Après une renaissance spectaculaire, l’emblématique groupe de black metal polonais anciennement connu sous le nom de Batushka revient sous un nouveau nom, PATRIARKH, avec un album conceptuel qui consolide sa place de leader du genre. ПРОРОК ИЛИЯ (Prophet Elijah), disponible le 3 janvier sur Napalm Records, est un pas en avant audacieux, mêlant leurs racines orthodoxes sacrées au black et au doom metal tout en incorporant de nouveaux éléments folkloriques.
par Zo’
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Cet opus présente huit compositions, toutes imprégnées de l’histoire obsédante de leur région natale, la Podlasie. L’album raconte l’histoire vraie d’Eliasz Klimowicz, un paysan illettré qui s’est autoproclamé prophète Élie et a dirigé la secte orthodoxe Grzybowska dans le village de Grzybowszczyzna entre 1930 et 1940, secte qui resta active jusqu’en 1960. Le résultat est une expérience immersive qui ressemble à une messe rituelle, avec des symphonies orchestrales, des chœurs d’hommes et de femmes et un éventail d’instruments folkloriques tels que la vielle à roue, la talharpa, la mandoline, le dulcimer et le mandocello.
Sur le plan des paroles, PATRIARKH s’aventure sur un nouveau territoire, mêlant plusieurs langues, dont le polonais pour la première fois, à des fragments inspirés de la pièce Prorok Ilja, ainsi qu’à des textes folkloriques et liturgiques. Cette approche multicouche enrichit le concept de l’album et approfondit son lien avec les traditions orthodoxes.
Le morceau d’ouverture, « ВЕРШАЛИН I » (WIERSZALIN I), plante le décor avec une brève introduction inquiétante. Une voix masculine, accompagnée d’instruments folkloriques, entraîne les auditeurs dans ce qui semble être le début d’une sombre histoire. La transition se fait en douceur vers « ВЕРШАЛИН II », où de puissants riffs de guitare se mêlent à des chœurs résonnants, révélant toute l’intensité du son de PATRIARKH. Dès le début, l’album s’affirme comme un incontournable pour les amateurs de black métal. Avec « ВЕРШАЛИН III », la narration du groupe atteint son apogée. Des passages parlés et les sons sinistres d’une vielle à roue sont rejoints par de lourds riffs de guitare, tandis que le clip vidéo qui l’accompagne dépeint un rassemblement cérémoniel autour d’une personne décédée, amplifiant la solennité du morceau. « ВЕРШАЛИН IV » change légèrement de ton, s’ouvrant sur de délicats instruments folkloriques et une voix féminine avant de plonger dans l’obscurité, le chœur masculin se transformant en cris perçants de black métal.
Le point médian, « ВЕРШАЛИН V », commence par le son des cloches d’une église et un homme récitant un texte religieux, qui résonne comme à l’intérieur d’une cathédrale. Ce recueillement est brisé par des cris féroces qui envahissent le morceau, bien que des moments de silence et des interludes choraux apportent un équilibre. « ВЕРШАЛИН VI » adopte une approche plus sobre, centrée sur des paroles et des mélodies de mandoline avant que les voix masculines et féminines ne s’unissent dans un morceau plus calme, presque méditatif. Cette relative tranquillité se retrouve dans « ВЕРШАЛИН VII », une composition plus longue qui commence doucement avec des arrangements choraux et des sons de vielle à roue. À mi-parcours, des chants gutturaux injectent une intensité qui assombrit l’atmosphère. Le dernier morceau, « WIERSZALIN VIII », semble être l’aboutissement des thèmes et des sons de l’album. Les cloches d’église et les voix sont rejointes par des chœurs et des instruments folkloriques, tandis que les arrangements symphoniques offrent une clôture puissante, résumant tout ce que PATRIARKH offre dans cette œuvre remarquable.
Avec ПРОРОК ИЛИЯ, PATRIARKH reste fidèle à son mélange caractéristique de thèmes orthodoxes sacrés et de black metal, tout en repoussant les limites avec l’ajout d’influences néo-folk. Le résultat est un album cinématique et immersif qui pourrait facilement servir de musique de film. Chaque morceau est accompagné d’un élément visuel, illustrant davantage le concept et améliorant l’expérience de l’auditeur. Cet album n’est pas seulement une renaissance pour le groupe, c’est un triomphe. PATRIARKH prouve qu’il n’est pas seulement en train d’évoluer mais aussi de prospérer, en créant une musique qui transcende les frontières et consolide sa place parmi les groupes de black métal les plus innovants d’aujourd’hui.

Tracklist :
1. ВЕРШАЛИН I
2. ВЕРШАЛИН II
3. ВЕРШАЛИН III
4. ВЕРШАЛИН IV
5. ВЕРШАЛИН V
6. ВЕРШАЛИН VI
7. ВЕРШАЛИН VII
8. ВЕРШАЛИН VIII
After a dramatic rebirth, the iconic Polish black metal band formerly known as Batushka returns under a new name, PATRIARKH, with a concept album that solidifies their place as a genre leader. ПРОРОК ИЛИЯ (Prophet Elijah), out January 3rd via Napalm Records, is a bold step forward, blending their sacred Orthodox roots with black and doom metal while incorporating new folk elements.
by Zo’
This opus presents eight compositions, each steeped in the haunting history of their native Podlasie region. The album narrates the true story of Eliasz Klimowicz, an illiterate peasant who declared himself Prophet Elijah and led the Grzybowska Orthodox sect in the village of Grzybowszczyzna between 1930 and 1940, active until 1960. The result is an immersive experience that feels like a ritualistic mass, complete with orchestral symphonies, male and female choirs, and an array of folk instruments such as the hurdy-gurdy, talharpa, mandolin, dulcimer, and mandocello.
Lyrically, PATRIARKH ventures into new territory, blending multiple languages, including Polish for the first time, with fragments inspired by the play Prorok Ilja, as well as folk and liturgical texts. This multilayered approach enriches the album’s concept and deepens its connection to Orthodox traditions.
The opening track, “ВЕРШАЛИН I” (WIERSZALIN I), sets the stage with a short, foreboding introduction. A male voice, accompanied by folk instrumentation, draws listeners into what feels like the start of a dark tale. This transitions seamlessly into “ВЕРШАЛИН II”, where powerful guitar riffs merge with resonant choirs, revealing the full intensity of PATRIARKH‘s sound. From the outset, the album asserts itself as a must-listen for black metal enthusiasts. With “ВЕРШАЛИН III”, the band’s storytelling reaches its peak. Spoken-word passages and the eerie strains of a hurdy-gurdy are joined by heavy guitar riffs, while the accompanying music video portrays a ceremonial gathering around a deceased figure, amplifying the track’s solemnity. “ВЕРШАЛИН IV” shifts the tone slightly, opening with delicate folk instruments and a female voice before plunging into darkness as the male choir evolves into piercing black metal screams.
The midpoint, “ВЕРШАЛИН V”, begins with the sound of church bells and a man reciting a religious text, resonating as if inside an echoing cathedral. This reverence is shattered by ferocious screams, which take over the track, though moments of silence and choral interludes bring balance. “ВЕРШАЛИН VI” takes a more restrained approach, centering on spoken word and mandolin melodies before male and female voices unite in a calmer, almost meditative piece. This relative tranquility carries over into “ВЕРШАЛИН VII”, a longer composition that begins softly with choral arrangements and hurdy-gurdy tones. Midway through, guttural chants inject an intensity that darkens the atmosphere. The final track, “WIERSZALIN VIII”, feels like a culmination of the album’s themes and sounds. Church bells and voices are joined by choirs and folk instruments, while the symphonic arrangements provide a powerful closure, encapsulating everything PATRIARKH offers in this remarkable work.
With ПРОРОК ИЛИЯ, PATRIARKH stays true to their signature blend of sacred Orthodox themes and black metal, while pushing boundaries with the addition of neo-folk influences. The result is a cinematic, immersive album that could easily double as a film score. Each track is accompanied by a visual component, further illustrating the concept and enhancing the listener’s experience. This album is not just a rebirth for the band—it’s a triumph. PATRIARKH proves they are not only evolving but thriving, creating music that transcends boundaries and solidifies their place as one of the most innovative black metal acts today.