Carhaix accueillait ce week-end le Motocultor pour sa troisième année sur le site de Kerampuilh . Cette seizième édition du festival était d’ors et déjà annoncée comme celle de tous les records, notamment en termes de fréquentation. Nous étions sur le pont durant ces quatre jours, riches en live et variés, pour vous faire (re)vivre un bout de cet évènement devenu incontournable ! Au programme de cette première journée : Dogma, Saqqarah, Versatile, The Callous Daoboys, Lazuli, Helldebert, Year of no Light, Me And That Man, Ne Obliviscaris, Witchcraft, Mogwai, Magma, I Prevail, DIIV et Dool, rien que ça!
Report par Mégane Canis, Victor BRUNERIE et Marye Davenne
Photos par Marye DAVENNE
English version below
Cette année, l’équipe était étoffée, nous permettant de couvrir au maximum le festival. C’est donc à trois que nous vous contons nos aventures bretonnes, entre regard d’habitué.e.s et œil neuf sur cet évènement.
Dogma
Après avoir découvert le site, à échelle plutôt humaine, et qui permet de relier assez rapidement les différentes scènes, je choisis d’assister au démarrage sur la Dave Mustage, plus grande scène de ce festival. Le visuel gothique de Dogma attire l’œil. Je découvre la formation entièrement féminine et au visuel très marqué. Les tableaux sur scène mettent en avant le corps féminin où s’entremêlent sexualité et religion. Après une introduction évoquant différents films d’horreur, le groupe surprend par un son brusque. De nombreuses personnes se sont déplacées pour découvrir Dogma et son show unique. Les cinq protagonistes sont entièrement vêtues en nones et maquillées de blanc et noir. Le chant de Lilith nous emporte dans le côté metal symphonique de la formation avec des envolées lyriques dès les premières notes de “Forbidden Zone”. Les samples viennent soutenir les mélodies du groupe. Des titres comme “My First Peak” nous font découvrir une tessiture plus grave. L’ensemble est très accessible et on ne peut s’empêcher de penser à un groupe comme Ghost. Le côté spectacle, presque comédie musicale sombre, ravit les amateurs du genre. Les musiciennes jouent avec leurs corps, dans une forme de sensualité, jamais vulgaire. La reprise de “Like a Prayer” de Madonna fait fredonner chacun et colle totalement à l’univers de Dogma. Le concert se termine sur les thèmes horrifiques de l’arrivée. L’ensemble est bien construit, l’univers est affirmé. Musicalement ce n’est pas forcément très original, mais on sent que Dogma mise beaucoup sur le visuel. On s’étonnera tout de même du prix du merch, au-delà des têtes d’affiches… (Mégane)
Saqqarah
Début de festival de mon côté sur la Bruce Dickinscène avec Saqqarah, groupe de rock progressif français créé en 1992! Totale découverte et dès le premier morceau la sauce prend avec des titres travaillés qui mêlent sonorités définitivement prog et d’autres un peu heavy sur les bords. Au chant Jean-Luc Le Pogam impressionne avec ses textes définitivement anti-guerre, sa puissance vocale impressionnante et son costume qui nous plonge encore plus dans le show. Les musiciens ne sont pas en reste et le mélange guitare, basse, claviers et batterie fait des merveilles avec des envolées toutes plus enthousiasmantes les unes que les autres. La guitare électro acoustique du chanteur rejoint à plusieurs reprises l’ensemble pour un son toujours plus captivant. Musicalement c’est impressionnant de maîtrise et on sent une vraie alchimie entre les membres de la formation. Le public écoute avec attention et profite de ce spectacle sonore de haute volée. Autant vous dire que cette édition débute par un coup de cœur total qu’on n’hésitera pas à revoir lors de futurs passages dans le Nord. (Victor)
Versatile
On explore désormais la Supositor Stage, accolée à la Dave Mustage. On y retrouve Versatile. Nous avions eu l’occasion de voir les Suisses sur scène à Lille début 2024. Cette fois nous les retrouvons prêts à défendre leur album Les Litanies du Vide, paru en avril 2025 chez Les Acteurs de l’Ombre. A l’instar de Dogma, l’aspect visuel est très présent dans le show. Mais on retrouve une vraie originalité dans les sonorités de Versatile. Leur black indus à l’ambiance post-apocalyptique happe le public. Le chant en français est particulièrement bien mis en avant par la qualité de mixage de ce concert. Ce n’est que le deuxième créneau de concert de la journée, et déjà les flammes sont de sortie. La chaleur est infernale en ce premier jour de festival et Versatile déchaîne le brasier. La scénographie est hyper travaillée, et la taille des scènes de festival permet de profiter d’un show optimal. Versatile occupe l’espace et se l’approprie pour faire resplendir son image. Les ombres, les spectres, la pourriture, la monstruosité, la mort sont des thèmes récurrents des compositions du groupe. Hatred Salander (chant) reste dans son personnage lorsqu’il s’adresse au public, avec dégoût et mépris. Les titres de Versatile sont ponctués par de nombreuses parties de clavier, malheureusement toutes samplées. Ce sera bien là notre seul petit bémol, qui n’entache en rien notre plaisir devant le groupe. Morphée (batterie) passe à l’avant de la scène sur certains titres, les percussions se faisant alors sur un bidon, parfois même enflammé. Le côté indus ne fait alors que croître un peu plus encore. Bref, tout y est : le spectacle, l’univers captivant, une vraie identité musicale… On adore Versatile et on en redemande ! (Mégane)
The Callous Daoboys
Après plusieurs passages dans la capitale en ouverture de Tesseract puis Silverstein, The Callous Daoboys ont un passif assez particulier avec les français. Convaincus que la France ne les aiment pas énormément (c’est eux qui le disent), le Motocultor semblait vouloir tout donner sur ce premier jour de festival pour leur donner tort ! Le sextet fût accueilli en force, devant un public qui lança des pogos dès le deuxième titre, à notre plus grand plaisir, leur donnant un enthousiasme assez agréable. Les américains nous ont présenté des morceaux de leur superbe dernier album en date, mélangeant mathcore et prog, entrecoupé par des samples de Justin Timberlake ou encore Natasha Bedingfield. Le son du groupe sonne parfois très hardcore, allant même jusqu’à nous proposer des parties de pig screams par Carson Pace en forme olympique. The Callous Daoboys continuent d’être cet ovni qui vous prend en vol et qui ne vous lâche plus. On est fan, on l’a toujours été, et les revoir au Motocultor fût un pur plaisir. (Marye)
Lazuli
Retour sur la Bruce pour le set de Lazuli, groupe de prog rock gardois fortement conseillé par un ami lillois. Dès le premier titre c’est simple me voilà happé par la voix douce et puissante et le jeu de guitare impressionnant de Dominique Leonetti. Ce qui marque également c’est le son de cet instrument unique qu’est la léode, conçue spécialement pour Claude Leonetti, privé de l’usage de son bras gauche suite à un accident il y a de nombreuses années. Les titres comme “ Le Lierre” ou “Triste Carnaval” nous montrent à quel point notre langue est belle. Chaque musicien est là aussi au sommet de son art et les solos sont tout simplement à tomber. Le chanteur offrira un superbe hommage à celle qui partage sa vie avec un titre empli d’amour, qui en fera chavirer plus d’un. Le concert se clôturera après 1h15 passées à la vitesse de l’éclair par un prestation de « Crazy Train » du regretté Ozzy Osbourne à 9 mains autour d’un marimba, pour des sonorités toujours plus étonnantes et virevoltantes. Un show unique qui nous laisse sans voix et avec l’envie forte de foncer découvrir la discographie du groupe et les revoir au plus vite! (Victor)
Helldebert
Décor haut en couleurs, armées d’enfants au premier rang, 16h45, c’était l’heure du goûter, l’occasion parfaite de parler de sujets plus rigolos comme les bonbons, les copains, la maîtresse en maillot de bain, et de pipi caca (ah non pardon, ça ce sera plus tard avec Gutalax, qui étaient d’ailleurs en train de s’installer sur la scène adjacente). Guillaume Aldebert est venu nous proposer un show aux couleurs métal avec son projet “Helldebert”, pour faire chanter et danser les plus petits. Alors que la plupart des parents de la fosse ont quant à eux grandi avec Chantal Goya, ou le Club Dorothée, il y a comme une nostalgie qui planait devant des parents si fiers de voir leurs bambins enchantés, qui plus est sur des sons saturés. Guillaume et ses musiciens nous ont proposé des titres rock, aux paroles légères mais qui rentrent en tête. Les enfants hurlèrent de bonheur et c’est le sourire aux lèvres que nous avons pu les admirer en train de s’amuser devant un show familial qui aura même l’honneur d’accueillir Max Cavalera (rien que ça) en featuring ! Pour de l’inattendu, nous étions servi ! (Marye)
Year Of No Light
Quel plaisir de retrouver Year Of No Light après autant de temps. Leur post-métal colle des frissons dès les premières secondes, le tout sans paroles. Le groupe prend le temps de poser ses ambiances avec des riffs puissants et des lignes rythmiques à tomber. Le silence est total sous la Massey, ce qui permet de profiter pleinement de la musique du groupe. Les bordelais envoutent le festival en montrant toute la superbe de leurs compositions en piochant dans leur très belle discographie les titres les plus marquants. En fin de set le groupe a malheureusement un souci sonore avec la perte totale du son façade, ce qui ne les empêche pas de terminer leur set en beauté! Le groupe remercie le guitariste qui remplace Shiran Kaïdine, qui de son côté se bat contre un cancer.
Pendant que une partie de l’équipe profite de la fin du set l’autre se dirige vers l’espace presse en passant devant l’ambiance électrique du concert des tchèques de Gutalax sur la Supositor Stage. Autant dire que les mosh, pig squeals et autres rouleaux de papiers toilettes volants étaient de sortie! (Victor)
Me And That Man
Direction la Bruce Dickinscène pour y voir notre premier concert de Me And That Man! Venu de Pologne, le groupe de Dark Blues n’est autre que le side project de Adam Nergal Darski, bien connu pour son autre groupe Behemoth! Ici pas de black métal au programme mais une musique qui sent bon les influences venues des USA. En quelques secondes nous voilà happés au son des guitares et basses qui viennent nous rappeler des groupes comme Årabrot par exemple. Ici Nergal n’est pas forcément au centre de la scène et alterne les parties de chant avec plusieurs des membres de la formation. L’ensemble est captivant et nous montre que le leader de Behemoth a de nombreuses cordes (vocales) à son arc. Certains fans du musiciens semblent pourtant circonspects par ce grand écart stylistique, mais cela ne sera pas notre cas. Ici les églises sont noires et c’est le blues qui coule dans nos veines pendant un set de haute volée qu’on ne verra pas passer, tant chaque personne présente sur scène a su nous plonger dans ce monde musical de la plus belle des manières. Le set virevolte entre morceaux originaux et cover comme par exemple « Paranoid » de Black Sabbath qui dans les deux cas nous captivent au plus haut point. On espère avoir le droit à une tournée européenne très bientôt pour profiter plus longuement des morceaux endiablés de Me And That Man! (Victor)
Ne Obliviscaris
Alors que l’environnement redevient respirable avec la baisse des températures, nous rejoignons à nouveau la Massey pour le set de Ne Obliviscaris. Dès leur entrée magistrale, les musiciens prennent d’assaut la scène et le public. Le double chant entre growl de Jason Dorton et parties claires de Tim Charles vient nous percuter et nous prendre aux tripes. L’alliance de la puissance et du côté aérien engendre un mariage parfait. Le violon, également assuré par Tim Charles, nous enveloppe, tout en faisant vibrer notre fibre émotionnelle. “Equus” vient chercher nos sensations les plus enfouies, et parcourt chaque espace de notre psyché. Les longues parties instrumentales sont d’une beauté à couper le souffle. La double pédale parfois déchainée de Daniel Presland nous met un uppercut tandis que les douces mélodies nous caressent. Ne Obliviscaris c’est cette constante dichotomie entre la puissance percutante et la douce et délicate beauté. Chaque titre comporte différents mouvements, dans une inspiration de la musique classique. A l’ouverture de “And Plague Flowers the Kaleidoscope” par le violon on fond totalement. Les rythmes très chaloupés, détricotés et complexes de ce titre en font un moment d’une extrême richesse musicale. On pourrait citer l’influence d’au moins dix styles différents sur cette grosse dizaine de minutes. Ils finissent par faire sauter la foule sur fond de voix qui s’unissent et se complètent. Le metal progressif des australiens de Ne Obliviscaris nous a totalement retournés, pour notre plus grand plaisir! (Mégane)
Mogwai
Nous attendions d’enfin pouvoir découvrir Mogwai en live depuis de nombreuses années, après avoir passé de nombreuses heures à dévorer leurs discographies, aussi parfaites que denses. Un drapeau Palestinien et un drapeau transgenre de part et d’autres de la scène, les Ecossais ont des choses à dire, malgré de faire du post rock quasiment 100% instrumental. Le soleil commençait à se coucher, pendant que le public fermait les yeux et se laissait bercer par la musique à la fois douce et forte en émotions du groupe. Mogwai nous ont délivré une prestation impeccable, où chaque note à son importance, dans cette orchestration où les émotions et les applaudissements du public semblent faire partie intégrante de leur musique. Un moment de communion qui a réjoui les aficionados de post rock, surpris les plus novices du genre, mais qui s’inscrit parfaitement dans la grande palette de genres que propose le Motocultor. (Marye)
Witchcraft
Après la claque sonore mise par Idag sorti en mai dernier, il était temps pour moi de découvrir Witchcraft en live, et autant vous dire que dès le premier titre c’est un total coup de coeur renouvelé pour le projet suédois mené par Magnus Pelander. Le groupe enchaîne les titres où riffs ciselés et rythmiques entêtantes sont légions. Ce soir pas de fioritures juste un groupe au sommet de son art. Le duo formé par Ida Elin Tannerdal à la basse et Johan « Jussi » Kalla fait remuer la tête à n’en plus finir et nous emporte loin avec toujours le même brio. Magnus n’est pas en reste et livre des parties de guitares à se damner qui donnent une force toujours plus grande à son chant captivant à souhait. Difficile de ne pas être émerveillé par la leçon de rock occulte qui se déroule devant nos yeux. Un concert immanquable du festival qui laisse avec l’envie de retrouver la formation au plus vite, et qui aura indéniablement charmé tous ceux venus du côté de la Bruce! (Victor)
Magma
Après une annulation l’an dernier, il est enfin temps de retrouver les légendes de Magma au Motocultor sous la tente de la Massey. Le groupe mené par Christian Vander arrive en nombre pour un show entre rock progréssif, jazz, Zeulh et autres sonorités uniques. C’est simple, rien ne ressemble à ce projet protéiforme qui fait les belles heures de la scène française depuis déjà 56 ans! Les titres longs laissent aux musiciens et aux vocalistes l’occasion de nous montrer à quel point la musique de Magma n’a pas pris une ride. Les morceaux chantés en Kobaïen, langue inventée par Christian Vander nous emportent loin et nous font rêver. Ce groupe émerveille à chaque prestation et le silence dans le public confirme cette envoutement généralisé. On a là un show unique qui ne ressemble à rien d’autre sur le festival et qui aura fait de cette première soirée à Carhaix un moment suspendu dont le festival se souviendra longtemps. (Victor)
I Prevail
Premier nom de metalcore du festival, et c’est une tête d’affiche ! I Prevail ont grimpé à une vitesse fulgurante dans le coeur des fans de core mondial et c’est donc naturellement qu’on les a retrouvés sur la Dave Mustage devant un public prêt à tout donner. La pyrotechnie et les jets de CO2 étaient de sortie, pendant que les gros riffs et breakdowns se sont enchaînés. Bien évidemment, slams, pogos et autres wall of death étaient de sortie, sous l’impulsion des américains qui en redemandent encore et encore. Le groupe qui s’est fait connaître après avoir repris Taylor Swift en 2014 avec “Blank Space” ne dérogera pas à la règle en intégrant ce morceau à leur setlist, pour le plaisir du public avant d’enchaîner sur des morceaux plus puissants et énervés. Leur musique est sacrément efficace et le public fût conquis, mais j’ai personnellement décidé de finir ma soirée avec DIIV sur l’autre scène pour une toute autre ambiance. (Marye)
DIIV
On reste toujours sur zone en cette fin de soirée avec les américains de DIIV qui investissent la Bruce Dickinscene. Je découvre cette formation dont le nom est apparu dans divers évènements. Et dès les premières notes on est embarqué dans un des plus beaux concerts de ce festival. Le groupe démarre son set par “Amber” dont les paroles, comme celles des autres titres, sont affichés sur l’écran en fond. Avec la répétition de “I want to disappear”, on entre dans un univers mélancolique et dépressif qui va nous suivre tout au long du set. Les titres sont très aériens, révélant à la fois la beauté des émotions et leur tristesse profonde. On prend le temps avec des rythmes plutôt lents, on se pose, on prend un temps avec nous-mêmes. Cela est particulièrement vrai sur les titres du dernier album Frog in Boiling Water, paru en mai 2024. Certaines compositions plus anciennes comme “Under the Sun” sont quelques plus solaires en termes de sonorités. Les thèmes de la santé mentale, l’impact de la société sur celle-ci sont très représentés. Des vidéos de transitions sous forme de fausses publicités montrent une société dystopique, où le capitalisme a détruit l’humanité et l’écologie. On retrouve des similitudes avec Crippled Black Phoenix dans l’ambiance que provoque DIIV. Les musiciens ne se mettent pas en avant. Le concert est quasiment entièrement en contre jour, et l’écran parle à leur place. La musique occupe la place centrale dans ce concert qui nous absorbe totalement. Le set monte progressivement en puissance, mais garde cet aspect ambiant. En parallèle, le discours anti politique des US, notamment à propos de la guerre, se fait plus virulent. L’engagement du groupe ne fait aucun doute et fait sens avec les autres thèmes abordés. DIIV fut LA découverte de ce festival et un des plus beaux concerts auquel on ait assisté. Nous aurons la chance de les revoir à Lille, au Splendid, le 8 septembre. On peut vous dire qu’on a déjà hâte ! Prenez vos billets, vous n’êtes pas prêts. (Mégane)
Dool
On termine déjà ce premier jour de festival. Et pour cela, quoi de mieux que de retrouver Dool sous la Massey. Après les concerts de la journée, c’est la fin parfaite! “The Shape of Fluidity” vient d’entrée de jeu nous chercher comme il faut. Les émotions brutes délivrées par le groupe et l’osmose des musiciens avec leurs instruments confèrent une ambiance intimiste à la Massey. La nuit est tombée depuis plusieurs heures et on se croirait presque au coin du feu à écouter les histoires de vie contées par les riches compositions du groupe néerlandais. Raven van Dorst est très expressif.ve sur scène. Même les titres plus dynamiques comme “Venues in Flames” sont des concentrés de sensations fortes. “House of thousand dreams” évoque la liberté d’être ce que l’on veut, thème cher à Dool, et très présent dans leur dernier album The Shape of Fluidity sorti en avril 2024. Le set d’une heure fait la part belle à cet opus et permet de (re)découvrir une large étendue des talents du groupe, tant dans les riffs mélodiques, la voix puissante, les rythmes parfois lents et parfois plus dynamiques… Dool nous a encore donné une belle leçon de puissance, de partage, de combativité et de beauté sonore. (Mégane)
C’est ainsi que se termine notre première journée de Motocultor. Nous rejoignons le camping, avec plein de belles émotions en tête. La vague de chaleur qui touche même la Bretagne en ce mois d’août nous a quelque peu assommée parfois. On peut regretter qu’en après-midi, il soit impossible de se mettre à l’ombre devant les scènes. La nuit, aux températures heureusement plus clémentes, permet aux organismes de récupérer pour les trois jours restants. Ce jour a été, dans notre sélection en tout cas, très marqué par le metal / rock progressif, indé, doom, stoner.. En tout cas par des groupes qui prennent leur temps, par des rythmes lents, par des émotions partagées. La richesse de la programmation de cette journée ne l’a pas empêchée de trouver une forme de cohérence.
This weekend, Carhaix hosted Motocultor for the third year running at the Kerampuilh site. This sixteenth edition of the festival was already billed as a record-breaker, particularly in terms of attendance. We were on deck for four days of rich and varied live performances to bring you a taste of this now unmissable event! On the programme for the first day: Dogma, Saqqarah, Versatile, The Callous Daoboys, Lazuli, Helldebert, Year of no Light, Me And That Man, Ne Obliviscaris, Witchcraft, Mogwai, Magma, I Prevail, DIIV and Dool, no less!
Review by Mégane Canis, Victor BRUNERIE et Marye Davenne
Pictures by Marye DAVENNE
This year, the team was expanded, allowing us to cover as much of the festival as possible. So there are three of us telling you about our adventures in Brittany, with both the perspective of regulars and a fresh eye on this event.
Dogma
After discovering the site, which is fairly small and allows you to move quickly between the different stages, I decide to watch the opening act on the Dave Mustage, the festival’s largest stage. Dogma’s gothic visuals catch my eye. I discovered the all-female band with their striking visuals. The scenes on stage highlight the female body, intertwining sexuality and religion. After an introduction evoking various horror films, the band surprised the audience with a sudden change in sound. Many people came to discover Dogma and their unique show. The five protagonists are dressed entirely as nuns and wear black and white makeup. Lilith’s vocals take us into the symphonic metal side of the band with lyrical flights of fancy from the very first notes of “Forbidden Zone.” Samples support the band’s melodies. Songs like “My First Peak” reveal a lower register. The whole thing is very accessible, and one can’t help but think of a band like Ghost. The showmanship, almost like a dark musical, delights fans of the genre. The musicians play with their bodies in a sensual way that is never vulgar. The cover of Madonna’s “Like a Prayer” has everyone humming along and fits perfectly with Dogma’s universe. The concert ends with the horrific themes of the arrival. The whole thing is well constructed, the universe is assertive. Musically, it’s not necessarily very original, but you can tell that Dogma is focusing heavily on the visuals. Still, the price of the merch is surprising, beyond the headliners…
Saqqarah
The festival kicked off for me on the Bruce Dickinscène stage with Saqqarah, a French progressive rock band formed in 1992! A complete discovery, and from the very first song, the magic took hold with carefully crafted tracks that blend definitive prog sounds with others that are a little heavier around the edges. On vocals, Jean-Luc Le Pogam impressed with his decidedly anti-war lyrics, his impressive vocal power, and his costume, which drew us even further into the show. The musicians were not to be outdone, and the mix of guitar, bass, keyboards, and drums worked wonders, with each riff more exciting than the last. The singer’s electro-acoustic guitar joins the ensemble on several occasions for an ever more captivating sound. Musically, it’s impressive in its mastery, and there’s a real chemistry between the members of the band. The audience listens attentively and enjoys this high-quality sound show. Suffice to say that this edition begins with a total favorite that we will not hesitate to see again during future visits to the North.
Versatile
We now explore the Supositor Stage, next to the Dave Mustage. Here we find Versatile. We had the opportunity to see the Swiss band on stage in Lille in early 2024. This time, we find them ready to promote their album Les Litanies du Vide, released in April 2025 by Les Acteurs de l’Ombre. Like Dogma, the visual aspect is very present in the show. But there is a real originality in Versatile’s sound. Their post-apocalyptic industrial black metal captivates the audience. The French vocals are particularly well highlighted by the quality of the mix at this concert. It’s only the second concert slot of the day, and already the flames are out. The heat is hellish on this first day of the festival, and Versatile unleashes the blaze. The stage design is extremely elaborate, and the size of the festival stages allows for an optimal show. Versatile occupies the space and makes it their own to showcase their image. Shadows, specters, decay, monstrosity, and death are recurring themes in the band’s compositions. Hatred Salander (vocals) stays in character when addressing the audience, with disgust and contempt. Versatile’s tracks are punctuated by numerous keyboard parts, unfortunately all sampled. That’s our only minor criticism, which in no way detracts from our enjoyment of the band. Morphée (drums) moves to the front of the stage for certain songs, playing percussion on a drum can, sometimes even setting it on fire. This only serves to enhance the industrial feel. In short, it’s all there: the show, the captivating universe, a true musical identity… We love Versatile and we want more!
The Callous Daoboys
After several appearances in the capital as the opening act for Tesseract and then Silverstein, The Callous Daoboys have a rather peculiar history with the French. Convinced that France doesn’t like them very much (according to them), Motocultor seemed to want to give it their all on this first day of the festival to prove them wrong! The sextet was greeted enthusiastically by an audience that started moshing from the second song, much to our delight, giving them a pleasant boost of enthusiasm. The Americans played tracks from their superb latest album, mixing mathcore and prog, interspersed with samples from Justin Timberlake and Natasha Bedingfield. The band’s sound is sometimes very hardcore, even offering us pig screams by Carson Pace, who was in Olympic form. The Callous Daoboys continue to be that UFO that takes you up in flight and never lets you go. We’re fans, we always have been, and seeing them again at Motocultor was a pure pleasure.
Lazuli
Back to the Bruce for Lazuli’s set, a prog rock band from Gard highly recommended by a friend from Lille. From the very first track, I was captivated by Dominique Leonetti’s soft yet powerful voice and impressive guitar playing. Another striking feature is the sound of the unique instrument known as the léode, designed especially for Claude Leonetti, who lost the use of his left arm in an accident many years ago. Songs like “Le Lierre” and “Triste Carnaval” show us just how beautiful our language is. Each musician is at the top of their game, and the solos are simply breathtaking. The singer pays a superb tribute to his partner with a song filled with love that will move more than a few hearts. The concert ended after an hour and 15 minutes that flew by at lightning speed with a performance of “Crazy Train” by the late Ozzy Osbourne, played by nine hands on a marimba, creating ever more surprising and twirling sounds. A unique show that left us speechless and with a strong desire to discover the band’s discography and see them again as soon as possible!
Helldebert
A colorful setting, armed with children in the front row, 4:45 p.m., it was snack time, the perfect opportunity to talk about more fun topics like candy, friends, the teacher in a swimsuit, and pee and poop (oh no, sorry, that will be later with Gutalax, who were setting up on the adjacent stage). Guillaume Aldebert came to offer us a metal-themed show with his project “Helldebert,” to get the little ones singing and dancing. While most of the parents in the pit grew up with Chantal Goya or Club Dorothée, there was a sense of nostalgia in the air as parents looked on proudly at their enchanted children, especially with the loud music. Guillaume and his musicians played rock songs with lighthearted lyrics that stuck in your head. The children screamed with joy, and we smiled as we watched them having fun at a family show that even had the honor of featuring Max Cavalera (no less)! We certainly got our fill of the unexpected!
Year Of No Light
It was a pleasure to see Year Of No Light again after so long. Their post-metal sends shivers down your spine from the very first seconds, all without lyrics. The band takes the time to set the mood with powerful riffs and killer rhythms. Silence reigns under the Massey, allowing the audience to fully enjoy the band’s music. The Bordeaux band captivates the festival by showcasing the beauty of their compositions, drawing on their impressive discography for the most memorable tracks. At the end of the set, the band unfortunately experiences a sound issue with the total loss of front-of-house sound, but this doesn’t stop them from finishing their set in style! The band thanks the guitarist who is replacing Shiran Kaïdine, who is battling cancer.
While part of the team enjoyed the end of the set, the other part headed to the press area, passing by the electric atmosphere of the Czech band Gutalax’s concert on the Supositor Stage. Suffice to say that mosh pits, pig squeals, and flying rolls of toilet paper were out in full force!
Me And That Man
We head to the Bruce Dickinscène to see our first Me And That Man concert! Hailing from Poland, this dark blues band is none other than Adam Nergal Darski’s side project, well known for his other band Behemoth! Here, there’s no black metal on the program, but music that smacks of influences from the US. Within seconds, we are captivated by the sound of guitars and basses that remind us of bands like Årabrot, for example. Here, Nergal is not necessarily at the center of the stage and alternates singing parts with several of the band members. The whole thing is captivating and shows us that the leader of Behemoth has many (vocal) strings to his bow. Some fans of the musician seem wary of this stylistic shift, but that’s not the case for us. Here, the churches are black and the blues runs through our veins during a high-flying set that flies by, as everyone on stage immerses us in this musical world in the most beautiful way possible. The set flits between original songs and covers, such as Black Sabbath’s “Paranoid,” both of which captivate us to the highest degree. We hope to see a European tour very soon so we can enjoy Me And That Man’s wild songs for longer!
As the environment becomes breathable again with the drop in temperatures, we return to the Massey for Ne Obliviscaris’ set. From their masterful entrance, the musicians take the stage and the audience by storm. The dual vocals between Jason Dorton’s growls and Tim Charles’ clean parts hit us hard and grab us by the gut. The combination of power and ethereality creates a perfect marriage. The violin, also played by Tim Charles, envelops us, stirring our emotions. “Equus” taps into our deepest feelings, exploring every corner of our psyche. The long instrumental parts are breathtakingly beautiful. Daniel Presland’s sometimes frenzied double pedal hits us like an uppercut, while the soft melodies caress us. Ne Obliviscaris is this constant dichotomy between percussive power and soft, delicate beauty. Each track features different movements, inspired by classical music. The violin opening of “And Plague Flowers the Kaleidoscope” completely melts us. The swaying, unraveling, and complex rhythms of this track make it a moment of extreme musical richness. We could cite the influence of at least ten different styles in these ten minutes. They ended up getting the crowd jumping to the sound of voices coming together and complementing each other. The progressive metal of Australia’s Ne Obliviscaris completely blew us away, much to our delight!
Mogwai
We had been waiting to finally see Mogwai live for many years, after spending countless hours devouring their discography, which is as perfect as it is dense. With a Palestinian flag and a transgender flag on either side of the stage, the Scots have something to say, despite playing almost 100% instrumental post-rock. The sun was beginning to set as the audience closed their eyes and let themselves be lulled by the band’s music, which was both gentle and emotionally powerful. Mogwai delivered a flawless performance, where every note was important, in an orchestration where the emotions and applause of the audience seemed to be an integral part of their music. It was a moment of communion that delighted post-rock aficionados, surprised those new to the genre, but fit perfectly into the wide range of genres offered by Motocultor.
Witchcraft
After the sonic slap in the face that was Idag, released last May, it was time for me to discover Witchcraft live, and suffice to say that from the very first track, I fell head over heels once again for the Swedish project led by Magnus Pelander. The band strings together tracks where finely crafted riffs and heady rhythms abound. Tonight, there are no frills, just a band at the top of their game. The duo formed by Ida Elin Tannerdal on bass and Johan “Jussi” Kalla had us headbanging non-stop and carried us away with the same brio. Magnus was not to be outdone, delivering killer guitar parts that gave even more power to his captivating vocals. It’s hard not to be amazed by the lesson in occult rock unfolding before our eyes. An unmissable concert at the festival that leaves us wanting to see the band again as soon as possible, and which will undoubtedly have charmed everyone who came to the Bruce!
Magma
After last year’s cancellation, it’s finally time to see the legends of Magma at Motocultor under the Massey tent. The band led by Christian Vander is coming in force for a show combining progressive rock, jazz, Zeulh, and other unique sounds. Quite simply, nothing compares to this multifaceted project, which has been a staple of the French scene for 56 years! The long tracks give the musicians and vocalists the opportunity to show us how Magma’s music hasn’t aged a bit. The songs sung in Kobaïan, a language invented by Christian Vander, transport us far away and make us dream. This band amazes with every performance, and the silence in the audience confirms this widespread enchantment. This is a unique show unlike anything else at the festival, and it made this first evening in Carhaix a moment in time that the festival will remember for a long time to come.
I Prevail
The first metalcore band of the festival, and a headliner at that! I Prevail have risen rapidly in the hearts of core fans worldwide, so it was only natural to find them on the Dave Mustage stage in front of an audience ready to give it their all. Pyrotechnics and CO2 jets were out in force, while heavy riffs and breakdowns followed one after another. Of course, slams, pogos, and other wall of death moves were out in force, spurred on by the Americans who kept asking for more and more. The band, which made a name for itself after covering Taylor Swift’s “Blank Space” in 2014, stayed true to form by including the song in their setlist, much to the delight of the audience, before moving on to more powerful and energetic tracks. Their music is incredibly effective and the audience was won over, but I personally decided to end my evening with DIIV on the other stage for a completely different atmosphere.
DIIV
We stay in the area as the evening draws to a close with American band DIIV taking to the Bruce Dickinscene stage. I discover this band, whose name has appeared at various events. And from the very first notes, we are swept up in one of the most beautiful concerts of the festival. The band kicks off their set with “Amber,” whose lyrics, like those of the other songs, are displayed on the screen in the background. With the repetition of “I want to disappear,” we enter a melancholic and depressive universe that will follow us throughout the set. The songs are very ethereal, revealing both the beauty of emotions and their deep sadness. We take our time with rather slow rhythms, we settle down, we take time with ourselves. This is particularly true of the tracks from the latest album, Frog in Boiling Water, released in May 2024. Some older compositions, such as “Under the Sun,” are a little more sunny in terms of sound. The themes of mental health and society’s impact on it are very prominent. Transitional videos in the form of fake commercials show a dystopian society where capitalism has destroyed humanity and the environment. There are similarities with Crippled Black Phoenix in the atmosphere created by DIIV. The musicians do not put themselves forward. The concert is almost entirely backlit, and the screen speaks for them. Music takes center stage in this concert, which completely absorbs us. The set gradually builds in intensity, but retains its ambient feel. At the same time, the band’s anti-political stance, particularly regarding the war, becomes more virulent. The band’s commitment is clear and makes sense in light of the other themes addressed. DIIV was THE discovery of this festival and one of the best concerts we’ve ever seen. We’ll have the chance to see them again in Lille, at the Splendid, on September 8th. We can tell you that we’re already looking forward to it! Get your tickets, you’re not ready.
Dool
The first day of the festival is already coming to an end. And what better way to finish than with Dool at La Massey? After the day’s concerts, it’s the perfect ending! “The Shape of Fluidity” grabs us right from the start. The raw emotions delivered by the band and the musicians’ harmony with their instruments create an intimate atmosphere at La Massey. Night has fallen several hours ago, and it almost feels like sitting by the fire listening to the stories of life told by the rich compositions of the Dutch band. Raven van Dorst is very expressive on stage. Even the more dynamic tracks like “Venues in Flames” are packed with thrills. “House of Thousand Dreams” evokes the freedom to be whatever you want to be, a theme dear to Dool and very present in their latest album, The Shape of Fluidity, released in April 2024. The hour-long set gives pride of place to this opus and allows us to (re)discover a wide range of the band’s talents, from melodic riffs and powerful vocals to rhythms that are sometimes slow and sometimes more dynamic… Dool has once again given us a beautiful lesson in power, sharing, combativeness, and sonic beauty.
And so ends our first day at Motocultor. We return to the campsite with our heads full of wonderful memories. The heatwave that has even affected Brittany this August has been a bit overwhelming at times. It’s a shame that in the afternoon it’s impossible to find shade in front of the stages. Fortunately, the cooler nighttime temperatures allow us to recover for the remaining three days. This day was, in our selection at least, heavily influenced by metal/progressive rock, indie, doom, and stoner. In any case, by bands that take their time, with slow rhythms and shared emotions. The richness of the day’s program did not prevent it from finding a form of coherence.





















































































































































[…] leur passage remarquable au Motocultor en août dernier, il nous était impossible de manquer les américains de DIIV lors de leur passage […]
J’aimeJ’aime