Le samedi, nous avons décidé de laisser la voix aux artistes dont nous apprécions le travail. Pour cela, nous leur proposons de composer leur playlist musicale des titres qui les font vibrer. Cette semaine, c’est Dominique Lucas, chanteur de Sorcerer qui nous fait l’honneur de nous partager ses morceaux coups de cœur du moment.
A propos de Sorcerer : Sorcerer est un groupe de hardcore parisien immanquable de la scène. Avec leur album Devotion, sorti en 2024 chez Delivrance Records et Frozen Records, ils proposent un son hardcore à la frontière avec le metal plus industriel, parfois death. Un son unique qui donne au groupe une identité propre et une créativité folle.
xRepentancex – « Dominion’s end » (2015, album The Sickness of Eden via Carry The Weight Records)
Je suis vegan straight edge depuis un peu plus de dix ans et xRepentancex est sans doute LE groupe qui m’a le plus accompagné dans la construction de mon éthique. J’ai eu la chance de les voir deux fois en live avant leur split en 2016 et ça reste pour moi le meilleur projet de edge metal, toutes époques confondues. Concernant ce morceau, les lyrics résument assez bien le regard du groupe sur l’abattage, la domination de l’Homme sur l’animal et de façon plus globale, l’égocentrisme souvent cruel de notre espèce.
Type O Negative – « Love you to death » (1996, album October Rust via The All Blacks B.V.)
Type O est un de mes groupes préférés et « October rust » est l’album que j’écoute le plus de leur discographie. Il y a tout dedans, de la tristesse, du spleen, de l’humour noir, le tout dans un mood bien horny à la Peter Steele, et c’est évidemment que des bangers. Choisir « Love you to death » est sûrement téléphoné mais je ne m’en lasse jamais.
Lana Del Rey – « Dark Paradise » (2011, album Born To Die via Polydor)
Pour rester sur la tristesse et le spleen, je trouve que Lana Del Rey est l’artiste pop qui maîtrise le mieux cet éventail émotionnel. Quand j’ai découvert « Born to die », j’ai dû l’écouter en boucle pendant 6 mois, sans aucun skip. C’est la bande son absolue d’une rupture amoureuse. Je trouve l’album parfait donc je mets « Dark paradise » mais ça aurait pu être « Summertime sadness » ou un autre, ils me touchent tous.
Basil Poledouris – « Anvil of Crom » (1982, album Conan The Barberian)
J’ai soulé beaucoup trop de monde avec le Conan de John Milius (1982) qui m’accompagne depuis que je suis gamin. Je suis hyper fan du film et j’en perd probablement un peu d’objectivité haha, mais ce qui est certain c’est que la B.O de Poledouris est l’une des plus belles œuvres musicales que j’ai entendu au cinéma. Si vous aimez l’épique avec un grand E, c’est du même calibre que le taf de Christopher Young sur Hellraiser ou Howard Shore sur Le seigneur des anneaux. Le morceau choisi est celui qui ouvre le film et fonctionne toujours aussi bien sur moi.
Kickback – « No surrender » (2009, album No Surrender via GSR Music)
Lorsque Kickback sort « No surrender » en 2009, je connais rien sur le lore du groupe à part qu’ils viennent de recruter Damien de Arkhon Infaustus, je me dis juste « Je suis pas très calé en hardcore mais ça, ça défonce ». C’était le pont parfait entre le black metal que j’écoutais à l’époque, et des sonorités plus caille-ra qui m’ont permis de découvrir un peu plus tard des trucs comme Arkangel ou Congress. J’ai choisi ce morceau parce que c’est celui qu’on s’écoutait le plus avec les potes, il y avait un côté « cursed » avec l’ambiance sonore dégueulasse, le chant de Bessac et le sample de Gaspar Noé.
Alvilda – « Le froid » (2024, album C’est Déjà L’Heure via Static Shock Records)
Au-delà de mon affection pour ce morceau, j’ai un énorme coup de cœur pour toute la discographie d’Alvilda. Nina (guitare/chant) a un vrai talent pour parler de sujets complexes avec des mots simples, que ça parle d’amour, d’amitié ou d’anxiété, elle arrive à transmettre quelque chose d’assez universelle et je trouve ça trop fort. « Le froid » est le dernier morceau de l’album et comme ce dernier est sorti fin octobre 2024, les paroles collaient hyper bien avec la vibe douce/amer de l’hiver.
Tears For Fears -« Head over Heels » (1985, album Songs From The Big Chair via Mercury Records)
Je passe sur une tonalité plus solaire. J’adore Tears for Fears même si je ne suis pas un grand connaisseur de new wave et de rock 80’s, c’est un groupe qui me parle à fond. « Head over heels » est un morceau qui donne envie d’être amoureux, de profiter un peu naïvement de l’été, ça me rappelle évidemment Donnie Darko qui est un de mes films préférés, et pourtant, il y a toujours une touche de mélancolie dans leur musique qui apporte de la profondeur et évite de tomber dans la mièvrerie.
Slipknot – « (sic) » (1999, album Slipknot via The All Blacks B.V.)
Je suis né dans les années 90’s donc mon voyage vers les musiques extrêmes a immanquablement croisé le chemin de Slipknot. Immense game changer pour moi comme pour beaucoup de gens de ma génération, cet album a été ma bande son principale au collège et « (sic) » s’enchaîne directement après l’intro, du coup c’est un titre que j’ai vraiment écouté un million de fois.
Deicide – « Scars of the crucifix » (2004, album Scars of the Crucifix via Earache Records)
Pas évident de choisir UN morceau pour parler de mon amour pour le death. Je pense que Deicide a joué un rôle important dans ma relation avec la marginalisation, le rapport à la norme et à la bienséance dans la musique. A l’époque, c’était le plus gros doigt d’honneur qu’on pouvait faire au politiquement correct. En découvrant « Scars of the crucifix à 14 ans, je me suis vraiment dit « Putain, on peut dire ça ? ». Leurs dernières sorties m’intéressent un peu moins mais de « Legion » à « The stench of redemption », il y a rien à jeter pour moi.
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