Ce dernier vendredi de novembre annonçait une belle soirée à l’Accor Arena de Paris. En effet les suédois de Sabaton nous proposent le Legendary Tour avec des belles surprises attendues. La première étant que en lieu et place des classiques groupes de premières parties nous avons le droit au Legendary Orchestra. Si le nom sonne étrangement familier, c’est normal! L’orchestre n’est autre qu’une formation reprenant en version symphonique les plus grands titres de la formation suédoise. C’est donc parti pour une soirée complète dans l’univers de nos professeurs d’Histoire favoris : Sabaton!
Report par Victor BRUNERIE
Crédit photo : Grégory Hernandez pour Gérard Drouot Productions
English version below
La soirée commence donc dans une salle déjà largement remplie avec The Legendary Orchestra. La première surprise vient du fait que le groupe joue directement dans le décor de Sabaton, qui n’est autre qu’un immense château dressé sur la scène de l’aréna parisienne. Autant vous dire qu’on en prend déjà plein la vue. La formation débarque sur scène avec un ensemble de cordes, des cuivres et vents, des percussions, un batteur mais aussi une chorale ainsi qu’une chef d’orchestre également chanteuse, une joueuse de hurdy gurdy et une violoniste. C’est donc parti pour une totale revisite du répertoire des suédois en commençant par le titre qui ouvre toutes les tournées depuis des années : « Ghost Division »! Le public se délecte de ces nouvelles version des classiques et n’hésite pas à reprendre avec la chorale ainsi que Noa Gruman au chant les refrains mythiques. « Bismark » nous laisse prendre toute la mesure des ensembles musicaux présents sur scène pendant que « Maid Of Steel » nous laisse impressionnés par le jeu de Mia Asano au violon électrique, celle-ci courant partout sur scène. La prestation est bluffante et on ne voit pas le temps passer en compagnie de cet orchestre si majestueux. Au hurdy gurdy on retrouve avec joie Patty Gurdy, joueuse émérite de cet instrument connue pour son travail en solo mais aussi ses apparitions sur des disques de Saltatio Mortis ou Ayreon par exemple. La musicienne sublime des titres comme « The Final Solution » ou « Sarajevo ». On retrouve d’ailleurs sur ce dernier pour la première fois de la soirée la voix narrative mythique des deux albums du groupe dédiés à la Première Guerre Mondiale. L’orchestre nous fait vraiment redécouvrir les morceaux de Sabaton sous un nouveau jour, et le refrain de « Resist And Bite » sera une nouvelle fois l’occasion pour le public de donner de la voix. On arrive déjà bientôt à la fin de cette performance d’une heure mais il reste quelques classiques à se mettre sous la dent comme « A Lifetime Of War » ou « Winged Hussars » que le public accueille avec toujours autant d’enthousiasme. Le dernier titre joué sera « Swedish Pagans », morceau on ne peut plus inoubliable de la discographie des suédois. C’est donc une salle en feu qui reprend les paroles pendant que Noa Gruman et la chorale profitent de ces derniers intants de scène pour tout donner, comme tout le reste de cet ensemble qui nous aura tenu en haleine tout du long. On ne pouvait rêver plus belle manière de commencer cette soirée qu’avec The Legendary Orchestra, qui porte définitivement bien son nom!
Après une petite pause bien méritée la lumière s’éteint dans l’aréna laissant réapparaître le décor majestueux de Sabaton. Mais c’est sur la petite tourelle installée au milieu de la fosse que la soirée commence par l’arrivée de Napoléon! C’est parti pour 15 minutes environ de partie très théâtrale où Napoléon, César et Gengis Khan s’invectivent pour savoir le quel est la plus grande Légende! Soirée en France et Marseillaise reprise en chœur oblige c’est Napoléon qui gagne cette bataille! Pendant leur échange on voit apparaître des Templiers qui fendent la foule vers cette scène centrale. Rapidement on se rendra compte que ceux restés masqués sont en fait les membres de Sabaton et les voilà partis pour leur set! Une passerelle géante descend du plafond et se place au dessus de la foule pour « Templars » morceau parfait pour démarrer les hostilités. D’entrée de jeu on voit que le groupe a mis les petits plats dans les grands pour une soirée des plus mémorable! D’ailleurs que dire du fait que c’est bien la première fois qu’on voit Joakim Brodén débarquer sur scène sans sa tenue guerrière habituelle, qui sera de retour plus tard.
La ton est donné et nous voilà partis pour une fête de musique et de feu dans ce monde de personnages de légende et de moments historiques connus de tous et toutes. « The Last Stand » et « Hordes Of Kahn » laissent les musiciens se balader au dessus de la foule entre les deux scènes avant que ceux-ci se figent pour un temps sur la scène principale. On sent leur bonheur d’être là et on est ravis de voir Gengis Khan ou encore Napoléon revenir sur le devant de la scène pour leurs titres respectifs et pour d’autres petites interactions avec le public. D’ailleurs dans le cas de Napoléon chaque apparition ou presque est l’occasion pour le public de relancer une Marseillaise. Evidemment l’album Legends est mis en avant mais les suédois nous offrent le meilleur de leur discographie en prenant bien soin de ne pas offrir de redite avec le set précédent!
La batterie de Hannes Van Dahl trône sur deux mains géantes, décor une fois de plus magnifique qui rend le spectacle total! Sur « I,Emperor » des explosions retentissent quand Joachim utilise les canons placés sur scène par les soldats de Napoléon, puis c’est le feu qui se déchaine sur l’excellent Crossing The Rubicon » qui voit César réapparaître sur la scène. Le public est aux anges et reprend « Carolus Rex » avec Joakim qui chante pourtant la version suédoise de ce titre mythique. Thorbjörn Englund et Chris Rörland nous enchantent à la guitare sur « The Red Baron » ou encore « Stormtroopers ». Les deux musiciens courent partout et nous offrent des moments d’anthologie pendant les nombreux changements de costumes du chanteur. Sur » A Tiger Among Dragons » on retrouve d’ailleurs Joakim à la guitare pendant que Thorbjörn et Chris passent sur des percussions pour ce titre, après un solo d’anthologie de Hannes qui remercie chaleureusement le public parisien pour son accueil toujours aussi chaleureux et pour avoir rempli une salle deux fois plus grandes que lors de leur dernier passage en 2020! Remerciements que Pär Sundström fera aussi avant de demander au public d’éclairer la salle à la lumière des téléphones pour le titre suivant.
Justement pour « Christmas Truce » la chorale du Legendary Orchestra ainsi que Noa Gruman sont de retour sur scène pour un moment suspendu évoquant un moment de concorde entre les peuples pendant un des pires conflits de l’histoire de l’humanité. C’est masqué que Joakim descend via la passerelle dans la fosse pour « The Attack Of the Dead Men ». Il en fera le tour en véritable soldat pour un des titres qui marque le plus de cette soirée. Le groupe ne lésine pas sur la pyrotechnie ce soir sans jamais oublier la musique. Pär impérial tout au long de la soirée à la basse nous régale sur « Night Witches » ou le cultissime « Primo Victoria » repris une fois de plus par un public conquis. Arrive ensuite « The Art Of War » morceau bien trop peu joué par le groupe qu’on est ravis d’enfin pouvoir entendre en live. Véritable scène de théâtre l’Accor Arena résonne encore un peu au son des titres de Sabaton mais la fin est proche. « To Hell And Back » laisse l’occasion au public de redonner de la voix une dernière fois en profitant du spectacle avant un final en apothéose avec toujours la chorale présente sur scène sur « Masters Of The World », morceau parfait pour terminer ce Legendary Tour! Le public applaudit longuement un groupe visiblement ému par cet accueil diablement enthousiaste et quitte la salle des étoiles dans les yeux.
Sabaton ont livré ce soir un spectacle total entre musique et théâtralité dans un décor majestueux qui rend parfaitement hommage à leur univers musical. Leur performance couplée à celle des The Legendary Orchestra a offert au public trois heures de plongée dans cette discographie désormais riche de onze albums. Un concert immanquable qui fait régner haut le power métal et qui montre que les suédois savent recevoir! On oubliera pas cette soirée de si tôt et on retourne sur Lille conquis par l’expérience!
Un grand merci à Olivier pour l’invitation, à Gérard Drouot Productions pour l’organisation de cette soirée et à l’Accor Arena pour l’accueil.
This last Friday in November promised a great evening at the Accor Arena in Paris. Indeed, the Swedish band Sabaton treated us to their Legendary Tour with some wonderful surprises in store. The first was that instead of the usual support bands, we were treated to the Legendary Orchestra. If the name sounds strangely familiar, that’s normal! The orchestra is none other than a group that performs symphonic versions of the Swedish band’s greatest hits. So let’s get ready for a full evening in the world of our favourite history teachers: Sabaton!
Review by Victor BRUNERIE
Pictures by Grégory Hernandez pour Gérard Drouot Productions
The evening begins in a hall already filled to capacity with The Legendary Orchestra. The first surprise comes from the fact that the band is playing directly in Sabaton‘s set, which is none other than a huge castle erected on the stage of the Parisian arena. Suffice to say, it’s already quite a sight to behold. The band takes to the stage with a string section, brass and woodwind instruments, percussion, a drummer, a choir, a conductor who is also a singer, a hurdy-gurdy player and a violinist. And so begins a complete reworking of the Swedish band’s repertoire, starting with the song that has opened all their tours for years: ‘Ghost Division’! The audience revels in these new versions of the classics and doesn’t hesitate to sing along with the choir and Noa Gruman on vocals for the legendary choruses. “Bismark” allows us to appreciate the full extent of the musical ensembles on stage, while ‘Maid Of Steel’ leaves us impressed by Mia Asano‘s electric violin playing as she runs all over the stage. The performance is breathtaking, and time flies when you’re in the company of this majestic orchestra. On the hurdy-gurdy, we are delighted to hear Patty Gurdy, a skilled player of this instrument known for her solo work but also for her appearances on albums by Saltatio Mortis and Ayreon, among others. The musician elevates songs such as ‘The Final Solution’ and ‘Sarajevo’ to sublime heights. The latter also features, for the first time this evening, the legendary narrative voice from the band’s two albums dedicated to the First World War. The orchestra really makes us rediscover Sabaton’s songs in a new light, and the chorus of ‘Resist And Bite’ once again gives the audience a chance to sing along. We are already nearing the end of this hour-long performance, but there are still a few classics to enjoy, such as ‘A Lifetime Of War’ and ‘Winged Hussars’, which the audience welcomes with the same enthusiasm as ever. The last song played is ‘Swedish Pagans’, an unforgettable track from the Swedish band’s discography. The venue is on fire as the audience sings along, while Noa Gruman and the choir make the most of these last moments on stage, giving their all, just like the rest of the ensemble, which has kept us on the edge of our seats throughout. We couldn’t have dreamed of a better way to start the evening than with The Legendary Orchestra, which certainly lives up to its name!
After a well-deserved break, the lights go down in the arena, revealing Sabaton‘s majestic stage set. But it’s on the small turret in the middle of the pit that the evening begins with the arrival of Napoleon! And so begins a 15-minute theatrical interlude in which Napoleon, Caesar and Genghis Khan argue about who is the greatest legend! With the evening taking place in France and the Marseillaise sung in chorus, it is Napoleon who wins this battle! During their exchange, Templars appear, pushing through the crowd towards the central stage. We quickly realise that those who remain masked are in fact the members of Sabaton, and they’re off to play their set! A giant walkway descends from the ceiling and positions itself above the crowd for ‘Templars’, the perfect song to kick off the hostilities. Right from the start, it’s clear that the band has pulled out all the stops for a truly memorable evening! What’s more, this is the first time we’ve seen Joakim Brodén take to the stage without his usual warrior outfit, which will be back later on.
The tone is set and we’re off for a celebration of music and fire in this world of legendary characters and historical moments known to all. ‘The Last Stand’ and ‘Hordes Of Kahn’ allow the musicians to wander above the crowd between the two stages before they freeze for a moment on the main stage. You can feel their joy at being there, and we are delighted to see Genghis Khan and Napoleon return to the forefront for their respective songs and for other small interactions with the audience. In Napoleon’s case, almost every appearance is an opportunity for the audience to sing La Marseillaise. Obviously, the Legends album is highlighted, but the Swedes offer us the best of their discography, taking care not to repeat the previous set!
Hannes Van Dahl‘s drum kit sits atop two giant hands, another magnificent set piece that completes the show! During ‘I, Emperor’, explosions ring out when Joachim fires the cannons placed on stage by Napoleon’s soldiers, then fire breaks out during the excellent ‘Crossing The Rubicon’, which sees Caesar reappear on stage. The audience is ecstatic and sings along to ‘Carolus Rex’ with Joakim, who sings the Swedish version of this legendary song. Thorbjörn Englund and Chris Rörland enchant us with their guitar playing on ‘The Red Baron’ and ‘Stormtroopers’. The two musicians run around the stage and give us some memorable moments during the singer’s numerous costume changes. On ‘A Tiger Among Dragons’, Joakim is on guitar while Thorbjörn and Chris switch to percussion for this song, after an unforgettable solo by Hannes, who warmly thanks the Parisian audience for their ever-warm welcome and for filling a venue twice as big as the one they played in 2020! Pär Sundström also expressed his gratitude before asking the audience to light up the venue with their mobile phones for the next song.
For ‘Christmas Truce’, the Legendary Orchestra choir and Noa Gruman return to the stage for a moment suspended in time, evoking a moment of harmony between peoples during one of the worst conflicts in human history. Joakim descends via the walkway into the pit wearing a mask for ‘The Attack Of the Dead Men’. He circles the pit like a true soldier for one of the most memorable songs of the evening. The band doesn’t skimp on pyrotechnics tonight, without ever forgetting the music. Pär, imperial throughout the evening on bass, treats us to ‘Night Witches’ and the cult classic ‘Primo Victoria’, once again taken up by a captivated audience. Next came ‘The Art Of War’, a song that the band plays far too rarely, so we were delighted to finally hear it live. The Accor Arena, a veritable theatre stage, still resonated with the sound of Sabaton’s songs, but the end was near. ‘To Hell And Back’ gives the audience one last chance to sing along and enjoy the show before a grand finale with the choir still on stage for ‘Masters Of The World’, the perfect song to end this Legendary Tour! The audience gives a long round of applause to a band visibly moved by this devilishly enthusiastic reception and leaves the venue with stars in their eyes.
Sabaton delivered a spectacular show tonight, combining music and theatre in a majestic setting that perfectly complemented their musical universe. Their performance, coupled with that of The Legendary Orchestra, offered the audience three hours of immersion in their discography, which now boasts eleven albums. An unmissable concert that celebrated power metal and showed that the Swedes know how to entertain! We won’t forget this evening anytime soon and we return to Lille won over by the experience!
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