#Artist : Interview Ashen

Juste avant la sortie de Chimera et la reprise de leur tournée Chimera Part 1, nous avons eu l’occasion de passer un moment avec Clément Richard (chant) et Niels Tozer (guitare) du groupe Ashen pour parler un peu de ce premier album qui permet au groupe d’en laisser voir un peu plus sur ce qu’ils sont réellement et tout ce qui se passe entre eux pendant le processus de création, que ce soit au niveau des chansons et des clips. On parle donc de sources d’inspirations, de rythme de vie, de copains et collab mais surtout de musique. 

Interview par  Zo

English version below


Zoé – Tout d’abord, je vous laisse présenter le projet Ashen pour ceux qui pourraient ne pas connaître.

Clem – On a sorti notre premier morceau en 2021. Avant ça, il y avait eu quelques années de recherche en sous-marin, comme on dit. On fait du metalcore avec des influences assez variées, et je pense une voix un peu plus rock que le type de voix qu’on a dans ce style en général. On vient de Paris. On peut parler un peu de notre parcours, jusqu’à présent ? On a commencé à vraiment faire des concerts à partir de 2021-2022, mais c’est en 2023 qu’on sort un petit peu de l’île de France, où on fait une tournée française avec While She Sleeps & Resolve. Un an plus tard, fin d’année 2023, on fait une tournée en France avec Novelists, suivie de début 2024, d’une tournée européenne avec Novelists. Tout l’été 2024 jusqu’à début 2025, on commence et on termine l’écriture d’un album, donc notre premier album, et qu’on défend à partir de l’été 2025. Donc là très récemment, avec des dates au Hellfest, l’ouverture pour Papa Roach, et ensuite cette rentrée septembre-octobre, notre première tournée en tête d’affiche partout en France. Avec la sortie de l’album le 12 septembre.

Zoé -Votre premier album, Chimera, qui sort la semaine prochaine…

Clem – Dans deux semaines. Tu m’as mis la pression, là.

Niels- Non, si, c’est la semaine prochaine. Là, on est à la semaine du 1, la semaine prochaine, c’est le 8. Donc le 12, c’est la semaine prochaine.

Clem – Oh non, mais je vous déteste tous. C’est trop de pression. Tiens, pour rien, on va repousser la date pour la peine, on n’est pas prêts.

Zoé – Du coup, beaucoup de pression par rapport à cette sortie ? 

Clem – Oui, parce que tu sais, un premier album c’est un petit peu la pression. Mais c’est toujours la pression quand tu sors un album, et que personne ne te connaît. Surtout, comment est-ce qu’on a écrit l’album, c’est du Ashen donc c’est toujours un peu le truc à double tranchant, dans le sens où on est assez hybride comme groupe de Metalcore. Comme disait Niels, on a des influences très variées, et qui se retrouvent grâce au concept de pouvoir faire plein de morceaux différents dans un album, qui se retrouvent là, enfin, au devant de la scène. Et là, tout le monde va entendre ce que c’est que Ashen, tel qu’on l’a pensé, et ça me fait bizarre. Et puis sans parler de ça, il y a aussi juste la hype derrière le projet, qui a vachement monté ces derniers mois. Et puis le fait qu’on n’a pas sorti tant de morceaux que ça, depuis le début de la création du groupe. Donc il y a quand même toujours ce truc de j’espère qu’on ne va pas décevoir les gens, mais en vrai, nous on est contents.

Niels – Moi je suis vachement serein, j’ai l’impression d’être plus que toi. Les premières interviews m’ont fait du bien aussi.

Clem – Ouais c’est ça, mais entre avoir des conversations avec des gens qui ont reçu l’album, on a discuté avec une dizaine de personnes, versus toutes ces milliers de personnes qui vont l’écouter d’un coup. J’ai hâte de pouvoir en discuter avec les fans en tournée. Ça va être rigolo.

Zoé -Comment est-ce que vous présenteriez Chimera ?

Clem – Je dirais que c’est un album qui, si on devait donner une petite réponse personnelle, répond à la plupart des envies des musiciens d’Ashen au moment où il a été écrit. Et ces envies correspondent à nos influences respectives qui sont très diverses, mais où le point central, c’est un metalcore, un metal moderne qui se veut être le plus viscéral possible. Ça veut dire qu’il y aura des surprises, évidemment, dans cet album, où les morceaux vont sans concession dans des directions, je pense, assez surprenantes pour un groupe de metalcore, en vrai. Et où les thèmes tournent autour de la recherche de qui nous sommes au travers des expériences qu’on a vécues qui peuvent être traumatiques pour se dépasser et ne pas en être l’esclave. Le fil rouge, c’est ce personnage Chimera qui est le narrateur qui nous aide à comprendre qui nous sommes et surtout à surpasser ce qui nous met plus bas que terre. Ça, pour la narration de l’album, les paroles et le message qu’on fait passer. Et après, instrumentalement, je pense que les fans de metalcore moderne s’y retrouveront, mais ils seront aussi vachement surpris. Je pense que c’est un truc qu’on aime faire avec Ashen depuis le début, où chaque morceau a son identité propre. On s’est rendu compte dans l’écriture de cet album qu’on n’arrivait pas à se détacher de cette manière de faire parce qu’on a eu une deadline qu’on s’est imposée pour écrire cet album. Et quand on s’impose une deadline, il y a forcément un objectif de rapidité d’écriture. On a essayé de continuer à parfaire le style Ashen. C’est une hydre Ashen, c’est vraiment cette espèce d’entité plurielle qui est à la fois plein de choses et à la fois une seule chose. Je n’arrive pas à l’expliquer autrement parce qu’il n’y a qu’après avoir écouté l’album qu’on arrivera à comprendre ça.

Niels – Je dirais que c’est un album avec un vrai fil rouge introspectif. Je ne sais pas si on peut parler d’album concept, mais il y a quand même une histoire qui va du début à la fin. C’était notre idée d’essayer d’avoir cette espèce d’évolution à travers l’album et que ça fasse un peu plus qu’un album qui est une collection de singles. Comme le disait Clément, c’est un album qui est assez éclectique. Le thème de l’album, en gros, c’est la réalisation de soi-même vers un soi plus véritable et s’assumer encore plus pleinement en tant qu’être humain et assumer notre nature. Et dans ce sens-là, c’était aussi la chose la plus cohérente à faire que de ne pas trop essayer de se mettre dans une case et à se permettre d’aller là où on voulait que l’histoire aille dans l’évolution de l’album.

Zoé – Ce que vous dites, ça fait vraiment écho à votre cover d’album où on voit ce personnage qui semble un peu sortir de sa sorte de chrysalide aussi pour aller vers la lumière. 

Clem – Exactement.

Zoé – Comment vous avez fait le choix pour l’artwork, mais aussi pour le process d’écriture et de composition? Vous fonctionnez tous ensemble ? 

Niels – Alors, pour le process de composition, très souvent, ça vient de mon côté au début. Je suis celui avec les compos dans l’ordi et tout ça. Et ça se passe un peu autour de moi en termes de production musicale. Et donc, très souvent, j’envoie les premières idées. Des fois, elles sont très nébuleuses, des fois, elles sont très construites et c’est presque le morceau tel quel, mais sans les voix. Et ensuite, il y a beaucoup de discussions au sein du groupe. Et de temps en temps, la première version et la version finale ne se ressemblent pas du tout parce que c’est passé dans la moulinette de chacun des membres du groupe. Et pour ce qui est de la création visuelle, on a un peu cette manière de travailler où dans la création musicale, on s’échange nos visions respectives pour essayer d’aller dans la même direction. Souvent, en se partageant des exemples visuels pour se partager entre nous comme un mood board et se partager l’atmosphère qu’on a envie que ce morceau ait. Tant dans l’émotion que dans l’univers visuel qui pourrait inspirer quand on écoute le morceau. Et donc, tout ça a fait que la somme de l’univers visuel qui a été créé dans l’album à travers ces morceaux nous ont un peu fait imaginer quelque chose qui ressemble très fortement à l’artwork avec qui on a travaillé avec un artiste français qui s’appelle Mathieu Boudot qui est extrêmement fort et qui fait des artworks pour plein de très grands rappeurs actuellement.

Zoé – On ressent vraiment le côté cinématographique autant dans la musique que dans vos clips avec de l’horreur, du fantastique, de la science-fiction aussi. C’est nourri par toute votre culture et ce que vous appréciez derrière, j’imagine.

Clem – En fait, si tu veux, quand on élabore les moodboards, lorsqu’on écrit les morceaux, on va piocher à la fois dans des choses qu’on peut voir sur les réseaux de créateurs, de designers, de trucs comme ça, que dans des films ou des choses qui nous rappellent certaines choses dans le morceau, dans le sound design ou juste dans presque l’OST de quelque chose et donc on va mettre des images extraits de films qu’on a adoré et qui nous ont inspiré aussi visuellement pour inspirer le morceau derrière. Pour que le morceau inspire de nouvelles images et de nouveaux souvenirs de films qu’on a gardé en tête. Et en fait, oui, il y a effectivement la culture cinématographique de chacun qui vient s’appliquer sur les morceaux pour leur donner vie en fait.

Zoé – Vous donneriez chacun un film en référence à l’album ou à un des singles qui est déjà sorti en clip ? 

Niels – Comme film qui a vachement influencé certains morceaux, on a I Saw The TV Glow, qui est un film A24 qui est sorti l’année dernière, il me semble, qui nous a beaucoup touché dans le groupe. Il y a The Substance, qui m’a inspiré dans les concepts au début et ensuite il y a eu pas mal de discussions avec Clem. Clem ne l’a pas vu mais parce qu’il est moins fan de films d’horreur.

Clem – Parce que Clem ne dormirait pas sinon, c’est ça la vérité. (rire)

Niels – Du coup, ça a été une inspiration. Clem, des idées ?

Clem – Oui, il y a eu Le Seigneur des Anneaux, très fort. Dans les jeux vidéo, on a aussi Devil May Cry et Final Fantasy, qui sont de grosses inspirations. Elden Ring aussi, pas mal. Je pense, sans s’en rendre compte, que Stanley Kubrick nous influence quand même vachement. Pas de manière très directe, mais pas mal.  Je dirais que Alien, ça pourrait aussi l’être dans plein d’aspects différents, au-delà forcément même de l’aspect juste visuel. Dans la DA, dans la manière où le film a été monté, dans la colo aussi. Il y a plein de trucs comme ça qui nous ont marqués, qui ont, on va dire, mis bout à bout, générés la direction artistique des clips de Ashen, mais c’est difficile de donner juste quelques films, parce qu’on a pioché dans beaucoup, beaucoup de choses, justement aussi pour pas faire dans la copie.

Niels – J’en ai un autre. L’épisode Démon 79 de Black Mirror. C’est vraiment les tout premiers trucs qui ont inspiré les prémices de cet album.

Zoé – Sur cet album, vous avez aussi collaboré avec ten56. C’est le seul featuring de l’album. Pourquoi eux ? Comment ce choix s’est fait ? 

Niels – Tout d’abord, parce que c’est les copains. Parce qu’on adore ce qu’ils font, parce que on avait cette idée depuis longtemps d’essayer de faire un peu un morceau, de faire un feat, mais pas vraiment le feat tout à fait, c’est juste le chanteur qui arrive et qui fait ses 16 mesures et ensuite il repart et tout ça. On voulait essayer d’avoir vraiment un morceau hybride Ashen/ten56. Avec ce truc un peu, ce passage où limite ten56 vient corrompre un peu le morceau, prendre les rênes du truc et que l’on laisse Aaron et Luka faire leurs trucs. Il y a Luka qui a enregistré des guitares et qui scream aussi derrière à certains moments et pour nous c’était important d’essayer d’avoir une bonne représentation des deux groupes plutôt que d’avoir juste le chanteur pour vraiment avoir cet effet où ils prennent le contrôle pendant une minute sur le morceau et ensuite nous on reprend et voilà quoi.

Zoé – Et dans le futur plus ou moins proche, il y a des artistes sur la scène française ou internationale avec qui vous aimeriez particulièrement collaborer ? 

Niels – Plus ou moins proche ? Je ne sais pas de quoi on peut parler.

Clem – Le truc c’est qu’il y a des choses qui malheureusement ne peuvent pas trop être partagées à mon grand désarroi mais tout ce qu’on peut dire c’est que oui, évidemment il y a des collaborations qui vont arriver parce que on a la chance de pouvoir et d’avoir des personnes avec qui on discute, qui sont géniaux et avec qui on adorerait collaborer et où la collaboration est possible. Donc ça va arriver. Maintenant, name drop pour l’instant on ne peut pas.

Zoé – Pas de problème. Et dans vos rêves les plus fous ? 

Clem – Dans nos rêves les plus fous ? La liste est longue.

Niels – La liste est énorme. Hyper obscur mais un producteur donc ce n’est pas un artiste mais c’est un producteur c’est un artiste mais pas au devant de la scène mais qui s’appelle Chris Greatti et c’est un mec qui a produit énormément d’albums je ne sais pas les derniers trucs qu’il a fait il a pu travailler avec Yungblud, Aurora, Will Smith, Palais Royal et en gros tout ce qu’il produit c’est de l’or et il est trop fort. Mais sinon forcément faire une collab avec Yungblud ce serait incroyable, avec Palais Royal aussi sinon il y a tellement de choses…

Clem – Moi je rêverais de faire une collab, et ça je pense que c’est faisable, avec Aurora c’est une personne, c’est une artiste qui est très très très over to metal elle a même dit dans une interview qu’elle adorerait faire un featuring avec Gojira.

Niels – Bring Me The Horizon l’a déjà fait par contre.

Clem – Oui, Bring Me The Horizon l’a déjà fait mais rien à foutre. (rires) En plus de ça Bring Me The Horizon l’a fait, mais je trouve que dans ce morceau Aurora n’est pas vraiment en valeur avec la créativité et la patte d’Aurora. Ce que j’aime chez Aurora justement c’est ce qu’elle fait elle-même toutes ses couleurs assez culture du nord dans l’approche des mélodies et même rythmiquement et j’adorerais faire une collab avec Aurora.  C’est peut-être la chanteuse qui me touche le plus du moment et puis Yungblud comme disait Niels c’est le rock. (rires)

Zoé – Aurora maintenant que tu le dis, ça ne me surprend absolument pas, surtout au vu dans l’album là où vous avez intégré beaucoup aussi de sons de nature, on retrouve souvent le son de l’eau, des oiseaux du coup enfin ce serait cool. Ce qui est assez surprenant parce que la plupart des singles que vous avez sortis jusqu’ici ils sont beaucoup plus sur le côté qu’on connait, plus violent plus orienté metalcore alors qu’au final quand on écoute par exemple “Living in Reverse” ou “Altering” qui sont vraiment plus calmes. Comment vous vous sentez par rapport à révéler un peu ce côté d’Ashen aussi

Niels – Je pense que du coup ces bruits de nature et de ça ils sont surtout au début et à la fin de l’album avec du coup “Altering” qui est presque une interlude qui permet de respirer un peu et surtout de passer à une autre phase de l’album. Donc forcément on sait pas totalement à quoi s’attendre mais d’un autre côté on avait pas envie de faire un album où c’était que justement comme les singles, full énergie, tout le temps du début à la fin. C’était juste notre vision de comment faire le meilleur album possible et qui marchait le mieux avec ce qu’on avait à raconter que ce soit dans le thème ou dans l’univers qu’on avait créé.

Clem – Quand on a commencé à écrire cet album, on s’est forcément rappelé tous les albums que nous on estimait être des masterpieces, et tous ces albums c’est des albums qui respirent, qui surprennent, avec de la nuance et c’est des albums où les artistes tu sens qu’ils sont allés au bout de ce qu’ils voulaient montrer d’eux même. Slipknot, même l’album éponyme il y a un moment où ça se calme, il y a un moment où ça respire alors c’est peut-être le plus bourrin de tous, quoi qu’à Iowa c’est peut-être pire, mais il y a forcément des moments où les artistes ont aussi besoin de calmer le jeu, parce que pour que des morceaux vénères puissent être vénères il faut qu’il y ait des moments d’accalmie. Si c’est juste tout le temps bourrin, le degré de rage est amoindri par l’absence de nuance. Ça c’est une des premières raisons qui fait que l’album est autant nuancé, c’est parce que nos inspirations le sont et donc le fait qu’on a besoin d’écrire de la musique nuancée pour qu’elle puisse être mise en valeur. Le dernier point, je dirais juste parce que c’est aussi une facette d’Ashen qui existe depuis le début mais juste le fait de devoir sortir des albums et donc des singles qui se suffisent à eux-mêmes, qu’il faut qu’ils soient entre guillemets des bangers à chaque fois, ça nous empêche de pouvoir montrer ces visages là d’Ashen qui sont moins metalcore friendly. Pour trouver notre public on était obligé, lorsqu’on sortait des singles, de sortir de la musique qui pourrait ne pas trop chambouler nos fans. Là par contre l’album je pense que les gens qui écoutent un album ont aussi envie d’être surpris et vont pouvoir voir ce visage qui est là depuis le début, des choses qu’on rêve de faire, qu’on a toujours pas pu faire parce qu’il n’y a pas d’album et là on peut enfin.

Zoé – A part le report de quelques mois, vous avez rencontré des difficultés particulières dans la création de cet album ? 

Niels – Oui, il y a forcément un milliard de trucs que maintenant on a oublié je pense, parce que ça fait partie du process, c’est qu’on essaie de ne pas les voir comme des montagnes insurmontables mais comme des petits trucs à gérer et puis on avance. Mais on peut dire que la finalisation de l’album était quand même sûrement pour tous la période la plus intense de notre vie actuellement. Dans le sens où on s’était mis une deadline pour finir et que du coup on a forcément dû continuer à aller de plus en plus vite sur la fin et c’est devenu assez intense mais au final on est tous ressortis grandis de ça et donc on est super contents. Je pense qu’on est tous fiers de nous même si c’était pas forcément simple tout le temps, on est très content.

Clem – En fait si tu veux, quand on finalise un album il y a forcément des moments où tu finis par faire des nuits blanches parce que tu as des deadlines à respecter. Surtout Niels, lui il s’occupe de produire, d’écrire tout ce qui va ornementer l’instrumental, d’enregistrer, etc mais il mixe et il masterise aussi. Quand on arrive à la fin d’un album où il y a tout qui est à faire en même temps sauf qu’il n’y a qu’une personne qui s’occupe de ça, ça génère une surcharge de travail qui est colossale, et dont, aujourd’hui, je pense que les gens ne se rendent pas compte. Parce qu’ils s’imaginent qu’un groupe qui sort d’un album c’est forcément une grosse machine qu’il y a des gens pour enregistrer, pour mixer, etc alors qu’en fait pas du tout. À notre niveau, et même encore chez certains groupes très connus, on garde tout dans notre petit cercle, parce que c’est aussi comme ça qu’on maîtrise le mieux l’art qu’on fait. Et sur la fin d’un album, je sais qu’il y a eu des nuits blanches qui s’accumulaient ou des fois, Niels, les deux dernières semaines il y a eu presque dix nuits blanches en deux semaines, et ça c’est juste la partie du son.

Niels – Non, les deux dernières semaines c’était les dix nuits blanches c’était avec deux tournages de clips en même temps…Il faut savoir qu’en fait, quand on tourne un clip avec Ashen, on tourne avec Bastien Sablé. Bastien nous aide à faire en sorte que par rapport à notre budget, nos idées puissent rentrer et soient réalisables mais le truc c’est que du coup ça nous oblige des fois à enchaîner des nombre d’heures de tournage qui dépassent l’entendement. Donc on fait des fois des nuits blanches où on tourne sur une journée et demie non-stop pour être capable de pouvoir tout rentrer, ça n’a aucun sens.

Zoé – C’est en effet des côtés qu’on ne voit pas du tout quand on est côté public mais c’est toujours intéressant de se rendre compte du travail qu’il y a derrière. Donc une fois tout ça terminé, ça vous a permis de lancer le Chimera Tour partie 1 avec l’Artificial Waves en mai puis quelques festivals et ça va reprendre bientôt. Est-ce qu’il y a un morceau qui sort du lot en live, soit que vous avez hâte de faire découvrir au public, soit qui a déjà fait ses preuves en live, ou qui est tout simplement votre morceau préféré de l’album ?

Clem – On a la chance d’avoir un morceau qu’on joue depuis quand même pas mal de temps et qui en vrai est un des morceaux qu’on aime le plus jouer en live qui est « Chimera ». qui met une énergie dingue qui nous permet d’ouvrir un set exactement comme on le rêve avec de l’énergie, avec de l’entertainment. Il y a plein de trucs qui se passent qui sont cool. Mais globalement tous les morceaux qui sont présents dans l’album ont été vachement pensés pour le live parce qu’on est un groupe qui accorde une importance vraiment énorme à ce que les morceaux qu’on écrive puissent bien sonner et puissent créer du lien avec les gens surtout. Et limite, on essaye toujours de trouver un moyen que le morceau soit le mieux possible sur album, mais encore mieux en live. Donc forcément ça passe par pas mal de réflexions, de comment on peut faire pour que l’interprétation et la restitution soient la plus intéressante possible et dans ce sens là je pense qu’après c’est super.

Niels – Je pense à ça parce qu’on a travaillé dessus encore hier soir mais je pense qu’”Oblivion” va être sacrément intéressante en live. Je pense que “Clone of a Clone” risque d’être vachement marrante et sinon je pense que “Living In Reverse” ça peut être puissant.

Zoé – Pour vous quelles sont les prochaines étapes et l’évolution d’Ashen ?

Niels – En vrai, les prochaines étapes, c’est d’essayer de continuer à faire des concerts là où on n’a pas encore fait de concerts en France. Et puis ensuite, essayer de s’exporter un peu plus, aller jouer en Europe, peut-être en Amérique, et laisser le temps faire son œuvre.

Clem – On a vraiment envie de découvrir du territoire, d’être un groupe qui tourne à l’international et qui suit le rythme d’un groupe comme LANDMVRKS, Ten56, Resolve, Novelists... On veut rattraper le train et c’est quelque chose qui nous fait vraiment rêver. Je dirai que l’expérience qu’on a vécue au Hellfest nous a placé un nouveau rêve et qu’on espère pouvoir, non pas que rejouer le fest, mais vraiment faire du festival en plein air et puis pouvoir monter dans les slots pour essayer de revivre l’expérience qu’on a vécue au Hellfest qui nous a vraiment mis des étoiles dans les yeux. Et puis la France, c’est quelque chose qui est très important pour nous, pour le développement du projet. On a la chance de voir que Ashen devient de plus en plus « important » en France. On peut prétendre à faire des salles et à enfin aller découvrir notre public. La tournée en headline, c’est une grande première pour nous. On a dû faire deux concerts en headline dans toute notre vie. Je t’avoue que les dates en septembre et octobre, je pense que ça va être autant galvanisant que le Hellfest. Dans le sens où, oui, le Hellfest était 30 000 personnes, c’était génial, mais tu ne te rends pas vraiment compte si les gens viennent pour toi. En plus de ça, tu es loin du public, il y a une distance. Là, on va être dans des clubs avec des salles qui peuvent aller jusqu’à 400 personnes. Le ferrailleur est « sold out » à Nantes, c’est jauge à 380/390. Pour nous, ça va être quelque chose. J’ai hâte qu’on continue à creuser cette direction-là et qu’on fasse des tournées en Headline aussi.

Zoé – Tu parles de la France et de son importance, ajouter du français dans vos lyrics. C’est une idée que vous avez en tête ? Ou plus tard, quand vous serez bien imposés au niveau international ? 

Niels – C’est un truc auquel on a très souvent pensé. On n’a pas eu encore trop l’occasion d’explorer des morceaux ou des idées où il y avait ça dedans. On verra de quoi l’avenir est fait. Je pense que ça reste pas un exercice très très simple à faire. Et on le fera si un jour une compo se présente et qu’il faut faire ça et que ça marche bien.

Clem – Je te rejoins à 100%. Pour donner un peu de détails sur ce qui se passe quand on écrit un morceau, je sais qu’à chaque fois qu’on s’est mis à écrire les paroles et qu’on s’est dit que ça pourrait être cool, au moment où on écrit les paroles, le français ne vient jamais. Le français est dans l’écriture des paroles définitives, je veux dire, là où on se dit que ça va être génial, ça va être beau. Parce que je pense qu’on n’a pas la culture dans ce qu’on écoute pour nous faire trouver des paroles où ça va forcément marcher. Je pense qu’on a plus de recul lorsqu’on place et qu’on écrit des paroles avec du yaourt où il y a des sonorités anglophones. On arrive mieux à savoir à quoi pourrait ressembler le morceau. Et vu qu’on écrit beaucoup d’abord en faisant des yaourts, des lignes de voix avec des sonorités anglophones, je me vois mal faire une des sonorités françaises. Dans notre process actuellement, je trouve que c’est quand même vachement difficile de mettre du français.

Niels – Moi, ce n’est pas comme ça que je le vois. J’ai l’impression qu’on n’a pas eu de morceau où il y avait un moment qui s’offrait à nous pour pouvoir faire ça. Et c’est pour ça que ça ne m’est jamais venu en tête mais je sais que si on avait eu un truc où il y avait eu cette opportunité de le faire, je pense que j’aurais un peu plus creusé que ce qu’on a pu faire sur tous les précédents morceaux.

Clem – Après, je pense que des opportunités il y en a eu jusqu’au moment où on l’a fait. Je sais que moi, dans mon cerveau, ça serait dommage de mettre du français. C’est parce que je trouve, et je l’ai déjà dit en interview, je l’assume complètement, je trouve que le français, c’est moins bien que l’anglais, surtout dans notre contexte. Je ne suis pas du genre à ne pas écouter du français, j’adore écouter des artistes qui savent le faire. Moi, ce n’est pas mon cas. Donc advienne qui pourra. Ce n’est pas un truc qui me rebute, mais ce n’est pas un truc que j’entraîne impérativement de mon côté pour essayer de le rentrer.

Zoé – Une dernière question, que donneriez-vous en recommandation musicale actuellement ? 

Niels – L’album de Ten56 qui va sortir et en dehors du metal, je dirais Mk.gee.

Clem – Alice In Chains, avec leur premier album, ou le deuxième.

Zoé – Parfait, merci à vous deux pour votre temps et vos réponses. Et puis, on se voit le 9 octobre à La Bulle Café à Lille ! 

Un grand merci à Romain pour cette opportunité, ainsi qu’à Clément et Niels pour leur gentillesse et disponibilité. 


Just before the release of Chimera and the resumption of their Chimera Part 1 tour, we had the opportunity to spend some time with Clément (vocals) and Niels (guitar) from Ashen. We chatted about their first album, which allows the band to reveal more about who they truly are and what happens behind the scenes during the creative process, both for songs and music videos. We discussed their sources of inspiration, daily life, friends, but most importantly, their music.

Interview par  Zo

Zoé – First, I’ll let you introduce the Ashen project for those who might not be familiar with it.

Clem: We released our first track in 2021. Before that, there were a few years of underground research, as we call it. We play metalcore with pretty varied influences, and I think a slightly more rock voice than the type of voice you generally hear in this style. We’re from Paris. Should we talk a bit about our journey so far? Yes, we really started playing shows in 2021-2022, but it was in 2023 that we started touring outside the Paris region, doing a French tour with While She Sleeps & Resolve. A year later, at the end of 2023, we did a tour in France with Novelists, followed by a European tour with Novelists in early 2024. All of summer 2024 until early 2025, we started and finished writing an album, our first album, which we’ll be promoting from the summer of 2025. So very recently, with dates at Hellfest, opening for Papa Roach, and then this fall, September-October, our first headlining tour all over France. With the album coming out on September 12th. Very recently, with dates like Hellfest, opening for Papa Roach, and then this fall, September-October, our first headlining tour all over France. With the album coming out on September 12th.

Zoé – So, this is your first album, Chimera, which comes out next week…

Clem – In two weeks. You’ve put the pressure on me there.

Niels – No, it is next week. We’re in the week of the 1st, next week is the 8th. So the 12th is next week.

Clem – Oh no, I hate you all. It’s too much pressure. We’re going to postpone the date because of this, we’re not ready.

Zoé – So, a lot of pressure about this release?

Clem – Yes, because, you know, a first album, I think there’s a little pressure, of course there is always pressure when you release an album, but here no one knows you. Especially how we wrote the album, it’s Ashen’s style,so it’s always a double-edged sword, in the sense that we’re a pretty hybrid metalcore band. As Niels said, we have very varied influences, which come together thanks to the concept of being able to make a lot of different songs on one album, and they’re all there, finally, on the front stage. And now everyone is going to hear what Ashen is, as we envisioned it, and it feels strange. And besides that, there’s also just the hype behind the project, which has really grown in recent months. And the fact that we haven’t released that many songs since the band started. So there’s still this feeling of, I hope we don’t disappoint people, but honestly, we’re happy.

Niels – I’m very calm, I feel like I’m more so than you. The first interviews also did me good.

Clem – Yeah, that’s it, but it’s different to have conversations with people who have received the album—we’ve talked with about ten people—versus all those thousands of people who are going to listen to it all at once. I can’t wait to discuss it with the fans on tour. It’s going to be fun.

Zoé – How would you present Chimera

Clem – I would say it’s an album that, if we had to give a short personal answer, meets most of the desires of Ashen’s musicians at the time it was written. And these desires correspond to our respective influences which are very diverse, but where the central point is a modern metalcore, a modern metal that wants to be as visceral as possible. This means there will be surprises, of course, in this album, where the songs go in directions that are, I think, quite surprising for a metalcore band, honestly. And where the themes revolve around the search for who we are through the experiences we’ve had, which can be traumatic, in order to overcome them and not be enslaved by them. The common thread is this character Chimera who is the narrator who helps us understand who we are and, most importantly, to overcome what brings us lower than dirt. That’s for the album’s narration, lyrics, and the message we’re conveying. And then, instrumentally, I think fans of modern metalcore will find what they’re looking for, but they’ll also be very surprised. I think that’s something we’ve liked doing with Ashen since the beginning, where each song has its own identity. We realized while writing this album that we couldn’t break away from this way of doing things because we had a deadline we imposed on ourselves to write this album. And when you impose a deadline, there’s a goal of writing quickly. We tried to continue to perfect the Ashen style. Ashen is a hydra, it’s really this kind of plural entity that is both many things and one thing. I can’t explain it any other way because you’ll only understand it after listening to the album.

Niels – I would say it’s an album with a real introspective common thread. I don’t know if we can call it a concept album, but there is a story that goes from the beginning to the end. That was our idea, to try to have this kind of evolution throughout the album and for it to be more than just a collection of singles. As Clément said, it’s a pretty eclectic album. The theme of the album, in a nutshell, is self-realization towards a truer self and embracing ourselves more fully as human beings and embracing our nature. And in that sense, it was also the most coherent thing to do—not to try too hard to fit into a box and to allow ourselves to go where we wanted the story to go in the album’s evolution.

Zoé – What you’re saying really echoes your album cover, where we see this character who seems to be emerging from their sort of chrysalis to move towards the light.

Clem – Exactly.

Zoé – How did you choose the artwork, and what was the process for writing and composing? Were you all working together?

Niels – So, for the composition process, it very often starts on my side. I’m the one with the compositions on the computer and all that. And it kind of happens around me in terms of musical production. And so, very often, I send the first ideas. Sometimes they’re very vague, sometimes they’re very structured and it’s almost the song as is, but without the vocals. And then there’s a lot of discussion within the band. And sometimes, the first version and the final version don’t look alike at all because it’s gone through the grinder of each band member. And as for the visual creation, we have this way of working where, in musical creation, we exchange our respective visions to try to go in the same direction. Often, we share visual examples to create a kind of moodboard and share the atmosphere we want the song to have. Both in terms of emotion and the visual universe that could be inspired when you listen to the song. And so, all of that meant that the sum of the visual universe created in the album through these songs made us imagine something that very closely resembles the artwork we worked on with a French artist named Mathieu Boudot who is extremely talented and does artwork for a lot of very big rappers right now.

Zoé – We can really feel the cinematic side in both the music and your music videos, with horror, fantasy, and science fiction too. It’s fueled by all of your culture and what you appreciate, I imagine.

Clem – Actually, when we create the mood boards, when we write the songs, we draw from both things we see on social media from creators, designers, stuff like that, and from movies or things that remind us of certain things in the song, in the sound design, or even just in the almost OST of something. So we’ll put images extracted from movies we loved and that also inspired us visually to inspire the song behind it. For the song to inspire new images and new movie memories we’ve kept in mind. And in fact, yes, everyone’s cinematic culture comes into play on the songs to give them life.

Zoé – Would each of you name a film as a reference for the album or one of the singles that has already been released as a video?

Niels – A film that really influenced some of the songs is I Saw The TV Glow, an A24 film that came out last year, I think, which really touched the band. There’s The Substance, which inspired me with the concepts at the beginning, and then there were a lot of discussions with Clem. Clem hasn’t seen it, but that’s because he’s less of a fan of horror movies.

Clem – Because Clem wouldn’t be able to sleep otherwise, that’s the truth. (laughs)

Niels – So, that was an inspiration. Clem, any ideas?

Clem – Yes, there was The Lord of the Rings, very strongly. In video games, we also have Devil May Cry and Final Fantasy, which are big inspirations. Elden Ring too, quite a bit. I think, without even realizing it, Stanley Kubrick influences us quite a lot. Not in a very direct way, but a lot. I’d say Alien could also be in many different aspects, beyond just the visual aspect. In the art direction, in the way the film was edited, in the color grading too. There are a lot of things like that that have marked us, which, put together, have generated the artistic direction of Ashen’s videos, but it’s difficult to give just a few films, because we draw from many, many things, precisely so we don’t copy.

Niels – I have another one. The « Demon 79 » episode of Black Mirror. That was really one of the very first things that inspired the beginnings of this album.

Zoé – On this album, you also collaborated with ten56. Is this the only feature on the album? Why them? How did that choice come about?

Niels – First of all, because they’re our friends. Because we love what they do, because we’ve had this idea for a long time to try and make a song, to do a feature, but not really the typical feature where the singer just comes in and does their 16 bars and then leaves. We wanted to try to have a truly hybrid Ashen/ten56 song. With this kind of thing, this part where ten56 almost comes in to corrupt the song, to take the reins of the whole thing, and we let Aaron and Luka do their thing. Luka recorded some guitars and also screams at certain points, and for us it was important to try to have a good representation of both bands rather than just having the singer, to really have that effect of them taking control of the song for a minute and then we take over, and that’s it.

Zoé – And in the more or less near future, are there any artists on the French or international scene you would particularly like to collaborate with?

Niels – More or less near? I don’t know what we can talk about.

Clem – The thing is, there are things that unfortunately can’t really be shared, to my great dismay, but all we can say is that yes, obviously there will be collaborations coming because we are lucky enough to be able to and to have people we talk to who are great and who we would love to collaborate with and where a collaboration is possible. So it’s going to happen. For now, we can’t name-drop.

Zoé – No problem. And in your wildest dreams?

Clem – In our wildest dreams? The list is long.

Niels – The list is huge. It’s super obscure, but a producer—so not an artist but a producer, he is still an artist but not on the front stage—named Chris Greatti, and he’s a guy who has produced a lot of albums, I don’t know the latest things he’s done, but he’s worked with Yungblud, Aurora, Will Smith, Palais Royal, and basically everything he produces is gold, and he’s so good. But otherwise, a collaboration with Yungblud would be incredible, with Palais Royal too, otherwise there are so many things…

Clem – I’d dream of doing a collab, and I think this is feasible, with Aurora. She’s a person, she’s an artist who is very, very, very into metal. She even said in an interview that she would love to do a feature with Gojira.

Niels – Bring Me The Horizon has already done it, though.

Clem – Yes, Bring Me The Horizon has already done it, but I don’t give a damn. (laughs) On top of that, Bring Me The Horizon did it, but I find that in that song, Aurora’s creativity and touch aren’t really showcased. What I like about Aurora is what she does herself, all her kind of northern culture colors in the approach to melodies and even rhythmically, and I would love to do a collab with Aurora. She’s maybe the singer who moves me the most right now, and then Yungblud, as Niels said, he’s rock. (laughs)

Zoé – Aurora, now that you say it, doesn’t surprise me at all, especially considering how you’ve integrated a lot of nature sounds into the album—you often find the sound of water, of birds, so…it would be cool. What’s quite surprising is that all or most of the singles you’ve released so far are much more on the side we’re familiar with, more violent, more metalcore-oriented, whereas in the end, when you listen to, for example, « Living in Reverse » or « Altering, » which are much calmer. How do you feel about revealing this side of Ashen too?

Niels – I think that these nature sounds and things like that are mostly at the beginning and end of the album, with « Altering » being almost an interlude that allows you to breathe a little and, most of all, to move on to another phase of the album. So, we don’t completely know what to expect, but on the other hand, we didn’t want to make an album that was just, like the singles, full of energy, all the time from beginning to end. It was just our vision of how to make the best possible album that worked best with what we had to tell, whether it was in the theme or the universe we had created.

Clem – When we started writing this album, we obviously thought back to all the albums we considered to be masterpieces, and all those albums are ones that breathe, that surprise, with nuance, and they are albums where you feel that the artists went as far as they wanted to in what they wanted to show of themselves. Slipknot, even the self-titled album, has a moment where it calms down, there’s a moment where it breathes, even though it’s maybe the most brutal of them all, although Iowa is maybe worse, but there are necessarily moments where the artists also need to calm things down, because for the angry songs to be angry, there have to be moments of calm. If it’s just brutal all the time, the level of rage is lessened by the absence of nuance. That’s one of the first reasons why the album is so nuanced—it’s because our inspirations are, and therefore we need to write nuanced music so that it can be highlighted. The last point, I would just say because it’s also a side of Ashen that has existed since the beginning, but just the fact that we have to release albums and therefore singles that are self-sufficient, that have to be, so to speak, « bangers » every time, that prevents us from being able to show those sides of Ashen that are less metalcore-friendly. To find our audience, we were forced, when we released singles, to release music that wouldn’t upset our fans too much. But with the album, I think people who listen to an album also want to be surprised and will be able to see this side that’s been there since the beginning, things we’ve dreamed of doing, that we’ve never been able to do because there wasn’t an album, and now we finally can.

Zoé – So this is your first album, and apart from the delay of a few months, did you encounter any particular difficulties in the creation?

Niels – Yes, there are necessarily a billion things that we’ve forgotten now, I think, because it’s part of the process, which is that we try not to see them as insurmountable mountains but as small things to manage, and then we move forward. But we can say that finalizing the album was probably the most intense period of our lives so far. In the sense that we had set a deadline to finish, and so we inevitably had to keep going faster and faster towards the end, and it became quite intense, but in the end, we all came out of it stronger, and we’re super happy. I think we’re all proud of ourselves, even if it wasn’t always easy, we’re very happy.

Clem – Actually, when you’re finalizing an album, there are necessarily times when you end up pulling all-nighters because you have deadlines to meet. Especially Niels, he’s in charge of producing, writing everything that will ornament the instrumental, recording, etc., but he also mixes and masters. When you get to the end of an album where everything has to be done at the same time, but there’s only one person who takes care of it, it generates a colossal workload, which, today, I think people don’t realize. Because they imagine that a band releasing an album is necessarily a big machine with people to record, to mix, etc., when in fact it’s not at all. At our level, and even with some very well-known bands, we keep everything within our small circle, because that’s also how we best control the art we’re making. And towards the end of an album, I know there were all-nighters that piled up, or sometimes, Niels, in the last two weeks, there were almost ten all-nighters in two weeks, and that’s just the sound part.

Niels – No, the last two weeks were the ten all-nighters, it was with two music video shoots at the same time… You have to know that when we shoot a music video with Ashen, we shoot with Bastien Sablé. Bastien helps us make sure that our ideas can fit and be feasible within our budget, but the thing is, that forces us sometimes to chain together a number of shooting hours that are beyond comprehension. So we sometimes do all-nighters where we shoot for a day and a half non-stop to be able to fit everything in, it makes no sense.

Zoé – Those are indeed sides that we don’t see at all when we’re on the public side, but it’s always interesting to realize the work that goes into it. So once all that was finished, it allowed you to start the Chimera Part 1 Tour with Artificial Waves in May, a few festivals, and it’s going to resume soon. Is there a song that stands out in a live setting, either one that you’re eager to share with the audience, one that has already proven itself live, or simply your favorite song on the album?

Clem – We’re lucky to have a song we’ve been playing for quite a while that is honestly one of the songs we love playing most live, which is « Chimera. » I think it puts out an insane amount of energy that allows us to open a set exactly as we dream of it, with energy, with entertainment. There are a lot of cool things happening. But overall, all the songs on the album were really designed for live performance because we’re a band that puts a lot of importance on making sure the songs we write can sound good and can especially create a connection with people. And we almost always try to find a way for the song to be as good as possible on the album, but even better live. So, of course, that involves a lot of thought about how we can make the performance and delivery as interesting as possible, and in that sense, I think it’s great.

Niels – I’m thinking of this because we were working on it again last night, but I think « Oblivion » is going to be incredibly interesting live. I think « Clone of a Clone » might be a lot of fun, and otherwise, I think « Living in Reverse » can be powerful.

Zoé – What are the next steps and the evolution of Ashen for you?

Niels – Honestly, the next steps are to try to keep playing shows where we haven’t played yet in France. And then, try to export a little more, go play in Europe, maybe in America, and let time take its course.

Clem – We really want to discover new territories, to be a band that tours internationally and follows the rhythm of a band like LANDMVRKS, Ten56, Resolve, Novelists. We want to catch up, and that’s something we really dream of. I would say that the experience we had at Hellfest gave us a new dream, and we hope to be able to, not just to play the festival again, but to really do outdoor festivals and be able to move up the slots to try to relive the experience we had at Hellfest, which really put stars in our eyes. And then France is something that is very important for us for the project’s development. We’re lucky to see that Ashen is becoming more and more « important » in France. We can aim for larger venues and finally go and discover our audience. The headlining tour is a big first for us. We must have done two headlining shows in our entire lives. I have to tell you that the dates in September and October, I think they’re going to be as electrifying as Hellfest. In the sense that, yes, Hellfest was 30,000 people, it was great, but you don’t really know if people are there for you. On top of that, you’re far from the audience, there’s a distance. Here, we’re going to be in clubs with venues that can hold up to 400 people. Le Ferrailleur is « sold out » in Nantes, it’s a capacity of 380/390. For us, that’s going to be something. I can’t wait for us to continue exploring this direction and do headlining tours as well.

Zoé – You talk about France and its importance; adding French to your lyrics. Is that an idea you have in mind? Or later, when you are well-established internationally?

Niels – That’s something we’ve thought about very often. We haven’t had the opportunity yet to explore songs or ideas where that was a part of it. We’ll see what the future holds. I don’t think it’s a very, very simple exercise to do. And we’ll do it if one day a composition comes along where it has to be done and it works well.

Clem – I agree with you 100%. To give a little detail on what happens when we write a song, I know that every time we’ve started writing lyrics and thought it could be cool, at the moment we write the lyrics, French never comes. French is in the writing of the final lyrics, I mean, where we say to ourselves that it’s going to be great, it’s going to be beautiful. Because I think we don’t have the culture in what we listen to to make us find lyrics where it will necessarily work. I think we have more perspective when we place and write lyrics with « yaourt » where there are English-sounding words. We are better at knowing what the song could sound like. And since we write a lot first by doing « yaourt, » vocal lines with English-sounding words, I can’t imagine myself doing French-sounding words. In our current process, I find it’s still very difficult to put in French.

Niels – I don’t see it that way. I feel like we haven’t had a song where there was a moment that presented itself to us to be able to do that. And that’s why it never came to my mind, but I know that if we had had something where there was that opportunity to do it, I think I would have explored it a little more than we’ve been able to on all the previous songs.

Clem – After that, I think there have been opportunities until the moment we did it. I know that in my brain, it would be a shame to put in French. It’s because I find, and I’ve already said it in an interview, I completely own it, I find that French is not as good as English, especially in our context. I’m not the type to not listen to French, I love listening to artists who know how to do it. That’s not my case. So come what may. It’s not something that puts me off, but it’s not something that I’m working on diligently on my end to try to include.

Zoé – One last question, what would you recommend musically right now?

Niels – The ten56 album that’s about to come out, and outside of metal, I’d say Mk.gee.

ClemAlice In Chains, with their first album, or the second one.

Zoé – Perfect, thank you both for your time and your answers. And we’ll see you on October 9th at La Bulle Café in Lille!

 

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