Ca faisait un bon petit moment qu’on avait pas eu le droit à une belle date grâce à A Gauche de la Lune, avec un noyau dur 100% Hardcore à The Black Lab, et ça commençait à nous manquer fortement. Pour fêter l’occasion, un magnifique plateau de quatre groupes y étaient invités, dont Stray From the Path, Alpha Wolf, Graphic Nature et Calva Louise. La soirée s’annonçait donc extrêmement prometteuse vu la qualité des groupes qui y étaient invités. Quant au public, il allait forcément passer un moment mémorable vu la soirée qu’il s’apprêtait à vivre, irréprochable. Fans de mosh et de circle pits, allez on embarque, et vite !

Article par Oreÿ

Photos par Zo’

English version below

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On commence cette soirée de folie avec Calva Louise, qu’on avait pu voir en mars dernier à Lille en compagnie de Bloodywood. Le groupe est un trio anglais cosmopolite basé à Londres, qui s’est formé en 2016, et nous vient de plusieurs contrées lointaines, mais à la fois rapprochées par une seule et même passion en commun, la musique. Les différents membres viennent du Venezuela, de la France et de la Nouvelle-Zélande. Et c’est justement cette différence culturelle qui crée la force de Calva Louise. Avec Jess Allanic du Venezuela aux vocaux, Alizon Taho de France à la basse et Ben Parker de Nouvelle-Zélande à la batterie, le très créatif trio nous joue un savant mélange d’une multitudes de styles différents, passant du Metal Alternatif pêchu, du Metalcore pur et dur, de la Power Pop fraîche, de l’Indie Rock dynamique, du Rock Alternatif planant et de la Noise Pop dynamique. Et c’est belle et bien cette recette miracle que Calva Louise à su mettre en place pour en faire une faculté majeure, en nous enchantant par sa différence culturelle et donc musicale. Le groupe s’amuse à explorer les variations de styles pour nous surprendre de plus belle à chaque nouveau morceau par une quantité de parties complètement surprenantes et totalement inattendues, ce qui a délibérément séduit très rapidement le public de The Black Lab, car impossible de s’ennuyer en se laissant aller à la monotonie vu l’immensité de transitions sonores et donc rythmiques que nous offre Jess Allanic et ses compères. Le tout parfaitement orchestré, allant même jusqu’à placer rapidement quelques parties de synthé jouées par celle-ci entre leurs morceaux. Tout est millimétré à la perfection. Entre passages chantés sur fond de pop latina étonnante, évoluant progressivement vers un rock alternatif beaucoup plus piquant, pour finir ensuite par des parties hurlés sur fond de gros Metalcore qui tâche, Calva Louise ne manque pas de nous surprendre avec allégresse sans aucune confusion vu à quel point ils maîtrisent leurs enchaînements en toute simplicité et à la perfection. Avec une belle collection de singles, de EP’s, une mixtape et trois albums studio dont le tout dernier en date, Edge of the Abyss (paru en 2025), Calva Louise nous a livré un petit live étonnamment efficace, surprenant et envoûtant d’une demi-heure, avec des titres tel que “Third Class Citizen”, “Impeccable”, et “Hate in Me”, avec un public, qui, pour une première partie, fût plus que ravi.

On enchaîne maintenant avec du beaucoup plus costaud et du plus fat avec Graphic Nature. Avec le deuxième groupe anglais de la soirée, le quatuor venu de Kent, se définissant comme du Nu Metalcore avec leur savante alliance de Metalcore et de Nu Metal nous propose ici une formule simple et efficace, alliant de bons gros grooves à une lourdeur ambiante qui nous cloue au sol. Graphic Nature est ce que sont les rhinocéros au monde animal, la lourdeur incarnée. Avec Harvey Freeman aux vocaux, armé de sa chemise noire fermée au premier bouton, avec un gros 404 blanc floqué au dos en dédicace à l’un de leur morceau, ainsi que sa bande de catcheurs, ils n’étaient pas là pour ceuillir des paquerettes mais plus pour envoyer vos tympans se faire exploser dans une furie des plus parfaite. Le tout accompagné de Pete Woolven à la guitare, Matas Michailovskis lui aussi à la guitare, Charlie Smith à la basse et Jack Bowdery à la batterie. En démarrant leur show par une intro des plus fracassante avec une alarme qui retentissait pour annoncer la guerre à venir, Harvey Freeman commença avec quelques « check check », un cri, et c’était parti ! Le groove était lancé direct sans fioritures pour entraîner le public de The Black Lab dans un tourbillon de lourdeur démentielle qui venait exploser de partout. Entre riffs jumpant et dissonants, bardés de guitares et basse agressives tirant vers les graves avec des distos complètement dingues touchant à la limite des tonalités d’un sludge bien gras, le chant rappé de Harvey Freeman venait mettre son côté savoureusement épicé, placé à la perfection sur des sonorités aussi incisives qu’un couteau aiguisé, entre parties hip hop énergiques et voix violemment hurlée. Sans oublier quelques petites parties électro qui venaient ravir les aficionados du genre et combler la créativité de leurs morceaux. Les premiers mosh ont rapidement commencé à se former dans le public, dans un fracas détonnant accompagné des bases rythmiques massives et à la fois pleine de mordants. Les riffs de guitare et de basse sont tranchants, passant des notes pesantes à d’autres aiguës et irritantes, guidés par une batterie martelant une frappe massive menée par la rage d’un serial killer en démence, allant même jusqu’à se livrer à quelques parties pêchues avec la voix de Harvey Freeman posée au dessus. Impossible de ne pas avoir envie de bouger avec Graphic Nature, qui vous envoie directement au tapis avec ses upercutes sonores vous mettant littéralement K.O. et prêt à vous faire faire un gros dodo. Le groupe est littéralement symbole de la rage incarnée d’un groupe de free fight en pleine action, et c’est justement le public en folie qui en fait les frais. Pas moyen de tergiverser avec eux, on ne tourne pas autour du pot, leurs morceaux sont un concentré de rage, de colère, de pesanteur et de brutalité pure qui vous pète à la face. Avec une jolie quantité de singles, de Ep’s et deux albums studio dont le dernier en date Who Are You When No One Is Watching? (paru en 2024), Graphic Nature nous a offert un live intense d’une demi-heure avec des titres criminels tels que « Headstone », « 404 », et « Bad Blood ». Merci à eux d’avoir ouvert les premiers mosh avec les premières bières renversées, changeant le dancefloor en patinoire pour continuer au mieux cette soirée de cintrés.

Wow, Alpha Wolf ! Une bonne petite claque dans la tronche comme on les aime, fraîche, directe et efficace. Bref, ça réveille. On enchaîne avec la même lourdeur dans les riffs que dans ceux de Graphic Nature, mais on passe maintenant à quelque chose d’encore plus lourd, violent agressif et rageux avec un bon côté vindicatif. Notre cinq mercenaires des enfers australiens se sont formés à Burnie Tasmanie en 2013 par John Arnold à sa tête, pour atterrir à Melbourne Australie, avec toute leur colère et leur folie, prêt à littéralement défourailler le pied à terre de la culture underground australienne. Le groupe nous délivre ici un mix des styles bien trempés dans le hardcore mais d’une composition alléchante, originale et variée, orientée entre le Metalcore, le Nu-Metal et le Post-Hardcore avec un chant ayant de grosses influences de la scène Beatdown. Leur technicité et leur audace à oser tenter d’exprimer une brutalité à l’état pure tout en y plaçant des riffs d’une technicité vraiment saisissante, emplis d’une colère noire à en faire déchaîner les foudres à véritablement plu à tout les moshers en herbe de cette soirée. C’est lourd, sale et méchant, et ça plaît forcément au public de The Black Lab, qui s’échauffe de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe, dans les mosh, circle pits et même sur quelques crowd surfing. Emmené par Lockie Keogh au vocaux, suivi de John Arnold à la basse et vocaux, de Sabian Lynch à la guitare rythmique, de Scottie Simpson à la guitare solo et de Mitch Fogarty à la batterie, Alpha Wolf est un loup dominant aux dents acérées, resté en cage beaucoup trop longtemps pour ne pas laisser éclater sa rage, et une fois lâché sur scène, prêt à bondir avec fureur sur tout ce qui bouge pour le mettre en pièce avec une hargne sans précédent. Lockie Keogh laissa jaillir sa férocité à peine monté sur scène, accompagné sur certaines parties par John Arnold, ternissant hâtivement l’atmosphère de The Black Lab, et portant fièrement son groupe comme un étendard sanglant, près au combat. Les riffs assassins de Sabian Lynch et les parties de guitare torturées de Scottie Simpson s’accordent à merveille, appuyé par la basse percutante et claquante de John Arnold. Le tout mis en œuvre par la bestialité de frappe de batterie de Mitch Fogarty, comme-ci il sonnait le glas dans une violence inouïe. Le groupe démontra avec efficacité à quel point leur colère était gigantesque, prêt à littéralement éradiquer toute forme de vie à The Black Lab. Et pourtant, il y avait bien de la vie et on ne comptait plus le nombre d’enchaînements de slams vu le chaos qui se tramait dans le public, qui en redemandait toujours entre chaque morceau, vu l’intensité de ce que nos cinq hargneux nous livraient. Alpha Wolf aura véritablement été le groupe le plus noir, vengeur et agressif de la soirée, allant même jusqu’à nous rappeler la scène Metalcore anglaise, vu la méchanceté, l’agressivité et la pugnacité qui se trouve dans cette scène, avec des riffs blindés d’amertume et de hardeur que nos australiens savent aussi mettre en place dans leurs morceaux à la perfection. Avec pas mal de singles, quelques Ep’s et trois albums studio dont le dernier en date Half Living Things (paru en 2024) Alpha Wolf nous a délivré un live écrasant et chaotiquement impressionnant de quarante minutes, dans toute sa splendeur, avec des morceaux puissants tel que “Ultra-Violet Violence”, “Acid Romance” et “Haunter”, en nous plongeant dans une fougue animale qui fût absolument magistrale.

Après être passé par l’Angleterre et l’Australie, on vous emmène maintenant du côté des States, plus précisément de New York, avec les phénoménaux Stray From the Path pour un final de soirée de toute beauté, mais aussi leur toute dernière tournée Européenne et Anglaise. Car oui, vous l’aurez bien compris, le groupe qui s’est formé en 2001 et qui n’était jamais venu dans notre belle contrée lilloise a annoncé sa séparation après vingt-quatre années de bons et loyaux services. C’est pourquoi, cette soirée était une véritable chance, que dis-je, un privilège que de pouvoir assister au show de nos héros de la soirée. Le quatuor nous a livré ici une formule qui marche à merveille, un flow de chant rappé posé sur des riffs de guitare et de basse ultra acides et groovy avec un max de mordant, le tout emmené sur une rythmique de batterie qui vous donne envie de sauter au plafond à répétition. Stray From the Path est purement un groupe Rapcore avec un mix d’influences musicales diverses allant du Metalcore, du Rap Metal et du Hardcore Punk. La parfaite combinaison protestataire pour alterner entre passages jumpant, et d’autres beaucoup plus rentre dedans. Dans un esprit profondément street, nourri aux diverses influences New-Yorkaise, le groupe officie dans un Hardcore efficace fait de rythmiques saisissantes. Avec Drew York aux vocaux, Tom Williams à la guitare, Anthony Altamura à la basse, et Craig Reynolds à la batterie, le quatuor nous déverse ici sa hargne en ébullition prête à nous faire oublier en un instant ou nous nous trouvions actuellement, pour nous faire profiter au mieux de l’instant T en toute spontanéité. Stray From the Path démarra son set par la surpuissante « Kubrick Stare », et à peine leur live entamé que les fanas du groupe furent directement dans l’excitation la plus totale, le tout dans une agitation qui créait des mouvements de foule complètement déments. On pouvait sentir la tension monter doucement mais sûrement grâce à l’énergie et le punch que mettait en œuvre les membres du groupe, avec en parallèle un public de plus en plus agité, voire carrément déchaîné tellement il jubilait. Les titres s’enchaînairent majestueusement jusqu’à ce que Stray From the Path envoya la purée avec « Fuck Them All to Hell » pour que le ciel de The Black Lab devint subitement noir de crowd surfing en tout genre. On pouvait en voir de partout, comme des hélices en furie d’un ventilateur monstre prêt à tout déchiqueter sur son passage, et qui tournoyaient de partout. C’était beau d’énergie et de vitalité tellement les fans du groupe étaient aux anges, en pleine effervescence grâce à cette bonne étoile d’avoir Drew York et sa bande d’agités juste face à eux, les yeux remplis d’émerveillement et de satisfaction vu ce qui était en train de se passer. La foule était littéralement en délire, le tout sur fond de sourires, et forcément, ça faisait plaisir. Un moment gravé dans la roche. Avec un joli paquet de singles, quelques Ep’s, un live album et douze albums studio à son actif dont le dernier Clockworked (paru en mai 2025), Stray From the Path nous aura fait l’honneur de nous jouer un live vif solide musclé et vigoureux d’une heure, bref, un live inoubliable dans une mentalité positivement athlétique, avec des morceaux magistraux tel que « Short Caller », « Can I Have Your Autograph » et « Guillotine ». Hey ouais, nous aussi on aurait bien voulu que ce final live rageur et ravageur dure forever car il nous à forcément laissé rêveur. Un gros BIG UP à Stray From the Path qui, bardé d’énergie positive, nous a donné l’envie de continuer à groover avec eux jusqu’au bout de la nuit pour une toute dernière danse en leur compagnie.

Merci à A Gauche de la Lune pour les accréditations et l’organisation de cette belle soirée et à The Black Lab et toute son équipe pour l’accueil qui était au top !

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It had been quite a while since we’d had a great night out thanks to A Gauche de la Lune, with a 100% hardcore line-up at The Black Lab, and we were really starting to miss it. To celebrate the occasion, a magnificent line-up of four bands were invited, including Stray From the Path, Alpha Wolf, Graphic Nature and Calva Louise. The evening promised to be extremely promising given the quality of the bands that had been invited. As for the audience, they were bound to have a memorable time given the flawless evening they were about to experience. Fans of mosh pits and circle pits, let’s get going, and fast!

Review by Oreÿ

Pictures by Zo’

We kick off this crazy evening with Calva Louise, who were already in Lille last march with Bloodywood. The band is a cosmopolitan English trio based in London, formed in 2016, whose members come from far-flung corners of the globe but are united by a shared passion for music. The band members hail from Venezuela, France and New Zealand. It is precisely this cultural diversity that gives Calva Louise its strength. With Jess Allanic from Venezuela on vocals, Alizon Taho from France on bass and Ben Parker from New Zealand on drums, the highly creative trio plays a clever mix of a multitude of different styles, ranging from punchy alternative metal, pure and hard metalcore, fresh power pop, dynamic indie rock, trippy alternative rock and dynamic noise pop. And it is indeed this miracle recipe that Calva Louise has managed to put together to make it a major asset, enchanting us with its cultural and therefore musical difference. The band enjoys exploring different styles to surprise us even more with each new track, featuring a number of completely surprising and totally unexpected parts, which quickly won over the audience at The Black Lab, as it was impossible to get bored or fall into monotony given the immense range of sound and rhythmic transitions offered by Jess Allanic and her bandmates. Everything is perfectly orchestrated, even going so far as to quickly insert a few synth parts played by her between their songs. Everything is timed to perfection. Between sung passages set to a surprising Latin pop backdrop, gradually evolving into a much more pungent alternative rock, and ending with screamed parts set to a heavy metalcore backdrop, Calva Louise never fails to surprise us with joy, without any confusion, given how masterfully they execute their transitions with ease and perfection. With a fine collection of singles, EPs, a mixtape and three studio albums, including their latest, Edge of the Abyss (released in 2025), Calva Louise delivered a surprisingly effective, surprising and captivating half-hour live set, with tracks such as ‘Third Class Citizen’, ‘Impeccable’ and ‘Hate in Me’, to an audience that was more than delighted for an opening act.

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