Alors que Nikus Pokus a quitté ce monde en mai 2024, les Svinkels ont choisi de rendre hommage à leur cofondateur en musique. On rejoint donc le groupe de hip-hop pour participer à cette belle fête qui passe par L’Aéronef ce 12 décembre. Pléthore d’invités sont annoncés pour rendre cette série de concert unique. Et afin d’ouvrir la soirée c’est le duo nordiste de RPC qui vient présenter son rap fusion.
Article par Mégane
English version below
A 20h pétante, le duo RPC monte sur scène, devant un public particulièrement clairsemé. Dès le départ, ils tentent tout de même de nous embarquer dans leur univers, sans retenue. “Pas des Blagues” donne envie de s’ambiancer dès les premières minutes de show. C’est malheureusement le manque de public qui prend le dessus et chacun bouge de son côté. Chaque titre comporte des punchlines ou expressions très faciles à retenir. On pourrait très facilement chanter les refrains avec le duo. Ils tentent d’ailleurs de faire participer le public, qui finit par se motiver après un peu d’insistance. Les deux rappeurs se répondent ou chantent à l‘unisson dans une énergie très communicative, sans prise de tête. Musicalement, on retrouve dans les samples diffusés des passages de guitare, aux influences punk rock. On sent que RPC est allé piocher dans différents styles pour composer des titres originaux avec un univers particulièrement intéressant et entraînant. Les messages d’antiracisme et antisexisme véhiculés par le groupe nous réchauffent également le cœur, là où ces prises de paroles devraient être une base, perdue depuis des mois. On termine dans une ambiance de free party avant que RPC ne quitte la scène devant une salle qui peine encore à se remplir. Le duo n’avait que 30 minutes pour nous présenter ses compositions et le pari est largement relevé. On se plongera avec plaisir dans leur discographie!
C’est lors de l’interlude que l’on sent le public arriver, avec des files aux bars qui commencent à sérieusement s’allonger. Le désormais trio, composé des inégalables Mr Xavier, Gérard Baste et DJ Pone, entre en scène et le public arrive en masse en quelques secondes à peine, presque par magie. La salle quasi comble est alors prête à entonner les titres emblématiques des Svinkels. Nikus Pokus veille sur la soirée, un backdrop à son image flottant au-dessus de la tête du groupe, et semblant observer le public. Le hip hop à l’ancienne du groupe nous réchauffe les oreilles. Des fans de tous les âges sont présents dans le public, célébrant à la fois la mémoire de Nikus Pokus et les 30 ans de carrière du groupe. Les plus punks des rappeurs entonnent un magnifique “la jeunesse emmerde le Front National” avec la salle, à la suite de “Front contre Front”. Dans ce bel hommage, de nombreux guests se succèdent au gré des titres, posant humblement leur voix sur les parties de Nikus Pokus. Svinkels c’est revendicatif et festif. Alors entre deux appels à changer profondément notre société, en légalisant, en résistant, en s’indignant, on nous invite à fêter, et à brûler la chandelle par les deux bouts. Ainsi beaucoup de titres tournent autour de l’alcool, souvent avec abus. Et le public ne va pas se faire prier, prenant littéralement d’assaut les bars, lessivant les nombreux bénévoles, qui assurent toute la soirée. Plus près de la scène, le pogo fait fureur, et une paire de slameurs font s’agiter la fosse. Certains titres comme “La Youte” retourne littéralement la salle. Des moments un peu plus calmes permettent à chacun de recouvrer des forces avant de mieux exulter. À main levée, on se rend compte que la fan base de Svinkels est impressionnante, peu de gens étant présents pour la première fois. San-Nom arrive armé d’un harmonica et de Santiags pour… “ A coups de Santiags” évidemment.
Après un solo de DJ Pone qui ambiance efficacement la salle (si besoin était face à un public chaud comme la braise…), Mr Xavier et Gérard Baste reviennent pour “Le Blues du Tox”. La setlist pioche dans toute la discographie du groupe, variant l’intensité de l’énergie et les messages, toujours dans un esprit de critique de la société, de partage des luttes et de collectif, autant dans les revendications que dans la fête. Les titres s’enchaînent avec peu de discours au milieu. Gérard Baste prend juste un temps pour nous expliquer l’histoire de “Rechute”, entre engueulade, réconciliation, fête, alcool et profonde amitié. Et alors que ça danse jusqu’au bout de la salle, c’est l’emblématique “Réveille le Punk” qui est lancé, tandis que l’ensemble des participants de la soirée participe à ce titre. On se retrouve face à un réel collectif, avec des personnalités comme Toni Rizzotti (Enhancer…), R.Wan (Soviet Suprem, Java…) ou YOSHI et bien d’autres. L’actualité résonne alors que l’on entend “Nikus Pokus Premier Ministre”. L’ensemble des protagonistes quitte la scène nous laissant face à un Nikus Pokus éclairé tel un messie .
Le trio revient avec “Ma Musique”, durant laquelle la voix de Nikus Pokus résonne, tandis que le trio se retourne dos au public pour rendre un bel hommage face à la photo de leur frère disparu. On assiste à un moment à la fois solennel et festif. Mr Xavier entonne à la suite une petite balade pour les gens partis, pour dire au revoir. L’émotion est intense, partagée par chacun. Svinkels nous en fait une dernière pour la route, et nous laisse repartir dans une belle fête après presque 2h de show.
C’était sûrement la dernière occasion d’assister à une représentation des inimitables Svinkels, et certainement la meilleure manière de rendre hommage à Nikus Pokus. On est vraiment heureux d’avoir pu vivre cet évènement, dans un bel esprit de partage qui a réuni toute la salle. A la fois humble, festive, revendicative, authentique, cette soirée a été une belle réussite.
Un grand merci à Danièle pour l’accréditation, à L’Aéronef pour l’organisation de cette belle soirée et à toute l’équipe pour l’accueil au top comme toujours.
With Nikus Pokus leaving this world in May 2024, Svinkels have decided to pay tribute to their co-founder with a live show. So we’re joining the hip-hop group to take part in the festivities at L’Aéronef on December 12th. A host of guests have been announced to make this concert series unique. And to open the evening it’s the northern duo RPC who will be presenting their fusion rap.
Review by Mégane
At 8pm sharp, the duo RPC take to the stage in front of a particularly sparse audience. Right from the start, they try to draw us into their world, without restraint. ‘Pas des Blagues’ makes you want to get your groove on in the first few minutes of the show. Unfortunately, it’s the lack of an audience that gets the better of them, and everyone goes their own way. Each track contains punchlines or expressions that are very easy to remember. You could easily sing along to the choruses with the duo. In fact, they try to get the audience to join in, and after a bit of insistence they finally get going. The two rappers respond to each other or sing in unison with a highly infectious, no-holds-barred energy. Musically, the samples include guitar passages with punk rock influences. You can feel that RPC has drawn on a variety of styles to compose original tracks with a particularly interesting and catchy universe. The anti-racism and anti-sexism messages conveyed by the band also warm our hearts, where these lyrics should have been a staple, lost for months. We end in a free party atmosphere before RPC leave the stage in front of a venue that is still struggling to fill up. The duo only had 30 minutes to present their compositions, and the challenge was well met. We’re looking forward to delving into their discography!
It was during the interlude that the crowd began to arrive, with queues at the bars starting to get seriously long. The now trio, made up of the incomparable Mr Xavier, Gérard Baste and DJ Pone, took to the stage and the crowd swarmed to their feet in a matter of seconds, almost by magic. The near-capacity venue was ready to sing along to the Svinkels‘ signature tracks. Nikus Pokus watches over the evening, a backdrop in his image floating above the band’s heads, seemingly observing the audience. The band’s old-school hip-hop warms our ears. Fans of all ages are in the audience, celebrating both the memory of Nikus Pokus and the band’s 30-year career. The most punk of the rappers sang a magnificent ‘la jeunesse emmerde le Front National’ with the crowd, following ‘Front contre Front’. As part of this tribute, a number of guests took to the stage, humbly adding their voices to Nikus Pokus‘s vocals. Svinkels is all about protest and celebration. Between two calls for profound changes to our society, through legalisation, resistance and indignation, we are invited to celebrate, and to burn the candle at both ends. So many of the titles revolve around alcohol, often with abuse. And the crowd was not to be denied, literally storming the bars and washing out the many volunteers who were on hand throughout the evening. Closer to the stage, the pogo is all the rage, and a pair of slammers get the pit moving. Some of the songs, such as ‘La Youte’, literally turned the room upside down. Calmer moments allowed everyone to regain their strength before exulting. On a show of hands, it becomes clear that Svinkels‘ fan base is impressive, with few people present for the first time. San-Nom arrives armed with a harmonica and Santiags to… ’ A coups de Santiags’ of course.
After a solo performance by DJ Pone, who kept the room in the right mood (if that were necessary in the face of a red-hot audience…), Mr Xavier and Gérard Baste returned for ‘Le Blues du Tox’. The setlist draws from the whole of the band’s discography, varying the intensity of the energy and the messages, always in a spirit of criticism of society, of sharing struggles and of collective action, as much in the demands as in the party. The songs follow one another, with few speeches in between. Gérard Baste just takes a moment to explain the story behind ‘Rechute’, a tale of quarrelling, reconciliation, partying, alcohol and deep friendship. And as the crowd danced to the end of the room, the emblematic ‘Réveille le Punk’ was launched, with all the evening’s participants joining in. It was a real collective effort, with the likes of Toni Rizzotti (Enhancer…), R.Wan (Soviet Suprem, Java…), YOSHI and many others. The news resounds as we hear ‘Nikus Pokus Prime Minister’. All the protagonists leave the stage, leaving us with Nikus Pokus enlightened like a messiah.
The trio return with ‘Ma Musique’, during which Nikus Pokus’s voice resonates, while the trio turn their backs to the audience to pay a beautiful tribute in front of a photo of their late brother. It was both a solemn and festive moment. Mr Xavier then sings a little ballad for those who have left, to say goodbye. The emotion is intense, shared by everyone. Svinkels give us one last one for the road, and leave us to get on with the party after almost 2 hours of show.
It was surely the last chance to see the inimitable Svinkels, and certainly the best way to pay tribute to Nikus Pokus. We’re really pleased to have been able to experience this event, in the great spirit of sharing that brought the whole venue together. At once humble, festive, militant and authentic, the evening was a great success.