#Live : Wormrot + Gummo + Loathsome @ La Bulle Café, Lille – 11/11/2025

Quoi de mieux qu’une petite soirée dédiée au grand nom du Grindcore dans toute sa splendeur organisée par les copains de Cerbère Coryphée pour continuer cette semaine déjà bien entamée. Dans un ciel d’une grisaille automnale pesante, on était près à se faire foudroyer par une rage électrique qui trainait par-ci par-là à La Bulle Café. Nom de Zeus, mais qui voilà pour nous servir et nous séduire ! Trois groupes de Grindcore version trio histoire de décrasser merveilleusement nos cages à miel : Loathsome, Gummo et Wormrot. Enfoncez vos boucles Quies, c’est l’heure de la messe !

Article et photos par Oreÿ

English version below


On commence cette soirée de malades du blast, de grosses distos qui tâchent et de hurlements déments avec Loathsome. Venus de Gand et formés en 2019, notre trio de rageux oscille à merveille entre le Grind et le Death pour un mélange Deathgrind de toute beauté. Avec Matthieu Brasseur aux vocaux, Tom à la guitare et Isaac Roelens à la batterie, qui a offert et offre toujours ses talents dans une multitudes de groupes tel que Naked Ape, VerpesT, Fuck Off and Die, MatraK AttaKK, pour ne citer que ceux-ci, était prêt à nous envoyer une bonne baffe Belge direct en frontal dans nos jolis minois. La soirée commença calmement, mais comme on dit, le calme avant la tempête, avec un public sage mais pas si docile que ça. Les lions se reposaient juste tranquillement dans l’arène avant le combat. Car oui, obligé, ça allait bouger ! Impossible de rester statique face à la bourrasque sonore qu’aller nous envoyer Loathsome. Avec eux, pas de fioritures, juste du brut de décoffrage comme on aime histoire de bien se faire défourailler nos entrailles. Matthieu Brasseur commença avec un simple « Are you ready Lille, it’s gonna be a good night! » et il avait vu juste. Dès les premières notes lancées et le ton est directement donné. L’impression de tomber dans un mixeur géant qui nous arrache les tripes et vous décolle la rétine. Sans oublier cette démence intersidérale que nous déverse littéralement Loathsome en plein visage. Et Dieu que c’est bon ! Entre passage Grind et Death, on en prend littéralement plein la tronche, et le pire c’est qu’on en veut encore. Les blasts à gogo ainsi que la force de frappe violente et chaotique d’Isaac Roelens, les riffs complètement hallucinants de Tom rappelant ceux des groupes de Death old school survitaminés et boostés aux amphétamines, et la voix hurlée et irascible de Matthieu Brasseur, vacillant entre le scream et le growl, juste ce qu’il faut pour nous donner envie de continuer ce show comme il se doit. Morceaux après morceaux, le groupe a réussi à chauffer le public de La Bulle Café, qui était toujours assez calme face à ce qui se présageait, mais qui commençait tout de même à s’agiter en se laissant envahir par une armée de fourmis rouges les dévorant à vif de l’intérieur. Avec leur album Loathsomeness Is Bliss (paru en 2024), Loathsome nous à délecté d’un live d’une petite demi heure qui nous laissa un agréable goût de sang dans la bouche, prêt pour la prochaine tarte à la crème en plein dans nos belles petites bouilles d’amour.

Et voilà, quand on parle du loup ! Si je n’avais qu’un seul mot pour résumer Gummo, ça serait la Bagarre avec un grand B. Prêt à monter sur le ring pour la deuxième partie de soirée ? Alors let’s go ! On ne présente plus Gummo, groupe de Grindcore/Power violence avec la formule efficace de 50% Grind 50% Powerviolence dans ta face. Le trio qui nous vient de Lille s’est formé en mars 2018 et écume les salles enfumées et les bars vaporeux de la région et ailleurs, avec plusieurs tournées européennes à son actif depuis maintenant sept ans. Sept ans de bons et loyaux services au nom du bruit et ça ne fait que continuer comme il se doit, histoire de maintenir la flamme du Grind aussi haute que celle des J.O. Avec Théo aux chant depuis 2019, Antoine à la guitare et Mathieu à la batterie, le trio chargé à bloc était prêt à nous envoyer faire un tour en orbite sans passer par SpaceX, mais aussi décidé à nous exploser à tout moment en plein visage. Chargés comme un bâton de dynamite, ils allaient forcément nous envoyer du lourd, voire du très lourd. Passer en seconde partie de soirée, c’est un peu comme être la tranche de gruyère au milieu du casdal. Criblée de trous comme un lynchage à la mitraillette et prête à en foutre partout, impossible pour Gummo de ne pas nous envoyer la sauce Tabasco direct dans les yeux, les oreilles, et ce jusqu’à notre pauvre petit cerveau. Eux aussi ne font pas dans la dentelle, et de toute façon, ce n’est pas ce qu’on leur demande. Même recette que leurs prédécesseurs mais cette fois-ci moins la dose de Death, Gummo nous jouent leur Grindcore de la mort mixé à leur touche de Powerviolence en effusion encore et encore. Et c’est justement tout ce qu’on attend de notre trio infernal prêt à décimer un bataillon ardemment armé. C’est speed, plus speed que le bus enflammé dans Speed. Comme une météorite enflammée se crashant à toute vitesse sur nos âmes de pauvres mortels. C’est lourd, comme un plat indigeste qui sent bon le rototo et le vomito, et c’est justement pour ça qu’on s’en délecte les papilles de voir Théo nous cracher sa rage et sa bave au visage. Quant à Antoine et Mathieu, c’est la parfaite combinaison entre fast et lourdeur, ou quand la rapidité des riffs fait part à la massiveté des blasts. Et c’est la magie qui opère. Le public de La Bulle Café n’avait plus assez de place pour tenter quelques vulgaires circle pits, là on était juste sur un ring de catch pour la bagarre générale. Avec deux EP’s et quatre albums studio, dont le tout dernier en date F.C Powerviolence (excellent split à la gloire du football avec FALSE, LMDA et Insane Order paru en 2025), notre petite équipe de grindeux sous protéines nous à régalé d’un live d’une petite demi-heure avec des morceaux tel que “Grind the World”, “Kraken”, et “Time Destroys”. Sans oublier la cerise sur le gâteau !  Effectivement, les copains de Gummo étaient en tournée jusqu’au 16 novembre avec Wormrot pour quelques dates sur leur A Better Tomorrow EU/UK Tour 2025. Bravo Gummo, ça c’est beau !

Et voilà, la soirée est passée tellement vite, nous sommes déjà au troisième groupe. Mais tout n’est pas terminé, on avait encore droit à une bonne dose de fun et de pogos avant le dodo. Car oui, le public de La Bulle Café n’était pas encore fatigué, et celui-ci était très loin d’avoir dit son dernier mot. Et pour accueillir nos joyeux drilles qui furent le grand final de cette soirée à l’honneur du Grindcore, on a eu la chance de voir les génialissimes Wormrot. Notre coléreux trio nous vient tout droit de Singapour et s’est formé en 2007. Ils nous jouent une musique sombre, violente, rapide et agressive, parfaite pour réveiller les morts et nous livrer une sacrée dose de lobotomie sonore autant qu’un lavage de cerveau à la Orange Mécanique version complètement sick. Notre trio chaotique nous propose donc là un mix parfait entre Grindcore couplé à une bonne touche d’Emoviolence, entrelacé dans des bribes de paysages torturés, haineux et décharnés. Le groupe est composé de Arif Rot aux vocaux, Rasyid Juraimi à la guitare et Fitri Pillow à la batterie ainsi qu’aux vocaux. Ils étaient décidément déterminés à nous prouver que cette soirée de folie était loin d’être terminée. Bientôt trois ans après leur passage à The Black Lab le 26 mars 2023 lors de leur Season of Violence Tour 2023, Wormort étaient revenus nous dire un petit bonjour près de chez nous pour nous offrir un maximum de violence qui était totalement légitime vu la technicité phénoménale dont ils allaient nous délecter. Avec des blasts extrêmes sur un fond de guitares dopées en grosse disto, accompagné d’un chant d’outre-tombe totalement hurlé voire carrément possédé, partant des growls à quelques screams, notre trio des abîmes avait préparé son armée de maudits zombies bien décidé à nous emporter avec eux vers des univers parallèles dotés de la plus funeste des magie noire. Et il n’aura suffit que des quelques premiers riffs pour donner l’envie au public de La Bulle Café de se lancer dans les plus beaux pogos et de sauter partout tel des kangourous fous pour nous démontrer leurs slams les plus majestueux et abracadabrants en veux-tu en voilà. Toute la scène Grind, Powerviolence, Emoviolence et même quelques Crust Punks était là, réunis à son apogée pour célébrer ensemble cette date unique et qui aura au final, fait très mal. Entre pogos désaxés et une belle quantité de slams démembrés, Wormrot et les fanas du genre qui s’étaient tous donné rendez-vous ce mardi à La Bulle Café n’étaient pas prêt d’oublier cette date monstrueuse, tant le chaos y a forcément régné en maître, vu à quel point Arif Rot et sa bande de barbares torturés nous ont donné ce qu’on attendait tous, un aller simple dans le train de l’enfer, bardés de démons virulents et assoiffés de sang à chaque wagon. Avec une belle quantité de singles et de EP’s, ainsi que quatre albums studio dont le tout dernier en date Hiss (paru en 2022 chez Earache), Wormrot nous aura fait le plaisir de nous jouer un live d’une quarantaine de minutes de pure violence, en nous servant une tempête, que dis-je, une véritable bourrasque sonore livrée avec fougue dans un déchaînement de bruit peaufiné au millimètre près, le tout dans une agressivité des plus totale. Une expérience inoubliable, puissante et tourmentée d’une quarantaine de minutes, en nous faisant le plaisir de terminer en beauté avec un succulent petit sur avec « Fix Your Broken Mind ». Au final, un live bien sale, qui nous a fait autant de bien que Wormrot nous a fait agréablement mal.

Merci à Cerbère Coryphée pour l’accréditation ainsi qu’à La Bulle Café et toute son équipe pour l’organisation de la soirée qui était au top !


What could be better than a little evening dedicated to the great name of Grindcore in all its glory, organised by our friends at Cerbère Coryphée, to continue this week that is already well underway. Under a heavy autumnal grey sky, we were ready to be struck by an electric rage that lingered here and there at La Bulle Café. By Zeus, who’s here to serve and seduce us! Three grindcore trios to wonderfully clean out our honeycombs: Loathsome, Gummo and Wormrot. Put in your earplugs, it’s time for mass!

Review and pictures by Oreÿ

We kick off this evening of insane blasts, heavy distortion and insane screams with Loathsome. Hailing from Ghent and formed in 2019, our trio of rage-filled musicians oscillate beautifully between grind and death metal for a stunning deathgrind mix. With Matthieu Brasseur on vocals, Tom on guitar and Isaac Roelens on drums, who has lent and continues to lend his talents to a multitude of bands such as Naked Ape, VerpesT, Fuck Off and Die, MatraK AttaKK, to name but a few, they were ready to give us a good Belgian slap right in the face. The evening began calmly, but as they say, it was the calm before the storm, with a well-behaved but not so docile audience. The lions were just resting quietly in the arena before the fight. Because yes, inevitably, things were going to get moving! It was impossible to remain static in the face of the sonic storm that Loathsome was about to unleash on us. With them, there are no frills, just raw power, just the way we like it, to really shake us to our core. Matthieu Brasseur started with a simple ‘Are you ready Lille, it’s gonna be a good night!’ and he was right. From the very first notes, the tone was set. It felt like falling into a giant blender that ripped out our guts and blew our retinas out. Not to mention the interstellar madness that Loathsome literally poured into our faces. And God, it was good! Between grind and death passages, we were literally blown away, and the worst part was that we wanted more. The endless blasts and the violent, chaotic striking force of Isaac Roelens, Tom‘s completely mind-blowing riffs reminiscent of old-school death metal bands pumped up on amphetamines, and Matthieu Brasseur‘s screaming, irascible voice, wavering between scream and growl, just enough to make us want to continue the show as it should be. Song after song, the band managed to warm up the audience at La Bulle Café, who were still fairly calm in the face of what was to come, but who nevertheless began to stir as they were invaded by an army of red ants devouring them alive from the inside. With their album Loathsomeness Is Bliss (released in 2024), Loathsome treated us to a half-hour live performance that left us with a pleasant taste of blood in our mouths, ready for the next cream pie right in our beautiful little faces.

Well, well, well, speak of the devil! If I had to sum up Gummo in one word, it would be ‘Fight’ with a capital F. Ready to step into the ring for the second half of the evening? Then let’s go! Gummo needs no introduction, a grindcore/power violence band with an effective formula of 50% grind and 50% power violence right in your face. The trio from Lille formed in March 2018 and has been playing smoky venues and hazy bars in the region and beyond, with several European tours under their belt over the past seven years. Seven years of loyal service in the name of noise, and it’s only going to continue as it should, keeping the flame of grind burning as brightly as the Olympic Games. With Théo on vocals since 2019, Antoine on guitar and Mathieu on drums, the trio was ready to send us into orbit without going through SpaceX, but also determined to blow us away at any moment. Loaded like a stick of dynamite, they were bound to hit us hard, very hard indeed. Playing in the second half of the evening is a bit like being the slice of Gruyère cheese in the middle of the sandwich. Riddled with holes like a machine-gun lynching and ready to spray everywhere, it was impossible for Gummo not to send Tabasco sauce straight into our eyes, ears, and even our poor little brains. They don’t do things by halves either, and anyway, that’s not what we ask of them. Same recipe as their predecessors, but this time with less Death, Gummo play their grindcore of death mixed with their touch of powerviolence in effusion over and over again. And that’s exactly what we expect from our infernal trio, ready to decimate an ardently armed battalion. It’s fast, faster than the burning bus in Speed. Like a flaming meteorite crashing at full speed into our poor mortal souls. It’s heavy, like an indigestible dish that smells of rototo and vomito, and that’s exactly why our taste buds revel in seeing Théo spit his rage and saliva in our faces. As for Antoine and Mathieu, they are the perfect combination of speed and heaviness, where the rapidity of the riffs gives way to the massiveness of the blasts. And that’s when the magic happens. The audience at La Bulle Café didn’t have enough room to attempt a few vulgar circle pits; we were just in a wrestling ring for a general brawl. With two EPs and four studio albums, including the latest F.C Powerviolence (an excellent split album celebrating football with FALSE, LMDA and Insane Order, released in 2025), our little team of protein-fuelled grinders treated us to a half-hour live show with songs such as ‘Grind the World’, ‘Kraken’, and ‘Time Destroys’. Not to mention the icing on the cake! Indeed, Gummo’s mates were on tour until November 16th with Wormrot for a few dates on their A Better Tomorrow EU/UK Tour 2025. Well done Gummo, that’s great!

And just like that, the evening flew by so quickly that we were already on to the third band. But it wasn’t over yet; we still had plenty of fun and pogo dancing to enjoy before bedtime. Because yes, the audience at La Bulle Café wasn’t tired yet, and they were far from finished. And to welcome our merry band of musicians who were the grand finale of this evening in honour of grindcore, we were lucky enough to see the brilliant Wormrot. Our angry trio comes straight from Singapore and formed in 2007. They play dark, violent, fast and aggressive music, perfect for waking the dead and delivering a hell of a dose of sonic lobotomy as well as a completely sick brainwashing à la A Clockwork Orange. Our chaotic trio offers us a perfect mix of grindcore coupled with a good dose of emo-violence, intertwined with fragments of tortured, hateful and emaciated landscapes. The band consists of Arif Rot on vocals, Rasyid Juraimi on guitar and Fitri Pillow on drums and vocals. They were determined to prove to us that this crazy night was far from over. Almost three years after their appearance at The Black Lab on 26 March 2023 during their Season of Violence Tour 2023, Wormort returned to say hello near our home and offer us maximum violence, which was totally legitimate given the phenomenal technicality with which they were going to delight us. With extreme blasts against a backdrop of heavily distorted guitars, accompanied by vocals from beyond the grave, totally screamed and even downright possessed, ranging from growls to screams, our trio from the abyss had prepared their army of cursed zombies, determined to take us with them to parallel universes endowed with the most deadly black magic. And it only took a few riffs to make the audience at La Bulle Café want to throw themselves into the most beautiful pogo dancing and jump around like crazy kangaroos to show us their most majestic and mind-boggling slams. The entire Grind, Powerviolence, Emoviolence and even a few Crust Punks scene was there, gathered at its peak to celebrate this unique date together, which ultimately hurt a lot. Between crazy pogo dancing and a good amount of dismembered slams, Wormrot and the fans of the genre who had all gathered at La Bulle Café on Tuesday were not about to forget this monstrous date, as chaos inevitably reigned supreme, given how much Arif Rot and his band of tortured barbarians gave us what we were all waiting for: a one-way ticket on the train to hell, armed with virulent, bloodthirsty demons in every carriage. With a large number of singles and EPs, as well as four studio albums, including their latest, Hiss (released in 2022), Wormrot treated us to a forty-minute live show of pure violence, serving up a storm, nay, a veritable sonic gale delivered with fervour in a millimetre-perfect outburst of noise, all with the utmost aggression. It was an unforgettable, powerful and tormented experience lasting around forty minutes, ending on a high note with a delicious little encore of ‘Fix Your Broken Mind’. All in all, it was a dirty live show that did us as much good as Wormrot did us pleasantly harm.

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