#Album : Faetooth – Labyrinthine (05/09/2025)

Trois ans après leur premier album Remnants of the Vessel, Faetooth revient enfin avec Labyrinthine, un deuxième album complet qui sortira le 5 septembre chez The Flenser. Le trio de Los Angeles a passé ces années dans le silence, sans sortir aucun single entre 2022 et 2025. Croyez-nous, l’attente n’a pas été vaine. Ce qui en ressort est une œuvre dense, envoûtante et profondément humaine, mêlant lourdeur et mysticisme à travers leur style fairydoom.

Par Zo’

English version below


Le genre « fairydoom » a été inventé par le groupe lui-même. Avec ce genre, Faetooth oscille entre doom, shoegaze et grunge. Leur musique se déploie lentement, s’étirant en morceaux assez longs et pleins de contradictions : une mélodie de guitare légère accompagnée de lignes de basse lourdes, des voix inquiétantes avec des cris empreints de douleur en arrière-plan… Avec Labyrinthine, le groupe explore le poids émotionnel du deuil, de la mémoire, de l’incertitude et l’étrange processus de maturation autour de nos propres blessures. Le résultat est un album mêlant tendresse et intensité, beauté et douleur. Tout cela tissé dans un labyrinthe de sentiments et de sons.

Le morceau d’ouverture « Iron Gate » semble être le point d’entrée dans cet univers. Une atmosphère sombre et mélancolique s’installe, son rythme lent progressivement supplanté par des percussions martelantes et des guitares plus lourdes. Des grognements en arrière-plan s’élèvent comme des ombres tapies dans l’ombre. Il s’agit moins d’une chanson que d’un seuil, une entrée où les ombres dansent autour de nous pour nous accueillir dans le labyrinthe de Faetooth. « Death of Day », le premier single de l’album dévoilé en avril, adopte une approche plus stable. Il commence de manière instrumentale, la batterie et un riff de guitare patient nous entraînant à un rythme mesuré et fort, toujours menaçant avant de s’alléger. Là où « Iron Gate » était ritualiste, « Death of Day » semble résigné. Des textures plus légères arrivent avec « It Washes Over », où une ligne de basse se détache pour guider la mélodie avant que les guitares ne craquent avec grain et saturation. C’est une chanson de dualité : douce et mélodique, mais à la fois forte et écrasante. On peut facilement dire que cette tension est au cœur du son de Faetooth. Sur « Hole », dernier single sorti, le rythme devient primordial. La chanson monte progressivement en puissance, couche après couche, jusqu’à s’effondrer sous son propre poids et laisser l’auditeur à bout de souffle. « White Noise » reprend là où elle s’était arrêtée, pour ensuite s’apaiser dans des passages plus calmes. Le contraste déséquilibre l’auditeur, qui oscille entre immersion et rupture. « Eviscerate » s’inspire plus clairement du stoner doom. Elle commence doucement, sans batterie, avant que celle-ci n’arrive et ne plonge l’atmosphère dans une ambiance lente et sombre. Au bout de deux minutes, un cri déchire le voile, une explosion de rage et de douleur qui laisse l’air brûlant. La plus douce « October » offre un répit, portée par une mélodie de guitare distincte qui semble régulière, presque vivante, comme une clairière dans le labyrinthe. Mais « Mater Dolorosa » nous replonge dans des profondeurs plus sombres : imprégné de réverbération, il superpose des cris angoissés qui véhiculent à la fois la douleur et une beauté languissante, presque sacrée. D’une durée d’un peu plus de deux minutes, « The Well » est le morceau le plus court de l’album, mais aussi l’un des plus obsédants. Les guitares chargées de réverbération résonnent comme le vent tourbillonnant dans un gouffre, évoquant quelque chose à la fois mystique et troublant. On a l’impression qu’une créature s’agite sous la surface, prélude à la confrontation finale de l’album. Cette confrontation survient avec « Meet Your Maker », un final de huit minutes qui se déroule comme une préparation au combat. Il commence lentement, régulièrement. Au milieu, des voix émergent comme si elles étaient transmises par une radio lointaine, nous laissant percevoir presque une chanson cachée dans la chanson. Le morceau devient plus lourd, presque brisé par sa propre intensité, avant de se dissoudre en échos déformés qui s’estompent dans le silence. Labyrinthine ne se termine pas par un triomphe ou une fuite. Au contraire, sa fin donne l’impression de rencontrer quelque chose de profondément familier : nos propres souvenirs, nos blessures, nos ombres. Le labyrinthe n’est pas un lieu à conquérir, mais un espace de réflexion. Un lieu où nous pouvons nous perdre, mais peut-être aussi nous retrouver.

Avec son deuxième album, Faetooth prouve que l’attente en valait la peine. Après un passage en Europe en juin (une seule date en France au Hellfest sur la scène Valley), l’arrivée de Labyrinthine nous laisse espérer pouvoir bientôt découvrir l’intégralité de cet album en version live. Avec ses contrastes et son univers particulier, il est difficile de ne pas ressentir quelques frissons et de ne pas tomber peu à peu sous son charme.

FAETOOTH Announce 'Labyrinthine' LP Out Sept. 5

Tracklist :

01 : Iron Gate
02 : Death Of Day
03 : It Washes Over
04 : Hole
05 : White Noise
06 : Eviserate
07 : October
08 : Mater Dolorosa
09 : The Well
10 : Meet Your Maker


Three years after their debut Remnants of the Vessel, Faetooth is finally returning with Labyrinthine, a second full-length that will be released on September 5th via The Flenser. The Los Angeles trio spent the years in silence, with no singles bridging the gap between 2022 and 2025. Believe us, the wait was not wasted. What emerges here is a dense, haunting and profoundly human work blending heaviness with mysticism through their fairydoom style. 

by Zo’

The genre fairydoom has been brought up by the band itself. With this genre, Faetooth wanders between doom, shoegaze, and grunge. Their music unfolds slowly, stretching into rather long songs full of contradiction: a light guitar melody with heavy bass lines, eerie vocals with screams reeking pain in the background… With Labyrinthine, the band delves into the emotional weight of grief, memory, uncertainty, and the strange process of growing around our own wounds. The result is an album blending tenderness and intensity, beauty and pain. All this woven into a maze of feelings and sounds.

The opening track “Iron Gate” feels like the entry point to this universe. A dark and moody atmosphere settles in, its slow rhythm gradually overtaken by pounding drums and heavier guitars. Background growls rise like lurking shadows. It is less a song than a threshold, an entry where shadows are dancing around us to welcome us into Faetooth’s labyrinth. “Death of Day”, the album’s first single unveiled in April, takes a steadier approach. It begins instrumentally, the drums and a patient guitar riff carrying us forward at a measured loud pace, still looking like a threat before getting lighter. Where “Iron Gate” was ritualistic, “Death of Day” feels resigned. Lighter textures arrive with “It Washes Over”, where a bass line stands out to guide the melody before the guitars crack with grit and saturation. It is a song of duality: soft and melodic, yet loud and crushing at once. Easy to say that that tension lies at the heart of Faetooth’s sound. On “Hole”, released as the latest single, rhythm becomes everything. The song builds steadily, layer upon layer of intensity, until it collapses under its own weight and leaves the listener breathless. “White Noise” picks up where it leaves off, only to quiet down into calmer passages. The contrast keeps the listener off balance, teetering between immersion and rupture. “Eviscerate” takes on a more obvious stoner-doom influence. It begins softly, without drums, before their arrival deepens the atmosphere into something slow and gloomy. Two minutes in, a scream rips through the veil, an eruption of rage and pain that leaves the air scorched. The gentler “October” offers respite, carried by a distinct guitar melody that feels steady, almost lively, like a clearing in the maze. But “Mater Dolorosa” pulls us back into darker depths: drenched in reverb, it layers anguished screams that carry both pain and a languid, almost sacred beauty. At just over two minutes, “The Well” is the shortest track on the record but also one of its most haunting. Reverb-laden guitars echo like wind spiraling into a pit, conjuring something both mystical and unsettling. It feels like a creature is stirring beneath the surface, a prelude to the album’s closing confrontation. That confrontation comes with “Meet Your Maker”, an eight-minute finale that unravels like a battle preparation. It starts slowly, steadily. In the middle voices emerge as if transmitted from a distant radio, letting us  get almost a song hidden within the song. The track grows heavier, almost breaking under its own intensity, before dissolving into distorted echoes that fade into silence. Labyrinthine does not close with triumph or escape. Instead, its ending feels like meeting something deeply familiar: our own memories, our wounds, our shadows. The labyrinth is not a place to conquer, but a space of reflection. One where we may get lost, but perhaps also find ourselves.

With their sophomore album Faetooth has proven that the wait was worth it. After a passage in Europe in June (only one show in France at Hellfest on the Valley stage), the arrival of Labyrinthine makes us hope that we will soon be able to feel this whole record in a live version. With its contrasts and particular universe, it’s hard to not get some shivers and slowly fall in love with it. 

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