#Live : Malevolent Creation + Massacre + Deathbringer + Invictus @ The Black Lab, Wasquehal – 24/07/2025

Quatre groupes internationaux de Death Metal se sont réunis au Black Lab le 24 juillet pour livrer ce qui s’annonçait comme la plus grosse soirée du genre de l’été dans la métropole lilloise. Au programme de ce concert dantesque : les Japonais d’Invictus, les Biélorusso-Polonais de Deathbringer, ainsi que deux poids lourds américains, Massacre et Malevolent Creation.

Article par Victorien Fièvre

Photos par Oreÿ

English version below


C’est avec un petit peu d’avance que les hostilités menées par Invictus, formation japonaise prônant le New Wave of Old School Death Metal depuis 2015, commencent. Malgré une assemblée encore bien clairsemée, le trio débute son show en beauté sur le puissant “The Seven Spirits of Victims”, issu de la démo Togakushi Ritual (septembre 2024). La marque de fabrique d’Invictus, qui est notamment d’alterner des riffs ultra rapides et d’autres massifs et pesants, se retrouve parfaitement dans ce premier morceau. Les cheveux balayés par le vent du ventilateur, le chanteur Takehitopsy Seki impose sa voix gutturale, grave et sombre tout au long du set, complétée par celle du bassiste Toshihiro Seki par moments. En dehors de l’aspect musical très convaincant, le trio du pays du soleil levant est heureux d’être ici, Takehitopsy ne cachant pas son large sourire entre chaque morceau. C’est propre, et leur Death Metal bien old school résonne sans répit pendant 30 minutes de haute intensité. Les excellents riffs du combo font d’ailleurs headbanger les metalleux présents, et les premiers pogos se créent. En 10 ans, Invictus n’a peut-être qu’un album en poche (The Catacombs of Fear, 2020), mais leur indéniable talent en mériterait plus ! Une super introduction pour cette soirée !

Après cette superbe entrée en matière, c’est au tour des membres de Deathbringer d’envahir la scène du Black Lab sur une introduction pour le moins angoissante. Contrairement à son prédécesseur, le quintet propose un Death Metal progressif et technique, comme en témoigne le premier morceau du set “A Place to Exist” (It, 2022). Ne serait-ce que son début, avec ses riffs dissonants et, plus globalement, son atmosphère sombre, permet de s’immerger complètement dans l’univers du groupe. La demi-heure qui leur est consacrée est centrée sur leur dernier disque, It, et contient également de bons riffs accentuant cette lourdeur ambiante. Cela ne les empêchera pas d’interpréter une cover de “Overactive Imagination” de Death, l’une de leurs principales inspirations. L’ensemble du groupe est concentré tout au long du set, enchaînant rapidement les titres de leur répertoire à l’instar d’Invictus, tout en étant tout de même moins proche du public. Cependant, force est de constater que chaque membre de Deathbringer a donné le meilleur de lui-même, livrant un spectacle à la technicité irréprochable. Il n’est pas non plus étonnant de voir qu’Artem Serdyuk, guitariste originel du quintet depuis 24 ans, soit aussi impressionnant, la gratte en main ! De toute beauté !

Place maintenant à un groupe iconique du Death Metal, au nom très évocateur : Massacre. Formé en 1984, il est inutile de préciser que le combo mené par le légendaire Kam Lee et ses iconiques lunettes de soleil suscite l’impatience parmi les spectateurs. Face à un public bien plus étoffé que précédemment, le quatuor débarque sur scène lors d’une introduction épique pour interpréter en premier lieu le cultissime “Dawn of Eternity”, issu de leur premier et incontournable album From Beyond (1991). Ni une, ni deux, la fosse se déchaîne, se livrant à d’intenses pogos, circle pits et crowdsurfings. Malgré un problème de son du guitariste Carlos Gonzalez en début de set, qui a sacrément agacé le chanteur, l’ambiance se détend ensuite rapidement, et la formation continue sa folie furieuse face à des metalleux en feu. En tout cas, la communion avec le public est indéniable, c’est le moins qu’on puisse dire ! Musicalement, pratiquement l’entièreté de la setlist est tournée vers leur premier disque, éclipsant quasiment totalement le reste de leur discographie. On ne leur en veut pas, From Beyond fait l’unanimité parmi les fans et est certainement leur meilleur album à ce jour ! Il réunit l’essence même du groupe : le growl emblématique de Lee (recréé sur scène avec un microphone rétro) sur un Death Metal old school où de puissants riffs s’enchaînent à une cadence effrénée, le tout dans un thème lovecraftien. Toutefois, entre “Cryptic Realms, “From Beyond, “Chamber of Ages, se cache “THEY NEVER DIE (2023), qui est loin d’être déplaisant ! Le set d’une heure environ se clôture sur deux chansons issues de Death (leur influence est partout ce soir) : “Corpse Grinder et “Evil Dead. Que c’était bon, nos nuques ont bien chauffé !

Pour finir cette soirée au Black Lab, quoi de mieux que de faire appel à un autre groupe culte, à savoir Malevolent Creation. Également formé dans les années 80, le quatuor est malheureusement amputé, depuis mi-juillet 2025, de son emblématique guitariste Phil Fasciana. Seul membre originel encore actif, il a été admis en soins intensifs à Montpellier à cause d’une grave pneumonie bactérienne. Malgré cela, et à la demande de la famille, la tournée a été maintenue, et c’est donc sans cette icône du Death Metal que va se jouer le set de ce soir. En parlant d’icône, une autre figure du milieu est mentionnée sur la bannière tendue au fond de la scène : Brett Hoffmann. Ce dernier n’est autre que le chanteur historique du groupe et auteur des plus grands albums du combo. Malheureusement décédé en 2018 à la suite d’un cancer, il aura joué un rôle important dans le Death Metal floridien. 

Revenons en 2025, où les premières notes caractéristiques de “Eve of the Apocalypse (Retribution, 1992) résonnent dans l’enceinte de la salle pour le plus grand plaisir des fans. Les pogos reprennent de plus belle, avec toutefois une intensité amoindrie comparée à ce qu’on avait pu connaître lors du set de Massacre. Pour contenter tout le monde, le trio propose une setlist variée, en privilégiant tout de même ses anciens albums. Au programme, on retrouve bien entendu des titres cultes tels que “Premature Burial et “Multiple Stab Wounds (The Ten Commandments, 1991), ou encore “Slaughter of Innocence (Retribution). D’autres albums sont mis à contribution au cours de la soirée, on pense notamment à Stillborn (1993) et Eternal (1995). Ça respire l’ADN de Malevolent Creation à plein nez, avec leur Death Metal brutal composé d’un puissant growl et de riffs, une nouvelle fois, bien lourds. Le concert prend fin sur le fameux “Blood Brothers, mené par un Ron (batterie) en grande forme ! Au cours de cette heure d’anthologie, Ron, Jesse (basse et chant) et Chris (guitare) auront livré un show de qualité, face à un public peut-être légèrement fatigué mais ne boudant pas non plus son plaisir !

Il est toujours difficile de mesurer la chance d’avoir pu assister à une soirée réunissant autant de figures emblématiques d’un genre tel que le Death Metal. Peut-on d’ailleurs dire que Massacre… a tout massacré ? En tout cas, cette soirée a visiblement ravi les métalleux présents, comme en témoignent les sourires à la sortie du Black Lab ! Le public lillois a répondu présent pour accueillir ces légendes venues du monde entier. Tant pis pour les vacanciers : c’est ici que ça se passait !

Merci à Mic pour les accréditations, à The Black Lab et Garmonbozia Inc. pour l’organisation de cette belle soirée et à toute l’équipe de la salle pour son accueil au top!


Four international death metal bands gathered at the Black Lab on 24 July for what promised to be the biggest event of its kind this summer in the Lille metropolitan area. The line-up for this epic concert included Japan’s Invictus, Belarusian-Polish band Deathbringer, and two American heavyweights, Massacre and Malevolent Creation.

Review by Victorien Fièvre

Pictures by Oreÿ

The hostilities began a little early with Invictus, a Japanese band promoting the New Wave of Old School Death Metal since 2015. Despite a still sparse crowd, the trio kicked off their show in style with the powerful ‘The Seven Spirits of Victims’, from the demo Togakushi Ritual (September 2024). Invictus‘ trademark style, which involves alternating between ultra-fast riffs and massive, heavy ones, is perfectly reflected in this first track. With his hair blowing in the wind from the fan, singer Takehitopsy Seki imposes his guttural, deep and dark voice throughout the set, complemented at times by bassist Toshihiro Seki. Apart from the very convincing musical aspect, the trio from the land of the rising sun is happy to be here, with Takehitopsy not hiding his broad smile between each song. It’s clean, and their old-school Death Metal resonates relentlessly for 30 minutes of high intensity. The combo’s excellent riffs have the metalheads in the audience headbanging, and the first mosh pits are forming. In 10 years, Invictus may only have one album to their name (The Catacombs of Fear, 2020), but their undeniable talent deserves more! A great introduction to the evening!

After this superb introduction, it was Deathbringer‘s turn to take to the Black Lab stage with an introduction that was nothing short of terrifying. Unlike their predecessors, the quintet offered progressive and technical death metal, as evidenced by the first track of the set, ‘A Place to Exist’ (It, 2022). The opening alone, with its dissonant riffs and overall dark atmosphere, allows the audience to immerse themselves completely in the band’s universe. The half-hour set focuses on their latest album, It, and also features some great riffs that accentuate the heavy atmosphere. This doesn’t prevent them from performing a cover of Death‘s ‘Overactive Imagination’, one of their main inspirations. The whole band is focused throughout the set, quickly stringing together tracks from their repertoire, like Invictus, while still being less close to the audience. However, it must be said that each member of Deathbringer gave their all, delivering a technically flawless performance. It’s no surprise that Artem Serdyuk, the quintet’s original guitarist for 24 years, is so impressive with his guitar in hand! Beautiful!

Now it’s time for an iconic Death Metal band with a very evocative name: Massacre. Formed in 1984, it goes without saying that the combo led by the legendary Kam Lee and his iconic sunglasses is eagerly awaited by the audience. Facing a much larger audience than before, the quartet takes to the stage during an epic introduction to perform the cult classic ‘Dawn of Eternity’ from their first and essential album From Beyond (1991). Without a moment’s hesitation, the pit goes wild, indulging in intense pogo dancing, circle pits and crowdsurfing. Despite a sound problem for guitarist Carlos Gonzalez at the beginning of the set, which really annoyed the singer, the atmosphere quickly relaxes, and the band continues its frenzied performance in front of a fired-up metalhead crowd. In any case, the connection with the audience is undeniable, to say the least! Musically, almost the entire setlist is focused on their first album, almost completely overshadowing the rest of their discography. We don’t hold it against them, as From Beyond is unanimously loved by fans and is certainly their best album to date!It brings together the very essence of the band: Lee‘s iconic growl (recreated on stage with a retro microphone) over old-school death metal, with powerful riffs following one another at a frenetic pace, all within a Lovecraftian theme. However, between ‘Cryptic Realms’, ‘From Beyond’ and ‘Chamber of Ages’ lies ‘THEY NEVER DIE’ (2023), which is far from unpleasant! The hour-long set closes with two songs from Death (their influence is everywhere tonight): ‘Corpse Grinder’ and ‘Evil Dead’. It was great, our necks got a good workout!

To end the evening at the Black Lab, what could be better than calling on another cult band, Malevolent Creation. Also formed in the 1980s, the quartet has unfortunately been without its iconic guitarist Phil Fasciana since mid-July 2025. The only original member still active, he was admitted to intensive care in Montpellier due to severe bacterial pneumonia. Despite this, and at the request of his family, the tour has continued, and tonight’s set will therefore be played without this icon of Death Metal. Speaking of icons, another figure from the scene is mentioned on the banner hanging at the back of the stage: Brett Hoffmann. He is none other than the band’s original singer and author of the combo’s greatest albums. Sadly, he passed away in 2018 following a battle with cancer, but he played an important role in Florida’s death metal scene.

Let’s go back to 2025, where the first characteristic notes of ‘Eve of the Apocalypse’ (Retribution, 1992) resonate throughout the venue to the delight of fans. The mosh pits resume with renewed vigour, albeit with less intensity than during Massacre‘s set. To keep everyone happy, the trio offers a varied setlist, with a focus on their older albums. The programme naturally includes cult tracks such as ‘Premature Burial’ and ‘Multiple Stab Wounds’ (The Ten Commandments, 1991), as well as ‘Slaughter of Innocence’ (Retribution). Other albums are also featured during the evening, notably Stillborn (1993) and Eternal (1995). Malevolent Creation‘s DNA is evident throughout, with their brutal Death Metal composed of powerful growls and, once again, heavy riffs. The concert ended with the famous ‘Blood Brothers’, led by Ron (drums) in great form! During this hour-long anthology, Ron, Jesse (bass and vocals) and Chris (guitar) delivered a quality show to an audience that was perhaps slightly tired but still enjoying themselves!

It is always difficult to measure how lucky we were to have been able to attend an evening bringing together so many iconic figures from a genre such as Death Metal. Could we say that Massacre… massacred everything? In any case, this evening clearly delighted the metalheads in attendance, as evidenced by the smiles on their faces as they left the Black Lab! The Lille audience turned out in force to welcome these legends from around the world. Too bad for the holidaymakers: this is where it was happening!

 

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