#Album : Fange – Purulences (14/03/2025)

Nouvelle année et nouvelle sortie pour Fange. Tout juste un an après Privation, le groupe nous propose de découvrir Purulences. Disponible depuis le 14 mars via Throatruiner Records, l’album se compose de sept nouveaux titres qui s’annoncent toujours aussi abrasifs. Mais à quelle sauce musicale les bretons vont ils nous cuisiner cette fois-ci? 

par Victor BRUNERIE

English version below


Les machines sont de retour en force avec l’intro de « Cavalier Seul » avant que la voix de Matthias Jungbluth ne vienne nous attraper pour ne plus nous lâcher. Le morceau torturé à souhait emporte tout sur son passage avec toujours ce mélange indus-sludge qui fait toujours son effet. Mais dans cet album le groupe a décidé de remettre les guitares au premier plan, et les riffs de Benjamin Moreau et Titouan le Gal sur des titres comme « Sang Conviction » vous prennent aux tripes avec force avec en fond la présence de sons indus toujours plus froids et inhospitaliers. Les paroles toujours surpuissantes illustrent parfaitement la stupidité du monde qui nous entoure. Arrive le single de l’album « Mortes Promesses », véritable chef d’œuvre de ce disque! C’est simple tout y est parfait et surgit comme une quintessence de ce que le groupe peut proposer de meilleur. La ligne de basse d’Antoine Perron vient faire résonner les paroles captivantes chantées par un Matthias au sommet de son art. Les deux titres suivants confirment la direction de cet album, où les guitares ont la part belle, mais avec toujours ce son industriel qui a fait la légende du groupe. Côté paroles, les phrases qui font mouche sont martelées avec force pour nous rappeler qu’elles viendront se marquer dans nos têtes au fer rouge. Un bel exemple de ça est le  » Libre-arbitre qui s’étiole, dénaturé!
Mains d’albâtre d’un guignol, ligaturées! » du titre « Grand-Guignol ». On continue dans la puissance glaciale avec « Juste Cruel » sur l’auto cruauté et « Langues Fourchues » qui nous rappelle que les inepties sont souvent au centre des débats et que nous en somme à un stade où l’envie d’abandonner tant la bêtise est grande est bien présente, mais qu’il ne faut jamais cesser de se battre. Enfin dans le très puissant « Aux Abois » qui clôt l’album le groupe vient référencer Alain-Gérard Slama avec la magnifique phrase « J’ai l’angélisme exterminateur », du titre du livre sorti en 1993, qui dévoilait déjà à l’époque les dangers de l’extrême-centre. On imagine aisément vers qui se titre est tourné et autant dire qu’il vient mettre fin à ce disque de la manière la plus forte qu’il soit avec un combo sonore toujours plus captivant.

Purulences fait évoluer une fois de plus le son de Fange, qui garde pourtant toujours sa substantifique moelle. Les sept titres qui le composent montrent que la formation n’hésite pas une seconde à aller surprendre son auditeur. On ne peut que vous conseiller de vous jeter sur ce disque qui révèle de nouvelles idées de composition à chaque écoute, et à foncer voir le groupe dès que possible en live! Encore une réussite qui parfait une discographie déjà bien fournie et toujours aussi marquante. 

Tracklist :

01 : Cavalier Seul
02 : Sans Conviction
03 : Mortes Promesses
04: Grand-Guignol
05 : Juste Cruel
06 : Langues Fourchues
07 : Aux Abois


A new year and a new release for Fange. Just over a year after Privation, the band are back with Purulences. Available since March 14th via Throatruiner Records, the album features seven new tracks that promise to be as abrasive as ever. But what musical sauce will the band from Brittany be cooking up this time?

The machines are back in force with the intro to ‘Cavalier Seul’, before Matthias Jungbluth‘s voice grabs you and doesn’t let go. The tortured track takes everything in its stride, with the same indus-sludge mix that always works. But on this album, the band have decided to put the guitars back in the foreground, and the riffs of Benjamin Moreau and Titouan le Gal on tracks like ‘Sang Conviction’ grab you by the guts with force, against a backdrop of increasingly cold, inhospitable indus sounds. The lyrics are as powerful as ever, perfectly illustrating the stupidity of the world around us. Then comes the album’s single ‘Mortes Promesses’, a real masterpiece! It’s simple, everything about it is perfect and emerges as the quintessence of the band’s best. Antoine Perron‘s bass line resonates with the captivating lyrics sung by Matthias at the top of his game. The next two tracks confirm the direction of this album, where the guitars take centre stage, but still with the industrial sound that has made the band such a legend. Lyrically, the punchlines are hammered home with force, reminding us that they’re going to stick in our heads for a long time to come. A fine example of this is the « Libre-arbitre qui s’étiole, dénaturé!
Mains d’alâtre d’un guignol, ligaturées!’ (Free-will withered, denatured!
The alabaster hands of a clown, tied up!) from the title track “Grand-Guignol”. We continue with the icy power of ‘Juste Cruel’ about self-cruelty and ‘Langues Fourchues’ which reminds us that nonsense is often at the centre of debates and that we have reached a stage where the urge to give up is so great, but we must never stop fighting. Finally, on the powerful track ‘Aux Abois’, which closes the album, the band refer to Alain-Gérard Slama with the magnificent phrase ‘J’ai l’angélisme exterminateur’ (I have exterminating angelism), from the title of the book published in 1993, which at the time already revealed the dangers of the extreme centre. It’s easy to imagine who this title is aimed at, and it brings the album to a close in the strongest possible way, with an ever more captivating sound combo.

Purulences once again takes Fange‘s sound to the next level, while retaining its essence. The seven tracks on the album show that the band don’t hesitate for a second to surprise their listeners. We’d urge you to get your hands on this record, which reveals new compositional ideas with every listen, and to go and see the band live as soon as possible! It’s another success story that rounds off an already impressive discography.

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