Cette semaine voit le retour du groupe le plus insolite de la scène métal : Igorrr avec un cinquième album unique en son genre. Entre black métal, musique électronique, baroque et titres WTF, le français Gautier Serre et son projet Igorrr nous plonge dans ses rêves les plus fous, où Chopin et Cannibal Corpse sont en concerto dans un temple bouddhiste. Vous n’y comprenez rien ? On vous rassure, nous non plus, mais on est fan. Amen sera disponible dès ce 19 septembre via Metal Blade Records.
par Marye DAVENNE
English version below
Quand on demande à Gautier Serre, créateur et tête pensante d’Igorrr comment il qualifierait le genre musical du groupe, sa réponse est simple : « Oui ». Simple, simple… Pas vraiment. Igorrr s’est imposé comme un ovni musical, qui transgresse les règles, et fait éclater les frontières de la musique comme personne. Vous pouvez vous retrouver à parler de leur musique avec autant de personnes adeptes de teuf et musiques électroniques, que de gros fans de black métal. Une rencontre de deux mondes qui paraissent si éloignés que proches. Mais c’est un peu ça la musique ! Demandez à un adepte de musique classique si il écoute du métal, bien souvent, sa réponse sera sans appel : « non ». Et pourtant, si vous décortiquez les partitions et tablatures de métal, vous vous rendrez compte que si Beethoven avait eu l’électricité, nous aurions peut-être eu le meilleur album de métal du monde. Mais ne nous égarons pas !
Créer de la musique pour Igorrr, c’est s’affranchir des règles, en encore plus du simple quatuor basique d’un groupe de métal : guitare, basse, batterie, chant ! Tout ce qui peut faire du son, peut faire de la musique. Dans ce nouvel album, vous y retrouverez mon quatuor précédent, certes, mais aussi du violon, du térémine, du clavecin, de la harpe, du bouzouki, de la flute… mais aussi du marteau frappé sur une casse claire, ou encore… de la pelleteuse sur un vieux piano. Ah ça promets dit comme ça, et vous avez tout à fait raison de le penser. Mais l’instrument principal d’Igorrr, ce sont ses machines, dirigé par Gautier pour nous envoyer dans des trips électroniques, et ce dès les premières secondes de « Daemoni », notre titre d’ouverture. Il ressort des titres de cet album un vrai sentiment cérémonial, mystique et le nom de l’album nous fera que confirmer ce sentiment. Pour ce nouvel opus, Gautier s’est entouré de ses fidèles : JB Le Bail et Marthe Alexandre aux voix, Remi Serafino à la batterie, et Martyn Clément aux guitares que l’on retrouve généralement en tournée avec. Mais voit également le retour de Timba Harris au violon, Mike Leon (Soulfly ex-Havok) à la basse ou encore Lili Refrain, Scott Ian (Anthrax, Mr Bungle), Trey Spruance (Mr. Bungle), ou la chorale de Stephan Nicolay. On aurait du mal à nommer tout le monde, mais une chose est sûre, c’est une montagne de talent qui gravite autour de ce projet musical.
Mais alors, si les titres sont si uniques en leurs genres, comment les qualifier ? On vous dirait que « Daemoni » sonne comme si Heilung faisait leur cérémonie dans un temple tibétain devant un DJ fan de musique industriel, ou qu’on est monté à dos de chameaux sur « ADHD » et « Blastbeast Falafel », ou encore qu’on a l’impression d’être arrivé au tout dernier niveau du nouveau Mario, prêt à délivrer la princesse Peach dans « Mustard Mucous ». Notre imaginatif n’a que très rarement aussi stimulé que lorsqu’on écoute Igorrr. « 2020 » ne dure que quelque secondes, et vous dévorera aussi vite que le coronavirus nous a tous mis en pause cette année là. « Infestis » est aussi puissant qu’un titre death de Cannibal Corpse. Mais c’est bien « Pure Disproportionate Black and White Nihilism » qui nous vient mettre le feu tout autour de nous et fait apparaitre une bête en rage. Même sur les titres plus calme comme les deux titres de clôture « Etude n° 120 » ou « Silence », la puissance des émotions n’est pas si lointaine. Un piano mélancolique qui monte en puissance accompagné de superbes violons, on se retrouve bercer avant de cliquer sur Replay.
Ce nouvel album d’Igorrr est encore plus fou et plus prenant que ces deux prédécesseurs. Le genre d’album qu’on écoutera en boucle, en y décelant à chaque écoute un nouvel élément sonore, et qui prendra une ampleur encore plus folle en live. Car si vous n’avez encore jamais eu la chance de les voir, ne manquez pas ça !
Retrouvez Igorrr à l’Olympia le 17 octobre prochain, à L’Aéronef de Lille le 27 février 2026, et partout en France dès l’automne 2025.

Tracklist :
- Daemoni
- Headbutt
- Limbo
- Blastbeast Falafel
- ADHD
- 2020
- Mustard Mucous
- Infestis
- Ancient Sun
- Pure Disproportionate Black and White Nihilism
- Etude n° 120
- Silence
This week sees the return of the most unusual band on the metal scene: Igorrr with a fifth album that is unique in its genre. Combining black metal, electronic music, baroque and WTF tracks, Frenchman Gautier Serre and his Igorrr project plunge us into his wildest dreams, where Chopin and Cannibal Corpse perform a concerto in a Buddhist temple. Don’t understand any of this? Don’t worry, neither do we, but we’re fans anyway. Amen will be available on September 19th via Metal Blade Records.
When asked how he would describe the band’s musical genre, Gautier Serre, creator and mastermind behind Igorrr, gives a simple answer: “Yes.” Simple, simple… Not really. Igorrr has established itself as a musical UFO, breaking the rules and pushing the boundaries of music like no one else. You might find yourself talking about their music with partygoers and electronic music fans as much as with die-hard black metal fans. It’s a meeting of two worlds that seem so far apart, yet so close. But that’s kind of what music is all about! Ask a classical music fan if they listen to metal, and more often than not, their answer will be a resounding “no.” And yet, if you analyze metal scores and tablature, you’ll realize that if Beethoven had had electricity, we might have had the best metal album in the world. But let’s not get sidetracked!
Creating music for Igorrr means breaking free from the rules, even more so than the basic metal band quartet: guitar, bass, drums, vocals! Anything that can make a sound can make music. On this new album, you’ll find my previous quartet, of course, but also violin, theremin, harpsichord, harp, bouzouki, flute… as well as a hammer striking a snare drum, or even… a digger on an old piano. It sounds promising, and you’re absolutely right to think so. But Igorrr’s main instrument is his machines, directed by Gautier to send us on electronic trips from the very first seconds of “Daemoni,” our opening track. The tracks on this album exude a real sense of ceremony and mysticism, and the album’s title only confirms this feeling. For this new opus, Gautier has surrounded himself with his faithful companions: JB Le Bail and Marthe Alexandre on vocals, Remi Serafino on drums, and Martyn Clément on guitars, who usually tours with them. But we also see the return of Timba Harris on violin, Mike Leon (Soulfly ex-Havok) on bass, Lili Refrain, Scott Ian (Anthrax, Mr. Bungle), Trey Spruance (Mr. Bungle), and Stephan Nicolay‘s choir. It would be difficult to name everyone, but one thing is certain: there is a mountain of talent surrounding this musical project.
But then, if the tracks are so unique, how can they be described? We could say that “Daemoni” sounds like Heilung performing their ceremony in a Tibetan temple in front of a DJ who is a fan of industrial music, or that we rode camels on ‘ADHD’ and “Blastbeast Falafel,” or that we feel like we’ve reached the very last level of the new Mario, ready to rescue Princess Peach in “Mustard Mucous.” Our imagination is rarely as stimulated as when we listen to Igorrr. “2020” lasts only a few seconds, and will devour you as quickly as the coronavirus put us all on pause that year. “Infestis” is as powerful as a Cannibal Corpse death metal track. But it’s “Pure Disproportionate Black and White Nihilism” that sets everything around us on fire and brings out the raging beast. Even on the calmer tracks, such as the two closing tracks “Etude n° 120” and “Silence,” the power of emotion is not far away. A melancholic piano builds in intensity accompanied by superb violins, lulling us into a trance before we click on Replay.
This new album by Igorrr is even crazier and more captivating than its two predecessors. It’s the kind of album you’ll listen to over and over again, discovering something new with every listen, and which will take on an even crazier dimension when performed live. So if you’ve never had the chance to see them before, don’t miss out!
See Igorrr at the Olympia on October 17th, at L’Aéronef in Lille on February 27th, 2026, and all over France starting in fall 2025.
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