Dans le cadre de leur tournée européenne pour leur album Death is a little more, nous avons pu échanger avec Matt et Nathan de Boundaries afin d’avoir leur retour sur l’anniversaire de leur album, la complexité dans le processus d’écriture, la tournée européenne ainsi que leur futur tournée américaine plus tard cette année.
English version below
Zo’ : Ma première question concerne l’anniversaire de votre dernier album la semaine dernière. Il vient juste d’avoir un an, comment le ressentez-vous ?
Matt : Je n’arrive pas à croire que cela fait un an. Je ne veux pas être cliché et ringard, mais j’ai l’impression d’avoir cligné des yeux et que l’album est sorti depuis un an. De plus, j’ai l’habitude de produire constamment. Donc, avant qu’un album ne soit terminé, nous avons toujours commencé à en écrire un autre et c’est la première fois que nous ne l’avons pas fait, parce que nous étions en tournée. Je pense que c’est en partie pour ça que c’était si surprenant. C’est comme si : « Oh, ça fait déjà un an et je n’ai encore rien écrit de nouveau. » Mais à part ça, c’est un peu choquant de voir à quel point le temps passe vite quand on n’est pas à la maison. Vous êtes simplement occupé. Mais en dehors de ça, une fois que vous vous êtes fait à l’idée, tout va bien. J’ai hâte d’être dans 10 ans pour faire des trucs d’anniversaire. J’aime toujours quand les groupes font ça. Jouer l’album d’un bout à l’autre ou quelque chose comme ça. C’est un objectif, c’est sûr.
JB : Je sais que le nom de l’album vient d’une référence à l’Enfer de Dante. Est-ce que c’est une source d’inspiration pour votre écriture ou est-ce que vous l’avez lu dans le livre et vous vous êtes dit « ok, ce sera le nom de l’album » ?
Matt : C’est un peu moitié-moitié. Quand j’écrivais pour cet album, j’avais l’impression que pour notre précédent album, Buried in Brightness, j’avais dit tout ce que je voulais dire dans un espace personnel. Alors quand il a fallu écrire un autre disque, je me suis dit que j’avais besoin d’inspiration. J’avais besoin d’autres facteurs extérieurs. Alors j’ai lu, j’ai regardé, toutes les formes de médias que je prenais pour essayer de m’en inspirer. Et l’Enfer de Dante, c’est une chose que j’ai trouvée. Et puis j’ai lu cette phrase. Je me suis dit que c’était un bon point de départ pour un album qui exprimait ce sentiment. La signification de l’Enfer de Dante est vraiment importante, mais vous n’en trouverez pas beaucoup dans l’album parce qu’il ne s’agit plus seulement d’un homme. Il s’agit plutôt de religion et des années 1300. Ce n’est pas quelque chose avec lequel j’ai un lien très étroit. Mais plutôt les épreuves et les tribulations, les difficultés, les choses comme ça. C’est quelque chose qui m’a attiré. Et à partir de là, il est très facile de passer à des choses qui me sont plus personnelles, car qui n’a pas eu de difficultés dans la vie ? Qui n’a jamais vécu quelque chose qui lui semblait être la chose la plus difficile qu’il ait jamais faite ?
JB : Il semble que les précédents EPs étaient plus personnels et plus proches de votre vie que ce nouvel album. Je ne sais pas si vous vouliez le faire de cette façon parce que le premier EP criait vraiment vos problèmes personnels. Alors pour celui-ci, vouliez- vous quelque chose de plus ouvert à tout le monde ?
Matt : J’ai commencé à me sentir un peu gêné de toujours écrire sur ma vie. D’abord, parce que j’avais l’impression d’en faire trop. J’en suis arrivé au point où il n’y avait plus rien que je n’écrivais pas. Il n’y avait plus d’intimité dans ma vie. Je devais tout partager, que ce soit en bien ou en mal. Je n’aimais pas ce sentiment : c’est une chose si je choisis de le faire. C’est autre chose s’il y a cette pression ésotérique pour continuer à le faire, pour ne jamais avoir un moment de paix. Il faut toujours lutter et toujours partager cette lutte. Je pense qu’il est important de partager les luttes. Je pense que cela a été très important dans ma vie de savoir que vous n’êtes pas le seul à traverser quelque chose. Mais combien de fois vais-je le faire ? Je n’aimais pas l’idée de devoir toujours le faire. Dans le dernier album, il y a encore beaucoup de cela, mais il y a aussi des choses un peu plus conceptuelles, un peu plus créatives. Ce n’est pas tant « hé, c’est directement tiré de ma vie », mais c’est peut-être « j’ai regardé un film, puis j’ai lu un livre, et cette chanson parle d’une combinaison bizarre des deux ». Un peu plus décontracté, un peu plus artistique, si vous voulez utiliser ce mot. Mais quelque chose de créatif. Rien qui soit si directement lié à ma vie que l’on s’y identifie ou pas.
strong>Zo’ : En ce qui concerne le processus d’écriture, écris tu les chansons seul ou investies tu tout le groupe dans l’écriture des paroles ?
Matt : Sur le plan des paroles, j’écris tout seul. Quand vient le moment d’enregistrer en studio, il peut y avoir des moments où tu te lances et tu te dis « ça sonne plus bizarre enregistré que dans ma tête ». Parce que je n’ai pas d’installation à la maison, je ne fais pas de démo, je me contente d’écrire. Puis nous arrivons au studio et je branche le tout sur la chanson et je me dis que ça devrait aller ici, que ça devrait aller ici. Parfois, d’autres membres du groupe sont utiles ou constructifs : « Si ce n’est pas “et”, mais “aussi”, ça sonnera mieux, ou si ce n’est pas “à”, mais “avec”, ça sonnera mieux, ce genre de choses. Mais pour les concepts majeurs, je suis simplement assis dans un café ou chez moi en train d’écrire. Je suis très vieux jeu avec les carnets. J’ai un tas de carnets, j’en ai trois avec moi sur cette tournée.
JB : Et tu n’écris que des paroles, est-ce que tu y mets un peu de dessins aussi ?
Matt : Parfois, c’est une idée. Dans le cas de Dante, j’ai écrit cette phrase. Je ne savais pas ce que j’allais en faire, mais je me suis dit que c’était probablement quelque chose. Si j’ouvre mon téléphone maintenant, vous allez trouver une application de notes qui est pleine. (Il ouvre son téléphone et regarde ses notes pour nous montrer) C’est la troisième, c’est littéralement l’idée lyrique trois. (Il fait défiler vers le bas) Et c’est juste des pages de lignes de choses que je vois ou de pensées que j’ai. Certaines d’entre elles ne seront rien, d’autres seront un nom de chanson. C’est juste qu’il y a beaucoup de déchets et beaucoup de choses que je me dis, d’accord, écrivons une chanson. Et je m’assois, je me dis « poubelle, poubelle, poubelle », et je n’en tire rien. Mais c’est pour ça que je le fais tout le temps, pour avoir une tonne de merde à choisir plus tard. Et si j’en jette 90 %, il me reste quelque chose. Je pense que c’est la même chose pour la musique.
JB : Je fais pareil personnellement, j’enregistre aussi des voix sur mon téléphone, juste pour avoir l’idée du riff de guitare.
Matt : Oui, parce que je vais le perdre. J’y repenserai un jour et je le détesterai probablement, mais au moins je me souviendrai que je l’ai. Si je ne l’écris pas sur le moment, c’est fini. Il m’est arrivé d’avoir des pensées sous la douche et de me dire, dès que je sors, je vais l’écrire. Et puis trois minutes passent et je me dis… « À quoi je pensais ? Je ne sais pas. » Si je ne le fais pas immédiatement, c’est fini. C’est fini pour toujours. C’est de la merde à 90 %, mais les 10 % restants…
Zo : Vous avez commencé votre tournée européenne en tête d’affiche hier. Comment vous sentez-vous ?
Nathan : Le concert s’est très bien passé.
Matt : Cela fait des années que nous avons repoussé l’idée de faire une tournée européenne en tête d’affiche. Pendant des années, nous l’avons repoussé parce que quelque chose d’autre arrivait ou que nous devions faire quelque chose d’autre ou enregistrer un disque, tu vois ce que je veux dire ? Alors quand nous avons finalement décidé qu’il était temps de le faire, c’était imminent. Et avec ça, il y avait tellement d’anticipations que nous étions nerveux chaque jour. Mais cette fois-ci, j’ai l’impression que nous étions juste… C’était comme si nous étions d’accord pour le faire, et maintenant nous sommes là. Nous sommes donc prêts et préparés, mais nous sommes moins nerveux qu’aux États-Unis en ce qui concerne la fréquentation des spectacles. Nous sommes moins inquiets de ce que nous allons faire.
Nathan : Hier, c’était facile.
Matt : Oui, c’était si facile. Nous sommes sortis de la tournée il y a deux semaines, donc nous sommes tous encore frais. Mais oui, j’ai hâte d’aller terroriser toute l’Europe. Il y a vraiment moins de pression pour répondre à ce que vous disiez. Aux Etats-Unis, nous avions des tournées complètes, et puis un groupe a quitté la tournée, un membre a démissionné. Il y avait tout le temps des obstacles. Au moment où nous l’avons fait, c’était comme si c’était enfin fait. Mais c’était aussi quelque chose dont on parlait et que l’on construisait. Lorsque cela s’est enfin produit, c’était comme un train sur les rails. Nous avons suivi le mouvement, c’était facile. Les gens sont venus parce qu’ils nous demandaient de faire la tête d’affiche depuis trois ans. Rien de tout cela n’existe ici. Je suis sûr qu’il y a des concerts qui marchent bien, mais personne ne vient frapper à notre porte pour nous demander quand vous allez faire une tête d’affiche en Europe. Nous le faisons simplement parce que nous pensons que c’est quelque chose que nous devrions faire. Comme vous l’avez dit, l’album vient d’avoir un an. Nous avons fait la tête d’affiche de l’album aux États-Unis, nous devrions le faire ici, parce que sinon, dans deux mois, il faudra rentrer chez soi, écrire un nouvel album, entrer en studio. Nous allons recommencer la machine, et nous n’aurons pas le temps. Nous allons donc enregistrer un nouveau disque, qui devra être présenté en tête d’affiche aux États-Unis. Ensuite, nous irons en Australie, puis au Japon, et on rentrera chez nous pendant un mois. Le temps passe si vite que si nous ne le faisons pas maintenant, je ne sais pas quand nous le ferons. Nous n’avons pas le temps. Je pense qu’après avoir fait deux fois la première partie d’un autre groupe en Europe, c’est le moment de faire une tête d’affiche. Juste pour voir si ceux qui sont venus aux premiers concerts ont aimé, s’ils sont intéressés. S’il y a une retenue, est-ce qu’on a impressionné les gens, ou est-ce qu’on était juste quelque chose qu’on regardait en attendant la tête d’affiche ? C’est malheureux de voir les choses sous cet angle, mais c’est ce que nous sommes venus voir. Si nous avons fait une assez bonne impression sur quelqu’un, qu’il vienne nous voir et voir d’autres groupes plutôt que de nous considérer comme l’autre groupe.
JB : Avez-vous choisi les premières parties ?
Matt : Oui, on les a tous choisis. Ouais, je veux dire que nous savions que nous avions Varials parce qu’à chaque fois que nous sommes venus ici dans le passé et j’ai vu des t-shirts de Varials à chaque concert. Et je me suis dit : « Ok, les gens descendent, on devrait les amener. » C’est tout à fait logique, parce qu’il y a clairement un désir, une attente pour qu’ils reviennent. Et puis, une fois qu’il y a Varials et nous, c’est comme si nous faisions un mosh package. Je savais aussi que je voulais au moins un groupe d’ici, c’est-à-dire d’Europe, parce qu’à chaque fois que nous étions venus ici, nous n’avions joué qu’avec des groupes américains. Et donc je n’avais jamais eu l’expérience d’un groupe de cette région, comme Dagger Threat qui est allemand, No Face qui est tchèque, je crois. Ils ne viennent pas de Londres, mais ils existent dans cet écosystème. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire pour une tournée, vous savez ? Ont-ils des amis qui viennent à chaque fois qu’ils jouent ? Y a-t-il des gens qui se disent : « J’ai hâte que vous veniez ici » ? C’était donc quelque chose que je voulais expérimenter, parce qu’autrement, nous avons joué à l’Impericon Fest en 2022, et il y avait un groupe, Cabal, qui en faisait partie. C’est la seule fois où nous avons joué avec un groupe non américain en Europe. Je n’ai pas pu me faire une idée de ce qu’ils apportent à la tournée. Ensuite, nous avons eu Dagger Threat. Tu sais, c’est un groupe qui, d’un point de vue stylistique, se situe bien entre Varials et nous. C’est plus, c’est du mosh, c’est de la musique lourde, ce genre de choses. Et puis No Face, on l’a trouvé par hasard sur YouTube. On fait ce truc où il est trois heures du matin et on est tous assis ensemble sur Discord à regarder des vidéos musicales et on est tombé sur No Face, en se demandant ce que c’était que ça.
Nathan : Oui, le clip de « Bionicle ». Et puis on est arrivé à trois ou quatre vidéos musicales et on s’est dit : « Envoyons-leur une offre. » Je comprends que c’est un peu conscient de soi, que c’est idiot, mais ils se sentent concernés, ils font ça. Il est évident qu’ils font beaucoup d’efforts.
Matt : Oui, ils sont là. Ils sont créatifs, ils sont motivés. C’est juste un sentiment. Ce ne serait pas drôle si on leur envoyait une offre ? Et ils ont répondu par l’affirmative. C’est donc le fruit du hasard. Dagger Threat est confirmé sur la tournée depuis six mois. On a toujours su qu’ils allaient en faire partie. No Face, nous l’avons découvert par accident il y a dix minutes, pour ainsi dire. Donc à ce moment-là, ouais, c’est juste un mosh package. C’est juste venir et se battre pendant deux heures et ensuite rentrer chez soi. Ce qui est très bien. Parce qu’encore une fois, c’est quelque chose que nous n’avons jamais fait auparavant. Nous avons fait des tournées Deathcore, ce qui est… lourd, mais ce n’est pas comme ça qu’ils se comportent. Ils aiment s’asseoir en rang et tout ça. C’est différent. Ils ne font pas de stage diving ou de moshing. Ils font des choses différentes. Ils font des choses comme donner des coups de poing ou faire le signe métal avec leur main. Ils portent des vestes de combat. C’est une ambiance très différente. Alors cette fois, je suis curieux. Si la journée d’aujourd’hui ressemble un tant soit peu à ce qu’on a eu hier, je serai plus qu’heureux.
JB : Il n’y a pas de date à Paris sur cette tournée
Matt : Non. Nous avons essayé. Nous avons dit : « Voulez-vous le package ? Le voici ». Et ils ont refusé. C’est dommage pour nous. Surtout après le dernier concert que nous avons donné à Paris.
Nathan : Oui, on a joué une fois et on s’est bien amusé. C’était bien.
Zo : Je vous ai découvert juste avant la tournée de The Ghost Inside. J’ai envoyé un SMS à l’équipe média. Et j’ai dit, les gars, pourquoi ne m’avez-vous pas dit de les écouter avant ? Et après ça, “Death is a Little More” est devenu comme mon top 5 pour 2024.
Matt : J’apprécie. Je veux dire que nous sommes un groupe depuis si longtemps que le sentiment de « comment n’ai-je jamais entendu ça ? Comment n’ai-je jamais entendu ça ? C’est quelque chose qui nous est très familier parce que, vous savez, vous auriez pu voir notre nom sur un flyer il y a 10 ans, sans exagération il y a 10 ans. Et si vous le revoyez hier, vous vous demandez si c’est le même groupe. Et si c’est le cas, est-ce qu’ils sonnent toujours le même, nous avons eu tellement d’itérations différentes de ce groupe que les gens le regardent et se disent « oh, je pensais que ça sonnerait plus comme ça » ou la moitié du temps, tu te dis « oh, je pensais que vous étiez un groupe de deathcore ». Pas vraiment, non. C’est juste que les gens s’y intéressent quand ils s’y intéressent.
JB : Mais pendant la tournée à Anvers, votre merch était comme du deathcore, je crois. Je veux dire, un merch « effrayant ».
Matt : J’aime le merch qui est, tu sais, très old school metal. Par exemple, quand je travaille avec notre graphiste pour préparer des designs, je lui envoie des trucs d’Obituaryet de Sepultura. Je lui envoie des trucs de death metal old school, surimprimés, avec des graphismes énormes, de gros trucs au dos, des trucs sur les manches. Il est difficile de savoir ce que les Européens aiment en matière de merchandising, car je ne suis pas d’ici. Je ne sais pas vraiment ce que vous aimez porter, comment vous vous habillez. Il est évident que c’est différent partout. Vous savez, les gens du Nord-Est ne s’habillent pas comme en Floride et la Floride ne s’habille pas comme la Californie. Il faut avoir une idée de ce que toutes ces petites cliques aiment, puis faire quelque chose au milieu. Ici, je n’en ai aucune idée. Alors je me contente de faire des trucs à l’ancienne. J’aime les gros graphiques. C’est le genre de choses qui sont intemporelles. Vous savez, tout est cyclique. Les choses qui sont populaires en ce moment le seront encore pendant cinq minutes, puis elles tomberont en désuétude pendant cinq ou six ans. Je ne sais pas depuis combien de temps vous êtes dans la sphère musicale, mais il y a eu un moment où tous les produits dérivés étaient aussi minimalistes que possible. Le logo était littéralement gros comme ça et c’est tout ce que les gens voulaient. Comme Counterparts, comme toute cette merde, c’était comme un C brodé et c’était juste ça. Et c’était tout. Et les gens disaient : « Je n’arrive pas à y croire. J’en prends cinq ». Mais maintenant, si tu faisais ça, les gens diraient : « C’est quoi cette merde ? ». J’essaie donc de prendre le pouls des gens, de savoir ce qu’ils aiment, parce que je veux qu’ils l’aiment. Parce que je veux que les gens aiment. Je ne veux pas que les gens se disent « oh, ce groupe était génial ». Qu’ils aillent voir le merchandising et qu’ils se disent que c’est de la merde. Je ne veux rien de tout ça. J’essaie donc d’être quelque chose au milieu. Et vous savez, les gens aiment les trucs pointus. Ils aiment les trucs effrayants. Ils aiment les gros graphiques dramatiques. Et c’est ce que nous aimons, vous savez. Le côté médiéval.
Matt : Ça marchera toujours. Il y a des choses qui sont intemporelles. Il y a une raison pour laquelle les gens se promènent encore avec des chemises de la mort comme celles de Testament et d’Obituary parce qu’elles sont toujours aussi belles. C’est pour cette raison que ces t-shirts sont vendus 400 $ sur Depop, parce que tu veux ressembler à ce à quoi les gens ressemblent quand ils les portent.
Zo : Qu’attendez-vous de 2025 ? Vous verriez-vous évoluer en tant que groupe après cela ?
Matt : Nous sommes en tête d’affiche ici. Et nous ferons une tête d’affiche aux États-Unis plus tard. Je pense que nous préparons le terrain maintenant pour qu’en 2026, cette année-là soit encore plus importante. Vous voyez ce que je veux dire ? Idéalement, il faut toujours grandir. On reste sur une pente ascendante. Mais cette année, nous voyons simplement ce que nous avons accompli avec les disques que nous avons sortis ces dernières années. Et je vois à quel point les gens s’intéressent à nous, à quel point ils nous aiment. Vous savez, cette année, il s’agit, je pense, d’interagir avec les gens qui se soucient le plus de nous. Ensuite, il s’agit de reporter les bases de l’année suivante sur ce que nous ferons l’année d’après. Saisir les opportunités de jouer en tête d’affiche, parce que les offres de soutien, comme celles-là, arrivent toujours parce que d’autres groupes ont aussi besoin de jouer en tête d’affiche. Et c’est très amusant de jouer devant les foules d’autres groupes. C’est beaucoup plus facile. Il y a beaucoup moins de pression en tant que groupe en première partie parce que si c’est nul, ce n’est pas de votre faute. Mais maintenant, c’est l’occasion d’interagir avec des gens qui veulent voir ce groupe en tête d’affiche, qui veulent voir des petits clubs, sans barricades, tu vois. Comme tu sais, tu étais au concert de The Ghost Inside. C’était : sécurité, barricade, très impersonnel, très loin. Ce qui est très amusant, mais ce n’est pas la même connexion, ce n’est pas le même moment que vous partagez avec la foule. Alors, soit nous le faisons maintenant, soit nous ne le ferons jamais. Je ne veux pas rater cette occasion. Vous savez, nous venons ici l’année suivante avec un nouveau disque et maintenant il est trop tard. Nous ne pouvons plus faire un concert de 200 personnes avec des gens tout près de la scène. Je veux le faire maintenant, tant que c’est possible. Avec le dernier album, nous avons en quelque sorte sorti le grand jeu sur le plan stylistique. Je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit que nous ne voulions pas faire et essayer. Et maintenant, pour le prochain album, il pourrait y avoir de la polka, n’importe quoi. En ce qui concerne ce que nous sommes prêts à essayer, j’ai l’impression qu’à chaque fois que nous nous sommes lancés dans quelque chose, nous n’avons pas regretté de l’avoir fait. Que ce soit des trucs plus jolis ou des trucs avec Tim qui chante ou des trucs plus grindy, des trucs plus death metal. Tout ce que nous avons essayé nous a plu. Donc, pour ce qui est de ce que nous allons faire pour le prochain album, ça pourrait être n’importe quoi. Je ne pense pas que nous abandonnerons jamais le cœur de notre identité, qui est juste de faire de la musique heavy pour que les gens puissent la partager entre eux. Mais je pense que la façon dont nous l’habilleront sera probablement différente à chaque fois que nous ferons un album. Je ne veux pas avoir l’impression que nous faisons un disque et que les gens l’écoutent en se disant : « Oh, ouais, c’est encore ça. » Ça craint. Pourquoi le faire alors ? Si c’est juste pour être Death is Little More part 2, on s’en fout. N’importe qui peut faire ça. Il suffit d’écouter le premier. Qu’est-ce qu’on fait différemment ? Qu’est-ce qu’on offre si on n’essaie pas de donner l’impression d’être les gens qui l’ont fait la première fois ?
JB : Pour conclure l’interview. Avez-vous des recommandations d’artistes ?
Nathan : Killing of the Sacred Deer. Le groupe est complètement fou.
JB : Avec le guitariste de World of Pleasure. Oui, le groupe est complètement dingue.
Matt : Les dernières choses que j’ai écoutées étaient Decapitated, Behemoth, Glassjaw, et un groupe américain nommé Null. C’est le genre de musique à la manière de Full of Hell. C’est très grindy, c’est bizarre. C’est le genre de musique qui donne l’impression d’être dans une cave avec une trompette qui résonne à deux miles de là et qui semble se faire légèrement capturer par le micro. Du genre atmosphère sombre et bizarre. C’est le genre de musique que j’écoute le plus souvent.
JB : Glassjaw. Ils seront présents à Outbreak cette année. Ils joueront les deux premiers albums. De A à Z.
Matt : Quand tu es un groupe depuis 30 ans, c’est tout ce que tu fais. Il faut que ce soit des choses anniversaires. Il faut jouer l’album dans son intégralité, puis après, il faut que ce soit un hommage de bout en bout. C’est ce que les gens veulent. Je ne dis pas que je n’aime pas leurs autres albums, mais c’est le créneau dans lequel ils évoluent. C’est là que se trouve le sweet spot. En ce qui concerne la musique bizarre, c’est tellement intransigeant. Tout ce que vous vouliez savoir sur le silence, la louange et l’hommage est tellement bizarre. Avec lui qui chante comme s’il vomissait. Musicalement, il y a des refrains, mais ils sont composés de plusieurs parties. Il y a quelque chose dans tout cela qui est si unique en son genre. Il y a une raison pour laquelle il n’y a pas d’autre GlassJaw, si ce n’est que d’autres groupes ne sonnent pas comme eux. Il y a des groupes qui essaient de sonner comme eux, mais il n’y a qu’un seul Glassjaw. C’est comme pour Metallica : il n’y a qu’un seul Metallica, il n’y a qu’un seul Glassjaw. Tu pourrais essayer de le copier, mais ça sonnerait n’importe comment.
JB : Vous avez tellement de grands groupes en Amérique, comme Foundation. Vous avez aussi Ephyra et Coming Strife en Angleterre.
Matt : C’est un peu votre prolongement, d’après ce que j’ai compris.
JB : C’est comme deux choses distinctes, mais nous avons le moyen de maintenir un renouveau du Metalcore. Nous avons Killing Me Softly. Ils sont en tournée aux Etats-Unis, alors vous devriez au moins les écouter.
Matt : Foundation vient de revenir pour FYA. Ils jouent aussi à quoi ? Furnace ?
JB : Oui, ils jouent à St. David’s.
Matt : Alors peut-être que Foundation est un groupe de festival maintenant. Il y a quelques groupes comme ça, mais ils ne veulent pas tourner. Mais ils jouent deux ou trois fois par an. Et s’ils sont contents de ça, je suis sûr que les jeunes qui n’ont pas eu l’occasion de voir Foundation avant qu’ils ne se séparent, ce qui représente probablement la moitié de leur base de fans aujourd’hui, et les adolescents qui ne savent pas ce qu’est Foundation, auront l’occasion de le voir. Et c’est important, c’est spécial.
JB : J’espère qu’ils viendront un jour en Europe.
Matt : Qu’est-ce que vous avez ? Vous avez Outbreak, c’est ça ?
JB : Nous avons Outbreak au Royaume-Uni, et nous avons Ieperfest en Belgique.
Matt : Ils pourraient faire la tête d’affiche de l’un ou l’autre, j’en suis sûr. C’est juste basé sur l’ancienneté du nom du groupe. C’est un groupe qui revient après avoir été séparé pendant dix ans.
Zo : Quel morceau du dernier album attendez-vous avec le plus d’impatience de jouer en concert ce soir ?
Nathan : Probablement le premier titre, « Turning Hate into Rage ». Je pense que c’est le plus amusant.
Matt : C’est “Turning Hate into Rage” le plus amusant à jouer. C’est n’importe quoi. C’est juste pour mosh. J’aime bien le titre, parce qu’on ne l’entend pas beaucoup en concert.
Nathan : Oui, la chanson titre, on a toujours plaisir à l’interpréter en concert.
Matt : Mais nous aimons bien le titre éponyme de l’album, c’est un solo de guitare. C’est une sensation très particulière. On joue cette chanson parce que c’est la Death is Little More Tour. On a fait la même chose aux États-Unis. Et on se dit que si on ne le fait pas maintenant, alors quand le ferons-nous ? C’est très étrange, c’est bizarre. Mais si c’est notre tournée, et si nous pouvons créer une ambiance qui ne semble pas si décalée, nous pourrons peut-être éviter cela. C’est juste une autre chose où si nous ne le faisons pas maintenant, cette chanson ne sera jamais jouée. Il y a encore des chansons de l’album que nous n’avons jamais jouées en concert. La prochaine fois que nous headlinerons aux États-Unis, nous essayerons probablement d’en jouer une ou deux qui n’ont pas encore été jouées en concert. C’est difficile. La construction de la setlist est impossible, surtout quand on a trois albums et deux EPs. C’est une tête d’affiche, tu veux jouer quelques vieux morceaux, parce que tu en as envie, pour satisfaire les fans de longue date. Mais quand tu les joues, il n’y a que trois de ces personnes et le reste du public est nouveau et vient juste pour le dernier album. Et ils se demandent : « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » Et là, tu te dis : « Ah, ben merde, je fais ça pour rien. » Mais on ne peut pas juste jouer le dernier album, parce que ça serait stupide. C’est comme si vous rejetez tout ce qui précède. » C’est une situation perdue-perdue. Il n’y a aucun moyen que le groupe soit heureux et que le public le soit aussi. Tu fais de ton mieux.
JB : Mais il faut aussi que le batteur ait ses in-ear monitors et qu’il veuille rester dans une certaine durée. Par exemple, si tu as un set de 45 minutes, tu veux mettre une chanson qui dure 48 ou 50 minutes et tu te dis, OK, je vais l’effacer pour un autre morceau.
Matt : Je pense que notre première tête d’affiche aux États-Unis a joué pendant une heure. On a joué 17 chansons. C’était impossible. Il y avait trop de musique. Mais nous avons eu l’impression que si nous ne jouions pas un peu de chaque album, les gens allaient être déçus. Et je pense que 80 % des concerts où nous jouions les morceaux de l’album précédent, les « deep cuts », étaient inutiles. Personne dans la salle ne s’y identifie. Ils s’en fichent. Ils ne le savaient pas. C’était juste des gens qui voulaient entendre de la nouvelle musique. Et c’est comme ça, c’est cool. Peu m’importe la version de mon groupe que vous préférez. Mais j’ai trouvé ça idiot de ne jouer que des morceaux issus de notre dernier album. Nous aurions pu jouer davantage de morceaux issus de notre nouvel album. Cette fois, nous l’avons un peu raccourci. On ne va pas jusqu’à 17 chansons cette fois. Mais nous jouons tout de même deux ou trois titres issus de nos précédents albums, sans remonter trop loin dans le temps. On ne fait plus de la musique comme sur le premier EP, parce que quand on l’a fait, on s’est rendu compte qu’elle n’intéressait personne. Et si nous ne les aimons pas parce qu’ils ont 10 ans et que nous en avons marre, et qu’ils n’aiment pas les écouter parce qu’ils ne les ont jamais entendus auparavant, à quoi bon continuer ?
JB : Je pense avoir « Kill Me Patiently » en boucle dans mon téléphone.
Matt : Ouais, c’est le genre de truc qu’on joue. C’est l’exception.
Nathan : C’est une chanson que je ne pense pas que nous finirons par nous lasser.
Matt : Non, c’est une bonne chanson. Il y a des chansons comme celle-là, pourquoi ne jouez-vous pas d’autres morceaux de la Spring Demo ? Parce que l’audience de la Spring Demo atteint les 200 000 streams au total. Les gens pensaient que nous sommes en train de faire notre première apparition avec un nouveau titre. Ils diraient : « Oh, c’est vieux de huit ans. »
Zo’ : Merci beaucoup pour votre temps.
Matt : Merci d’être là. J’espère que vous appréciez le spectacle.
Un grand merci à Kinda pour cet opportunité et à Boundaries pour leur gentillesse.
As part of their European tour for their album Death is a little more, we caught up with Matt and Nathan from Boundaries to get their thoughts on the anniversary of their album, the complexity of the writing process, the European tour and their upcoming US tour later this year.
Zo : My first question to start was about the anniversary of your latest album last week. It just turned one, how do you feel about it?
Matt : I can’t believe it’s been a year. Not to be cliche and corny, but I feel like I blinked and it’s been out for a year. Also, I’m super used to producing every time. So,before a record turned one, we’ve always started writing another record and this is the first time we haven’t done that, because we’ve just been touring. So I think that’s part of why it felt so surprising. It’s like: “oh, it’s already a year old and I don’t have anything new written yet.” But aside from that, it’s a little jarring to see how fast time can move when you’re just not home. You’re just busy. But outside of that, once you come to terms with that, then it’s cool. I look forward to being a band that can do anniversary stuff in 10 years. I always like when bands do that. Play the record front to back or something. That’s a goal for sure.
JB : I know that the name of the album comes from a reference to Dante’s Inferno. Is it the inspiration for your writing or is it just like you reading it in the book and being like “okay, this will be the name for the album” ?
Matt : It’s like half and half. When I was writing for this record I felt like our previous record, Buried in Brightness, I said sort of everything I wanted to say in a personal space. So when it came time to write another record, I was like, I need inspiration. I needed other outside factors. So I was just reading, I was watching, like any form of media I was taking in just to, like, try and gain inspiration from it. And Dante’s Inferno, which is one thing that I found. And then I read that line. I was like, this feels like a great jumping off point for then a record that goes on to express this sentiment. Really like the meaning of Dante’s Inferno is, you’re not going to find a ton of that in the record because it becomes very much not about just a guy anymore. It becomes about religion and the 1300s. It’s not something that I have a very close connection with. But more so just like the trials and tribulations, the difficulties, things like that. That’s something I gravitated towards. And from there, it’s very easy to branch into stuff that is more personal to me because who hasn’t had difficulties in life? Who hasn’t gone through something they felt like was going to be the toughest thing they ever did?
JB : It seems like the previous EPs were more personal and really into your life than the new album. I don’t know if you wanted to do it that way because the first EP really screamed your life struggle. So for this one did you want something more open to everyone ?
Matt : I started to become a little self-conscious about always writing about my life. One, because I felt like I was oversharing. It got to the point where there was just nothing I wasn’t writing about. Then there was no privacy in my life anymore. I had to share everything, good or bad. I didn’t like that feeling of like, it’s one thing if I choose to do it. It’s another thing if there’s this esoteric pressure to keep doing it, to never have a moment’s peace. Always be struggling and always be sharing that struggle. I think sharing struggles is important. I think that’s been very important in my life to know that you’re not the only one going through something. But how many times am I going to do that? I didn’t like the idea that I would have to always do it. So with the latest record, there’s still plenty of that on there, but there’s also stuff that’s a little more conceptual, a little more creative. Not so much like, “hey, this is directly from my life” but maybe it’s like I watched a movie and then I read a book and then this song is about some weird combination of the two of them. A little more hands-off, a little more artistic, if you want to use that word. But something that’s just creative. Nothing that’s so direct to my life that either you connect to it or you don’t.
Zo’ : For the writing process, are you writing the songs alone or are you investing the whole band in writing the lyrics?
Matt : Lyrically, I write all of it alone. When it comes time to be in the studio recording, there can be moments of you going for it and you’re like, “this sounds weirder recorded than it did in my head.” Because I don’t have a setup at home, I’m not demoing, I’m just writing. And then we get to the studio and I essentially plug it into the song and be like, this should go here, this should go here. There’s times where other members of the band are helpful or constructive “If it’s not “and”, but “also”, it’ll sound better or if it’s not “to”, it’s “with”, it’ll sound better, stuff like that. But major concept stuff is just me sitting at a coffee shop or at home writing. I’m very old fashioned with notebooks. I have a bunch of notebooks, I have three of them with me on this tour.
JB : And you’re just writing lyrics, do you put a little bit of drawings there?
Matt : Sometimes it’s a thought. With Dante, I wrote that line down. I didn’t know what I was going to do with it, but I was like, this is probably something. If I open my phone right now, you’re going to find a notes app that’s full. (opens his phone and looks into his notes to show us) this is the third, it’s literally lyric idea three.(scrolling down) And it’s just pages of lines of things I see or thoughts I have. Some of these will be nothing, some of these will be a song name. It’s just, plenty of it’s garbage and plenty of it I’m like, all right, let’s write a song. And I sit down, I’m like “trash, trash, trash”, and I get nothing out of it. But that’s why I do it all the time so that I have a ton of shit to pick from later. And then if I throw out 90% of it, I still have something. I think it’s the same for music.
JB: I also record some vocals on my phone just to have the idea of the guitar riff.
Matt : Yeah, because I’ll lose it. I’ll look back at this in a day and probably hate it, but at least I’ll remember I have this. If I don’t write it down at the moment, it’s gone. I’ve had thoughts in the shower and I’m like, as soon as I get out, I’m going to write this down. And then three minutes pass and I’m… “What was I thinking? I don’t know.” If I don’t do it immediately, it’s gone. It’s over forever. Like 90% of it is shit, but the 10%…
Zo : You started your headlining European tour yesterday. How do you feel about it?
Nathan : The show went excellent.
Matt : We put off doing an EU headliner for years. For years we put it off because something else would come or we had to do something else or do a record, you know what I mean? So when we finally decided it was time to do it, it was oncoming. And with that, so much anticipation had built up that we were nervous every single day. But this one, I feel like we were just…It was like, all right, do this, and now we’re here. So we’re ready and we’re prepared, but we’re less nervous about show attendance than in the US. We’re less nervous about what we’re going to do.
Nathan : Yesterday felt easy.
Matt : Yeah, it felt so easy. We also just came off the tour like two weeks ago, so we’re all still fresh. But yeah, I’m just excited to go and terrorize all of Europe. There’s definitely less pressure to speak to what you were saying. In the US, we had full tours booked, and then a band would drop, a member would quit. And there were things in the way all the time. And so by the time we did it, it was like finally. But also it has been something that has been getting talked about and built up. And so when it finally happened, it was just like a train on the rails.We were just along for the ride, it was easy. People came out because they had been asking us to headline for three years. So none of that exists over here. I’m sure there will be some shows that do all right, but there’s nobody breaking down our door being like, when are you going to headline Europe? We’re really just doing it because it feels like something we should do. Like you said, the record just turned one. We headlined the record in the States, we should do it over here, because otherwise two months from now it’s going to be go home, write a new record, get in the studio. We’re going to start the machine all over again, and there’s going to be no time. Then we’re going to make a new record, and that record’s going to have to get headlined in the States. Then we’re going to do Australia, and then we’re going to do Japan, and then you’re going to go home for a month. The time disappears so quickly that if we didn’t do it now, I don’t know when we would do it. We don’t have time. I think being two times a support band for another band in Europe, I think it’s the time to headline something, to make a statement. Just to see if anyone who came to the first ones were digging it, if they were interested. If there’s any retention there, did we make an impression on people, or were we just something you watched while you waited for the headline? It’s unfortunate to frame it that way, but that’s what we’re here to see. If we made a good enough impression on anybody, that they would come and see us and other bands versus just like we are the other band.
JB : Did you pick up the support bands?
Matt : Yeah, we picked all. Yeah, I mean we knew we had Varials because every time we had been here in the past, Varials had only ever been here once, and I saw Varialsshirts at every show. And I’m like, “okay, so people get down, we should bring them.” That makes perfect sense, because clearly there’s like a want for it, there’s an anticipation for them to come back. And then so, once it’s us and Varials, it’s like we’re making a mosh package, like that’s what we’re doing. Also, I knew I wanted at least one band from over here, over here being Europe, because every time we had come here, we had only ever played with American bands. And so I had never had an experience of, like a band from this area, obviously they’re like Dagger Threats is German, No Face is Czech, I believe. You know, they’re not from London, but like they exist in this ecosystem. What can they do for a tour package, you know? Do they have friends that come out every time they play? Are there people that are like, I can’t wait for you to come up here? So that was something I wanted to experiment with, because otherwise we played at one of the Impericon Fest in 2022, there’s a band, Cabal, that was on that. That is the only time we have played with a non-American band in Europe. And that was like a seven band build. Like it’s, I didn’t get an impression of what they were bringing to the tour. So then we got Dagger Threat. You know, they’re a band that stylistically fits well in between us and Varials. It’s more, it’s moshed up, it’s heavy music, that type thing. And then No Face, we found by accident on YouTube. We do this thing where it hits like three in the morning and we’re all sitting together like in Discord or something watching music videos. And we just found No Face, like “what the hell is this?”
Nathan : Yeah, the « Bionicle » music video. And then we got like three or four music videos deep and we’re like: “Let’s send them an offer.” I get that it’s like self-aware, it’s silly, but like they care, they make it. Like there’s obviously a lot of effort being put into this.
Matt : Yeah, they’re here. Like they’re creative, they have drive. So it’s just sentiment. Wouldn’t it be funny if we sent them an offer? And then they were like, yeah, totally. So it’s really just happenstance. Like Daggers Threat has been confirmed on the tour for six months. You know, we always knew they were going to be a part of it. No Face we found by accident like 10 minutes ago, so to speak. Yeah, relatively very briefly. Very just like, wouldn’t it be funny? Reach out. And then they were like, yeah, we’ll do it, totally. So then at that, yeah, it’s just a mosh package. It’s just come out and fight for two hours and then go home. Which is fine. Because again, it’s something we haven’t done before. We did like Deathcore tours, which is like… It’s heavy, but like that’s not how they get down. They like to sit in rows and stuff. Like it’s different. They’re not like, you know, stage diving or moshing. Like they’re doing different stuff. They’re doing things like the fist bumping and horns in the air. They’ve got battle jackets on. It’s a very different vibe. So this time, I’m curious. If yesterday is anything like how the next couple will be, I’ll be more than happy.
JB : We saw there is no show in Paris.
Matt : No. We tried. We did try. We did reach out. We were like, do you want the package? Here it is. And they passed on it. That’s fine. Too bad for us. Especially after that last Paris show we played.
Nathan : Yeah, we played it once ever and it was a lot of fun. It was good.
Zo : I actually discovered you right before the tour with The Ghost Inside. And I sent a text message to the media team. And I said, guys, why didn’t you tell me to listen to them before? And after that Death is a Little More became like in my top 5 for 2024.
Matt : I appreciate that. I mean, we’ve been a band so long that like the sentiment of like, how have I never heard this? It’s like something we’re very familiar with because, you know, you could have seen our name on a flyer 10 years ago, like no exaggeration 10 years ago. And then if you saw it again yesterday, you’d be like, is this the same band? And if it is, like, do they still sound like, you know, we’ve had so many different iterations of this band that like, people check it out and they’re like, “oh, I thought it would sound more like this” or half the time we’re over, you’re like, “oh, I thought you guys were like a deathcore band.” Not really, no. Like, it’s just, you know, people get around to it when they get around to it.
JB : But during the tour in Antwerpen, your merch was like deathcore, I think. I mean,like “scary” merch.
Matt : I like merch that’s, you know, very like old school metal. Like whenever I’m working with our graphic design guy to get designs ready, I’ll just send him like Obituary and Sepultura stuff. I’ll send him like big, like overprinted, old school death metal stuff, like huge graphics, big things on the back, stuff on the sleeves. It is hard to know what Europeans are into merch-wise because I’m not from here. I don’t have a great grasp on what you guys like to wear, how you dress. Obviously it’s different everywhere. You know, how people, like where we’re from the Northeast, don’t dress like Florida and Florida doesn’t dress like California. You need to have an idea of what all of these little different cliques are into and then you make something in the middle. Over here, I have no clue. So I just, you know, do old school stuff. I like big graphics. It’s the type of stuff that’s just timeless. You know, like it’s all cyclical. Things that are popular right now will be popular for five more minutes then they’ll fall out for five, six years. I don’t know how long you guys have been in like the music sphere, but there was a moment where all merch was like as minimalist as possible. It was like literally the logo this big right here (shows a place along the neckline) and that’s all people wanted. Like Counterparts, like all that shit was, it was like an embroidered C and it was right here. And that was it. And people were like, “I can’t believe it. I’ll take five”. But now if you did that, people would be like, “what is this shit?” So it’s just trying to have like as much of a finger on the pulse of like, what are people into? Because I want people to like it. I don’t want people to be like, “oh, this band was great.” Go see the merch and be like, it’s all ugly dog shit. I don’t want any of it. So I just try to be something in the middle. And you know, people like spiky stuff. They like scary stuff. They like big dramatic graphics. And it’s what we like, you know. The medieval thing. It’s always going to work. Like some stuff is just timeless, you know. There’s a reason people walk around still wearing death shirts like Testament shirts and Obituarybecause it still looks great. There’s a reason those shirts are $400 on Depop because you want to look like how people look when they wear it.
Zo : What do you expect for 2025? See you evolve as a band after that?
Matt : We’re headlining here. And we’re doing a headliner in the States later. I think we’re doing groundwork now so that in 2026, that year is even bigger. You know what I mean? Ideally, you always grow. You stay on an up climb. But this year is just us seeing what we have achieved with these records that we put out the last few years. And I’m just seeing how much people care, how much people like it. You know, this year’s about, I think, interacting with the people that care the most. And then delaying the foundation for the next year to what we do next year. Taking opportunities to headline, because support offers, like those are always coming in because other bands need to headline as well. And they’re plenty of fun playing to other people’s crowds and stuff. It’s a lot easier. There’s a lot less pressure being a support band because if it sucks, it’s not on you. But right now is an opportunity to interact with people that want to see this band headline, that want to see small clubs, no barricades, you know. Like, you know, you were at The Ghost Inside show. That’s how they all were. It was: security, barricade, very impersonal, very far away. Which is plenty fun but it’s not the same connection, it’s not the same moment that you’re sharing with the crowd. So either we do that now or maybe we never do it. I don’t want to miss that opportunity. You know, we come here next year with another new record and now it’s too late. Now we can’t do a 200 cap with people right up against the stage. I want to do that now while we can. With the last record we kind of pulled out all the stops stylistically. I don’t think there’s anything on there that we didn’t really want to do and try. And so now going forward, like the next record, there could be polka, it could be anything. As far as what we’re willing to try, I feel like anytime we’ve gone for something, we didn’t regret trying it. Whether it be stuff that’s prettier or stuff with Tim singing or like stuff that’s like the grindy stuff, stuff that’s more death metal leaning. Anything we’ve tried, we’ve been happy with. So as far as what we’re going to do for the next record, it could be anything. I don’t think we’ll ever abandon the core of this identity, which is just like heavy music for people to share with one another. But I guess the way we dress it up will probably be different every time we do a record. I don’t ever want to feel like we’re making a record and people listen to it and they’re like, “oh, yeah, it’s just this again.” That sucks. Why make it then? If it’s just going to be Death is Little More part two than who gives a shit. Anyone can make that. Just listen to the first one. Like, what are we doing differently? What are we offering if we’re not trying to give the insight of being the people that made it the first time?
JB : Maybe to close the interview. Do you have any artist recommendations?
Nathan : Killing of the Sacred Deer. The band is fucking crazy.
JB : With the guitarist of World of Pleasure. Yeah, the band is fucking fucked up crazy.
Matt : The last things I’ve listened to have been Decapitated, Behemoth, Glassjaw, and a band called Null from the States. They’re like a full of hell style band. Very grindy, weird. It sounds like you’re listening to it in a dungeon and there’s a trumpet two miles away that’s like fairly getting picked up on the mic. Just like weird dark atmosphere stuff. That’s the type of stuff I listen to mostly.
JB : Glassjaw.They’re coming to Outbreak this year. Playing the first two albums. From front to back.
Matt : When you’ve been a band for 30 years, that’s all you’re going to do now. It has to be anniversary stuff. It’s got to be the whole record and then after that, worship and tribute top to bottom. It’s what people want. Not that I don’t like their other stuff that they’ve made, but that is the pocket. That is the sweet spot. As far as weird music, that’s so uncompromising. Everything you wanted to know about silence and worship and tribute is so fucking bizarre. With him singing like he’s throwing up. Musically, there’s choruses, but it’s just part to part to part to part. There’s something about that that is so its own world. There’s a reason there’s no other GlassJaw as far as bands that sound like them. There’s bands that have kind of tried, but there’s only one Glassjaw. Same way there’s only one Metallica, there’s only one Glassjaw. You could try to copy it and it would sound like dog shit.
JB : You have so many great bands in America, like Foundation. You also have the Ephyra and We have Coming Strife in England.
Matt : Which is like your extension of it as far as I understand.
JB : It’s like two separate things, but we have the way to keep a revival of Metalcore. We have Killing Me Softly. They are touring in the US, so you should give them a listen at least.
Matt : Foundation just came back for FYA. They’re also playing what? Furnace?
JB : Yeah, they’re playing St. David’s.
Matt : So maybe Foundation’s a Fest band now. There’s a couple bands like that, but they don’t want to tour. But they’ll play two, three times a year. And if they’re happy with that, I’m sure kids that didn’t get to see Foundation before they broke up, which is probably half their fan base right now, and teenagers that don’t know what Foundation is, then they get a chance to see it. And that’s important, that’s special.
JB : I hope they are coming to Europe one day.
Matt : What do you have? You guys have Outbreak, is that what it is?
JB : We have Outbreak in the UK, and we have Ieperfest in Belgium.
Matt : They could headline either of them, I’m sure. Just based on the seniority of the Foundation name. After being a band that’s coming back after having been broken up for ten years.
Zo : Last one, which song of the latest album are you looking forward to playing live tonight?
Nathan : Probably Track 1, « Turning Hate into Rage ». I think it’s the most fun.
Matt : « Turning Hate » is the most fun song to play. It’s just bullshit nonsense. It’s just mosh. I like the title track, because you don’t get to play it a ton.
Nathan : Yeah, the title track always feels good when you play it live.
Matt : But we like the title track, it’s like a guitar solo in it and stuff. It’s a very particular feeling. We’re playing it on this because it’s the Death is Little More Tour. We did the same thing in the States. And the feeling is like, if we don’t do it now, then when are we going to do it? That’s very bizarre, it’s weird behavior. But if it’s our tour and we can kind of, the songs before and after it, we can try to create a feeling that doesn’t feel so out of place. It’s just another thing where if we don’t do it now, that song will just never get played. And there’s still songs off the record we haven’t played live. Next time we headline the States, we’re going to try probably one or two more that we haven’t played live yet. It’s tough. Building the setlist is impossible, especially when you have three full lengths and two EPs. It’s a headliner, you want to play some old stuff because you want to, people that have been around for a while, you want to satisfy what they want to hear. But then you play them and there’s three of those people and everyone else is new and just for the latest record. And they’re like, “what is this?” And you’re like, “oh, well, I guess I’m doing this for nothing.” But you can’t just play the new record because that’s stupid. It feels very like you’re just disowning everything previous to it.”It’s like a lose-lose. There’s no way the band is happy and the crowd is happy. You just do your best.
length. Like if you have a set of 45 minutes, you want to put a song, it’s like 48 or 50 minutes and like, OK, I’m going to erase it for another thing.
Matt : I think our first US headliner, we played for an hour. It was like 17 songs. It was impossible. It was way too much music. But the feeling was like if we don’t do a little bit of something off of every record, then people are going to leave disappointed. And then I would say 80 percent of the shows when we would play like the old stuff, like the deep cuts, it was for no reason. Nobody in the room would identify with it. They didn’t care. They didn’t know it. It was just people that wanted to hear new stuff. And it’s like, that’s fine. I don’t care what version of my band you like. But it did feel silly where it’s like, “oh, we could have just played something that more people in here would be down for.” We could have just played more stuff off the new record. So this time we trimmed it down a little bit. We’re not going to 17 songs anymore. But, you know, we play a couple of extras from the new record, we still play two or three songs from previous LPs, but we’re not going as far back. We’re not doing like first EP type stuff because when we did, it just felt like it wasn’t for anybody. And if we don’t like playing them because they’re 10 years old and we’re sick of it, and they don’t like listening to it because they’ve never heard it before, the fuck are we doing anymore?
JB : I think I have the Kill Me Patiently on my daily.
Matt : Where we play that, yeah. That’s the exception.
Nathan : That’s a song I don’t think we’ll get sick of.
Matt : No, that song’s awesome. That song, people still listen to it. There are songs like, why don’t you play any at the Spring Demo? Because the Spring Demo has straight up 200,000 streams total. Yeah, people would think we were debuting a new song. They’d be like, “oh, this is eight years old.”
Zo’ : Thank you so much for your time.
Matt : Of course, thank you for being here. Hope you’re enjoying the show.
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