Quatre ans après leur dernière sortie, Parlor revient avec un album qui ne fait aucune concession . Depuis leur formation à Paris en 2016, Parlor s’est imposé dans ces groupes d’une puissance folle, que ce soit en album qu’en live. Porté par Guillaume Quincy (batterie), Boris Patchinsky (basse), Yann Desti (guitare) et Arthur Leparc (chant), le groupe revient enfin avec Tears For Everything, un album dense et introspectif, dont la sortie est prévu le 24 octobre prochain via Source Atone Records. Ce nouveau projet marque un tournant narratif et sonore : une plongée dans les méandres d’un personnage en quête de sens, pris dans l’étau de son propre conditionnement, de sa naissance à sa chute pour une oeuvre puissante, radicale, et profondément narrative.
par Marye Davenne
English version below
Ce nouvel opus s’articule donc autour d’un personnage fictif, prisonnier de son propre conditionnement, dont on suit la trajectoire depuis sa naissance jusqu’à sa chute mentale. Ce fil rouge donne à l’album une cohérence rare, chaque morceau incarnant une étape de cette descente intérieure, entre hyperconnexion, épuisement professionnel, quête de sens, usage de psychotropes et effondrement psychique.
Musicalement, Parlor repousse les limites du post-hardcore. On y retrouve des rythmiques mathcore tranchantes, confirmant qu’on souhaite les voir à tout prix jouer avec Oddism, des envolées hardcore classiques, et des passages post-black viscéraux, pas étonnant donc de les voir jouer avec Down To Dust à Lille. Le chant d’Arthur Leparc, particulièrement versatile, passe du cri brut au parlé habité, évoquant tour à tour les univers de Arabrot ou Deafheaven. La basse rugueuse de Boris Patchinsky et la batterie explosive de Guillaume Quincy construisent une tension permanente, qui ne se relâche jamais.
Mais ce qui frappe surtout, c’est la capacité du groupe à créer une atmosphère oppressante, presque cinématographique. Chaque morceau semble conçu comme une scène, avec ses ruptures, ses silences, ses explosions. L’album ne se contente pas de raconter une histoire : il la fait ressentir physiquement. On est pris dans un étau sonore, une spirale émotionnelle qui ne laisse aucun répit. Même les moments plus calmes sont traversés par une inquiétude sourde, comme si le chaos n’était jamais loin. Il était donc évident que cet album allait être une œuvre à la fois musicale et visuelle. L’album s’accompagne de clips vidéo, réalisés par notre batteur Guillaume, qui semble jongler entre camera et baguettes dans les mains, tellement il est omniprésent dans la scène musicale. Dans « Cement Diktat », la dimension corporelle et émotionnelle du projet est mise en avant, avec une lutte viscérale entre les danseurs Alexandre Nadra et Kyaa.
L’album est aussi traversé par une volonté d’expérimentation : certains titres changent de ton en cours de route, d’autres s’enfoncent dans des textures sonores étouffantes et répétitives, comme pour illustrer l’obsession mentale du protagoniste. Le featuring avec Paul Void (Creve Coeur, Contrevents) apporte une touche ambient et noise qui enrichit encore la palette sonore du disque.
Pour qui découvre Parlor, on pourrait les recommander aux fans de Botch ou Arabrot, mais ce serait réducteur. Car ce disque prouve que le groupe a trouvé sa propre voix, capable de séduire par sa richesse sonore et sa sincérité brute. Un retour marquant, qui confirme que Parlor est bien plus qu’un groupe de post-hardcore : c’est une expérience n’hésitant pas à nous proposer des expérimentation dont vous ne sortirait pas indemnes, comme cette plongée en apnée dans les méandres de l’esprit humain.
Le groupe sera de passage au High Voltage de Lille ce 24 octobre, en compagnie de Down To Dust, une soirée Cerbère Coryphée.

Tracklist :
01. BIND
02. GLIDE
03. JUVENILE
04. CEMENT DIKTAT
05. IN CHARGE
06. CONQUEROR
07. SOLACE
08. ABYSS (ft.PAUL VOID)
09. THE DROP
10. TUNNEL
Four years after their last release, Parlor returns with an album that makes no concessions. Since forming in Paris in 2016, Parlor has established itself as one of those incredibly powerful bands, both on album and live. Led by Guillaume Quincy (drums), Boris Patchinsky (bass), Yann Desti (guitar), and Arthur Leparc (vocals), the band is finally back with Tears For Everything, a dense and introspective album scheduled for release on October 24 via Source Atone Records. This new project marks a narrative and sonic turning point: a dive into the meanderings of a character in search of meaning, caught in the grip of his own conditioning, from his birth to his downfall, for a powerful, radical, and deeply narrative work.
This new opus revolves around a fictional character, a prisoner of his own conditioning, whose trajectory we follow from birth to mental collapse. This common thread gives the album a rare coherence, with each track embodying a stage in this inner descent, between hyperconnection, burnout, the search for meaning, the use of psychotropic drugs, and mental breakdown.
Musically, Parlor pushes the boundaries of post-hardcore. The album features sharp mathcore rhythms, confirming that we want to see them play with Oddism at all costs, classic hardcore riffs, and visceral post-black passages, so it’s no surprise to see them playing with Down To Dust in Lille. Arthur Leparc‘s particularly versatile vocals range from raw screams to haunting spoken word, evoking the worlds of Arabrot and Deafheaven in turn. Boris Patchinsky‘s rough bass and Guillaume Quincy’s explosive drums build a constant tension that never lets up.
But what is most striking is the band’s ability to create an oppressive, almost cinematic atmosphere. Each track seems to be designed like a scene, with its breaks, silences, and explosions. The album doesn’t just tell a story: it makes you feel it physically. You are caught in a sonic vice, an emotional spiral that leaves no respite. Even the quieter moments are permeated by a dull anxiety, as if chaos were never far away. It was therefore obvious that this album was going to be both a musical and visual work. The album is accompanied by music videos, directed by our drummer Guillaume, who seems to juggle camera and drumsticks in his hands, so omnipresent is he in the music scene. In “Cement Diktat,” the physical and emotional dimension of the project is highlighted, with a visceral struggle between dancers Alexandre Nadra and Kyaa.
The album is also imbued with a desire to experiment: some tracks change tone along the way, while others sink into suffocating and repetitive sound textures, as if to illustrate the protagonist’s mental obsession. The featuring with Paul Void (Creve Coeur, Contrevents) brings an ambient and noise touch that further enriches the album’s sound palette.
For those discovering Parlor, we could recommend them to fans of Botch or Arabrot, but that would be reductive. Because this album proves that the band has found its own voice, capable of seducing listeners with its rich sound and raw sincerity. A remarkable comeback, confirming that Parlor is much more than just a post-hardcore band: it’s an experience that doesn’t hesitate to offer us experiments that will leave their mark, like this free dive into the depths of the human mind.
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