#Album : Raüm – Emperor of the Sun (21/02/2025)

Les Belges de Raüm nous invite à une grande et noire célébration pour la sortie de leur album Emperor of the Sun, prévue pour le 21 février. L’opus sortira via Les Acteurs de l’Ombre, label aux sorties toujours qualitatives. Premières impressions après l’écoute de ce nouveau venu dans l’univers black métal. 

par Mégane Canis

English version below


L’introduction angoissante nous plonge dans les abîmes dans lesquelles Raüm veut nous emmener durant 45 minutes. Un blast puissant vient rompre ce son plutôt sourd. L’ambiance  est très sombre, même pour du post black metal. Cela est également présent dans les paroles du groupe, avec un champ lexical autour des profondeurs, du désespoir, de la peur et de l’ombre. On ressent dans toutes les compositions quelque chose de l’ordre du bestial, une émotion brute. Les chœurs présents sur “Eclipse of the Empyreal Dawn” semblent venir du plus profond de nos propres entrailles. Il en est de même sur certaines parties de “Nemo Me Impune Lacessit” où l’on peut entrevoir quelque chose de l’ordre de la monstruosité dans les aspects vocaux. “Grounds of Desolation” nous emmène encore plus profondément dans les ténèbres, avec toujours ces sonorités qui font appel à quelque chose de très archaïque en nous, viscéral. C’est à partir de ce 3ème titre que les morceaux deviennent plus longs, approchant les 7 minutes. L’alternance de parties plutôt calmes et mélodiques, avec des parties pleines de blast et de riffs ou encore avec des moments plus lents et très graves vient réveiller des états émotionnels parfois indicibles. Les compositions originales nous donnent parfois cette impression d’être dans une grotte, seul avec nos propres démons. “Obscure” est plus contrasté, en tout cas dans certains passages, avec des riffs plus mélodiques sur les passages blastés. Ce contraste donne un aspect presque lumineux, de l’ordre du crépusculaire, dans lequel on pourrait distinguer un halo de lumière, une sorte de force vive. Même les chœurs de ce morceau semblent dégager quelque chose de moins pessimiste. Évidemment on reste toujours dans quelque chose d’assez sombre qui nous chope au tripes, de l’ordre du désespoir. Cela est également toujours présent dans les paroles, autour de l’errance, de la désolation. “Emperor of the Sun” reprend avec une introduction plus douce que les précédentes, davantage dans la mélancolie. Le côté angoissant et viscéral reprend vite le dessus. Le final de l’album est explosif avec “Path of the Abyss”, comme si tout ce qui était contenu et bouillonnait sortait d’un coup. Evidemment avec Raüm cela se traduit par des blast, des riffs surpuissants et une voix toujours abyssale qui déverse toute sa rage. La fin du titre et donc de l’album sonne comme une résignation, semblant se laisser couler dans les abîmes. 

Avec Emperor of the Sun, Raüm est allé chercher des sonorités puissantes et profondes qui viennent puiser au plus brut de ce que nous sommes. L’album nous aspire et ne nous lâche pas, d’un bout à l’autre. On plonge avec finalement une forme de délectation dans les sombres profondeurs de l’âme. Le mot “shadows” est d’ailleurs présent dans la majorité des titres, comme une référence à nos propres ombres, celles qui nous habitent tous. 

Tracklist :

01. Eclipse Of The Empyreal Dawn
02. Nemo Me Impune Lacessit
03. Grounds Of Desolation
04. Towards The Flames
05. Obscure
06. Emperor of The Sun
07. A Path to The Abyss


Belgian band Raüm are inviting us to a big, dark celebration for the release of their album Emperor of the Sun, due out on February 21st. The opus will be released via Les Acteurs de l’Ombre, a label that always puts out quality releases. Here are our first impressions after listening to this newcomer to the world of black metal.

by Mégane Canis

The eerie introduction plunges us into the abyss into which Raüm wants to take us for 45 minutes. A powerful blast breaks up the rather muted sound. The atmosphere is very dark, even for post black metal. This is also present in the band’s lyrics, with a lexical field around depths, despair, fear and shadows. There’s something of the bestial in all the compositions, a raw emotion. The backing vocals on ‘Eclipse of the Empyreal Dawn’ seem to come from deep within. The same is true of certain parts of ‘Nemo Me Impune Lacessit’, where the vocals give a glimpse of monstrosity. ‘Grounds of Desolation’ takes us even deeper into the darkness, still with those sounds that appeal to something very archaic in us, visceral. It’s from this 3rd track onwards that the tracks become longer, approaching 7 minutes. The alternation of calm, melodic parts with blasts and riffs, or even slower, more serious moments, awakens emotional states that are sometimes unspeakable. The original compositions sometimes give us the impression of being in a cave, alone with our own demons. ‘Obscure’ is more contrasted, at least in certain passages, with more melodic riffs on the blasted passages. The contrast is almost luminous, almost twilight-like, with a halo of light, a kind of living force. Even the backing vocals on this track seem to exude something less pessimistic. Of course, we’re still dealing with something quite dark and gut-wrenching, on the order of despair. This is also always present in the lyrics, about wandering and desolation. ‘Emperor of the Sun’ resumes with a softer introduction than the previous tracks, more melancholy. The anguished, visceral side quickly takes over. Path of the Abyss’ is the album’s explosive finale, as if everything that had been contained and bubbling up were suddenly released. Obviously with Raüm, this translates into blasts, overpowering riffs and a voice that’s still abysmal, pouring out all its rage. The end of the track, and therefore of the album, sounds like resignation, as if it were sinking into the abyss.

With Emperor of the Sun, Raüm has gone in search of deep, powerful sounds that tap into the very essence of who we are. The album sucks you in and doesn’t let go, from start to finish. In the end, it’s a delight to plunge into the dark depths of the soul. In fact, the word ‘shadows’ appears in most of the tracks, like a reference to our own shadows, the ones that inhabit us all.

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