Astéréotypie est de retour sur Lille, prêts à nous présenter leur dernier album PATAMI. Le Grand Sud, qui organisait la date, affiche complet plusieurs jours avant l’ouverture des portes. Afin que cette soirée soit une grande fête fédératrice, deux DJs, Patré Patrick et Maria Kalash sont présents avant et après la belle tête d’affiche. Le 25 janvier, la fête était au Grand Sud!
Article par Mégane
Photos par Marye DAVENNE
English version below
Le public arrive très lentement au Grand Sud. La salle ouvre ses portes avant 19h et Patré Patrick nous accueille avec son set. Avec son micro rose, il fait l’animation dans une ambiance parfois fête foraine et kitsch. Tout doucement les premiers danseurs investissent la salle. Peu de monde est encore présent, ce qui laisse la place aux corps pour s’exprimer. On croise de nombreux acteurs du monde du handicap : professionnels, associations, personnes accompagnées… Chacun se croise, se salue, profite de la fête ensemble, discute joyeusement dans le hall. Dans la salle, le dancefloor prend peu à peu forme avec un rythme qui augmente tout au long du set. L’ambiance décomplexée permet à chacun de profiter comme il le veut. Petit bémol toutefois : le DJ set est un peu long (plus d’1h15), et très fort dès le départ. Plusieurs personnes désertent la salle pour le hall.
A l’approche de la fin du DJ set, chacun rejoint la salle principale pour assister au show de Astéréotypie. Le collectif m’avait époustouflé lors de son passage à l’Aéronef et c’est avec une belle part de la rédaction de Sounding Shivers que nous sommes présents ce soir. Une petite présentation s’impose pour ce collectif atypique. Astéréotypie a été créé à la suite d’un atelier d’écriture au sein d’un IME (Institut Médico-Educatif). Les textes de Claire Ottaway, Yohann Goetzmann, Stanislas Carmont et Aurelien Lobjoit sont scandés par eux-mêmes et soutenus par les musiciens Christophe L’Huillier (guitare), Arthur B. Gillette (basse), Eric Tafani (batterie) et Benoît Guivarch (clavier). Les auteurs sont également membres de la rédaction du Papotin, journal atypique, également en format vidéo pour des interviews incroyables (à retrouver sur France TV).
Dès les premiers mots de “Les Orques adorent le foie de requin”, on ressent toute l’énergie des textes décalés qui vont nous assaillir ce soir. Tour à tour, Yohann, Claire, Stanislas et Aurélien vont donner vie à leurs textes. Chaque mot résonne, claque, sublimé par la musique. Les ambiances sont différentes à chaque titre, leur conférant une identité propre. Et niveau identité on est servi. Les artistes se livrent via leurs textes, à la fois profonds, parfois décalés, toujours vrais. Très rapidement, Yohann nous dit que ça promet une bonne soirée. Il est vrai que le public est à fond. Les sourires et le partage sont de mise. Les titres phares sont repris en chœur par la salle. Les sujets sont profonds, toujours abordés avec une justesse folle. Avec “L’archère”, Claire trouve les mots que l’on cherchait depuis longtemps pour dénoncer la société du buzz. Cocasse quand on sait que ces artistes présentent un handicap touchant à la communication sociale… Et que dire de “C5” qui nous bouleverse au plus haut point. Les émotions brutes sont comme une immense claque qui ne laisse personne indifférent. Les chanteurs.ses haranguent la foule. Yohann lance des décomptes qui font décoller le public, Claire vient saluer les premiers rangs, Aurélien saute d’un bout à l’autre de la scène, Stanislas nous invite à taper des mains en rythme… Bref entre joie, partage, authenticité, émotions, on ne s’ennuie pas ce soir! Les émotions passent aussi bien par les mots que par les corps. La soirée est unique pour notre plus grand bonheur. On se sent hors du temps, loin de notre société de plus en plus déshumanisée. On prend notre dose de vrai et d’humain ce soir. Alors que le set approche de sa fin, “Cheese Bad Girl” invite aux plus grands sourires et danses endiablées. Le texte féministe de Claire se veut une ode à l’affirmation et à la joie. Stanislas vient nous faire un rappel avec “Colère”, texte d’utilité publique dans la sensibilisation à la différence, avant que Yohann ne termine ce concert telle une rockstar déchaînée, torse nu. On vous conseille vraiment d’aller écouter PATAMI, mais également toute la discographie de Astéréotypie. On pourrait vous faire un article par titre tant ceux-ci sont tous d’une richesse incroyable.
Maria Kalash se met derrière les platines pour laisser sortir tous ces ressentis par des danses endiablées. Quelques dizaines de téméraires restent pour se déhancher au son de “Sweet Dreams” et autres joyeusetés. Le DJ set festif est parfait pour accompagner les sourires présents tout au long de la soirée. Durant ce temps, Stanislas vient saluer les personnes qu’il reconnaît dans le hall. Les discussions sont joyeuses. Dans la salle on danse, on papote… Un dernier moment de partage avant de quitter cette jolie bulle.
C’est pour ces soirées qu’on vibre. C’est ces moments qu’il me tient à cœur de partager grâce à Sounding Shivers. Les frissons étaient présents ce soir. L’énergie était d’une pureté rare. Bref, une soirée unique qui fait du bien, et qui donne toujours plus envie de revoir Astéréotypie. “Aucun groupe ne ressemble à Astéréotypie dans le monde” : on confirme! Merci au Grand Sud pour cette jolie programmation et pour avoir réussi à faire de ce concert une vraie fête grâce aux deux DJs présents.
Un grand merci à Trystan pour les accréditations, au Grand Sud pour l’organisation de cette belle soirée et à toute l’équipe pour l’accueil! (On salue d’ailleurs les ami.e.s de Cerbère Coryphée qui étaient derrière les bars ce soir!)
Astéréotypie are back in Lille, ready to present their latest album PATAMI. Le Grand Sud, who organized the date, sold out several days before the doors opened. Two DJs, Patré Patrick and Maria Kalash, were on hand before and after the headlining act to make sure the evening was a great party. On January 25th, the party was in the Le Grand Sud!
Review by Mégane
Pictures by Marye DAVENNE
The audience arrives very slowly at Le Grand Sud. The hall opens before 7pm and Patré Patrick welcomes us with his set. With his pink microphone, he provides the entertainment in a sometimes kitschy funfair atmosphere. Slowly, the first dancers take over the room. Few people are still present, leaving room for the bodies to express themselves. We come across many people from the world of disability: professionals, associations, people with disabilities… Everyone meets, greets, enjoys the party together, chats happily in the hall. In the hall, the dancefloor gradually takes shape, with the rhythm increasing throughout the set. The relaxed atmosphere allows everyone to enjoy as they please. However, the DJ set is a little long (over 1h15), and very loud from the start. Several people leave the room for the hall.
As the DJ set draws to a close, everyone heads back to the main hall for the Astéréotypie show. The collective blew me away when they played at l’Aéronef, and it’s with a good chunk of the Sounding Shivers editorial team that we’re here tonight. A little introduction is in order for this atypical collective. Astéréotypie was created following a writing workshop at an IME (Medico-educative institute). The texts by Claire Ottaway, Yohann Goetzmann, Stanislas Carmont and Aurélien Lobjoit are chanted by themselves and supported by musicians Christophe L’Huillier (guitar), Arthur B. Gillette (bass), Eric Tafani (drums) and Benoît Guivarch (keyboard). The authors are also members of the editorial board of Le Papotin, an atypical newspaper also available in video format for incredible interviews (to be seen on France TV, the french national TV online service).
From the very first words of “Les Orques adorent le foie de requin” (Orcas love shark liver), you can feel the energy of the offbeat lyrics that are about to assail us this evening. Yohann, Claire, Stanislas and Aurélien take turns bringing their lyrics to life. Each word resonates, slams, sublimated by the music. The mood is different for each track, giving them their own identity. And when it comes to identity, you get what you pay for. The artists reveal themselves through their lyrics, which are profound, sometimes offbeat, but always true. Very quickly, Yohann tells us that it promises to be a good evening. It’s true that the audience is really into it. Smiles and sharing are the order of the day. The main titles are taken up in chorus by the audience. The subjects are profound, and always tackled with great accuracy. With “L’archère”, Claire finds the words we’ve been looking for to denounce the buzz society. It’s funny when you consider that these artists have a disability that affects social communication… And what can we say about “C5”, which shakes us to the core. The raw emotions are like a huge slap in the face that leaves no one indifferent. The singers harangue the crowd. Yohann‘s countdowns get the audience off their feet, Claire greets the front rows, Aurélien jumps from one end of the stage to the other, Stanislas invites us to clap our hands in rhythm… In short, between joy, sharing, authenticity and emotions, there’s not a dull moment tonight! Emotions flow through both words and bodies. The evening is unique, much to our delight. We feel out of time, far from our increasingly dehumanized society. We’re getting our dose of the real and the human tonight. As the set draws to a close, “Cheese Bad Girl” invites big smiles and wild dancing. Claire‘s feminist lyrics are an ode to affirmation and joy. Stanislas reminds us of this with “Colère”, a useful song for raising awareness of difference, before Yohann ends the concert like a bare-chested rockstar. We really advise you to go and listen to PATAMI, but also to Astéréotypie‘s entire discography. We could write an article on each track, as they are all incredibly rich.
Maria Kalash gets behind the turntables to let out all those feelings with her frenzied dancing. A few dozen daredevils stay to sway to “Sweet Dreams” and other joyous tunes. The festive DJ set is the perfect accompaniment to the smiles all evening long. Meanwhile, Stanislas greets everyone he recognizes in the hall. Chatter is lively. There’s dancing and chatting in the room… One last moment of sharing before leaving this lovely bubble.
These are the evenings we vibrate to. It’s these moments that I’m keen to share thanks to Sounding Shivers. The chills were there tonight. The energy was of a rare purity. In short, a unique evening that feels good, and makes you want to see Astéréotypie again and again. “There’s no band like Astéréotypie anywhere in the world »: we agree! Thank you to Le Grand Sud for this lovely program and for making this concert a real party thanks to the two DJs present.
A lire aussi / Also to be read :





















