Avec la sortie de Chimera, leur premier album tant attendu, le 12 septembre via Out Of Line, le groupe de metalcore français Ashen continue son trajet sous les projecteurs. À travers douze titres, le quatuor dévoile l’étendue de son identité, mêlant une puissance brute à des moments de vulnérabilité saisissants. C’est un disque construit sur des contrastes : la rage et la tendresse, la grandeur cinématographique et les breakdowns violents, le tout porté par la voix viscérale du chanteur Clément.
Article par Zo’
English version below
Le voyage débute avec « You Were Always Here », une ouverture purement cinématographique qui fait office de portail vers un autre monde. Le morceau oscille entre une tension digne d’un film d’horreur et une légèreté presque féérique, créant une ambiance étrange et surnaturelle avant que le groupe au complet ne se déchaîne. « Meet Again » amène le premier pic d’émotion, soutenu par un chant clair et des mélodies de guitare puissantes qui rappellent parfois les envolées mélodiques de groupes comme Novelists. L’utilisation des screams, rare mais percutante, sert à intensifier la voix de Clément, imprégnée d’une douleur palpable. C’est un des premiers temps forts de l’album et l’un de ses morceaux les plus touchants. L’ambiance change radicalement avec le titre éponyme, « Chimera », ce personnage est le narrateur de l’album et nous sert de fil rouge. Les passages en spoken-word des couplets laissent place à une fureur incontrôlable, pour finir sur un breakdown sauvage qui semble appeler au chaos dans le pit. Le titre suivant, « Crystal Tears », canalise une énergie similaire, porté par des riffs de guitare écrasants qui engloutissent l’auditeur. « Oblivion » s’ouvre sur un jeu de guitare calme, presque délicat, avant de prendre une tournure inattendue. Un solo de guitare planant mène à une fin imprégnée de textures électroniques, presque house rendant le titre un peu plus accessible, révélant un côté plus expérimental du groupe et qui nous rappelle presque un peu du Sleep Token.
À mi-parcours, « Chimera’s Theme » sert d’interlude cinématographique. Construit sur le son d’un cœur qui bat, il se fait angoissant et oppressant avant de s’ouvrir sur quelque chose de plus lumineux, comme la lente dissipation de la brume. Sans transition après cela, « Cover Me Red » explose de rage. Centré sur les thèmes de l’auto-sabotage et d’être en constant état guerre contre soi-même, c’est l’un des titres les plus lourds de l’album, avec les screams de Clément qui percent des riffs incessants. Le breakdown promet d’être un moment dévastateur en live.
C’est là qu’Ashen nous surprend réellement. « Altering » ralentit drastiquement le rythme, flottant dans un espace éthéré où la voix de Clément est mise au premier plan. Des paroles comme “I’m so afraid to live, lost in between” percutent avec une vulnérabilité à couper le souffle, surtout quand elles sont chuchotées sur des cordes et une instrumentation épurée. C’est un moment pour respirer, mais aussi pour être totalement bouleversé. « Desire » se construit progressivement, un piano discret se cachant sous la batterie et les guitares à mesure que la chanson gagne en puissance. À mi-chemin, les instruments s’estompent, ne laissant que la voix et des textures électroniques, nous entraînant plus profondément dans son univers. Le morceau promet une explosion, mais ne s’y résout jamais complètement, laissant une tension latente. Le groupe monte ensuite en intensité avec « Sacrifice », en featuring avec Aaron Matts et Luka Garotin de Ten56. Leurs voix ajoutent une dimension plus menaçante et inquiétante, poussant l’énergie de l’album à son paroxysme. « Clone of a Clone » s’ouvre sur une mélodie étonnamment calme, presque pop, qui rappelle des artistes comme Yungblud. L’accalmie ne dure pas, le titre plongeant tête baissée dans une ambiance nu-metal abrasive et des textures électroniques. La ligne de refrain « Don’t become a clone of a clone » prend tout son sens, défiant le conformisme tant dans son son que dans son message.
L’album se conclut sur son morceau le plus long et le plus intime : « Living in Reverse ». Près de six minutes, il commence avec les sons apaisants de la nature : le murmure de l’eau, le chant des oiseaux. Le chant de Clément ne s’accompagne que d’une guitare acoustique, créant une ballade fragile, presque pop, qui se renforce lentement avec des solos de guitare électrique avant de s’estomper à nouveau dans la tranquillité de la nature. La dernière phrase, “I’ll try again till I get better, swearing someday I’ll be fine”, résonne dans le silence, comme une promesse de guérison.
Avec Chimera, Ashen se présente avec assurance et une profondeur émotionnelle qu’on ne leur connaissait qu’en surface. C’est un album qui embrasse la dualité, équilibrant une violence féroce et une douceur envoûtante. Plus qu’une simple collection de chansons, c’est un voyage intérieur, qui invite les auditeurs à explorer les forces, sombres et lumineuses, qui nous façonnent. Ce premier album ne se contente pas de révéler qui est Ashen ; il nous invite à découvrir une part de nous-mêmes en chemin. Et avec l’arrivée de leur tournée française en tête d’affiche, on ne manquera pas de les voir en passage à Lille pour savourer ces moments de douceur et de bagarre en live.

Tracklist
01. You Were Always Here
02. Meet Again
03. Chimera
04. Crystal Tears
05. Oblivion
06. Chimera’s Theme
07. Cover Me Red
08. Altering
09. Desire
10. Sacrifice
11. Clone of a Clone
12. Living in Reverse
With the release of Chimera, their long-awaited debut album, on September 12th via Out Of Line, French metalcore band Ashen continues its journey in the spotlight. Across twelve tracks, the quartet reveals the full extent of its identity, blending raw power with moments of striking vulnerability. It’s an album built on contrasts: rage and tenderness, cinematic grandeur and violent breakdowns, all carried by the visceral voice of singer Clément.
Review by Zo’
The journey begins with “You Were Always Here,” a purely cinematic opening that serves as a portal to another world. The track oscillates between horror movie-worthy tension and an almost fairy-tale-like lightness, creating a strange and supernatural atmosphere before the entire band lets loose. “Meet Again” brings the first emotional peak, supported by clear vocals and powerful guitar melodies that are sometimes reminiscent of the melodic flights of bands like Novelists. The use of screams, rare but powerful, serves to intensify Clément‘s voice, imbued with palpable pain. It’s one of the first highlights of the album and one of its most touching tracks. The atmosphere changes radically with the eponymous title track, “Chimera,” which is the narrator of the album and serves as its common thread. The spoken-word passages in the verses give way to uncontrollable fury, ending in a wild breakdown that seems to call for chaos in the pit. The next track, “Crystal Tears,” channels a similar energy, carried by crushing guitar riffs that engulf the listener. “Oblivion” opens with calm, almost delicate guitar playing before taking an unexpected turn. A soaring guitar solo leads to an ending imbued with electronic textures, almost house-like, making the track a little more accessible, revealing a more experimental side to the band and reminding us a little of Sleep Token.
Halfway through, “Chimera’s Theme” serves as a cinematic interlude. Built on the sound of a beating heart, it becomes anxious and oppressive before opening up to something brighter, like the slow dissipation of fog. Without transition, “Cover Me Red” explodes with rage. Focusing on themes of self-sabotage and being in a constant state of war with oneself, it is one of the heaviest tracks on the album, with Clément’s screams piercing through relentless riffs. The breakdown promises to be a devastating moment live.
This is where Ashen really surprises us. “Altering” slows down the pace dramatically, floating in an ethereal space where Clément’s voice is brought to the forefront. Lyrics like “I’m so afraid to live, lost in between” strike with breathtaking vulnerability, especially when whispered over strings and sparse instrumentation. It’s a moment to breathe, but also to be completely overwhelmed. “Desire” builds gradually, with a discreet piano hiding beneath the drums and guitars as the song gains power. Halfway through, the instruments fade away, leaving only the vocals and electronic textures, drawing us deeper into its universe. The track promises an explosion, but never quite delivers, leaving a latent tension. The band then ramps up the intensity with “Sacrifice,” featuring Aaron Matts and Luka Garotin of Ten56. Their vocals add a more menacing and unsettling dimension, pushing the album’s energy to its peak. “Clone of a Clone” opens with a surprisingly calm, almost pop-like melody reminiscent of artists like Yungblud. The calm doesn’t last long, as the track plunges headlong into an abrasive nu-metal vibe and electronic textures. The chorus line “Don’t become a clone of a clone” takes on its full meaning, challenging conformity both in its sound and its message.
The album concludes with its longest and most intimate track: “Living in Reverse.” Nearly six minutes long, it begins with the soothing sounds of nature: the murmur of water, birds singing. Clément’s vocals are accompanied only by an acoustic guitar, creating a fragile, almost pop-like ballad that slowly builds with electric guitar solos before fading back into the tranquility of nature. The last line, “I’ll try again till I get better, swearing someday I’ll be fine,” echoes in the silence, like a promise of healing.
With Chimera, Ashen presents itself with confidence and an emotional depth that we only knew on the surface. It’s an album that embraces duality, balancing fierce violence with haunting sweetness. More than just a collection of songs, it’s an inner journey, inviting listeners to explore the forces, dark and light, that shape us. This debut album doesn’t just reveal who Ashen is; it invites us to discover a part of ourselves along the way. And with their French tour as headliners coming up, we won’t miss the chance to see them in Lille and savor these moments of sweetness and struggle live.
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