A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, Cold Lava, sur le label At(h)ome nous nous sommes entretenus avec Romain et Max de Bukowski pour parler de leur actualité, de leur carrière mais aussi leurs inspirations et de la scène métal moderne aujourd’hui.
par Marye Davenne et Victor Brunerie
Crédit photo : François Duffour
English version below
Victor : Vous avez sorti l’album Bukowski il y a quelques temps, suivi d’une tournée, c’était la première tournée sans Julien avec Max qui a pris sa place. Comment s’est passé justement toute cette période avec cet album particulier ? Forcément, pour la formation, le fait de changer de line-up et aussi de faire une tournée particulière ?
Romain : Bah ça s’est fait finalement franchement très naturellement. Parce que y’a le décès de Julien qui était très dramatique et qui était une épreuve assez affreuse à affronter. Il s’avère qu’y avait deux concerts juste deux semaines après son décès. Et du coup on a discuté avec Mathieu et on lui a dit « écoute ces dates-là, elle les annule tu vois ? Enfin pas de problème ». Et Mathieu nous a dit « Non, non, c’est mort, Julien aurait jamais voulu qu’on les annule » donc on les a faites avec un bassiste qu’on connaît bien qui joue avec Matthieu et moi dans un groupe qui s’appelle Perfecto. Et en fait, c’était super, mais il nous fallait quelqu’un de plus affilié à Buko, plus proche de Buko parce qu’il y a toujours ce côté très famille, très proche et tous les gens qui ont été dans le groupe ont été des proches. Mathieu a pensé à Max qui joue de la base dans Full Throttle Baby avec Julien qui est gaucher et qui connaissait très bien Julien. Ca tombait sous le sens. Et du coup, en fait, la suite des événements s’est faite de manière très fluide parce que il y avait cette proximité déjà de base.
Max : Ouais après moi j’ai un peu appréhendé parce que bah forcément remplacer Julien, c’était quand même un pilier. C’était un sacré personnage aussi. Donc le but c’était pas de l’imiter. C’était pas le but. Moi, il fallait que je remplace tout en étant moi-même. C’était quand même un challenge, mais dès le départ, quand on a fait l’annonce, j’ai eu que de la bienveillance de la part de la fanbase et tout ça. Les gens que je connaissais même pas sont venu me dire « Ouais, c’est super que ce soit toi ». Bah ça m’a rassuré. Bon déjà je suis de nature anxieuse. Mais là, ça m’a un peu donné du baume au cœur et je me suis dit « OK, Je suis accepté ». Donc c’est vrai que la première première date, c’était un petit peu bizarre. De mettre des pieds sur scène et de me dire « A tout moment, il va arriver, je lui filer sa basse ». J’avais l’impression de régler son instrument. Tu vois, je me suis dit « c’est pas moi qui vais jouer, et là je me suis dit non, c’est à moi de faire le job là. Et de trouver l’unité avec tout le monde, rester soi-même. Tout ça, ça a demandé un peu de travail, un peu de courage, et cetera. Mais maintenant, ça se passe bien. Et là, c’est le premier album qu’on a enregistré donc vraiment très très cool.
Marye : J’allais justement enchaîné là dessus, comment tu te place dans la proposition de ce nouvel album ? Parce que du coup je sais pas si t’as fait partie de la composition en tant que telle.
Max : Ben j’ai participé à ma sauce sur l’album, j’ai beaucoup écrit de parole. Donc, en tant qu’auteur du coup avec Mathieu. On a un petit peu travaillé comment placer le chant, comment placer tel mot, tel texte. On s’est imbriqué tout ça et puis après évidemment, les parties de basse. Buko c’est une démocratie. Donc voilà si vraiment il y a un truc qui ne plait pas à quelqu’un, on essaie de faire en sorte que tout soit vraiment unanime, tous sont soit unanime sur le morceau et et voilà. J’ai aussi beaucoup bosser pas mal toutes les séquences qu’il y a derrière et qui sont assez discrètes parce qu’on voulait pas dénaturer ce qu’est Bukowski. Mais voilà, j’ai apporté ma touche comme ça quoi.
Marye : est-ce que qu’on peut dire que c’est un oeil nouveau ?
Romain : C’est ça, il y avait vraiment cette volonté dès le début de la créer en fait de retourner au source. On voulait revenir à un truc plus plus traditionnel, mais ça avait pas de sens de faire ce qui a été fait il y a 10 ans en fait. Donc on s’est dit on va revenir à un truc plus « in your face ». Plus qui ressemblait à Buko sur les 3 premiers albums mais on voulait aussi du coup cette touche de modernité pour pas refaire ce qui a déjà été fait et on est très content parce que c’est vrai que les premiers retours qu’on a eu sur l’album de nos proches ou des gens qui ont pu l’écouter en fait sans, sans leur dire quoi que ce soit, on a eu des retours, on a entendu des gens qui nous disaient « Ah putain, j’ai l’impression de retrouver le Buko d’il y a 10 ans, mais en plus moderne ». C’est cool parce que c’est exactement ce qu’on avait en tête dès le début, donc jusqu’ici très content quoi.
Victor : On voulait enchaîner sur les thèmes de l’album qui sont très centrés autour de la colère et de l’injustice. Comment ces thèmes sont venus à vous ?
Max : C’est principalement des choses vécues de près ou de loin, ou vécues par procuration, avec d’autres gens en tant qu’observateur. Mais il y a clairement ce truc d’injustice. On essaie toujours d’imbriquer quand même dans chaque texte une lueur de de positivité. Enfin qu’on soit pas sur un truc complètement nihiliste. Le but c’est d’avoir quand même cette petite lueur d’espoir. Et oui, globalement, ça parle de relations toxiques, de violence conjugale. Ça parle de la dépression. Des sujets pas très joyeux finalement.
Romain : Mais finalement des trucs qui nous entourent en fait. Des choses qu’on vit et finalement qui nous impactent aussi, soit par ricochet parce que c’est des proches à qui ça arrive et du coup ça nous impacte parce que ça nous ça nous fait du mal aussi. Et du coup on a envie de cracher ce truc là. Il y a un côté très cathartique finalement.
Max : Il y a un effet thérapeutique d’accepter ça, de l’écrire comme un journal intime où on dit « Bon voilà, ça va pas, je ne suis pas d’accord, il mérite ça ». Le fait de le mettre à plat, de le mettre sous forme d’un album c’est aussi une façon d’accepter et de se dire OK, ça j’accepte, je l’accueille. Et. on en fait quelque chose d’artistique, voilà.
Marye : Quand on a écouté l’album, on s’est dit « C’est vraiment un album de hit ». Je l’ai vraiment ressenti où chaque morceau est quand même hyper puissant. Même si pour l’instant je sais pas si y a d’autres titres qui vont sortir en tant que single mais j’ai noté »isolation » et « never ending Fall » c’est vraiment les deux morceaux qui m’ont marqué et je me suis dit « C’est un titre radio quoi » surtout « isolation » où t’as les « and on and on and on » qui est répété. Pour faire le lien avec la question d’avant, on est sur parfois des thèmes très compliqués sans que les morceaux ne sonnent trop dépressifs. Et c’est un peu ce qui est attendu des singles en général, quelque chose de joyeux . Qui donne le peps. Comment vous donnez le peps à des morceaux aussi durs ?
Max : C’est important d’avoir des contrastes. Dans l’artistique en général, c’est important d’avoir du contraste. Ce que j’aime bien avec Buko, au premier abord, c’est souvent un peu ténébreux, et cetera. Mais au final, il y a cette dualité.
Romain : Non mais ça a toujours été le cas et je pense que ça fait partie de l’ADN de Buko, cette espèce d’antinomie où il y a ce côté très joyeux et en fait quand tu lis le texte, tu te dis « Oh putain, j’ai envie de me tirer une balle ». Il y a toujours eu un peu ce truc là mais finalement je pense que c’est aussi un peu à l’image de ce qu’on voulait passer. Dans cet album, c’était ce côté aborder des choses qui sont sombres qui sont pas forcément très réjouissantes, mais en essayant de mettre une touche d’espoir un peu de lumière là-dedans et finalement ce que ce que tu disais tout à l’heure, cette espèce de de contraste avec la musique qui elle peut être joyeuse ou entraînante ou machin, bah ça crée aussi cet espoir, même si la plus longtemps c’est aussi dans les textes. Mais le fait d’appuyer l’espoir par la musique, bah y’a côté encore plus fort.
Max : Et c’est pareil si il y a quelqu’un, par chance, qui dans le monde écoute cet album, il se dit « Ah ouais là je me retrouve grave dans les paroles et en plus de ça je peux chanter le refrain » et qui ça peut être éventuellement aider cette personne à un moment donné dans sa vie en se disant « Ah moi je chante dans ma voiture parce que ça me donne du courage » Si cette personne à un moment donné ça va, ça peut lui faire du bien. Ne serait-ce que même un être humain dans les 7 milliards qu’on est, pour moi c’est déjà, c’est déjà la victoire. C’est très TF1 ce que je dis mais voilà. T’as compris ? C’est ça que je veux quoi.
Romain : Mais en même temps c’est vrai. Effectivement, il y a un côté cliché dans le discours où tu dis « la guerre c’est pas bien et la famine et la faim dans le monde c’est pas bien. » Oui mais en même temps c’est devenu des clichés parce qu’en fait ça fait 200 ans que c’est le cas et ça fait 200 ans que les problèmes sont pas résolus et que ça fait 200 ans que les gens disent « Bah c’est pas bien ». Bah oui mais oui c’est pas bien. C’est pas parce que ça fait 200 ans qu’on le dit qu’il faut arrêter de le dire. En fait c’est toujours le cas donc c’est problématique. Il faut les soulever. Il faut dire que c’est pas bien. Qu’est ce qu’est ce qu’il faut faire ça ? Pour le coup c’est pas à nous de le faire. Je pense que nous en tout cas nous la position qu’on avait plus sur ces sujets là c’était plus on avait plus envie de dire ce qu’il faut pas faire tout simplement. Tu vois quand on parle des criminels, bah là ça paraît évident de dire ce qu’il ne faut pas faire en fait. Maintenant, loin de nous l’idée de s’ériger en donneur de leçon ou autre, c’est juste notre ressenti et si ça parle à certains, et bah tant mieux. Et si y a des gens qui comprennent le message, eh ben tant mieux et on sera très content.
Max : Donner aussi un peu d’espoir aux gens. Globalement c’est assez flippant ce qu’il se passe autour de nous mais c’est notre façon à nous de le dire. J’estime pas qu’on est un groupe très engagé non plus politiquement. Mais on essaie quand même d’importer une certaine touche de poésie au truc pour que ça puisse être interprété comme on veut.
Victor : En parlant de personnes engagées. Vous avez un titre sur l’album avec Reuno de Lofofora. Comment s’est passée la collaboration avec lui ? Et en plus, c’est un titre où il y a du coup du chant en français.
Max : C’était un challenge quoi, on s’est dit est ce que ça va passer ? Le fait qu’il fasse un passage en français dans tout un album en anglais. En fait c’est cool moi mes premiers concerts. C’était Lofofora. Le fait qu’il fasse un passage dans l’album, c’est superbe, c’est un chic type. Il a gentiment accepté. Alors que j’ai pas l’impression qu’il accepte souvent des des featuring et là il nous a fait un sacré cadeau donc on est très honoré.
Romain : Et puis il a même pas hésité en fait. On a fait une date ensemble à Calais et puis on lui en parle. Il nous dit « Ah les gars, d’habitude je fais pas de featuring mais pour vous ouais »
Victor : Je crois que le dernier qu’il a fait, c’était Aqme.
Max : Ouais possible, donc on a été très touchés par ça. Il est venu avec une feuille, un truc bien enragé. Et ça passait crème. Il l’a fait en 2 prises. Mon respect total.
Marye : Du coup il était vraiment que sur la partie écriture de parole, toute la compo vous l aviez déjà, vous lui avez soumis ?
Max : Oui, il a fait toute sa partie vocale, et il a vraiment explosé le challenge à fond quoi.
Victor : On attends fortement la date avec eux alors.
Romain : Ouais en plus c’est ce qu’on préfère faire dans les co-plateaux, jouer avec des gens avec qui on s’entend. Et eux ils sont adorables et on passe toujours des supers moments avec eux et moi ce que j’aime avec Reuno, c’est qu’il est franc, il est direct, il est sincère. Mais avec tout le monde. Tu vois et quand je le vois avec Buko quand on se croise. Il a un autre groupe qui s’appelle Madame Robert qui est super d’ailleurs et dans lequel j’ai joué cet été parce que le batteur était pas là et Reuno m’a demandé de dépanner et du coup j’ai passé 2 jours avec Reuno et bah c’est le même en fait tu vois il est vrai, il est sincère, il est franc et quelle que soit la personne qu’il a en face, c’est un vrai super mec.
Marye : Pour repartir un peu sur sur les titres, on a des beaux solos de guitares, des morceaux où vous prenez le temps. A l’époque du métal moderne, où les breakdowns sont devenus la norme, ça fait du bien d’avoir ces parties-là, je sais pas si c’était une volonté d’intégrer ça, de garder ça. On parlait de retour aux sources, mais c’est vrai qu’avant ça se faisait énormément de mettre des solos.
Max : C’est vrai que par exemple, y’a Mathieu qui fait un solo que j’aime bien. Mais on va pas chercher forcément ça, on va chercher l’émotion plutôt que la technique enfin. Je trouve que ça se perd un peu le solo d’être trop dans la technique. Nos guitaristes ont bien compris ça. Ils ont compris qu’il fallait donner de l’émotion au solo et un peu allier les 2. Et non c’est bien parcequ’il n’y en a pas trop, et ça peut vite être casse gueule un solo, ça fait. Vite kitsch quoi. Et surtout dans cette aire des breakdowns.
Romain : Juste pour l’anecdote, tu parlais de « Howls » tout à l’heure et en fait c’est un morceau qu’on a composer y’a 3 ans. Et en fait à la base initialement c’était juste l’Outro du concert, juste pour être pour avoir une petite Outro sympa quoi. Et en fait plus on la joue et plus on se dit putain c’est cool quand même. Et en fait quand on a commencé à composer l’album, on s’est dit bah en fait viens on le garde. On retravaille un peu, mais on en fait un morceau et on le met en fin d’album pour faire comme l’outro de fin de concert, on le met. Et on était super content de ce morceau là.
Marye : Alors là pour ma prochaine question, je suis pas sûre du tout mais est ce que c’est un extrait de Benoît Poelvoorde qu’on entend parler ?
Romain : [rire] Ahah non, mais c’est Julien qui l’imite très très bien. Il était en studio et il faisait le con. Il y avait un téléphone de bébé et il imite Poelvoorde qui imite Claude François. Alors après Julien a toujours ce truc d’imiter les accents et c’est un énorme fan de Monsieur Manatane.
Marye : Ca nous a bien fait rire et ça montre bien que vous êtes un groupe sans prise de tête en fait. Et ça se ressent dans votre communauté si je peux l’appeler comme ça. Mais en fait dans les gens qui sont fans de vous, quand on discute avec eux, c’est des gens qui ne sont pas prises de tête.
Max : Mais c’est ce qui rejoint aussi la musique c’est qu’il y a un truc très dark. Mais y a aussi quand même beaucoup de joie de vivre et ça correspond au public.
Marye : Cet album, c’est le septième. Vous essayez de continuer votre chemin, où est ce que à chaque album vous avez vraiment une volonté d’arriver à un certain niveau, de tourner encore plus loin dans d’autres pays, de se faire connaître encore plus ou est ce que vous vivez en vous disant « On sort cet album, avec fierté et on verra » ?
Romain : Un peu des deux. On a de l’ambition aussi sur cet album. On a envie aussi qu’il ait une belle visibilité et du coup on a envie qu’il marche parce qu’on a envie de le montrer à un maximum de gens, parce qu’on est fiers de ce truc. On est super content d’y revenir. Cette nouvelle formule en plus tous ensemble marche bien. Enfin du coup on a vraiment envie de le montrer donc effectivement on a toujours envie de passer un cap. Et puis malgré tout, tu le fais aussi pour ça pour te dire « Bah c’est chouette si on peut faire des salles plus grosses, si on veut faire des concerts dans des conditions qui sont encore mieux, c’est génial ». Mais on est aussi très conscient de la chance qu’on a d’en être là aussi et et on en profite. Et on se le dit régulièrement. Tu vois, on a aussi d’autres groupes à côté et on se rend compte qu’on n’est pas dans les mêmes conditions que quand on joue avec Buko.
Max : L’album il est aussi taillé pour le live parce qu’on a envie pas que de faire plaisir aux gens, mais on a aussi de se faire plaisir en les jouant. Et c’est plus défendable sur cet album là que sur l’album éponyme d’avant, qui est très bien mais qui est plus un album d’écoute bon en ce qui me concerne. Evidemment, on est preneur si y’a des possibilités de tournée à l’international avec grand plaisir.
Romain : Après les objectifs ils sont là malgré tout, tu vois, on sort pas juste l’album comme ça en se disant « Advienne que pourra » non, il y a quand même des objectifs et on a envie de les atteindre. Tu vois maintenant il y a beaucoup de choses qui dépendent pas de nous. Mais mais si ces objectifs ils sont là. Par contre l’album a pas été composé en fonction des objectifs, ça a été une volonté de revenir aux sources, machin, puis aussi le fait de revenir en arrière avec une touche de modernité, quelque part, c’était quand même. Ça symbolisait aussi une renaissance. Tu vois, par rapport au départ de Julien, y avait quand même ce truc d’un nouveau groupe mais qui montre qu’il oublie pas ses racines non plus. Donc effectivement, il y a eu toute cette réflexion autour de la direction artistique, mais qui était pas nécessairement en lien avec la volonté de je sais pas faire un Zénith ou je sais pas quoi.
Victor : Pour finir, sur Sounding Shivers, on parle de ces groupes qui nous donnent des frissons. Est ce que de votre côté vous avez des groupes qui vous en donnent des frissons ?
Romain : Moi le dernier truc, et c’est tout frais ça. J’ai écouté le dernier album des Queens of The Stone Age. Un peu acoustique et je l’ai trouvé mortel j’ai eu l’impression de que Josh Homme se foutait à poil sur l’album enfin et et je te dis ça en tant que batteur alors que y’a pas de batterie sur l’album, donc si on m’avait dit que j’aimerais un album sans batterie un jour, vraiment, j’ai adoré ça.
Max : Il y a Viagra Boys que j’aime bien, qui est très différent. C’est peu près punk noisy quoi. J’aime beaucoup. J’aime beaucoup Fontaines D.C. aussi, c’est très hype, on est sur d’autres sphères, mais y’a des passages, c’est pareil. Y’a des libertés en fait surtout. Tiens, Turnstile c’est pareil en fait. Ensuite ce qui m’a foutu les poils, c’est Sleep Token aussi.
Romain : House of protection aussi.
Marye : Merci à vous pour cette interview.
Un grand merci à Romain d’Agence Singularités pour l’opportunité et l’organisation de cette interview, à l’Alba Hotel Opera pour l’accueil et bien évidemment à Bukowski pour ce très bon moment.
To mark the release of their new album, Cold Lava, on the At(h)ome label, we spoke with Romain and Max from Bukowski about their latest news, their career, their inspirations, and the modern metal scene today.
par Marye Davenne et Victor Brunerie
Victor: You released the album Bukowski a while ago, followed by a tour, which was the first tour without Julien, with Max taking his place. How did that whole period go with this particular album? Obviously, for the band, changing the lineup and also doing a special tour?
Romain: Well, it all happened very naturally in the end. Julien’s death was very tragic and it was a terrible ordeal to go through. It turned out that we had two concerts scheduled just two weeks after his death. So we talked to Mathieu and said, “Listen, we’re going to cancel these dates, you know? No problem.” And Mathieu said, “No, no, that’s out of the question. Julien would never have wanted us to cancel them,” so we did them with a bassist we know well who plays with Matthieu and me in a band called Perfecto. And actually, it was great, but we needed someone more affiliated with Buko, closer to Buko, because there’s always this very family-like, very close aspect to it, and everyone who’s been in the band has been close to us. Mathieu thought of Max, who plays bass in Full Throttle Baby with Julien, who is left-handed and knew Julien very well. It made perfect sense. And so, in fact, the rest of the events unfolded very smoothly because there was already this basic closeness.
Max: Yeah, after that, I was a little apprehensive because, well, replacing Julien was no easy task. He was a pillar of the team. He was quite a character, too. So the goal wasn’t to imitate him. That wasn’t the goal. I had to replace him while still being myself. It was still a challenge, but from the start, when we made the announcement, I got nothing but kindness from the fanbase and everyone. People I didn’t even know came up to me and said, “Yeah, it’s great that it’s you.” Well, that reassured me. I’m naturally anxious. But that warmed my heart a little, and I thought, “OK, I’m accepted.” So it’s true that the first date was a little weird. To step on stage and think, “He’ll be here any minute, I’ll give him his bass.” I felt like I was tuning his instrument. You see, I thought, “I’m not the one who’s going to play,” and then I thought, no, it’s up to me to do the job. And to find unity with everyone, to stay true to myself. All that took a little work, a little courage, and so on. But now it’s going well. And this is the first album we’ve recorded, so it’s really, really cool.
Marye: I was just going to follow up on that, how do you fit into the concept of this new album? Because I don’t know if you were involved in the composition as such.
Max: Well, I contributed to the album in my own way, I wrote a lot of the lyrics. So, as a songwriter, along with Mathieu. We worked a little bit on how to place the vocals, how to place certain words, certain lyrics. We put it all together and then, of course, the bass parts. Buko is a democracy. So if there’s something that someone really doesn’t like, we try to make sure that everything is unanimous, that everyone agrees on the song, and that’s it. I also worked a lot on all the background sequences, which are quite discreet because we didn’t want to distort what Bukowski is all about. But that’s it, I added my touch like that.
Marye: Would you say it’s a fresh perspective?
Romain: That’s right, from the beginning there was a real desire to go back to our roots. We wanted to return to something more traditional, but it didn’t make sense to do what we did 10 years ago. So we decided to go back to something more “in your face.” More like Buko on the first three albums, but we also wanted that touch of modernity so as not to repeat what had already been done, and we’re very happy because it’s true that the first feedback we got on the album from our friends and family, or from people who listened to it without us telling them anything, was we heard people saying, “Wow, it’s like I’m rediscovering the Buko from 10 years ago, but more modern.” It’s cool because that’s exactly what we had in mind from the beginning, so we’re very happy so far.
Victor: We wanted to follow up on the themes of the album, which are very much centered around anger and injustice. How did these themes come to you?
Max: It’s mainly things I’ve experienced directly or indirectly, or vicariously, with other people as an observer. But there’s definitely this sense of injustice. We always try to weave a glimmer of positivity into each song. So that we’re not being completely nihilistic. The goal is to still have that little glimmer of hope. And yes, overall, it’s about toxic relationships and domestic violence. It’s about depression. Not very cheerful topics, ultimately.
Romain: But ultimately, they’re things that surround us. Things that we experience and that ultimately affect us too, either indirectly because it’s happening to people close to us and so it affects us because it hurts us too. And so we want to spit that stuff out. There’s a very cathartic side to it, ultimately.
Max: There’s a therapeutic effect in accepting it, writing it down like in a diary where you say, “OK, this isn’t right, I don’t agree, he deserves this.” Putting it out there, putting it in the form of an album, is also a way of accepting it and saying to yourself, OK, I accept this, I welcome it. And we turn it into something artistic, that’s it.
Marye: When we listened to the album, we said to ourselves, “This is definitely an album full of hits.” I really felt that every track was incredibly powerful. Even though I don’t know if there are other tracks that will be released as singles, I noticed “Isolation” and “Never Ending Fall” are the two tracks that really stood out to me, and I thought, “These are radio tracks,” especially ‘Isolation’ with its repeated “and on and on and on.” To tie in with the previous question, we sometimes deal with very complicated themes without the songs sounding too depressing. And that’s kind of what’s expected of singles in general, something cheerful. Something that gives you energy. How do you give energy to such heavy songs?
Max: It’s important to have contrasts. In art in general, it’s important to have contrast. What I like about Buko is that, at first glance, it’s often a bit dark, etc. But in the end, there’s this duality.
Romain: No, but that’s always been the case, and I think it’s part of Buko’s DNA, this kind of antinomy where there’s this very joyful side, and then when you read the lyrics, you think, “Oh shit, I want to shoot myself.” There’s always been a bit of that, but ultimately I think it’s also a bit like what we wanted to convey. In this album, it was about tackling things that are dark and not necessarily very cheerful, but trying to add a touch of hope, a little light, and ultimately what you were saying earlier, that kind of contrast with the music, which can be joyful or catchy or whatever, well, that also creates hope, even if most of the time it’s in the lyrics. But the fact that the music reinforces the hope, well, that makes it even stronger.
Max: And it’s the same if, by chance, someone in the world listens to this album and says to themselves, “Oh yeah, I can really relate to these lyrics, and what’s more, I can sing along to the chorus,” and that might help that person at some point in their life by saying to themselves, “Oh, I sing in my car because it gives me courage.” If that person is okay at that moment, it can do them good. Even if it’s just one human being out of the 7 billion of us, for me that’s already a victory. What I’m saying is very TF1, but that’s how it is. Do you understand? That’s what I want.
Romain: But at the same time, it’s true. There is a cliché aspect to the argument where you say, “War is bad, and famine and hunger in the world are bad.” Yes, but at the same time, it’s become a cliché because it’s been that way for 200 years, and for 200 years the problems haven’t been solved, and for 200 years people have been saying, “Well, it’s not good.” Well, yes, but yes, it’s not good. Just because we’ve been saying it for 200 years doesn’t mean we should stop saying it. In fact, it’s still the case, so it’s problematic. We have to raise these issues. We have to say that it’s not right. What should we do about it? It’s not up to us to do anything. I think that, in any case, our position on these issues was that we simply didn’t want to say what shouldn’t be done. You see, when we talk about criminals, it seems obvious to say what not to do. Now, far be it from us to set ourselves up as teachers or anything, it’s just how we feel, and if it speaks to some people, then great. And if there are people who understand the message, then great, and we’ll be very happy.
Max: To give people a little hope, too. Overall, what’s happening around us is pretty scary, but that’s our way of saying it. I don’t think we’re a very politically engaged band either. But we still try to bring a certain touch of poetry to it so that it can be interpreted however you want.
Victor: Speaking of politically engaged people, you have a track on the album with Reuno from Lofofora. How did the collaboration with him go? And what’s more, it’s a track with French vocals.
Max: It was a challenge. We wondered, is it going to work? The fact that he does a passage in French on an album that’s entirely in English. Actually, it’s cool, my first concerts were with Lofofora. The fact that he’s on the album is great, he’s a nice guy. He kindly agreed. I don’t think he often agrees to do features, so he gave us a real gift and we’re very honored.
Romain: And he didn’t even hesitate, actually. We did a show together in Calais and then we talked to him about it. He said, “Ah, guys, I don’t usually do features, but for you, yeah.”
Victor: I think the last one he did was with Aqme.
Max: Yeah, possible, so we were really touched by that. He came with a sheet of paper, something really intense. And it went down a treat. He did it in two takes. My total respect.
Marye: So he was really just focused on the lyrics, and you already had the whole composition, so you submitted it to him?
Max: Yes, he did all his vocals, and he really nailed the challenge.
Victor: We’re really looking forward to the date with them then.
Romain: Yeah, plus that’s what we like to do most when we share the stage, play with people we get along with. And they’re adorable and we always have a great time with them, and what I like about Reuno is that he’s honest, he’s direct, he’s sincere. But with everyone. You know, when I see him with Buko when we run into each other. He has another band called Madame Robert, which is great, by the way, and I played with them this summer because the drummer wasn’t there and Reuno asked me to fill in, so I spent two days with Reuno and, well, he’s the same, you know, he’s genuine, he’s sincere, he’s honest, and no matter who he’s dealing with, he’s a really great guy.
Marye: Going back to the tracks, we have some beautiful guitar solos, songs where you take your time. In this era of modern metal, where breakdowns have become the norm, it’s nice to have those parts. I don’t know if it was a conscious decision to include them, to keep them. We were talking about going back to our roots, but it’s true that before, it was very common to include solos.
Max: It’s true that, for example, Mathieu plays a solo that I really like. But we’re not necessarily looking for that, we’re looking for emotion rather than technique. I think solos lose something when they’re too technical. Our guitarists understand that. They understand that you have to give emotion to the solo and combine the two a little. And no, it’s good because there aren’t too many, and a solo can quickly become risky, it can quickly become kitsch. Especially in this era of breakdowns.
Romain: Just for the record, you mentioned “Howls” earlier, and actually that’s a song we wrote three years ago. And initially it was just meant to be the outro for the concert, just to have a nice little outro. But the more we played it, the more we thought, damn, this is really cool. So when we started composing the album, we said, let’s keep it. We reworked it a bit, turned it into a song, and put it at the end of the album to be like the outro at the end of a concert. We were really happy with that song.
Marye: So, for my next question, I’m not sure at all, but is that Benoît Poelvoorde we hear talking?
Romain: [laughs] Haha, no, but it’s Julien who imitates him very, very well. He was in the studio and he was messing around. There was a baby phone and he was imitating Poelvoorde imitating Claude François. Julien always imitates accents and he’s a huge fan of Monsieur Manatane.
Marye: That made us laugh, and it really shows that you’re a laid-back band. And you can feel that in your community, if I can call it that. But actually, when you talk to your fans, they’re laid-back people too.
Max: But that’s also what connects with the music, there’s something very dark about it. But there’s also a lot of joie de vivre, and that resonates with the audience.
Marye: This is your seventh album. Are you trying to continue on your path, where with each album you really want to reach a certain level, tour even further in other countries, become even more famous, or do you live by saying, “We’re releasing this album with pride and we’ll see what happens”?
Romain: A bit of both. We’re also ambitious about this album. We want it to get a lot of exposure, so we want it to be successful because we want to show it to as many people as possible, because we’re proud of it. We’re really happy to be back. This new formula, with everyone together, is working well. So we really want to show it off, and we always want to take it to the next level. And despite everything, you do it for that reason too, to say to yourself, “Well, it’s great if we can play bigger venues, if we want to play concerts in even better conditions, that’s awesome.” But we’re also very aware of how lucky we are to be here, and we’re enjoying it. And we tell ourselves that regularly. You see, we also have other bands on the side, and we realize that we’re not in the same conditions as when we play with Buko.
Max: The album is also tailored for live performances because we don’t just want to please people, we also want to enjoy playing them ourselves. And that’s more defensible on this album than on the previous eponymous album, which is very good but, as far as I’m concerned, is more of an album to listen to. Obviously, we’re up for it if there are opportunities to tour internationally, with great pleasure.
Romain: After all, the goals are still there. You see, we don’t just release the album and say, “Whatever happens, happens.” No, we still have goals, and we want to achieve them. You see, now there are a lot of things that don’t depend on us. But those goals are still there. On the other hand, the album wasn’t composed with those goals in mind. It was a desire to go back to our roots, and also to go back in time with a touch of modernity, in a way. It also symbolized a rebirth. You see, with Julien leaving, there was still this idea of a new band, but one that shows it hasn’t forgotten its roots either. So, yes, there was all this thinking about the artistic direction, but it wasn’t necessarily linked to the desire to play the Zenith or whatever.
Victor: Finally, on Sounding Shivers, we talk about bands that give us shivers. Are there any bands that give you shivers?
Romain: The last thing, and it’s brand new. I listened to the latest Queens of The Stone Age album. It’s a bit acoustic, and I thought it was awesome. I felt like Josh Homme was baring his soul on the album, and I’m telling you this as a drummer, even though there’s no drums on the album. If someone had told me that I’d love an album without drums one day, I would have laughed. But I really loved it.
Max: There’s Viagra Boys, which I like, which is very different. It’s kind of noisy punk. I really like it. I also really like Fontaines D.C. It’s very hype, it’s in a different sphere, but there are passages that are the same. There’s a lot of freedom in it, actually. Turnstile is the same, actually. Then there’s Sleep Token, which also gave me goosebumps.
Romain: House of Protection too.
Marye: Thank you for this interview.