Pour la troisième année consécutive nous voilà de retour au Rock In Bourlon, festival immanquable du Pas-De-Calais! Dans ce petit village accueillant à souhait les organisateurs nous proposent trois jours de musique où, entre nos artistes favoris, de très belles découvertes et de véritables coups de coeur, on sait que nos oreilles seront traitées de la meilleure manière. Mais ce qui fait la force du festival est aussi son approche humaine dans tout ce qui touche à l’organisation, l’accueil festivaliers et artistes et son côté local où aussi bien les boissons que la nourriture sont issues de circuit courts et/ou préparées par l’équipe de bénévoles. Au programme de cette première journée : Korsakov, Black Bile, Morvigor, Eyes, Dola, Alkerdeel, Thantifaxath, Coilguns, Couch Slut et Thou. 

Report par Victor BRUNERIE et Marye DAVENNE

Photos par Marye DAVENNE

English version below

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Korsakov

Korsakov en sont à leur troisième concert de leur carrière, et un beau score de 100% de leur concert couvert par notre média. Ah qu’on aime notre scène locale. Alors quand les portes du festival ouvrent, c’est rapidement que nous nous mettons en place devant la scène du Paon pour retrouver notre quatuor. Cette fois-ci, c’est en pleine lumière, sous un soleil brulant que l’on s’est laissé bercé par la musique de l’initial duo, en configuration live à 4 avec Paul de Traquenard, et Guillaume de Parlor. Avec leur nouvel album en poche sorti en avril dernier, Korsakov nous plonge dans un univers black métal assez atmosphérique, où les émotions prennent une place forte. La chaleur et la lumière du jour joueront un poil sur l’ambiance, là où les caves sombres mettent un peu plus en valeur leur univers. N’empêche que musicalement, on est une fois de plus pris aux tripes et E. excelle au chant. En bref, Korsakov sont une valeur sûre de notre belle scène black française, et on vous invite à découvrir leurs deux albums, si ce n’est pas déjà fait.

 

Black Bile 

Direction la scène de l’Abreuvoir pour y retrouver le groupe breton Black Bile. Leur passage au Motocultor encore bien encré dans nos esprits, on est ravis de retrouver la formation lorientaise dès le début des festivités. Comme toujours la voix de Romane Ripnel est envoûtante à souhait et emporte tout sur son passage. Le public déjà présent en nombre écoute attentivement le post métal doomy du groupe, dans le quel on retrouve d’ailleurs Mickael Le Diraison de Death Engine à la guitare. Quel plaisir de continuer cette première journée avec un set aussi puissant porté par des titres comme « Bereavement ». La force émotionnelle de la prestation est impressionnante et nous laisse déjà pantois d’admiration. Evidemment début de journée oblige le set sera assez rapide, mais il nous laisse prendre la mesure des talents de chaque personne présente sur scène. « A Lament » viendra clôturer la performance avec un son toujours plus majestueux qui met une fois de plus des étoiles dans les yeux des festivaliers.

 

Morvigor 

Direction Le Paon pour là encore retrouver un véritable coup de coeur de cette dernière année de concerts lillois, Morvigor. Les néerlandais nous emportent en quelques instants entre black métal puissant à souhait et envolées post rock/métal des plus réussies. Evio Paauw (basse) et Sytze Andringa (guitare) se partagent le chant avec brio avec des tessitures très variées qui créent en ensemble captivant. La prestation est, là encore, complètement bluffante de maîtrise. La musique du combo néerlandais nous emporte et ne nous lâche plus de toute la performance. Le public se délecte de chaque note et applaudit largement entre chaque titre. On ne pouvait clairement rêver mieux comme début de festival avec ces trois premiers sets, et les derniers titres du groupe d’Alkmaar ne feront que le confirmer une fois de plus! Un moment suspendu comme on les adore! On espère voir le groupe revenir au plus vite dans la région!

Eyes

Fini la rigolade c’est au tour des danois de Eyes de débarquer sur la scène de l’Abreuvoir! Totale découverte sur cette édition du festival pour nous, on se prend en pleine face leur hardcore qui vient clairement, tel un rouleau compresseur, nous retourner les tympans. Victor Kaas est dans une forme olympique et nous balance ses paroles avec une énergie communicative à souhait. Le pit se réveille et c’est parti pour quarante-cinq minutes de musique déchainée. Oubliez les sonorités US, le groupe a ici une pate bien à lui qui vient mettre tout le monde d’accord. Le groupe semble ravi par l’accueil et enchaîne les titres à une vitesse folle avec toujours cette envie de nous retourner avec des riffs et des rythmiques imparables. La formation de Copenhague donne tout pour notre plus grand plaisir et c’est parti pour une nouvelle dose de two-step dans le pit. On ressort clairement de leur prestation avec le sourire et on se note d’aller découvrir au plus vite leur discographie. Vu l’accueil et les retours sur leur set on espère les voir programmés dans la région dans les prochains moins, en tout cas on ne manquerait ça pour rien au monde! Premier coup de coeur du Bourlon 2025 pour sûr. Allez découvrir Eyes!

Dola

Nouvelle découverte avec le groupe polonais Dola et son post black métal étonnant. Depuis deux ans la scène underground polonaise est mise à l’honneur sur le festival avec des groupes peu connus par chez nous qui viennent se frotter au public français sur le festival. L’arrivée de Grono (guitare) avec son masque magnifique nous surprend d’entrée de jeu mais c’est rapidement leur musique qui nous en mettre plein la vue. La puissance de leurs morceaux fait mouche et la présence scénique du groupe ne laisse rien au hasard. Stempol (batterie), Maras (basse) et Grono se partagent le chant en fonction des titres pour un ensemble toujours plus captivant à chaque minute. Maras nous fera également profiter de ses talents de trompettiste pour des parties jazzy à souhait qui collent parfaitement avec leur univers. La performance en captivera plus d’un, signe que le public du festival est toujours avide de nouvelles découvertes. Dola ont réussi leur mission et donné envie d’aller se plonger dans leur monde plus en profondeur. Une belle découverte qu’on vous encourage à faire!

Alkerdeel

C’est au tour des belges de Alkerdeel de prendre place sur l’Abreuvoir! Présent sur le festival suite à l’annulation de Wake, le groupe n’a pas prévu de faire dans la demi mesure avec son raw black métal teinté de sludge ou de crust. Là encore le côté massif de la musique frappe dès les premières notes pour ne plus nous quitter de tout le set. Le public est en forme et donne toute son énergie au groupe qui semble ravi par l’accueil. Encore une découverte de notre côté, car oui on vient aussi au Rock In Bourlon pour ça! Et même si on est dans un style peut être moins accessible pour nous on ne peut que saluer la performance de la formation qui déborde d’énergie et de riffs et rythmiques à en faire remuer plus d’un! On s’éloignera un peu, tout en profitant du reste du set pour aller faire notre premier voyage au merveilleux stand végan du festival et ses plats mythiques! On se doute vu les applaudissements dans la fosse que le groupe a trouvé là son public et c’est tout ce qui importe!

 

Thantifaxath

Retour sur le Paon pour y voir Thantifaxath pour la première fois! Le groupe de l’Ontario arrive encapuchonné pour nous proposer son black métal d’avant-garde. Leur musique intrigue, surprend et envoute dès les premières notes. C’est un véritable coup de coeur pour nous et pour une large part du public. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas être impressionné par les talents des trois musiciens sur scène. Difficile de vous décrire la musique tant elle va chercher dans des genres vairés tout en gardant son identité black métal. Leur set file à une vitesse folle tant les idées sont nombreuses et exécutées avec brio. Un moment suspendu dans le temps avec un groupe au sommet de son art!

Coilguns

Tout droit venu de Suisse, Coilguns étaient surement un des noms les plus attendus de cette journée, tant leur dernier passage au Bourlon en 2019 a marqué les esprits. Et ce soir n’aura pas dérogé à la règle, on reprends les mêmes et on recommence. Louis Jucker, en tant que grand chef d’orchestre de ce joyeux bordel commence par un tour de serrage de mains au premier rang, avant de remonter sur scène en roulade arrière, puis grimper sur la batterie pour saluer ses musiciens. On est qu’à une minute de concert qu’on déjà tous bien compris : ça va être la folie ! Nous avions adoré leur album Odd Love sorti en novembre dernier, et ça tombe bien, il sera au cœur de la setlist du jour. Les morceaux frappent fort, dès l’ouverture sur « Bandwaggoning » qui fait bouger le public, qui connait déjà bien les paroles. Entre deux figures de gymnastique, Louis nous parle du problème des industries pharmaceutiques Suisses, ou de sirop de grenadine. On vous laisse regarder le replay sur la chaine du Bourlon pour comprendre. Les musiciens ne sont pas en reste et nous délivrent un post hardcore de maître pendant que les gens dansent. On verra même certains s’élancer dans une valse, photos à l’appui, pendant que d’autres enchainent les slams, rattrapé par la team sécurité au top ! Les morceaux du groupe sont des coups de cœur dans nos playlists depuis de la sortie de l’album et les entendre en live est un pur plaisir. Quel groupe ! Quel public ! Quel festival. L’highlight de la journée, clairement.

Couch Slut

Le Paon est prêt pour accueillir les new-yorkais de Couch Slut et leur rock venu tout droit des caniveaux de la ville qui ne meurt jamais (cf leur bandcamp!). Et effectivement la formation menée par Megan Osztrosits au chant ne compte pas laisser le public se reposer malgré la soirée déjà bien avancée. Les influences musicales multiples font du son du groupe un véritable plaisir pour les oreilles tout en réveillant une fois de plus le pit. Le groupe enchaîne les titres avec toujours plus d’énergie et laisse éclater toute la virtuosité des mucien.ne.s présent.e.s sur scène! On n’avait pas encore vu la formation sur scène et autant vous dire que nous ne sommes pas déçu du voyage! Leur bonheur d’être présents sur le festival se ressent à chaque seconde et la foule le leur rend bien!  La force du groupe réside dans son talent pour mêler des sonorités tout en gardant une identité forte qui fait de leur son quelque chose d’unique. Difficile de ne être impressionné par ce set sans compromis! Au premier rang, il y a même un fan club du groupe, qui n’hésitera pas à interagir avec la chanteuse, qui glissera quelques petites blagues.  Un vrai coup de coeur de nouveau qui nous laisse avec l’envie de redécouvrir au plus vite leur discographie déjà bien fournie.

 

Thou

Pour notre dernier concert du jour, car oui la fatigue de la semaine est bien présente, nous irons prendre notre dose de sludge made in Louisiana avec Thou! Evidemment impossible de ne pas vouloir faire 1000 blagues avec leur nom prononcé à la française, mais on se limitera en vous disant que le groupe a évidemment tout détruit sur son passage! Leur son massif et réglé au max montre à quel point la formation américaine est fidèle à sa notoriété. Pas de répit pour les braves, c’est une véritable quintal musical qui nous tombe dessus, avec tout ce qu’il comporte de riffs percutants, de rythmiques à vous retourner les cervicales et de chant habité. D’ailleurs un ami du groupe viendra rejoindre Bryan Funck sur scène après quelques titres pour un duo vocal des plus énergiques! Les titres comme « House Of Ideas » ou « The Promise » mettent tout le monde d’accord, et on sent que les fans sont présents en nombre ce soir tant l’énergie est palpable autant sur scène que dans la fosse. Impossible de rester de marbre face à une prestation de ce calibre, même si on doit bien avouer que le volume sonore nous semble un peu trop élevé. Thou mettent toute leur force dans un set balayant une discographie impressionnante pour le plus grand bonheur des fans présents. Une fin de soirée comme celle-ci (pour nous) montre à quel point le festival arrive à proposer une affiche des plus enthousiasmantes avec des noms qui malheureusement sur d’autres festivals restent bien trop absents. Une leçon de sludge comme on les adore qui nous donne envie de replonger au plus vite dans la discographie du groupe de Baton Rouge.

La fatigue nous gagne définitivement et c’est vers le camping que nous nous dirigeons pour une nuit de repos salvatrice avant la grosse journée du lendemain, avec évidemment l’arrêt obligatoire pour la mythique soupe à l’oignon faite par les habitants du village pour les campeurs! Une première journée qui a déjà livrée de beaux coups de coeur et de belles confirmations avec une programmation ciselée pour un public toujours aussi avide de nouvelles découvertes sur ce festival qui en regorge à chaque édition. Merci Rock In Bourlon et à demain pour la suite de nos aventures! 

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For the third year running, we’re back at Rock In Bourlon, the not-to-be-missed festival in the Pas-De-Calais! In this small, welcoming village, the organisers offer us three days of music where, between our favourite artists, some great discoveries and some real favourites, we know that our ears will be treated in the best possible way. But the strength of the festival is also its human approach to everything to do with organisation, welcoming festival-goers and artists, and its local feel, where both food and drink are sourced locally and/or prepared by the team of volunteers. On the programme for the first day: Korsakov, Black Bile, Morvigor, Eyes, Dola, Alkerdeel, Thantifaxath, Coilguns, Couch Slut and Thou.

Report par Victor BRUNERIE et Marye DAVENNE

Photos par Marye DAVENNE

Korsakov

Korsakov are in their third concert of their career, and a fine score of 100% of their concert covered by our media. Oh, how we love our local scene. So when the festival gates opened, we quickly took our places in front of the Peacock stage to meet up with our quartet. This time, it was in bright sunshine that we were lulled to sleep by the music of the original duo, in a live 4-piece configuration with Paul from Traquenard, and Guillaume from Parlor. With their new album in the bag, released last April, Korsakov plunge us into a rather atmospheric black metal universe, where emotions take a strong place. The warmth and light of day will have a slight effect on the atmosphere, while the dark cellars bring out the best in their universe. But musically, we’re once again taken by the guts, and E. excels on vocals. In short, Korsakov are a sure bet on the French black scene, and we invite you to discover their two albums, if you haven’t already done so.

Black Bile 

We’re off to the Abreuvoir stage to catch Brittany-based band Black Bile. With their performance at Motocultor still fresh in our minds, we were delighted to catch up with the band from Lorient at the start of the festivities. As always, Romane Ripnel‘s voice is as bewitching as you could wish, taking everything in its stride. The crowd, already present in great numbers, listened attentively to the band’s doomy post-metal, featuring Mickael Le Diraison from Death Engine on guitar. What a pleasure to continue this first day with such a powerful set, driven by tracks like ‘Bereavement’. The emotional power of the performance is impressive, and leaves us breathless with admiration. Of course, it’s early in the day, so the set is fairly quick, but it gives us a good idea of the talents of everyone on stage. ‘A Lament’ brought the performance to a close with an even more majestic sound that once again put stars in the eyes of festival-goers.

For our last gig of the day, because yes, the week’s fatigue is definitely present, we’re off to get our dose of sludge made in Louisiana with Thou! Obviously it’s impossible not to make 1,000 jokes with their name pronounced in French, but we’ll limit ourselves by saying that the band obviously destroyed everything in their path! Their massive sound, tuned to the max, shows just how faithful the American band is to its reputation. There’s no respite for the brave, as a veritable musical quintal descends upon us, with all its percussive riffs, neck-snapping rhythms and inhabited vocals. In fact, a friend of the band joins Bryan Funck on stage after a few tracks for a highly energetic vocal duet! Tracks like “House Of Ideas” and “The Promise” get everyone on their feet, and you can feel that the fans are out in force tonight as the energy is palpable both on stage and in the pit. It’s impossible to remain indifferent to a performance of this calibre, even if we have to admit that the volume seems a little too high. Thou put all their strength into a set that swept through an impressive discography, much to the delight of the fans in attendance. The end of an evening like this (for us) just goes to show what an exciting line-up the festival manages to put together, with names that are sadly all too absent from other festivals. It was a lesson in sludge as we love it, and one that made us want to dive back into the Baton Rouge band’s discography as soon as possible.