Début février, on lisait le communiqué de presse de la Fédération des Musiques Métalliques peignant un tableau assez triste de la scène française : la filière métal a besoin d’aide ! Le métal est pourtant un genre en plein renouveau grâce aux centaines de jeunes artistes qui se lancent avec rage et talent dans l’aventure. A Lille, s’il y a une personne qui l’a compris et qui veut le crier haut et fort, c’est Arthur Alternatif ! Producteur, et créateur des Triomphes du métal Français, Arthur nous a accueilli à l’avant-première des triomphes 2022 au Bistrot St So pour une superbe soirée en compagnie de nombreux noms de la scène. 

par Marye Davenne

Le métal Français peut se vanter d’une chose : on découvre des nouveaux noms quasiment tous les jours. Les médias métal, en très grand nombre, ne cessent de vous partager chroniques et live-reports se concluant quasiment tous de la même façon : on a des artistes hyper talentueux ! Que ce soit dans le black métal, le prog, le post-métal, le death ou encore les sous genres hybriques qui peuplent nos playlists, il y en a pour tous les goûts. Arthur Alternatif, lui ce qui le fait principalement vibrer, c’est le core : métalcore, hardcore, djent. Tout début 2021, il posait la première brique de ce monument qu’il venait de fonder : faire une « cérémonie » pour célébrer le métal(core) français. Deux ans plus tard, les ambitions d’Arthur ne cessent de grandir et voici venu la cérémonie des triomphes du métal Français 2022. Enregistré à L’Empreinte de Savigny Le Temple, l’émission d’1h15 regroupe pour cette troisième édition un très beau jury : Steve Treguier : bassiste & manager de Kadinja & The Dali Thundering Concept, Luc Frelon : programmateur et animateur de la radio FIP Metal, Jennifer Gervais : chanteuse du groupe Dust In Mind, HK : producteur chez Vamacara Studio et Emile de Beyond The Styx. Le jury, différent de l’année précédente n’a pas été choisi au hasard. « On a choisi judicieusement. On avait plein de gens en tête, on a essayé de voir ce qui était pertinent, on voulait un jury varié avec des différences d’âges, de cultures, de styles, de sexes.. Par rapport à l’année dernière, c’est plus sérieux. Pourtant l’année dernière c’était cool, mais là y’a une vraie expertise qui est posé dessus. » nous raconte Arthur. Tout ce beau monde a eu la dure tâche de décerner les prix dans diverses catégories telles que : violence, good vibes, voix féminine, epic, meilleur espoir, intense, hybride… Cette édition est particulièrement riche puisque pour la première année, les triomphes ont récompensé et mis à l’honneur également des artistes de black métal, de symphonique, de post-métal, ou encore mélangeant les styles. Un vrai coup de fraicheur décloisonnant les sous genres qui font la richesse du métal.

On s’est souvent demandé si la solution pour rendre de plus en plus populaire le métal n’était pas de mixer les genres. A titre personnel, j’apprécie énormément les prods qui font le pari osé de proposer sur un même plateau des groupes d’horizons différents. Mon avis n’étant que personnel, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec plusieurs noms de la scène métal présent à la soirée d’avant-première des triomphes. « Les plateaux dans le même style, comme celui pur Hardcore qu’on a fait avec Malevolence, ça fait du bien. Et ça permet d’avoir du public qui aime déjà le style, et donc on a plus de chance d’attirer ce public. Avoir beaucoup de genres différents sur une même date, c’est bien sur les gros festivals, un peu plus compliqué sur les petits plateaux » nous confiait Guillaume Nicolas, chanteur de Freehowling. De son côté, Danny Louzon, réalisateur des triomphes et chanteur de Hurakan, nous expliquait : « En juillet, on a fait le MAM>TAM Shitfest, c’était hyper varié en termes de style. Hurakan avec Mirabelle, c’est génial. Varier les styles ça permet vraiment aux gens de s’aventurer dans d’autres styles, et c’est une bonne solution. » Les avis sont donc variés mais une chose est sûre : voir et travailler avec des artistes de divers horizons a une influence sur ses propres compositions. Thomas Moreau à la guitare d’Hurakan et en solo sous le nom Orrow le confirme : « On a tournée avec Stillbirth [groupe de brutal death metal, ndlr] y’a un an, et il y a des sons assez violent et bourrins que j’essaye de garder dans mes nouvelles compositions« .

A l’heure du streaming et des radios mainstreams diffusant les mêmes artistes en boucle, il est important de parler de tous ces artistes, tentant l’aventure et donnant leurs maximums pour se faire un nom et tout simplement vivre de leur musique, ce qui est loin d’être chose simple. Pour moi, ce sont les concerts qui restent aujourd’hui mon moyen le plus sûr pour découvrir de nouveaux artistes. Entrer dans une salle de concert sans connaître l’artiste, et juste découvrir est devenu mon quotidien. Ce qu’on remarque chaque jour, c’est la gratitude avec laquelle les artistes nous remercient de venir les soutenir. Le soutien, c’est LE mot que l’on retrouve partout. Les artistes ont besoin de soutien, de force. Le soutien peut provenir des spectateurs, des acteurs de l’ombre ou même des artistes entre eux. Lorsque l’on demande à Oruna si c’était important de venir soutenir le projet d’Arthur, sa réponse est extrêmement forte : « Organiser des moments comme ça, et avoir des gens motivées pour les faire, c’est super rassurant pour nous de voir qu’on est entre de bonnes mains« .

Les soutiens, ça rassure les artistes. Les mots « mettez un j’aime, partagez et abonnez », cela fait des années qu’on les entend presque quotidiennement sur Youtube, Tiktok et autres réseaux sociaux. Car oui, le soutien est ce qui donne de la force aux gens, et aux artistes, mais également ce qui permets de découvrir des choses. Dans les triomphes, la catégorie « Vote du public » a notamment permis de souligner la force d’avoir une communauté et des soutiens fidéles. Arthur a notamment fait le constat suivant : « Pour le vote du public, j’ai remarqué que ce n’est pas les plus gros groupes qui font les meilleurs comm’ et qui ont les gens les plus fidèles. Ce n’est pas les plus gros groupes qui motivent le plus leur communauté à se bouger« . Ces quelques mots soulignent un très gros point : il est primordial pour les artistes émergents d’utiliser les outils de communications à leur disposition pour forger une communauté solide et fidèles. Personnellement, je ne remercierai jamais assez mes proches et connaissances qui partagent les contenus quels qu’ils soient de leurs artistes favoris, ils finissent parfois par rentrer dans mes favoris aussi. Si Arthur a réussi avec brio l’aventure des triomphes, c’est grâce à son travail et sa passion, mais aussi à tous ses soutiens. Que ce soit les partenaires de l’événement comme The Pit, Maskoff Apparel, la Brasserie Singe Savant, Since Nothing, le Grand Paris Sud, HOME Lille… la centaine de spectateurs qui sont venus assister à la projection le 25 février dernier, tous les artistes qui se sont prêtés au jeu en envoyant leurs candidatures, ceux qui ne cessent de partager les annonces sur Facebook et Instagram, ou encore les médias comme nous qui essayons de mettre à l’honneur les projets ambitieux, c’est TOUS ENSEMBLE qu’on arrivera à mettre en avant la scène métal Française. Dans les mots d‘Arthur, la fierté d’avoir des soutiens se ressent. Il nous confie par exemple que « C’était un vrai partenariat qu’on a fait avec l’empreinte de Savigny Le Temple, ce n’est pas juste « oui oui faites votre truc », y’a le staff qui a bossé avec nous, beaucoup d’échanges… On a tourné pendant 3 jours, et enregistré des lives sessions.. Ça fait plaisir d’avoir autant de gens dans le projet« .

Pour reprendre les mots d’Arthur lors d’une précédente interview qu’il nous avait accordé : « Faites que le métal soit Mainstream, on continuera à en écouter, mais avec encore plus de gens ! « 

On vous laisse sans plus attendre découvrir les triomphes du métal Français ci dessous. (Et n’oubliez pas de soutenir avec un petit j’aime)

Pour aller plus loin, retrouvez ci-dessous le live-report du concert qui a suivi l’avant première des triomphes : The Butcher’s Rodeo + Stengah + Arthur Alternatif @ Bistrot de St So :