show by quoting Monsieur Mano Solo and Les Frères Misère with ‘La Révolution’. Arno Futur has certainly made a joyous mess of things, getting us all to bed very late.
Following on from Arno Futur, who set the atmosphere alight, and to continue our tribute to French punk, we were expecting to see a monument to the bands who left their mark on the 80s, such as the French punk rock/alternative rock clique Les Bérurier Noir, Ludwig Von 88 and Les Wampas. And for this very special, if not downright memorable evening, The Black Lab have given us the honour, the privilege of welcoming Les Garçons Bouchers, no less. A masterful band from the 80s French scene, still smelling of cobblestones and beer, despite the many years they’ve been around. It’s great to be able to attend a concert by this legendary band, who stopped playing in 1997 and started up again a year ago, to the delight of both old and new fans. And for good reason: this tour, entitled ‘Tchao François’, was the best tribute Les Garçons Bouchers could have paid to their faithful sidekick and fellow traveller, our very dear François Hadji-Lazaro, who sadly passed away on February 25th 2023. Multi-instrumentalist and founding member of Les Garçons Bouchers, the group was formed in 1985 from the ashes of punk rock band Oi! Colditz. It wasn’t until 1986 that the band changed its name to Les Garçons Bouchers, the name that permanently stuck to their old pigskin during their Boucherie Productions years (1985 to 2001) and right up to the present day. As soon as they took to the stage at The Black Lab, the crowd were on fire, ready to relive the highlights of Les Garçons Bouchers‘ excellent career, singing along to their best-known songs and taking a few toes back to a youth that’s not so far away after all. All led by the charismatic charm and lovable personality of Pierrot Sapu (ex-BB Doc / Docteur Destroy) on the microphone, a gem like no other. With Toto (trumpet, trombone and vocals), Stef (sax, vocals), Gaël (guitar), Steven (bass) and Christophe (drums), the tone was set for an unforgettable concert. After thirty minutes of the concert, François Hadji-Lazaro‘s live videos and other memorabilia were screened, a truly touching moment. After giving it their all and leaving us smiling from ear to ear, our merry men gave us an absolutely magical live performance lasting an hour and forty-five minutes, playing a succession of their hit songs such as ‘Carnivore’, ‘Le Rap des Garçons Bouchers’ and ‘Punkifiée’, as well as songs by François Hadji-Lazaro‘s group Pigalle, formed in 1982. That is until Nathanaël Quenu himself, the inimitable singer from Arras who is a staple of the band Nath and Boyfriends, whose brilliant covers of French songs in a Punk Musette vein literally set the stage on fire during their frenzied concerts, takes to the stage at The Black Lab with his superb accordion to join Pierrot Sapu and his band of old sea wolves, having already accompanied them at Zikenstock 2024 with the same song, to play us the excellent ‘la Lambada, on aime pas ça’. Just before an admirable finale that took us back to the good old days with ‘Dans la Salle du Bar-Tabac de la Rue des Martyrs’, a fittingly beautiful final tribute to our beloved François Hadji-Lazaro. A concert we won’t soon forget, thank you from the bottom of our hearts Les Garçons Bouchers!

