#InTheShadows : Interview Angéla Dufin – NRV Promotion

On vous parle souvent d’artistes, de groupes qu’on adore mais nous sommes entourés d’autres personnes vont vibrer la scène tous les jours. Parmi eux, nous avons les attaché.e.s de  presses, les tourneurs, les salles, les lieux de vie musicaux, les labels. Ils travaillent souvent dans l’ombre pour vous faire vivre des moments musicaux toujours plus dingues, alors on a décidé de les mettre en avant avec la rubrique #InTheShadows. 

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique, on vous propose de découvrir Angéla Dufin, créatrice et directrice de NRV Promotion. Elle nous raconte la création de sa structure, son histoire, ses réussites… Mais surtout elle nous parle de l’évènement à ne manquer sous aucun prétexte le 27 septembre prochain, les 5 ans d’NRV Promotion à Petit Bain! Au programme : Grandma’s Ashes, Howard, Storm Orchestra, Decasia, Gurl et Liquid Bear. On adore travailler avec elle tout au long de l’année alors on vous propose d’en découvrir plus sur cette amatrice de rock, sous toutes ses formes, qui fait vibrer la scène un peu plus fort chaque jour! 

Propos recueillis par Victor Brunerie


Peux tu commencer par me parler de comment tu en es venue à te diriger vers le métier d’attachée de presse? 

Je suis musicienne à la base, depuis que j’ai 10-12 ans. J’ai évolué dans le milieu rock quand j’étais au collège, au lycée et via mes parents également. Mais je voulais pas être musicienne de métier. Du coup après le lycée, je suis allée en école de commerce pour faire un cursus dans la finance, soit quelque chose de très différent. Et je me suis aperçue que j’avais rien à y faire, et j’ai tout requestionné. J’ai vite compris qu’il fallait que je travaille dans la musique, et du coup là m’ait venue l’idée de me lancer dans les métiers qui existent dans la musique, et j’ai compris que les études de communication allaient pouvoir m’aider pour plusieurs métiers dans ce milieu. Je suis venu à Paris pour mon BTS com, dans lequel j’ai fait mon premier stage en tant qu’attachée de presse, dans une agence musicale. Et en même temps, j’étais bénévole dans une asso et on organisait des concerts dans les Hauts-de-Seine. Ca m’a permis de rencontrer plein de groupes, et certains ont fini par me demander si je pouvais faire leur communication, puis c’est devenu un peu du management. Ca c’est construit comme ça au fil des années.

NRV Promotion va fêter ses 5 ans en septembre, comment s’est créée la structure?

J’ai commencé par accompagner un ou deux groupes un peu officieusement. C’était des groupes qui faisaient parti de l’asso dans la quelle j’étais. Et pendant un an, j’ai fait ça pendant mon alternance de BTS. Pendant cette année, beaucoup de choses ont bougé dans ma tête, je me suis renseigné sur le métier et j’ai décidé de ne pas continuer sur les formations qui suivaient le BTS, car il était plus orienté vers des métiers dans les agences de pub. J’ai continué à la fac et de développer NRV promotion. Au bout d’un an, j’avais ce projet là de monter cette structure et de la faire évoluer en parallèle de mes études, pour pouvoir en faire un métier à temps plein dès la fin du cursus.

Est ce que tu as eu envie au début de te centrer sur un genre de musique particulier, ou plutôt de t’ouvrir au plus de genres possibles? 

Il y a eu un peu des deux. Au début, les deux premiers groupes c’était un groupe de deathcore et un autre de ska punk. C’était pas mes styles de prédilection mais j’aimais bien ce que faisaient les deux groupes. A la fois c’était pas mes styles préférés mais c’était pas non plus très éloigné. J’aurais pas commencé par du jazz, ou une musique que je connais pas. J’ai évolué dans le rock, je connaissais pas mal de musiciens, donc c’était ça que je visais. Après me spécifié dans tel ou tel style, je l’avais pas forcément imaginé. Mais dès le départ je savais que ça allait être du rock et que j’allais pas faire tous les styles.

Au bout de 5 ans, comment tu vois l’évolution de NRV Promotion? 

Ben déjà je vois l’évolution des groupes, que ce soit des demandes que je reçois et celle de ceux que j’accompagne depuis plusieurs années. Avoir Grandma’s Ashes et Decasia au Hellfest c’était une grosse réussite en terme de développement de groupes. Il y a 5 ans j’accompagnais pas le même type de groupes. Beaucoup n’existent plus ou plus vraiment. La grosse évolution c’est vraiment les groupes avec lesquels le travaille. Tu vois Dirty Deep, c’est un groupe qui existe depuis 10 ans et je me retrouve à bosser avec eux; c’est très cool à ce niveau là. Et il y a aussi les gens avec qui je peux collaborer au quotidien comme des tourneurs, des éditeurs qui ont des années d’expérience.

Tu as appris le métier dans une autre agence de promotion d’artistes. Est ce que quand tu t’es lancé tu as rencontré des soucis pour trouver des gens avec qui lancer ta structure? 

Alors oui, déjà les médias ça a pris du temps. Il y a eu une grosse période d’un an où il a fallu récupérer les contacts, faire une base de données et même deux ans pour que les gens répondent. C’était beaucoup de mail dans le vent, et malheureusement c’est encore beaucoup le cas aujourd’hui. Il y a encore des médias un peu plus généralistes avec lesquels on ne travaille pas au quotidien. Mais le plus gros du travail au début c’est de se mettre en contact avec les médias, se faire connaître, avoir des réponses et instaurer cette relation de long terme. Côté artiste, c’est venu un peu plus naturellement. Au départ c’est venu de ma sphère pro et perso vu que j’évolue depuis longtemps dans ce milieu. Ca m’a permit d’expérimenter avec ces groupes là puis ça s’est fait par le bouche à oreilles. Pour ce qui est des partenaires, label et autres c’est un peu plus difficile, pas forcément pour moi personnellement mais pour les groupes avec lesquels on travaille. Ca prend toujours beaucoup de temps de trouver des tourneurs, des labels, des éditeurs. C’est des choses qui se débloquent au fil du temps.

Qu’est ce que cette aventure t’a apporté à toi professionnellement et personnellement? 

Je suis hyper épanouie, j’ai réussi mon goal de faire de ma passion mon métier. Quand je me lève le matin, j’ai pas la flemme d’aller bosser. Déjà j’ai pas de patron, je bosse en direct avec les groupes, donc je suis hyper indépendante sur mon organisation. Je peux choisir les groupes avec lesquels je bosse maintenant, c’est un gros luxe. Je suis hyper libre de ce que je fais et en plus j’aime ça, donc c’est un peu royal! Je pouvais pas espérer mieux en me lançant toute seule.

Pour fêter les cinq ans tu organises une soirée à Petit Bain le 27 septembre prochain. Comment s’est monté ce projet? 

J’avais ce projet en tête depuis un bon moment déjà. J’aurais aimé faire ça avant, mais c’est toujours un peu compliqué. J’ai pensé à plusieurs salles, et puis il y a aussi des questions de budget qui rentrent en compte, vu que je suis autoentrepreneur. Il n’y a pas de structure avec une trésorerie, donc monter un évènement de ce genre c’est un peu plus complexe. Avec Petit Bain ça s’est bien goupillé vu qu’ils ont accepté une coproduction de l’évènement. Ils mettent à dispo la salle et récupèrent une partie de la billetterie, et c’est cool car ils sont aussi dans une démarche de soutien de ce genre de structure. En plus c’est une chouette salle! J’avais envie de fédérer un peu les groupes entre eux et les pros avec qui j’ai pu travailler. Le but est de se réunir un peu tous ensemble.

Comment as tu choisi les groupes qui seront à cette soirée? 

Ben en fait j’ai six groupes en management, et d’autres en promotion uniquement. Du coup c’est les six que je manage qui seront de la partie. Il y a certains de ces groupes avec qui je travaille depuis plusieurs années, on a avancé ensemble donc ça me parait logique que ça soit eux qui soient à l’affiche. Mais même hors évènement, j’avais initié ce côté collectif entre ses groupes là pour organiser des rencontres. Tous ces artistes évoluent sur des scènes assez proches et c’est important qu’ils puissent se connaitre, échanger et collaborer sur certaines choses. Le but de cette soirée c’est aussi de solidifier un peu plus ces liens là. Si j’avais pu faire un festival sur trois jours ça aurait été encore mieux, mais six groupes en une seule soirée c’était pas gagné de base. Et je ne sais pas si ça se serait fait si j’avais pu faire jouer que trois groupes, ça aurait été trop dur pour moi de choisir parmi ces six là.

Quelles sont les réussites les plus importantes pour toi après 5 ans? 

Comme j’ai dit plus tôt, il y a le Hellfest pour Decasia et Grandma’s Ashes. Il y a le fait que cette année je m’occupe de la promo du Motocultor Festival. C’est la première fois que je fais la promo d’un festival avec NRV. Habituellement j’accompagne les albums, les dates d’un groupe et là c’est un festival qui me demande d’assurer leur promo! Et en plus c’est un fest comme le Motoc qui me demande, c’est assez cool! Puis il y a les groupes avec lesquels on a évolué. Par exemple Grandma’s Ashes, en plus du Hellfest il y a eu la signature avec 3C Tour qui leur a permis de tourner beaucoup cette année. Il y a Storm Orchestra qui ont signé avec Rage Tour aussi. C’est des petites pierres à l’édifice qui font évoluer les projets et ça c’est top!

Comment tu vois la place des artistes français dans le milieu musical aujourd’hui? 

Je trouve qu’on a une super scène rock en France, et c’est pour ça que j’essaie de la soutenir au max. J’aime cette scène là pour ça! Malgré ce qu’on pense en France et même à l’étranger parfois, on a des supers musiciens avec des super compositions. Et ça me fascine toujours, alors que la France n’est pas un pays super anglophone, de voir des groupes français faire des morceaux aussi bons! C’est pas évident pour le rock de se développer en France, en tout cas au delà d’un certain niveau. Il y a un peu des paliers qui sont difficiles à dépasser. C’est difficile de développer un groupe au dessus d’un certain niveau en France je trouve, c’est pour ça que l’export c’est important aussi pour ces artistes là.

Quels sont les artistes (hors ceux que tu suis) qui t’ont donné des frissons ces derniers mois? 

Je suis une inconditionnelle fan de Muse, ça m’a suivi toute ma vie. J’ai beaucoup écouté l’album précédent de PÆRISHFixed It All,  qui est sorti avant que je travaille avec eux. J’écoute beaucoup de truc des années 90 comme Alice In Chains, Soundgarden, Deftones. Je me suis remis dans le grunge vu que je viens de monter un groupe avec des potes à moi.

Un grand merci à toi, et joyeux anniversaire à NRV Promotion! 

Merci à toi pour tes questions!

 

On vous propose de découvrir l’affiche complète de la soirée anniversaire du 27 septembre prochain et à prendre vos billets au plus vite!


We often tell you about the artists and bands we love, but there are other people who rock the scene every day. These are the PR agents, tour bookers, the venues, places with music at their core and the labels. They often work behind the scenes to bring you the craziest musical moments, so we’ve decided to put them in the spotlight with #InTheShadows.

To inaugurate this new section, we invite you to meet Angéla Dufin, founder and director of NRV Promotion. She tells us about the creation of her company, its history, its successes… But above all, she tells us about the event you won’t want to miss on 27 September: NRV Promotion’s 5th anniversary at Petit Bain! On the programme: Grandma’s Ashes, Howard, Storm Orchestra, Decasia, Gurl and Liquid Bear. We love working with her all year round, so let’s find out more about this lover of rock, in all its forms, who’s making the stage rock a little harder every day!

Interview by Victor Brunerie

Can you start by telling me how you came to become a music PR agent?

I’ve been a musician since I was 10-12 years old. I was involved in rock music when I was at secondary school and via my parents too. But I didn’t want to be a professional musician. So after high school I went to business school to study finance, which was something very different. And I realised that I had nothing to do there, so I rethought everything. I quickly realised that I had to work in music, and that’s when the idea came to me to get involved in the jobs that exist in music, and I realised that studying communication was going to help me in several jobs in this field. I came to Paris for my communication degree, where I did my first work placement as a press officer in a music agency. At the same time, I was volunteering with an association that organised concerts in the Hauts-de-Seine. That gave me the chance to meet a lot of bands, and some of them ended up asking me if I could do their publicity work, and then it turned into a bit of management. That’s how it developed over the years.

NRV Promotion will be celebrating its 5th anniversary in September. How did the structure came about?

I started out by supporting one or two groups in an unofficial capacity. They were bands that were part of the association I was in. And I did that for a year during my degree’s  work-study course. During that year, a lot of things changed in my head, I found out more about the profession and I decided not to continue on the courses that followed the degree, because it was more oriented towards jobs in advertising agencies. I continued at university and developed NRV promotion. After a year I had this project to set up this structure and develop it alongside my studies, so that I could turn it into a full-time job as soon as I finished the course.

Did you initially want to focus on one particular genre of music, or did you want to be open to as many genres as possible?

It was a bit of both. The first two bands I started out with were a deathcore band and a ska punk band. They weren’t my favourite styles, but I liked what both bands were doing. They weren’t my favourite styles but they weren’t too far apart either. I wouldn’t have started out with jazz or music I didn’t know. I grew up in rock and I knew quite a few musicians, so that’s what I was aiming for. After that, I didn’t necessarily imagine that I’d go into a particular style. But from the start I knew it was going to be rock and that I wasn’t going to do every style.

After 5 years, how do you see NRV Promotion evolving?

Well, I can already see the evolution of the bands, both in terms of the requests I’ve received and those I’ve been supporting for several years. Having Grandma’s Ashes and Decasia playing Hellfest was a huge success in terms of band development. 5 years ago I wasn’t supporting the same type of bands. A lot of them don’t exist any more, or don’t really exist any more. The big evolution is really the bands we work with. Dirty Deep, for example, is a band that’s been around for 10 years and I find myself working with them. And then there are the people I get to work with on a day-to-day basis, like tour managers and publishers with years of experience.

You learnt your trade at another artist promotion agency. When you started out, did you have any problems finding people with whom to launch your structure?

Well, yes, the media took a long time. There was a big period of a year when we had to collect contacts, build up a database and even two years to get people to respond. It was a lot of mail in the wind, and unfortunately that’s still very much the case today. There are still some media that are a bit more generalist that we don’t work with on a daily basis. But the biggest job at the beginning was to get in touch with the media, make ourselves known, get responses and establish this long-term relationship. As for the artists, that came a bit more naturally. Initially it came from my professional and personal sphere, as I’ve been in this business for a long time. That gave me the opportunity to experiment with these groups and then it was word of mouth. As far as partners, labels and the like are concerned, it’s a bit more difficult, not necessarily for me personally but for the bands we work with. It always takes a lot of time to find tour organisers, labels and publishers. It’s things that get unblocked over time.

What has this adventure brought you, professionally and personally?

I’m really fulfilled, I’ve succeeded in my goal of turning my passion into my job. When I get up in the morning, I don’t feel like going to work. First of all, I don’t have a boss, I work directly with the bands, so I’m totally independent in terms of my organisation. I can choose the bands I work with now, which is a great luxury. I’m totally free in what I do, and what’s more, I love it, so it’s a bit like royalty! I couldn’t have hoped for anything better when I set out on my own.

To celebrate your fifth anniversary, you’re organising a party at Petit Bain on 27 September. How did you come up with this project?

I’ve had this project in mind for quite a while now. I would have liked to have done it before, but it’s always a bit complicated. I thought about several venues, and then there are also budgetary issues that come into play, given that I’m a self-employed entrepreneur. There’s no structure with a treasury, so putting on an event like this is a bit more complex. With Petit Bain it worked out well because they agreed to co-produce the event. They’re making the venue available and recouping part of the ticket sales, and that’s great because they’re also supporting this kind of structure. What’s more, it’s a great venue! I wanted to bring the bands together and the pros I’ve worked with. The aim is to get everyone together.

How did you go about choosing the bands who’ll be at this event?

Well, actually, I’ve got six bands in management, and others in promotion only. So it’s the six that I manage that will be taking part. Some of these bands I’ve been working with for several years, and we’ve progressed together, so it seems logical to me that they should be the ones on the bill. But even outside of the event, I had initiated this collective aspect between these groups to organise meetings. All these artists play on stages that are fairly close to each other and it’s important that they get to know each other, exchange ideas and collaborate on certain things. The aim of this evening is also to solidify these links a little more. If I’d been able to do a festival over three days it would have been even better, but six bands in one evening wasn’t a foregone conclusion. And I don’t know if it would have happened if I’d only been able to get three bands to play, it would have been too hard for me to choose between those six.

What are the most important achievements for you after 5 years?

As I said earlier, there’s Hellfest for Decasia and Grandma’s Ashes. Then there’s the fact that this year I’m in charge of promoting the Motocultor Festival. It’s the first time I’ve promoted a festival with NRV. Usually I accompany a band’s albums and shows, but this time it’s a festival that’s asked me to promote them! And what’s more, it’s a festival like Motoc that’s asking me, which is pretty cool! Then there are the bands we’ve grown up with. Take Grandma’s Ashes, for example. As well as Hellfest, they’ve signed up to 3C Tour, which has enabled them to tour a lot this year. And then there’s Storm Orchestra who signed with Rage Tour too. It’s the little building blocks that help our projects evolve and that’s great!

How do you see the place of French artists in today’s music scene?

I think we’ve got a great rock scene in France, and that’s why I try to support it as much as I can. That’s why I love this scene! Despite what people think in France and even abroad sometimes, we’ve got great musicians with great compositions. And it always fascinates me, even though France isn’t a great English-speaking country, to see French bands doing such great songs! It’s not easy for rock to develop in France, certainly beyond a certain level. There are a few levels that are hard to get past. I think it’s difficult to develop a band beyond a certain level in France, which is why exporting is so important for these artists.

Which artists (apart from those you follow) have given you a thrill in recent months?

I’m a huge Muse fan, they’ve been with me all my life. I listened a lot to PÆRISH‘s previous album, Fixed It All, which came out before I started working with them. I listen to a lot of 90s stuff like Alice In Chains, Soundgarden, Deftones. I’ve got back into grunge since I’ve just started a band with some mates of mine.

A big thank you to you, and happy birthday to NRV Promotion!

Thank you for your questions!

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