Ce 9 septembre, nous avions rendez-vous à l’Aéronef pour démarrer cette nouvelle saison culturelle avec un groupe qui nous tenait très à coeur : University. Avec leur emo-punk adolescent, les anglais nous ont rappelé nos années lycées. A leurs côtés, nous retrouvions les français de Ellah A. Thaun et leur indie rock piqué à la noise.
Report et photos par Marye DAVENNE
English version below
Premier Aéronef de la saison pour nous, et quelques petits aménagements d’été en place, c’est devant une scène club remontée de quelques centimètres que nous avions rendez-vous pour cette première soirée gratuite pour les abonné.es de la salle. Un peu plus de 200 personnes en place pour accueillir Ellah A. Thaun, initialement projet solo de Nathanaëlle-Eléonore Hauguel, transformé en quintette depuis une dizaine d’année. Lumière rouge vive, c’est avec des samples électroniques que la machine se lance, devant un public qui, aux premiers abords, ne sait pas encore comment réagir. Il faut dire que leur indie rock a de quoi surprendre. Une batterie qui se fait marteler de toute part, un chant passé au vocodeur, mais surtout des titres prenants, qui voient apparaitre les premières danses les plus farfelues dans le public. Certains titres font appels à des sonorités bien enfuis dans nos souvenirs, et voilà qu’on se retrouve propulsé dans une bande son à la Matrix où les ordinateurs n’ont pas encore pris le dessus sur nous ! On retrouve dans leur musique beaucoup de similarités avec ce que La Jungle ont l’habitude de nous fournir, à savoir un jeu de batterie impressionnant, des samples assez court mais répétitifs pour déposer une certaine transe, et un chant distordu pour une impression de micro de radio rouillé. Ellah A. Thaun redéfinissent leur genre musical, imposant aux spectateurs de prendre leurs temps avec un titre accapella aux longues pauses, silencieuses. Le guitariste en perdra sa sangle de guitare, son vibrato et même son pantalon en fin de concert !
Nos années adolescentes commencent à être loin derrière nous, mais pourtant, lorsque des trentenaires parlent d’adolescence, qu’ils l’aient vécu au nord de l’Angleterre ou en France, on retrouve les même codes, les même questionnements, et surtout les même références. Installons nous donc dans notre vieille chambre en format XXL dans cet Aéronef, enlevons nos chaussures pour ne pas abimer la moquette au sol, et allumons notre PS2 pour jouer au mythique Tony Hawk Pro Skater 2, et c’est parti pour le concert de University. Le trio, ou plutôt quatuor si l’on compte la tête pensante du groupe, qui fera office ce soir de joueur de Playstation, et « annonceur » de la setlist, à l’instar des « ring girl » dans les matchs de boxes ou de catch, prennent leur temps et sont sans filtre. Dès les premières secondes, le public se mets à bouger devant les piles électriques que sont University. Mélangeant punk hardcore, indie, couvert d’une grosse ambiance emo, les titres des chansons sont aussi évocateurs que les titres de nos articles sur tumblr. Fan de Twenty One Pilots, Joueur de GTA et t-shirt d’Iron Maiden sur les épaules, le concert sent bon nos années lycées. Les anglais discutent entre eux, toussent dans le micro et c’est ainsi que les annonces des chansons sur des grandes feuilles A3 prennent tout leur sens. Les musiciens vivent leur vie d’ado, et n’ont aucunement envie d’interagir avec le public. Où est-ce nous qui sommes comme des parents inquiets en train de surveiller au travers de la serrure de leur chambre. Le contact se fera donc qu’avec ce quatrième membre, qui restera muet, mais qui nous regardera droit dans les yeux, caché derrière sa casquette et sa cagoule. University nous donne musicalement toutes les clefs pour comprendre ce qu’il se passe dans leurs têtes, entre colère, émoi, et joie. Mais resterons toujours à bonne distance pour entretenir le mystère de l’adolescent. Pas de doutes que depuis le fameux « Teenagers » de My Chemical Romance en 2006, personne ne semble avoir trouvé comment décoder les adolescents. Le public admira donc, pendant une bonne heure, le trio, donnant tout, prouvant tout leur talent, déjà tant acclamé outre manche, qui pioche dans un nombre incalculable de référence, pour faire un portrait plus que réussi d’une génération millenial qui ont du mal à passer le cap de la vie adulte.
Un grand merci à Danièle pour l’accrédiation, ainsi qu’à l’équipe de l’Aéronef pour leur accueil.
On September 9th, we had a date at L’Aéronef to kick off this new cultural season with a band that was very close to our hearts: University. With their teenage emo-punk, the English band reminded us of our high school years. Alongside them were the French band Ellah A. Thaun and their noise-tinged indie rock.
Report and photos by Marye DAVENNE
First aircraft of the season for us, and with a few minor summer adjustments in place, we gathered in front of a club stage raised a few inches for this first free evening for venue subscribers. A little over 200 people were in attendance to welcome Ellah A. Thaun, initially a solo project by Nathanaëlle-Eléonore Hauguel, which has been a quintet for the past ten years. Under bright red lights, the machine kicked off with electronic samples in front of an audience that, at first glance, didn’t quite know how to react. It must be said that their indie rock is quite surprising. Drums pounding from all sides, vocals run through a vocoder, but above all, catchy tunes that prompt the first, most eccentric dances in the audience. Some songs evoke sounds buried deep in our memories, and suddenly we find ourselves propelled into a Matrix-style soundtrack where computers haven’t yet taken over! Their music has many similarities with what La Jungle usually offers us, namely impressive drumming, samples that are short but repetitive enough to induce a certain trance, and distorted vocals that sound like a rusty radio microphone. Ellah A. Thaun redefine their musical genre, forcing the audience to take their time with an a cappella track featuring long, silent pauses. The guitarist loses his guitar strap, his vibrato, and even his pants at the end of the concert!
Our teenage years are starting to feel like a distant memory, but when thirty-somethings talk about adolescence, whether they grew up in northern England or France, we find the same codes, the same questions, and above all, the same references. So let’s settle into our old XXL bedroom in this Aéronef, take off our shoes so as not to damage the carpet, and turn on our PS2 to play the legendary Tony Hawk Pro Skater 2, and let’s get ready for the University concert. The trio, or rather quartet if you count the band’s mastermind, who will be acting as PlayStation player and setlist “announcer” tonight, like the “ring girls” in boxing or wrestling matches, take their time and are unfiltered. From the very first seconds, the audience starts moving in front of the electric powerhouses that are University. Mixing hardcore punk and indie rock with a heavy emo vibe, the song titles are as evocative as the titles of our Tumblr posts. With Twenty One Pilots fans, GTA players, and Iron Maiden T-shirts on display, the concert feels like a blast from our high school days. The English band chat amongst themselves, cough into the microphone, and that’s how the song announcements on large A3 sheets make sense. The musicians are living their teenage lives and have no desire to interact with the audience. Or maybe it’s us who are like worried parents peeking through the keyhole of their bedroom door. The only contact we have is with the fourth member, who remains silent but looks us straight in the eye, hidden behind his cap and hoodie. Musically, University gives us all the keys we need to understand what’s going on in their heads, between anger, excitement, and joy. But they always keep their distance to maintain the mystery of adolescence. There is no doubt that since My Chemical Romance’s famous “Teenagers” in 2006, no one seems to have figured out how to decode teenagers. For a good hour, the audience admired the trio, giving their all, proving their talent, already so acclaimed across the Channel, drawing on countless references to paint a more than successful portrait of a millennial generation struggling to make the transition to adulthood.























