Vendredi 18 avril se déroulait une soirée exceptionnelle, réunissant pas moins de 4 groupes de la scène post punk / noise. Les anglais de Knives, les français de W!ZARD et les belges de It It Anita et marcel sont rassemblés pour un moment qui restera à coup sûr dans les annales! Sans grand étonnement, l’Aéronef affiche complet à l’ouverture des portes. 

Article par Mégane

Photos par Marye DAVENNE

English version below

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marcel nous invite à sa prestation démarrant par une introduction à base de cloches. Cela donne l’impression que nous allons assister à une sorte de cérémonie. Et quelle cérémonie! “basho basho basho” ouvre frénétiquement le bal. Nous avions découvert le groupe lors de sa prestation en ouverture de Structures, et nous sommes ravis de les retrouver. Ils viennent ce soir présenter leur dernier album ô fornaiz, dont nous vous avions également parlé lors de sa sortie. Les belges proposent un post punk déjanté, hors des sentiers battus. Amaury Louis présente une gestuelle particulière, lui donnant des airs de mime clownesque sur scène. Les rythmes parfois déstructurés influencent ses mouvements. Les belges enchaînent les titres. “manu militari” donne envie de danser, présentant parfois des rythmes rappelant le ska. marcel nous embarque dans un univers complet, qu’il soit musical ou visuel. Ils aiment surprendre par des compositions étonnantes. Ainsi “eurovision” est chantée avec autotune, sur rythmes de samba et comportant des mélodies orientales. Un joli melting pot parfaitement équilibré. “St. glin glin” reprend l’autotune de plus belle. Les rythmes s’y font plus chill, avec un aspect chaloupé, créant un contraste de styles, signature de marcel. Le groupe n’hésite pas non plus à sortir un kazoo, des maracas, ou tout autre accessoire qui peut servir à créer quelque chose d’original. Tandis que Ulysse Wautier (batterie) fait la promotion du merch, le groupe en profite également pour remercier “les bienfaits du socialisme” qui permet d’assister à des soirées comme celles-ci à seulement 8 euros! Le groupe n’en oublie pas ses origines belges et nous interprète son titre “spirit of eden hazard kicking ball-boy”, dédié au joueur. Le morceau est court et bref “comme sa carrière. marcel nous a régalé avec son post punk déjanté, ne se prenant jamais trop au sérieux, mais délivrant des titres d’une qualité incroyable. Une très belle entrée en matière pour cette soirée! 

On me vante les mérites de W!ZARD depuis déjà quelques temps. Plusieurs personnes sont d’ailleurs venues en raison de leur présence sur l’affiche. Le trio entre en scène sur une douce intro avec “Only You”. Dès les premiers titres, on retrouve un post punk aux influences cold punk. Par moments, le côté noise reprend le dessus dans des riffs saturés. La base rythmique est très marquée, et on ressent que c’est un élément important des compositions des Bordelais. “Bones”, un des premiers titres du groupe, résonne totalement dans l’esprit post punk avant de partir dans une noise exhaltante. Le public tape dans ses mains, tandis que les musiciens dansent sur scène. On ressent le plaisir qu’ils prennent et cela se propage dans la fosse. A l’avant, le public s’agite sur les passages totalement démentiels des morceaux. Les lumières sont particulièrement en accord avec ce qui se passe sur scène et participent à l’ambiance du show. Romain Arnault (basse) et Manuel Cayla se partagent le chant. Leur présence scénique est assez impressionnante. “STUPID CUNT IN THE MALL” ralenti un peu le rythme, et se fait plus grave, dans la voix comme dans les riffs. L’influence cold est alors très présente. On ressent toujours chez W!ZARD des moments euphorisants, contrastés par des passages plus calmes. Des passages plein d’émotions, entre colère, désespoir et souffrance, sont également présents. On termine le set avec “JACK IS A SOCIOPATHE”, autre titre phare de NOT GOOD ENOUGH, premier album du groupe, sorti en avril 2024. Le concert se termine donc sur un rythme effréné, qui colle parfaitement à W!ZARD. Pour son premier concert à Lille, le groupe a frappé fort, et nul doute que le public lillois est prêt à leur faire de nouveau un accueil triomphal à l’avenir! 

Le troisième groupe de la soirée est Knives. Nous avions déjà pu voir le groupe dans ce même club, en première partie de The Armed et avions été convaincu par leur énergie. Il était donc hors de question de rater leur nouveau passage ici. Et vu le public massé devant la scène, nous ne sommes pas les seuls! D’entrée de jeu, “THE DAGGER” vient nous en mettre plein les oreilles. La voix et la prestance scénique de Jay Schottlander sont adéquation totale avec les riffs et rythmes agressifs du sextet. Le saxophone ténor donne un relief unique aux compositions. Ils sont six sur scène et donnent l’impression d’une vague déferlant sur le Club de l’Aéronef. Cette vague est vectrice d’une énergie folle qui se propage dans la fosse avec une vitesse démentielle. On ressent quelque chose de la fougue de la jeunesse qui refuse le monde actuel et qui l’exprime fortement et bruyamment. La voix de Maddy Hill (saxophone / voix) est tout aussi revendicative et vient nous percuter avec la même puissance. Il n’est pas étonnant de voir un mosh pit s’ouvrir dès le deuxième titre. La voix parfois scandée à la manière d’un RATM, cotoie l’énergie du punk hardcore et la liberté du post punk. Knives nous démontre une nouvelle fois tout le talent et l’innovation de la scène anglaise actuelle. Les slameurs s’en donnent à coeur joie. On est face à un des groupes les plus énergiques sur scène. Jay vient percher son pied de micro aux barres de soutien de la salle, tandis que Maddy porte son saxophone par-dessus son épaule. Knives casse les codes, joue avec, et ne se pose aucune limite. Le déferlement d’énergie est un véritable exutoire. “Doppelgänger” vient clore le concert incroyable auquel nous venons d’assister. 

Il est presque 23h et le dernier groupe de la soirée s’apprête à entrer en scène. Les Belges de It It Anita sont également très attendus. Le public a visiblement gardé de l’énergie pour eux. La dernière fois que nous avions vu le trio Liégeois, c’était en compagnie de The Guru Guru  la Cave aux Poètes. Leur noise rock est toujours du plus bel effet. Michaël Goffard (guitare / chant) et Elliot Stassen (basse / chant) se font face, étant de profil par rapport au public. Les deux musiciens se répondent par leurs voix mais également par leurs cordes. L’énergie vocale des deux protagonistes est totalement différente, et donne donc une dimension vive au concert. La batterie de Bryan Hayart résonne sèchement, avec un aspect brut. L’ensemble est une sonorité massive, riche. Le public, fin connaisseur, reprend en chœur les refrains emblématiques des titres de Mouche, sorti en 2023, comme “Don’t Bend (My Friend)”. Le groupe semble sans limite dans la créativité et l’énergie. On a à faire à une formation unique. Les riffs s’enchaînent et ne nous laissent pas de répit. De nombreuses influences émanent de leurs titres, allant du post punk à l’électro en passant par le post metal. “Psychorigide” prend même des airs de rap avant de revenir sur le noise rock explosif dont It It Anita a le secret. La soirée ne pouvait mieux finir, et chacun exulte. La force vive qui provient de la scène donne de l’énergie à chacun et on ne perd pas une miette du set. 

Les quatre groupes de la soirée ont proposé leur version du post punk / noise. Nous avons pu assister à quatre prestations totalement différentes, avec toujours une pointe d’originalité. La qualité était clairement au rendez-vous et chacun a contribué à faire de cette soirée une grande fête. Nous repartons avec le côté déjanté de marcel, la puissance de W!ZARD, la fougue de Knives et la richesse musicale de It It Anita. 

Un grand merci à Kinda pour les accréditations, à L’Aéronef pour l’organisation de cette belle soirée et à toute l’équipe pour son super accueil!

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Friday April 18th saw an exceptional evening, bringing together no less than 4 bands from the post punk / noise scene. The English band Knives, the French band W!ZARD and the Belgians It It Anita and Marcel came together for an evening that was sure to go down in history! Not surprisingly, the Aeronef was sold out when the doors opened.

Review by Mégane

Pictures by Marye DAVENNE

marcel invites us to his performance, which starts with an introduction based on bells. This gives the impression that we’re about to witness some sort of ceremony. And what a ceremony it is! ‘basho basho basho’ frantically opens the ball. We discovered the band when they opened Structures‘show, and we’re delighted to have them back. Tonight they present their latest album, ô fornaiz, which we also told you about when it was released. The Belgians offer a crazy post-punk sound that’s off the beaten track. Amaury Louis has a distinctive body language, giving him the air of a clownish mime on stage. The sometimes unstructured rhythms influence his movements. The Belgians play one track after another. ‘manu militari’ makes you want to dance, with rhythms reminiscent of ska. marcel takes us into a whole world, both musical and visual. They like to surprise with surprising compositions. For example, ‘eurovision’ is sung with autotune, with samba rhythms and oriental melodies. A perfectly balanced melting pot. ‘St. glin glin’ picks up the autotune again. The rhythms are more chilled out, with a swaying feel, creating a contrast of styles that is marcel‘s signature. The band are not afraid to bring out a kazoo, maracas or any other accessory that can be used to create something original. While Ulysse Wautier (drums) promotes the merchandise, the band also takes the opportunity to thank ‘the benefits of socialism’, which makes it possible to attend evenings like these for just 8 euros! The band did not forget their Belgian origins and performed their song ‘spirit of eden hazard kicking ball-boy’, dedicated to the player. The track is short and brief, ‘just like his career’. marcel delighted us with his crazy post-punk, never taking himself too seriously, but delivering tracks of incredible quality. A great start to the evening!

I’ve been hearing about W!ZARD for some time now. In fact, a number of people came along because of their presence on the bill. The trio take to the stage with a gentle intro to “Only You”. From the very first tracks, the sound is post punk with cold punk influences. At times, the noise side takes over with saturated riffs. The rhythmic base is very strong, and it’s clear that this is an important element in the Bordeaux band’s compositions. ‘Bones’, one of the band’s first tracks, resonates totally in the post-punk spirit before launching into exhilarating noise. The audience clapped their hands, while the musicians danced on stage. You can feel the fun they’re having, and it spreads throughout the pit. At the front, the audience is getting restless as the songs go on and on. The lighting is particularly in tune with what’s going on on stage and adds to the atmosphere of the show. Romain Arnault (bass) and Manuel Cayla share the vocals. Their stage presence is quite impressive. ‘STUPID CUNT IN THE MALL’ slows the pace down a little, and becomes more serious, both in the vocals and the riffs. The cold influence is very much in evidence. There are always moments of euphoria on W!ZARD, contrasted with calmer passages. There are also emotional passages of anger, despair and suffering. The set ended with “JACK IS A SOCIOPATHE”, another key track from NOT GOOD ENOUGH, the band’s debut album, released in April 2024. The concert ended with a frenetic rhythm, which is perfect for W!ZARD. For their first concert in Lille, the band hit hard, and there’s no doubt that the Lille audience is ready to give them a triumphant welcome again in the future!

The third band of the evening was Knives. We’d already seen the band in this same club, supporting The Armed, and were won over by their energy. So it was out of the question to miss their new appearance here. And given the crowd in front of the stage, we weren’t the only ones! From the outset, “THE DAGGER” came to blow us away. Jay Schottlander‘s voice and stage presence are a perfect match for the sextet’s aggressive riffs and rhythms. The tenor saxophone adds a unique dimension to the compositions. The six of them on stage give the impression of a wave breaking over the Club de l’Aéronef. This wave is the vector of a crazy energy that spreads across the pit with insane speed. You can feel the ardour of youth rejecting the world as it is, and expressing it loud and clear. Maddy Hill‘s voice (saxophone/vocals) is just as forceful, and hits us with the same power. It’s no surprise to see a mosh pit break out on the second track. The vocals, sometimes chanted in the style of RATM, combine the energy of hardcore punk with the freedom of post-punk. Knives once again demonstrates the talent and innovation of today’s British scene. The slammers give it their all. This is one of the most energetic bands on stage. Jay perches his mic stand on the support bars in the room, while Maddy slings her saxophone over her shoulder. Knives breaks codes, plays with them and sets no limits. The outpouring of energy is a real outlet. ‘Doppelgänger’ brings the incredible concert to a close.

It’s almost 11pm and the last band of the evening is about to take to the stage. Belgium’s It It Anita are also eagerly awaited. The audience have clearly saved some energy for them. The last time we saw the trio from Liège was with The Guru Guru at La Cave aux Poètes. Their noise rock is always to the point. Michaël Goffard (guitar/vocals) and Elliot Stassen (bass/vocals) face each other, in profile to the audience. The two musicians respond to each other with their voices and their strings. The vocal energy of the two protagonists is totally different, adding a lively dimension to the concert. Bryan Hayart‘s drums sound dry and raw. The whole sound is massive and rich. The audience, all connoisseurs, sing along to emblematic refrains from tracks on Mouche, released in 2023, such as ‘Don’t Bend (My Friend)’. The band’s creativity and energy seem limitless. This is a unique band. The riffs follow on from one another, leaving us with no respite. Many influences emanate from their tracks, ranging from post punk to electro to post metal. ‘Psychorigide’ even takes on a rap feel, before returning to the explosive noise rock that It It Anita are famous for. The evening couldn’t have ended any better, and everyone was ecstatic. The sheer force of the stage gave everyone energy, and not a moment of the set was wasted.

The evening’s four bands offered their own version of post punk / noise. We were treated to four totally different performances, each with a touch of originality. The quality was clearly there, and everyone contributed to making the evening a great party. We’ll be leaving with the wackiness of marcel, the power of W!ZARD, the spirit of Knives and the musical richness of It It Anita.

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