#InTheShadows : Interview Arc-en-Musique

L’affiche de l’édition 2026 d’Arc-En-Musique étant déjà bien avancée, nous nous sommes entretenus avec Pierre, fondateur de l’association Arc-en-Musique, qui organise des concerts et festivals du côté d’Ecaussines (Belgique), depuis…2003 ! Présente dans le milieu de la scène alternative, l’association propose tous les ans un festival qui nous marque à chaque fois. Entre souvenirs marquants, histoire de l’association, festivals qui mettent la clé sous la porte, projets d’avenir, retrouvez toute la vision d’un organisateur DIY ! 

Article par Mégane

English version below


Mégane : Hello, l’idée de cette interview était de pouvoir parler de Arc-en-Musique, du projets, du Festival qui aura lieu en avril. Pour commencer, est-ce que tu peux nous dire comment s’est créée cette association à la base, en 2003, pour quelle(s) raison(s) ? Comment tout cela a commencé? 

Pierre :On a commencé en 2003 si je ne me trompe pas, avec un premier festival en mars 2004. A la base, je suis là derrière avec à l’époque 4 ou 5 potes. On vient tous de passer la vingtaine et on est encore animateurs scouts, en sachant qu’être animateur scout en Belgique et en France, c’est un monde de différence. En Belgique, c’est un truc cool où on apprend à boire, et et où on fait pas mal de trucs entre potes, donc on est loin de l’image des scouts catholiques en France. Et c’est plutôt justement un lieu d’apprentissage de vie vraiment cool. Et donc le mouvement scout en Belgique organise le weekend du 15 mars habituellement, une récolte de vivres pour les enfants défavorisés. Et ça fait quelques années qu’on trouve que cette récolte de vivres où on va avec nos petits scouts faire du porte à porte pour récolter, bah il y a de moins en moins de vivres récoltés. Donc on se dit qu’on va allier cette récolte de vivres et notre envie de faire des concerts. Donc voilà comment se crée le truc en 2004 avec un premier festival. La première édition sur 2 jours : un jour avec une entrée payante avec Priba 2000 comme tête d’affiche donc, groupe belge qui à ce moment-là a une belle renommée. Je ne sais pas si le groupe s’est connu en dehors de la Belgique francophone. Et le lendemain : 4, 5 groupes et donc là l’entrée est gratuite contre 3 kilos de vivres. Et donc la première année on avait Combi Drivers qui finalement n’ont pas joué parce qu’ils ont splité genre 2, 3 jours avant, on avait Skarbone 14, on avait Soulbleed un groupe de Nu métal de la région de Ath et Anti-Clockwise et encore un autre groupe dont j’ai oublié le nom.

Mégane : Donc ça s’est basé tout de suite sur le côté caritatif, c’était vraiment l’idée de base?

Pierre : C’est l’idée de base, voilà, c’est allier concert et soutien caritatif. Et on était dans un petit village et donc on a continué pour les mêmes récoltes qu’on faisait quand on était animateurs scouts, donc pour l’orphelinat du village. On a continué la récolte de vivre pour eux.

Mégane : Actuellement, c’est toujours basé sur Ecaussinnes. C’est organisé notamment dans une école, notamment pour le festival Arc-en-Musique. Est-ce que du coup j’imagine que vous travaillez avec les élus locaux pour mettre des choses comme ça en place. Est-ce qu’ils vous ont tout de suite fait confiance pour organiser ça ou est-ce qu’il a fallu un peu travailler, notamment les relations avec les villes / villages? 

Pierre : Donc Arc-en-Musique est basée à Ecaussines. Après moi, très vite, je vais remonter une autre asso qui s’appelle AEM Project, où j’ai commencé à organiser un petit peu partout, à aider des groupes. Mais pour revenir sur Arc-en-Musique, en fait c’est dans une école, mais c’est une salle de village qu’on peut louer. Au début, moi je connaissais les gens qui louaient la salle puisque c’est des parents de scouts. Et donc les quelques premières années, on a été bien soutenu, c’était cool. Et puis un moment on a changé de majorité communale à Ecaussines, on est passé sur un truc beaucoup plus catho et de petits vieux. Donc là on a eu quelques emmerdes, surtout dues réussite. L’édition 4 et 5, on a attiré à l’époque entre 500 et 800 personnes. Et on était dans la salle actuelle qui peut permettre d’avoir, dans des conditions correctes, 400 personnes. Et on a atteint une jauge de 700, c’est un petit peu trop *rires* Et donc à juste titre, la commune nous a demandé de trouver un autre endroit. Donc pendant quelques années, on a voyagé, on était dans une salle un peu plus grosse, puis on a voyagé sous chapiteau dans 2 lieux différents pour revenir dans la salle où on a fait nos débuts juste avant le COVID, donc en 2018 ou en 2019. Et le choix de revenir en salle, il est dû à deux raisons. La première raison : au début des années 2000, il y avait des concerts partout et il y avait du monde dans tous les concerts. Et donc on a un avantage, c’est qu’on attirait un public de concerts plus un public de gens locaux. Et petit à petit, le public des gens locaux, ils ont vieilli et ils ont arrêté de sortir, et c’était de plus en plus dur d’attirer des jeunes en concert. Donc on est retourné dans la salle Notre Maison où on organise depuis maintenant presque 20 ans pour des raisons de facilité et pour des raisons de prix. Parce que entre un chapiteau à 2500€ le week-end et une salle de village à 400€, le calcul est vite fait quand le public ne suit plus.

Mégane : Actuellement, combien de personnes le festival rassemble-t-il tous les ans à peu près? 

Pierre :Depuis le post-COVID, on a entre 180 et 250 personnes par an, sur le festival. Après sur l’année complète, parce qu’on organise quelques autres trucs, on doit attirer entre 800 et 1200 personnes en fonction des différentes activités qu’on fait.

Mégane : C’est à peu près combien d’orgas par an pour Arc-en-Musique?

Pierre :Donc le festival, c’est la grosse orga. A côté de ça, depuis quelques années, on a instauré fin du mois de janvier un concours pour des groupes locaux, pour pouvoir dégoter une place au festival. Donc on fait jouer 4 groupes en live au concours et le public présent à la soirée vote et là, on sélectionne un groupe qui ouvrira au festival, qui jouera dans les 2 3 premières places. On fait depuis quelques années chez 2, 3 connaissances qu’on a, ce qu’on appelle des Fêtes au Jardin : des petits concerts ou des trucs plus intimistes dans des dans des jardins, chez les gens. Et puis en fonction des années, il y a 2 ou 3 trucs en plus. Donc on est entre les années les moindres :4-5 événements et les années les plus, 7 ou 8.

Mégane : Logistiquement le festival est quand même assez impressionnant parce que c’est énormément de groupes, sur une journée qui s’enchaîne en non-stop. Et du coup, combien de temps en amont tu commences déjà à prévoir ? 

Pierre :Jusqu’à cette année-ci, c’était entre 15 et 16 groupes sur une journée. Le festival pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, on a 2 scènes : une petite scène dans un ancien bar et puis on a une scène un peu plus grosse dans une salle de village. Ces deux lieux se jouxtent, donc sont l’un à côté de l’autre. Il y  a moyen de passer de l’un vers l’autre sans aucun problème. Pour l’édition 2026, on a décidé de réduire un peu la formule, donc on aura “plus que” 12 groupes. Donc on commencera vers 16h00 et plus vers 14h00. L’idée de réduire un petit peu, c’est d’éviter que les premiers groupes jouent devant 15 à 30 personnes. Le public vient de plus en plus tard en fait. On se rend compte qu’on a un public un peu plus adulte donc ils ne viennent plus à des festivals à 14h00, mais ils viennent plutôt quand ils ont fini leur samedi après-midi avec leurs gamins et autres. Donc on recule l’heure d’entrée. Au niveau préparation, en fait dès que le Festival est fini, dans le mois qui suit, on réserve la salle pour l’année suivante pour être sûr de l’avoir. Et puis on se fait un débriefing en se disant “Bah OK on continue, on continue pas?” Comme à chaque fois, ça continue *rires*. Et souvent avant l’été, je commence à me mettre en recherche des têtes d’affiche. Et ici, il me reste un groupe à confirmer et puis l’affiche est bouclée. On espère sortir l’affiche définitive début janvier pour démarrer la com. Donc en fait ça ne s’arrête jamais! *rires*

Mégane : On a déjà les premiers noms de Arc-en-Musique pour le 4 avril et c’est assez éclectique. Il y a du rap-punk, il y a de l’électro punk… On a déjà quelques groupes assez différents et du coup comment est-ce que toi tu constitues cette programmation ? Est-ce que c’est une envie de faire des choses vraiment différentes ? Est-ce qu’il y a aussi des occasions des fois qui font que tel groupe arrive sur l’affiche? Est-ce que tu as des groupes ou tu te dis “celui-là je veux absolument qu’il joue cette année”…?

Pierre :Moi j’écoute plutôt de la musique alternative, mais au sens large. J’écoute du stoner comme j’écoute du punk, comme j’écoute des trucs noise, un peu plus barrés. Et je pense que dans l’asso on est plus ou moins tous à écouter ce genre de style, donc de la musique clairement alternative. Donc : comment rechercher les idées ? Chacun met un petit peu en fait. Moi je questionne les gens de l’asso vers début juin : “quelles sont vos idées ? Qu’est-ce que vous pensez? ”… Puis je requestionne aussi les gens après l’été parce que parfois on a vu des groupes l’été en festival, en disant tiens, ce serait cool de les avoir. Et en fait, au tout début, dans les premières années, on essaye un petit peu de suivre la vague des festivals. Bon, à l’époque c’était au début des années 2000 et en fait chaque petit village avait son festival et donc il y avait moyen d’aller en festival tous les weekends. Et je pense que les groupes à l’époque tournaient beaucoup plus. Et en Belgique, il y a une vraie scène pop-rock, pop francophone bien soutenue par les radios, Classic 21 (avant Radio 21) et autres, Pure FM… Il y avait vraiment un soutien de cette scène là et donc dans les 2 ou 3 premières éditions, on essaie un petit peu de rentrer dans cette vague de ce genre de groupe. Mais on va très vite abandonner parce qu’on était sur des cachets soit trop élevés, soit on se rendait compte qu’il y avait une partie du public qui allait voir les release party de ces groupes là. On a eu le cas qu’on a fait jouer de The Tellers, un groupe qui a tourné 3/4 ans en Belgique francophone mais qui a entre guillemets un gros soutien radiophonique, et qui a bien percé vers 2007/2008/2009. Et donc on se rendait compte qu’on avait la release party au Botanique, grosse salle à Bruxelles, une salle de 800, c’était blindé et en fait il y avait plein de potes dans notre coin qui venait, des villes et des villages aux alentours d’Ecaussines et en fait ils ne venaient pas à notre festival. Et donc on s’est dit on va arrêter de jouer la surenchère avec ces groupes qui jouent quand même partout et où les gens vont les voir dans les gros trucs, où ils vont les voir vraiment dans leur village mais vont pas aller deux villages plus loin pour les voir.

Et donc petit à petit on s’est de plus en plus tournés vers les trucs alternatifs. Et pour aussi arrêter la surenchère financière. Donc voilà, au début des années 2000, il y avait plein de festivals. Il y en a beaucoup qui ont mis la clé sous le paillasson parce que, on n’en parle partout dans les médias  si on regarde le prix des têtes d’affiche aujourd’hui, c’est devenu impayable. Mais tous les groupes jouent un petit peu la surenchère financière. Donc nous on est un festival avec une enveloppe artistique de 6 à 7000€, donc on a un truc quand même assez petit. Et notre idée est de pouvoir rester petit pour ne pas mourir. Et donc l’idée c’est de plutôt clairement jouer de la découverte, des groupes qui démarrent, des groupes qu’on connaît, des groupes qu’on a déjà vus et en qui on a confiance… Donc on va clairement pas partir sur des têtes d’affiche qu’on connaît pas ou des têtes d’affiche qui vont nous annoncer le truc à 5000 ou 6000 balles. On va leur dire “Ben non écoutez, nous on pas dans cette gamme là”. Et donc voilà l’idée c’est de faire de la découverte, d’avoir des groupes on va dire connus dans le milieu, mais pas spécialement des groupes qui rempliraient des salles de 500 à eux tout seul, parce que ces groupes-là sont pas payables. On se retourne plutôt vers des groupes qui tournent de temps en temps…. Pour les têtes d’affiche, on est dans des cachets à 2 ou 3000€ au max. Cette année-ci, on a fait le choix de prendre 2 têtes d’affiche au lieu d’aller vers une tête d’affiche à plus gros budget. On a fait ce choix pour un petit peu plus varier. Mais par contre on essaie de recentrer l’affiche sur l’année à venir. Je suis parti plutôt sur l’étiquette punk qui a toutes ces variantes, plutôt que mélanger de la punk, de la noise, du Post Punk….  Voilà, j’ai décidé de nous recentrer musicalement plus sur du punk que sur l’alternatif au sens large. Mais comme tu dis :  Los Fastidios c’est du punk à tendance ska. On va l’annoncer aujourd’hui, donc je peux le dire : l’autre tête d’affiche, ce sera Moscow Death Brigade, donc du rap punk. Donc voilà on va vers ce genre de truc avec la philosophie punk. Mais cette année-ci, il y aura moins de noise ou autre. Pour moi le seul truc dans l’affiche qui sera un peu moins punk, ce sera Dirty Rodéo. Ça reste du post punk mais voilà c’est un petit peu les moins dans le faisant dans le punk.

Mégane : Actuellement, vous êtes combien à peu près dans l’asso à organiser tout ça? 

Pierre :On est une petite dizaine. On a un noyau plus actif de 4-5 à être là tout le temps et de, on va dire,  gérer le quotidien. Et le jour du Festival, il faut rajouter à ça une grosse quinzaine de bénévoles. Et donc dans l’asso, il y en a une qui est responsable bénévole. La plupart des trucs, on les partage plus ou moins, mais voilà, il y en a un qui va être responsable de gérer tout ce qui est courses, catering… Il y en a un qui est responsable du graphisme et de tout ce qui est com… Mais on essaie tous d’être multitâche par rapport au truc.

Mégane : Sur le site, on a vu que le slogan c’était “C’est pas parce que c’est nul que c’est facile à faire”. D’où vient ce slogan ?

Pierre :On est assez fier de ce slogan, je trouve que ça nous correspond bien. Parce que voilà, on est tous dans un esprit punk, et quand pendant tout un temps, quand on se comparait aux autres festivals, on se trouvait nul. On fait ça dans la salle de notre village, qui a un charme, et qui en même temps n’est pas une vraie salle de concert, donc on doit tout équiper et tout. Et on aussi pendant tout un temps, on a fait quelques soirées où on s’est pris des belles gamelles avec pas tellement de monde. On a eu des moments où au niveau gestion du public et tout, c’était pas toujours cool. Et puis, comme je disais, on a un truc qui améne une série de gens locaux, mais il reste une série de gens locaux on n’arrive pas à les amener, où les gens qui doivent faire 20 km les feront pas… Bon parfois on a des gens qui viennent de plus loin, hein, comme vous, ça fait quelques années que vous venez de la région lilloise! Et en fait on se rend compte que les gens qui viennent de plus loin se disent “ouais mais en fait votre truc c’est super cool”. Les gens locaux disent “Ouais en fait on en a marre de venir chez vous”. Et donc en fait ce slogan était un petit peu, “ouais mais en fait on a besoin de soutien”. Et c’est pas parce que vous avez l’impression que c’est nul que ça se fait en 2 minutes. Monter un festival, c’est des heures de préparation, c’est un week-end complet qui est bloqué pour une vingtaine de personnes qui est sur l’événement. Et donc voilà, c’est pas parce que ça paraît nul que c’est simple à faire. Donc on aime bien cette philosophie de “on fait ça avec notre cœur, on fait ça avec nos tripes.” Même si notre but c’est pas de faire Dour, bah ça prend quand même du temps quoi.

Mégane : Ouais, surtout que j’imagine que vous travaillez tous à côté, que vous avez toutes d’autres activités, que c’est du temps de bénévolat en plus pour beaucoup…

Pierre :Ouais en fait vu l’aspect caritatif, on n’est pas un festival rentable. On le sait. Sur une édition de Festival en fonction des années on perd entre 3 et 5/6000€. On a un très petit soutien d’Ecaussines, donc la commune où on est. Elle couvre souvent entre 1/3 et 1/4 des pertes en fonction des années. La majorité actuelle n’est vraiment pas soutenante au niveau culture, en tout cas culture comme nous on l’imagine donc c’est pas toujours facile. Et donc, on fait le festival, ça nous bouffe un weekend. Il faut parfois avancer de l’argent parce qu’il faut attendre différentes activités le reste de l’année pour renflouer les caisses et autres… Et donc c’est pas toujours facile et c’est pas parce que quand tu viens ça paraît nul que ça se fait comme ça sur un claquement de doigts. Et oui on a tous du taff à côté. Enfin, on a une personne retraitée dans l’asso qui elle a un poil plus de temps et qui fait pas mal de concert donc elle passe pas mal de temps au niveau de la com à afficher à droite et à gauche. Mais donc ouais, on fait tout ça une fois qu’on est rentré de notre travail, qu’on s’est occupé de nos enfants pour une bonne partie de l’équipe… Enfin, y en a 2 qui vont être papas incessamment sous peu et donc on fait tous ça à côté d’autres choses quoi.

Mégane : Et au-delà de ce slogan, c’est aussi le principe du Do It Yourself. Alors on sait que le DIY, dans les trucs alternatifs notamment, c’est quand même plein d’imprévus, tout le temps. Est-ce que t’as en tête ta plus grosse galère d’orga en 20 ans ? D’imprévu complètement fou.

Pierre :Bah la plus grosse galère même si c’est pas la plus grosse imprévue, ça a été plus ou moins prévu, ça a été 2020. La veille du Festival, j’ai un coup de fil du maire, donc du bourgmestre de la commune qui me dit « écoute, en fait on doit tout annuler, y a le COVID”. Tout est prêt, on est dans le starting block, toutes les courses sont faites. Une belle galère parce qu’il y a 1/3 du budget qui a déjà été dépensé quoi! Et donc la bouffe elle est là, la salle est payée… Bon, il y a quelques trucs qu’on a pu récupérer derrière, comme la salle. Mais voilà, la com est finie ou presque finie, toutes les affiches, tous les Fly et tout, tout est déjà payé. Donc il y a une grosse somme d’argent qui est partie, donc ça je pense que c’est la plus grosse galette au niveau du truc. Puis l’édition de réouverture c’est un petit peu la même chose. On est dans le même principe, on est encore avec les règles, les gestes barrières : donc en 2022, autant de personnes au mètre carré, et cetera. Et puis en fait, on fait la com tant bien que mal, on cible, les gens doivent réserver… Et puis en fait en Belgique ils annoncent 2 jours avant que le weekend qui suit tout va être réouvert normalement. Donc si on avait fait le festival un week-end plus tard, on aurait peut-être vécu un truc tout à fait différent. Bon après comme ça, c’était plus ou moins la fin, ce week-end c’était vraiment cool. En plus, il faisait super beau et donc l’ambiance, c’était vraiment top. Les gens avaient envie de refaire du rock et de ressortir en festival, donc c’était cool. Donc ça c’est les 2 plus grosses galères comme elles sont dues au COVID.

Après, il y a toute une série, toujours de petites galères quotidiennes. Et puis où parfois des groupes qui n’ont pas toujours les infos d’où ils arrivent et donc “ouais ouais mais en fait non”. On a eu un groupe, dans la 2e ou 3e édition, qui arrive et qui fait “Ouais mais non, en fait nous on joue pas dans ces conditions-là”. C’est un groupe qui jouait pas, qui était pas connu. On n’est pas sur une tête d’affiche, plutôt un groupe qui croyait qu’ils allaient percer et donc ils ont décidé d’annuler en arrivant sur place. Bon, je pense que ce groupe a encore fait un ou 2 mois, puis ils ont splitté *rires* Je ne saurais même plus dire le nom. Mais sinon ouais, c’est du DIY, donc il faut toujours tout imaginer en dernière minute, pouvoir se retourner en dernière minute en fonction des trucs. Mais voilà, ça reste cool. En fait, ça nous soude aussi. On est là en dernière minute, on se croise, on discute : “Tiens ouais, t’as pensé à ça ? Ah non merci, j’ai oublié. Tiens, c’est toi qui devais commander ça” . Mais on retombe toujours sur nos pattes.

Mégane : Et du coup, un peu à l’inverse, mais quelle belle réussite ou fierté tu gardes de ces années d’orga? 

Pierre :Bah la fierté c’est qu’on est en 2025, enfin va être en 2026 et que ça continue toujours. Je pense qu’à part les grosses grosses structures en Belgique francophone, on est un modèle de longévité. Bon, c’est pas toujours facile, on a déjà plusieurs fois voulu stopper, mais voilà, on retrouve chaque fois les ressources pour démarrer, puis on a 2/3 autres qui nous rejoignent… Donc il y a des coûts de boost par des nouvelles personnes qui rejoignent l’asso. Donc ça reste quand même une fierté, après 22 ans, d’être toujours debout comme dirait Johnny. De l’autre côté, c’est d’avoir créé de réelles amitié grâce à ça, soit avec des groupes qu’on a fait jouer toute une série de fois, soit des groupes très locaux qui m’ont demandé, moi, avec mon autre casquette de pouvoir les soutenir pour du booking, pour de l’organisation de concert… Et puis la plus grosse fierté au niveau musical, c’est d’avoir fait jouer Frank Turner. Donc on l’a fait jouer sur sa dernière tournée où il jouait solo. Donc au mois de juin, il jouait chez nous dans le casse-croûte du village et donc c’était en 2009 je pense. Et au mois d’août, il joue au Reading et au Leeds Festival, donc sur les gros gros trucs en Angleterre, il démarre à percer quoi. Donc ça, c’est la plus grosse fierté, ça reste Frank Turner.

Mégane : Hors festival, c’est quoi les prochains projets de Arc-en-Musique qui arrivent là? 

Pierre :On devait avoir ce week-end la Release Party de Year Zero qui, malheureusement est tombée à l’eau, donc un groupe du coin qu’on soutenait pour leur Release party. Mais voilà il y a un des musiciens qui a des soucis de santé donc c’est reporté et on ne sait vraiment pas à quand. Le 31 janvier, on a notre contest auquel les groupes vont pouvoir venir s’essayer sur scène et remporter le vote du public pour jouer au festival. Puis le 4 avril, on a le festival. Le 30 mai, à mon avis, on aura la fête du jardin. Et on devrait avoir des anglais de Wonk Unit. Et puis on est en réflexion, on aimerait bien faire jouer It It Anita. Mais pour cette partie ici jusqu’à l’été, ça risque d’être uniquement ce plan-là.

Mégane : C’est déjà pas mal! Et qu’est-ce qu’on peut souhaiter pour la suite de Arc-en-Musique ? Est-ce qu’on repart pour 20 ans? 

Pierre :On peut espérer que le festival de cette année-ci se passe pas trop mal et que ça nous motive et qu’on garde l’esprit et la force pour continuer. Je pense que c’est ça le mieux. Donc venez, venez nous soutenir, venez boire quelques coups et soutenir des groupes en devenir et des groupes un petit peu plus confirmés, qui font pas les gros festivals et les grosses têtes d’affiche à droite et à gauche !

Mégane : C’est un festival où vraiment tous les ans, je fais des découvertes qui restent dans mes playlists après, des groupes que je vais revoir et tout ça. Enfin voilà, c’est vrai que niveau prog, on fait vraiment de belles découvertes comme on l’a déjà dit.

Pierre : On essaye de faire découvrir des trucs que les gens connaissent moins, donc je pense que ça fait partie un petit peu de la philosophie du truc.

Mégane : On va conclure tranquillement, mais avant, chez Sounding Shivers on est adeptes de frissons. On ne se limite pas à un style de musique mais par contre ce qu’on veut c’est que la musique nous provoque quelque chose. Qu’as-tu toi en ce moment comme groupe qui donnerait un peu des frissons comme ça.

Pierre : Moi je suis assez fan de tout ce qui est punk rock à l’anglaise et donc pour moi le groupe du festival, enfin ce qui risque d’être le groupe du festival et le groupe qui va tourner dans les quelques mois et années à venir, c’est ColorBender. Donc c’est un groupe avec des anciens et des musiciens d’autres formations. ça sonne à fond punk à l’anglaise avec un côté chant hip hop donc ça fait penser à Riskee & The Ridicule et ce genre de truc. Ils font en première date ce vendredi ici à Namur et je pense que ce truc va vraiment être cool parce que en plus c’est des musiciens qui ont déjà tous de la bouteille. Qu’est-ce que j’écoute pas mal pour le moment?  Je suis à fond sur les vieux Comeback Kid. Et puis bah j’ai ressorti toute la panoplie, enfin un album de The Pookies qu’on avait fait jouer à l’époque, qui ici tourne pour les 20 ans de de Stunts, Fights et Mariachies, le premier et unique album qui est vraiment pour moi un album que j’écoute très très souvent.

Mégane : Merci beaucoup et on sera là de toute façon le 4 avril !


With the poster for the 2026 edition of Arc-En-Musique already well underway, we spoke with Pierre, founder of the Arc-en-Musique association, which has been organizing concerts and festivals in Ecaussines (Belgium) since…2003! Active in the alternative scene, the association puts on an annual festival that leaves a lasting impression every time. From memorable moments to the history of the association, festivals that have closed their doors, and plans for the future, discover the vision of a DIY organizer!

Article by Mégane

Mégane: Hello, the idea behind this interview was to talk about Arc-en-Musique, the projects, and the Festival that will take place in April. To begin with, can you tell us how this association was originally created in 2003, and for what reason(s)? How did it all start?

Pierre : We started in 2003, if I’m not mistaken, with our first festival in March 2004. Basically, I was there with four or five friends at the time. We were all in our early twenties and still working as scout leaders, bearing in mind that being a scout leader in Belgium and France is a world of difference. In Belgium, it’s a cool thing where you learn to drink and do a lot of stuff with your friends, so it’s a far cry from the image of Catholic scouts in France. It’s actually a really cool place to learn about life. So, the Scout movement in Belgium usually organizes a food drive for disadvantaged children on the weekend of March 15th. For several years now, we’ve noticed that this food drive, where we go door to door with our young Scouts to collect food, has been bringing in less and less food. So we decided to combine this food drive with our desire to organize concerts. That’s how it all started in 2004 with the first festival. The first edition lasted two days: one day with paid admission, headlined by Priba 2000, a Belgian band that was quite famous at the time. I don’t know if the band was known outside of French-speaking Belgium. And the next day: four or five bands, with free admission in exchange for three kilos of food. So the first year we had Combi Drivers, who didn’t end up playing because they split up two or three days before, we had Skarbone 14, we had Soulbleed, a nu metal band from the Ath region, and Anti-Clockwise, and another band whose name I’ve forgotten.

Mégane: So it was based on charity right from the start, that was really the basic idea?

Pierre : That’s the basic idea, yes, combining concerts and charity support. And we were in a small village, so we continued to collect donations like we did when we were scout leaders, for the village orphanage. We continued to collect food for them.

Mégane: Currently, it’s still based in Ecaussinnes. It’s organized mainly in a school, particularly for the Arc-en-Musique festival. So I imagine you work with local elected officials to set things like this up. Did they trust you right away to organize this, or did it take some work, especially in terms of relations with the towns and villages?

Pierre : So Arc-en-Musique is based in Ecaussines. After that, I quickly set up another association called AEM Project, where I started organizing events all over the place and helping bands. But to get back to Arc-en-Musique, it’s actually in a school, but it’s a village hall that you can rent. At first, I knew the people who rented the hall because they were parents of scouts. So for the first few years, we had a lot of support, which was cool. Then at some point, the municipal majority in Ecaussines changed, and we ended up with a much more Catholic crowd and a lot of old people. So then we had some problems, mainly due to our success. For the fourth and fifth editions, we attracted between 500 and 800 people. And we were in the current venue, which can accommodate 400 people under normal conditions. And we reached a capacity of 700, which is a little too much [laughs]. And so, quite rightly, the local council asked us to find another venue. So for a few years, we traveled around, we played in a slightly bigger venue, then we traveled around with a big top in two different locations, before returning to the venue where we started out just before COVID, in 2018 or 2019. And there were two reasons for choosing to return to the venue. The first reason: in the early 2000s, there were concerts everywhere and they were all packed. So we had an advantage in that we attracted both a concert-going audience and a local audience. Gradually, the local audience grew older and stopped going out, and it became increasingly difficult to attract young people to concerts. So we went back to the Notre Maison venue, where we’ve been organizing events for almost 20 years now, for reasons of convenience and price. Because between a marquee costing €2,500 for the weekend and a village hall costing €400, it’s a no-brainer when the audience isn’t there anymore.

Mégane: Currently, how many people does the festival attract each year, approximately?

Pierre : Since post-COVID, we’ve had between 180 and 250 people per year at the festival. Over the whole year, because we organize a few other things, we attract between 800 and 1,200 people, depending on the different activities we do.

Mégane: How many events does Arc-en-Musique organize each year?

Pierre : The festival is the big event. In addition to that, a few years ago we started holding a competition for local bands at the end of January, giving them the chance to win a spot at the festival. So we have four bands play live at the contest and the audience votes, and then we select a band to open the festival, which will play in the first two or three slots. For the past few years, we’ve been doing what we call Garden Parties at the homes of two or three friends: small concerts or more intimate events in people’s gardens. And then, depending on the year, there are two or three other events. So, in the slowest years, we have four or five events, and in the busiest years, seven or eight.

Mégane: Logistically, the festival is still quite impressive because there are a lot of bands playing non-stop throughout the day. So how far in advance do you start planning?

Pierre : Until this year, there were between 15 and 16 bands performing over the course of a day. For those who have never been to the festival, we have two stages: a small stage in an old bar and a slightly larger stage in a village hall. These two venues are adjacent to each other, so they are right next door. You can easily move from one to the other. For the 2026 edition, we’ve decided to scale things back a little, so we’ll have “only” 12 bands. We’ll start around 4:00 p.m. instead of 2:00 p.m. The idea behind scaling it back a little is to avoid the first bands playing in front of 15 to 30 people. The audience is actually arriving later and later. We’ve noticed that our audience is a little older, so they no longer come to festivals at 2:00 p.m., but rather when they’ve finished their Saturday afternoon with their kids and so on. So we push back the start time. In terms of preparation, as soon as the festival is over, within the following month, we book the venue for the following year to make sure we have it. And then we have a debriefing and say, “OK, shall we continue, or shall we not?” As always, we continue *laughs*. And often before the summer, I start looking for headliners. Here, I have one group left to confirm and then the lineup is complete. We hope to release the final lineup in early January to start the communication. So, in fact, it never stops! *laughs*

Mégane: We already have the first names for Arc-en-Musique on April 4, and it’s quite eclectic. There’s rap-punk, there’s electro-punk… We already have a few quite different bands, so how do you put together this lineup? Is it a desire to do something really different? Are there also occasions when a particular band ends up on the bill? Are there any bands where you say to yourself, “I absolutely want them to play this year”…?

Pierre : I tend to listen to alternative music, but in the broadest sense. I listen to stoner rock, punk, noise music, and other more experimental genres. I believe that most of us in the association listen to this type of music, which is clearly alternative. So, how do we come up with ideas? Everyone contributes a little bit. I ask the people in the association around the beginning of June: “What are your ideas? What do you think?”… Then I ask people again after the summer because sometimes we’ve seen bands at festivals during the summer and thought it would be cool to have them. And in fact, at the very beginning, in the early years, we tried to follow the festival trend a little bit. Well, at the time it was the early 2000s and in fact every little village had its own festival, so you could go to a festival every weekend. And I think bands toured a lot more back then. And in Belgium, there’s a real pop-rock scene, French-speaking pop, which is well supported by radio stations like Classic 21 (formerly Radio 21) and others, Pure FM… There was really a lot of support for that scene, so in the first two or three editions, we tried to jump on the bandwagon with that kind of band. But we quickly gave up because either the fees were too high, or we realized that part of the audience was going to see those bands’ release parties. We had a case where we booked The Tellers, a band that had been touring French-speaking Belgium for three or four years but had, in quotation marks, a lot of radio support, and which really broke through around 2007/2008/2009. So we realized that we had the release party at the Botanique, a big venue in Brussels with a capacity of 800, and it was packed. In fact, lots of our friends from the towns and villages around Ecaussines came, but they didn’t come to our festival. So we said to ourselves, let’s stop trying to outbid these bands that play everywhere and where people go to see them at big venues, where they go to see them in their own village but won’t go two villages away to see them. And so, little by little, we turned more and more to alternative options. And also to stop the financial bidding war. So there you have it, in the early 2000s, there were lots of festivals. Many of them have closed down because, as we hear everywhere in the media, if you look at the price of headliners today, it’s become unaffordable. But all the bands are playing a bit of a financial bidding war. So we’re a festival with an artistic budget of €6,000 to €7,000, so we’re still pretty small. And our idea is to stay small so we don’t die. So the idea is to clearly focus on discovery, bands that are just starting out, bands we know, bands we’ve already seen and trust… So we’re definitely not going to go for headliners we don’t know or headliners who are going to charge us 5,000 or 6,000 bucks. We’ll tell them, “No, listen, we’re not in that price range.” So the idea is to discover new bands, to have bands that are known in the industry, but not necessarily bands that can fill a 500-seat venue on their own, because those bands are unaffordable. Instead, we turn to bands that tour from time to time….

For the headliners, we’re looking at fees of €2,000 or €3,000 max. This year, we decided to go with two headliners instead of one with a bigger budget. We made this choice to add a little more variety. But on the other hand, we’re trying to refocus the lineup on the coming year. I went for the punk label, which has all these variations, rather than mixing punk, noise, post-punk, etc. So, I decided to focus more on punk than on alternative music in the broad sense. But as you say, Los Fastidios is punk with a ska influence. We’re going to announce it today, so I can say it: the other headliner will be Moscow Death Brigade, which is punk rap. So we’re going for that kind of thing with a punk philosophy. But this year, there will be less noise and other genres. For me, the only thing on the lineup that will be a little less punk is Dirty Rodeo. They’re still post-punk, but they’re a little less punk in their approach.

Mégane: How many people are currently involved in organizing all this?

Pierre : There are about ten of us. We have a core group of four or five who are always there and, let’s say, manage day-to-day operations. And on the day of the festival, we have to add about fifteen volunteers to that. So in the association, there is one person who is responsible for volunteers. We share most of the tasks more or less, but one person is responsible for managing everything related to shopping, catering, etc. Another is responsible for graphic design and everything related to communications. But we all try to be multitaskers when it comes to the work.

Mégane: On the website, we saw that the slogan was “Just because it’s hard doesn’t mean it’s easy to do.” Where did that slogan come from?

Pierre : We’re pretty proud of that slogan; I think it suits us well. Because, you see, we’re all in a punk spirit, and for a long time, when we compared ourselves to other festivals, we thought we were rubbish. We do it in our village hall, which has its charm, but at the same time it’s not a real concert hall, so we have to set everything up ourselves. And for a long time, we organized a few events that were complete flops, with not many people showing up. There were times when managing the audience and everything else wasn’t always easy. And then, as I was saying, we have something that brings in a bunch of local people, but there are still a bunch of local people we can’t get to come, where people who have to travel 20 km won’t do it… Well, sometimes we have people who come from further away, like you, you’ve been coming from the Lille area for a few years now!

And in fact, we realize that people who come from further away say, “Yeah, but actually, what you’re doing is really cool.” Local people say, “Yeah, actually, we’re tired of coming to your place.” So in fact, this slogan was a little bit like, “Yeah, but actually, we need support.” And just because you think it’s easy doesn’t mean it can be done in two minutes. Putting on a festival takes hours of preparation, it takes up a whole weekend for the twenty or so people who are working on the event. So there you go, just because it looks easy doesn’t mean it’s easy to do. So we like this philosophy of “we do it with our hearts, we do it with our guts.” Even if our goal isn’t to do Dour, it still takes time.

Mégane: Yeah, especially since I imagine you all have other jobs, other activities, and for many of you, it’s extra volunteer time…

Pierre : Yeah, actually, given the charitable aspect, we’re not a profitable festival. We know that. Depending on the year, we lose between €3,000 and €5,000/€6,000 on each edition of the festival. We get very little support from Ecaussines, the town where we’re based. It often covers between a third and a quarter of the losses, depending on the year. The current majority is really not supportive of culture, at least not culture as we imagine it, so it’s not always easy. And so, we put on the festival, which takes up a whole weekend. Sometimes we have to advance money because we have to wait for various activities throughout the rest of the year to replenish the coffers and so on… So it’s not always easy, and just because it seems lame when you come, it doesn’t mean it happens at the snap of a finger. And yes, we all have jobs on the side. Finally, we have a retired person in the association who has a little more time and does a lot of concerts, so she spends a lot of time on communications, putting up posters here and there. But yeah, we do all that once we get home from work, once we’ve taken care of our kids, for most of the team… Well, two of us are going to be dads very soon, so we all do that on top of other things.

Mégane: And beyond this slogan, there’s also the principle of Do It Yourself. So we know that DIY, especially when it comes to alternative stuff, is full of unexpected events all the time. Can you think of your biggest organizational nightmare in 20 years? Something completely crazy and unexpected.

Pierre : Well, the biggest hassle, even if it wasn’t the most unexpected, was more or less anticipated: it was 2020. The day before the festival, I got a call from the mayor, who told me, “Listen, we have to cancel everything because of COVID.” Everything was ready, we were in the starting blocks, all the shopping had been done. It was a real pain because a third of the budget had already been spent! So the food was there, the venue had been paid for… Well, we were able to get some things back, like the venue. But the advertising was finished or almost finished, all the posters, all the flyers and everything, everything had already been paid for. So a lot of money was lost, and I think that was the biggest blow. Then the reopening edition was a bit the same. It’s the same principle, we still have the rules, the protective measures: so in 2022, the same number of people per square meter, and so on. And then, in fact, we’re doing the advertising as best we can, we’re targeting people, they have to book… And then, in Belgium, they announced two days before the weekend that everything would reopen as normal. So if we had held the festival a weekend later, we might have had a completely different experience. But as it was, it was more or less the end, and that weekend was really cool. Plus, the weather was great, so the atmosphere was really awesome. People wanted to rock out again and go to festivals, so that was cool. So those are the two biggest hassles caused by COVID.

Then there’s a whole series of minor daily hassles. And then sometimes there are bands who don’t always have the information about where they’re coming from, so it’s like, “Yeah, yeah, but actually, no.” We had a band, in the second or third edition, that arrived and said, “Yeah, but no, actually we don’t play under these conditions.” It was a band that didn’t play, that wasn’t well known. We’re not a headliner, more of a band that thought they were going to make it big, so they decided to cancel when they got there. Well, I think that band lasted another month or two, then they split up [laughs]. I can’t even remember their name anymore. But otherwise, yeah, it’s DIY, so you always have to figure everything out at the last minute, be able to change plans at the last minute depending on how things go. But that’s okay, it’s still cool. In fact, it brings us closer together. We’re there at the last minute, we bump into each other, we talk: “Hey, did you think about that? Oh no, thanks, I forgot. Hey, you were supposed to order that.” But we always land on our feet.

Mégane: And so, in a way, what are you most proud of from these years of organizing?

Pierre : Well, we’re proud that it’s 2025—well, it’ll be 2026 soon—and that it’s still going strong. I think that apart from the really big organizations in French-speaking Belgium, we’re a model of longevity. Well, it’s not always easy, we’ve wanted to stop several times, but we always find the resources to start again, and then we have two or three others who join us… So there are costs involved in boosting the association with new people joining. So it’s still a source of pride, after 22 years, to still be standing, as Johnny would say. On the other hand, we’ve made some real friends through this, either with bands we’ve had play a whole series of times, or very local bands who have asked me, in my other role, to support them with booking, organizing concerts… And then the biggest source of pride on the musical level is having had Frank Turner play. So we had him play on his last tour, where he was playing solo. So in June, he played at our village snack bar, and I think that was in 2009. And in August, he played at Reading and Leeds Festival, so at the big, big events in England, he was starting to make a name for himself. So that’s what we’re most proud of, it’s still Frank Turner.

Mégane: Outside of festivals, what are Arc-en-Musique’s next projects?

Pierre : We were supposed to have the Year Zero Release Party this weekend, which unfortunately fell through, so we were supporting a local band for their release party. But now one of the musicians has health issues, so it’s been postponed and we really don’t know when it will happen. On January 31, we have our contest where bands can come and try out on stage and win the audience vote to play at the festival. Then on April 4, we have the festival. On May 30, I think we’ll have the garden party. And we should have Wonk Unit from England. And then we’re thinking about it, we’d like to have It It Anita play. But for this part here until the summer, it’s likely to be just that plan.

Mégane: That’s not bad! And what can we hope for the future of Arc-en-Musique? Are we going for another 20 years?

Pierre : We can hope that this year’s festival goes well and that it motivates us and gives us the spirit and strength to continue. I think that’s the best thing. So come and support us, come and have a few drinks and support up-and-coming bands and slightly more established bands who don’t play the big festivals and headline shows left and right!

Mégane: It’s a festival where, every year, I discover new bands that stay on my playlists afterwards, bands that I’ll go back to see and all that. Anyway, it’s true that in terms of prog, we make some really great discoveries, as we’ve already said.

Pierre : We try to introduce people to things they don’t know so well, so I think that’s part of the philosophy behind it.

Mégane: We’ll wrap up quietly, but first, at Sounding Shivers, we’re fans of shivers. We don’t limit ourselves to one style of music, but what we want is for the music to provoke something in us. What bands are you into right now that give you those kinds of shivers ?

Pierre : I’m a big fan of anything British punk rock, so for me, the band of the festival—well, what is likely to be the band of the festival and the band that will be touring in the coming months and years—is ColorBender. It’s a band made up of former members and musicians from other bands. They sound totally British punk with a hip hop vibe, so they remind me of Riskee & The Ridicule and that kind of thing. They’re playing their first show this Friday here in Namur, and I think it’s going to be really cool because they’re all experienced musicians. What am I listening to a lot at the moment? I’m really into the old Comeback Kid. And then I dug out the whole collection, well, an album by The Pookies that we used to play back in the day, which is here for the 20th anniversary of Stunts, Fights and Mariachies, the first and only album that I really listen to very, very often.

Mégane: Thank you very much, and we’ll be there on April 4th anyway!

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