En désormais plus de 20 ans, le festival Arc-En-Musique est devenu un véritable repère pour tous les curieux adeptes de découvertes musicales alternatives. Basé à Ecaussinnes, l’événement a un but caritatif, soutenant l’association Le Gai Logis, home pour enfants du village. En à peine une journée, on s’apprête donc à voir défiler pas moins de 15 formations, avec notamment Frustration, Arson, La Faiblesse…

Article par Mégane

English version below

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On démarre tôt dans l’après-midi sur la scène du Petit Bar, avec Mezzo Pazzo. Ayant gagné le concours Arc-en-Musique, le groupe a l’honneur d’ouvrir cette édition. Le quartet rêvait de jouer sur ce festival depuis deux ans et on le sent rapidement tant il communique leur énergie et leur plaisir d’être là. Les belges nous jouent un rock aux influences blues, avec une voix souvent criée. Nous sommes assez facilement embarqués dans l’univers de Mezzo Pazzo qui nous met tranquillement en jambe pour attaquer cette journée.

Le premier groupe à fouler la Main Stage est Suicides de Lapins, groupe habitué des scènes comme le BNR. Ils démarrent leur set en nous annonçant « faire de la musique comme ils font l’amour : vite et mal ». On s’attend donc à un groupe plutôt humoristique mais il n’en est rien. Le trio nous fait découvrir un son punk aux influences trash et hardcore, lourd et plein de sens. Le batteur se déchaîne derrière les fûts. Des titres comme “Carnage” ou “Metal Sale” envoient un punk particulièrement énervé. Le groupe aurait pu créer un vrai déchaînement de violence dans le public, malheureusement trop éparpillé en ce début de journée. Il n’empêche qu’on est convaincu par Suicides de Lapins. 

Retour sur la scène du Petit Bar pour découvrir les français de Dirty Frenchkiss. Alice prend place derrière la batterie tandis que Antoine se met à la guitare. Le duo chante à l’unisson un punk rock garage qui nous accroche rapidement. Dans “Today Twenty” le couple nous raconte cette année 2020 si particulière pour eux, entre confinement et mariage. En cours de set, Alice et Antoine échangent leurs places, ce dernier passant alors derrière les fûts. La couleur des titres est alors un peu différente, par un changement de style de jeu aux deux instruments, tout en gardant un fil conducteur et une grande cohérence. Dirty Frenchkiss a lancé une cagnotte pour la parution du premier album Amants Sauvages, qui a atteint son objectif très récemment. On attend donc avec hâte le lancement de celui-ci et on vous conseille de suivre ce groupe très prometteur! 

Au festival Arc-en-Musique, pas le temps de s’ennuyer! Cinq minutes de pause et nous voilà devant Basement Low End. Le groupe belge avait participé au tremplin Arc-en-Musique l’année précédente mais sans obtenir le succès escompté. Les organisateurs ont tout de même décidé de les faire jouer cette année. On est conquis par la sonorité du groupe, avec des effets dans les guitares sonnant très post rock. Les passages instrumentaux sont d’une très grande qualité. Certains morceaux sont très planants tandis que d’autres se révèlent plus festifs et dansants. L’ensemble fait que le set est varié et que l’on ne s’ennuie jamais. Une belle petite découverte, un peu plus lisse et sûrement plus abordable pour le grand public que les autres propositions, ce qui promet une belle évolution au groupe. 

Retour au Petit Bar pour assister au show de Brulaap and the Boneshakers. Les musiciens semblent tout droit sortis d’un concert blues rock  avec leurs tenues habillées. Ce n’est donc pas étonnant d’entendre un son de guitare bien blues au milieu de ce qu’on pourrait qualifier de punk’n roll. Ça commence à bien bouger devant la scène, entraînés par l’énergie que déploie la formation. Ça joue fort et la salle commence à bien chauffer en cette journée printanière et nous feront le choix de prendre un bon bol d’air, profitant du son du groupe depuis l’extérieur de cette petite pièce après quelques titres. 

On est donc frais pour Pedigree qui se prépare sur la Main Stage. Entendons-nous, la Main Stage de Arc-en-Musique est à son image : à taille humaine et originale. Il s’agit en réalité d’une scène de théâtre, très haute, dans une salle particulièrement bien nommée “Notre Maison”, nichée au milieu d’une école. Le groupe prend donc place et nous délivre un punk plutôt old school et rafraîchissant par son apparente simplicité. Sans fioriture, on est rapidement accroché par la sonorité des Tournaisiens. Nous rappelant des groupes comme Utopie ou Short Days, on sent rapidement nos corps bouger au rythme entraînant des morceaux proposés. Le public ne s’y trompe pas et commence également à s’ambiancer devant la scène. 

Et on enchaîne encore la découverte de groupes avec cette fois Criminal Animal, autre groupe belge de cette édition. Là encore, le trio présente une sonorité un peu blues, et très rock’n roll. Avec leurs morceaux et le côté crooner de la voix, on a l’impression d’être embarqué dans une Cadillac le long des routes américaines. Le style chemise et lunettes de soleil permet de visualiser davantage leur univers. Ils terminent leur set avec “Criminal Animal”, titre ouvrant leur dernier album Backroom Business. Le public participe gaiement à la demande du groupe et on finit le concert comme on l’a commencé : dans une ambiance chaleureuse et bon enfant. 

On entre tout doucement dans la soirée avec The Guardians. Le groupe belge nous promet du stoner. On doit avouer qu’on s’attendait peut-être à quelque chose de plus lourd, ou à un univers plus marqué. Le groupe de Charleroi arrive à convaincre une bonne partie de la salle mais malheureusement pas nous. Il est à noter qu’ils seront en première partie des excellents monkey3 le 17 mai au Magasin 4 de Bruxelles, ce qui peut-être une occasion de les voir dans un autre type d’ambiance. 

On s’apprête donc à retrouver La Faiblesse que l’on attend avec impatience. Et la claque que l’on prend avec les parisiens est bien au-delà de nos espérances. Leur post metal nous embarque instantanément et ne nous fera atterrir que lorsque le set se termine. Le groupe arrive à créer une ambiance, un moment hors du temps, suspendu. Les voix de Christelle et Paul nous transmettent des émotions brutes et puissantes. Les mélodies tantôt planantes et mélancoliques, tantôt fortes, sauvages et libératrices sont d’une efficacité incroyable. Le travail scénique autour des lumières alternant une ambiance très tamisée et des lights particulièrement fortes renforce la puissance de leurs titres. On peut vous dire qu’on a pris une dose d’émotions intenses et que La Faiblesse a été notre coup de cœur de ce festival. 

Gros changement d’ambiance avec Arson. On découvre une scénographie très originale faite de divers luminaires venus d’un autre temps, et seule la batterie est sur la scène. En effet les micros et ce qui ressemble à une platine sont au sol, devant la scène. Et lorsque le groupe arrive, on prend une immense dose d’énergie. On découvre un hardcore’n roll pour le moins surprenant mais surtout prenant. Ce qui ressemblait à une platine s’avère finalement être un bar, derrière lequel seront servis des shooters de whisky durant tout le concert. Le public exulte et on assiste au concert le plus ambiancé de la journée. Un circle pit se forme même. Le sol se retrouve trempé de boissons en tout genre. Le concert se termine avec des cymbales en feu, clôturant parfaitement ce set de folie. On se demande vraiment pourquoi et comment on est passé à côté de ce groupe auparavant! Arson est sans conteste la découverte de cette édition d’Arc-en-Musique ! 

On reprend une dose de blues avec Power Shake. Le quatuor y distille du boogie rock’n roll. Le nom colle parfaitement à l’ambiance : on se sent secoué dans tous les sens par l’énergie que tous mettent sur scène. On retrouve Jon Beat à la contrebasse. A l’origine durant des années du groupe Corbillard et présent dans divers projets, il apporte un son et sa joie communicative à l’ensemble. Un harmonica, des planches de surfs et autres joyeusetés donnent envie de se déhancher devant la prestation. Le Petit Bar devient d’ailleurs rapidement une fournaise, aussi chaude que le public qui danse en tous sens!

On arrive tout doucement sur la fin de la soirée avec la tête d’affiche de cette édition : Frustration. Les parisiens sont attendus de pied ferme et ne décevront personne. Leur cold/post punk puissant teinté d’anti racisme et d’anti fascisme fait mouche à chaque titre proposé. Fabrice Gilbert vient parfois s’asseoir sur la grosse caisse de la batterie entre deux lignes de chant. Et même si le groupe vient de sortir un nouvel album qu’on découvre en partie en live ce soir, on terminera le set avec les standards plus anciens que sont “Too Many Questions” et “Blind”. 

On en arrive donc au treizième groupe de la journée… qui n’en est pas un! En effet, Urban Junior est un one man band, auto qualifié d’homme orchestre. Après une introduction sur “The Time Of My Life” issu de la bande son de Dirty Dancing, le suisse s’installe derrière la batterie, avec tous ses instruments et accessoires à portée de main. On est sur une belle prestation à laquelle on ne s’attendait pas, festive et joyeuse, parfaite à cette heure de la soirée!

Billions of Comrades est le dernier groupe de la soirée à fouler la Main Stage. On vous parlait il y a peu de leur dernier opus TROTOP sorti la veille. On le voit donc prendre vie devant nous avec plaisir. Le dance punk du groupe belge nous apporte l’énergie et le rythme qui le caractérise. Malheureusement l’heure avance grandement et entre la fatigue, le léger retard de la soirée et la nécessité de reprendre la route, nous partirons avant la fin du set, convaincus que nous aurons bien d’autres occasions de profiter pleinement de la proposition. On rate de fait également Landrose, dont on vous avait parlé à l’occasion de son passage à La Faune. Encore une fois, ce n’est que partie remise!

 Cette édition a tenu toutes ses promesses et bien au-delà! Entre découvertes et confirmations, la programmation était d’une qualité exceptionnelle. L’organisation et l’ambiance étaient elles aussi parfaites, avec 15 groupes ayant joué sur une journée et un retard minime en fin de soirée. Nous avons également été accueillis par une équipe de bénévoles souriante et au top. Alors longue vie à Arc-en-Musique et rendez-vous en 2025!

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Now in its 20th year, the Arc-En-Musique festival has become a landmark for anyone interested in alternative musical discoveries. Based in Ecaussinnes, the event has a charitable aim, supporting the association Le Gai Logis, a home for children in the village. In just one day, no fewer than 15 bands will be taking to the stage, including Frustration, Arson, La Faiblesse…

Review by Mégane

We kick off early in the afternoon on the Petit Bar stage, with Mezzo Pazzo, winners of the Arc-en-Musique competition, who have the honour of opening this year’s festival. The quartet have been dreaming of playing at this festival for two years, and you can feel it in the energy and pleasure they exude. The Belgians play blues-influenced rock, with vocals that often scream. It’s easy to get caught up in the world of Mezzo Pazzo, and they’re a great way to get us ready for the day.

The first band to take to the Main Stage is Suicides de Lapins, a band who are no strangers to venues like BNR. They kick off their set by announcing that they « make music like they make love: fast and hard ». So you’d expect a rather humorous band, but it’s nothing of the sort. The trio bring us a punk sound with trash and hardcore influences, heavy and full of meaning. The drummer goes wild behind the drums. Tracks such as ‘Carnage’ and ‘Metal Sale’ deliver a particularly angry brand of punk. The band could have created a real outburst of violence in the audience, which was unfortunately too scattered at the start of the day. Nonetheless, Suicides de Lapins are convincing.

Back on stage at the Petit Bar to discover French band Dirty Frenchkiss. Alice takes her place behind the drums, while Antoine takes up the guitar. The duo sing in unison a garage punk rock that quickly hooks us. In « Today Twenty », the couple tell us all about the year 2020, a very special year for them, between confinement and marriage. During the set, Alice and Antoine swap places, with the latter moving behind the drums. The songs take on a slightly different flavour, with a change of playing style on both instruments, while maintaining a common thread and a great deal of coherence. Dirty Frenchkiss launched a fund for the release of their first album, Amants Sauvages, and it reached its target very recently. We can’t wait for the release of this one, and we recommend that you keep an eye on this very promising band!

There’s no time for boredom at the Arc-en-Musique festival! A five-minute break and we’re in front of Basement Low End. The Belgian band had taken part in the Arc-en-Musique springboard the previous year, but without the expected success. The organisers nevertheless decided to have them play this year. We were won over by the band’s sound, with guitar effects that sound very post-rock. The instrumental passages are of the highest quality. Some tracks are very soaring, while others are more festive and danceable. All in all, the set was varied and there was never a dull moment. A fine little discovery, a little smoother and certainly more accessible to the general public than the other offerings, which promises a fine evolution for the group.

Back to the Petit Bar for a show by Brulaap and the Boneshakers. The musicians look like they’ve just stepped out of a blues rock concert with their dressy outfits. So it’s no surprise to hear a bluesy guitar sound in the middle of what could be described as punk’n roll. The crowd starts to move in front of the stage, driven by the energy of the band. The crowd is playing hard and the room is starting to heat up on this spring day, so we decide to take a breath of fresh air, enjoying the band’s sound from outside the small room after a few songs.

So we’re fresh for Pedigree, who are getting ready on the Main Stage. Let’s face it, the Arc-en-Musique Main Stage is just what it sounds like: human-sized and original. It’s actually a theatre stage, very high up, in a room aptly named « Notre Maison », nestled in the middle of a school. The band take to the stage and deliver some old school punk, refreshing in its apparent simplicity. With no frills, you’re quickly hooked by Tournais’ sound. Reminiscent of bands like Utopie and Short Days, you can quickly feel your body moving to the catchy rhythm of the tracks. The audience is not mistaken, and starts to get into the spirit in front of the stage too.

Then it’s back to discovering new bands, this time with Criminal Animal, another Belgian group taking part in this year’s festival. Once again, this trio has a bluesy, rock’n’roll sound. With their songs and the crooner side of their voice, you feel like you’re in a Cadillac cruising along the American highways. The shirts and sunglasses give you a better idea of their world. They ended their set with « Criminal Animal », the opening track from their latest album Backroom Business. The audience joined in cheerfully at the band’s request, and the concert ended as it had begun: in a warm, good-natured atmosphere.

The evening gets off to a gentle start with The Guardians. The Belgian band promises stoner music. We have to admit that we were perhaps expecting something heavier, or a more marked universe. The Charleroi band managed to convince most of the crowd, but unfortunately not us. It’s worth noting that they’ll be supporting the excellent Monkey3 on 17 May at Magasin 4 in Brussels, which could be an opportunity to see them in a different kind of atmosphere.

So we’re getting ready to go back to La Faiblesse, for whom we’ve been waiting with bated breath. And the slap in the face we get from the Parisians is way beyond our expectations. Their post-metal sound takes you in instantly, and you won’t land until the set is over. The band manage to create an atmosphere, a moment out of time, suspended. Christelle and Paul‘s voices convey raw, powerful emotions. The melodies, sometimes soaring and melancholy, sometimes strong, wild and liberating, are incredibly effective. The stage lighting, which alternates between a very subdued atmosphere and particularly strong lights, reinforces the power of their songs. It’s safe to say that we got a dose of intense emotion and that La Faiblesse was our favourite act of the festival.

A big change of atmosphere with Arson. The set design is highly original, with various lights from another era, and only the drums are on stage. The microphones and what looks like a turntable are on the floor in front of the stage. And when the band arrive, you get a huge dose of energy. The hardcore’n’roll they played was surprising, to say the least, but above all gripping. What looked like a turntable turned out to be a bar, behind which whisky shots were served throughout the concert. The crowd erupted in cheers, and the concert was the liveliest of the day. A circle pit even formed. The floor was drenched with drinks of all kinds. The concert ended with the cymbals on fire, bringing this crazy set to a perfect close. You really have to wonder why and how you missed this band before! Arson is undoubtedly the discovery of this year’s Arc-en-Musique!

Back for another dose of the blues with Power Shake. The quartet distilled rock’n’roll boogie. The name fits the mood perfectly: you’ll be shaken in all directions by the energy they bring to the stage. Jon Beat is back on double bass. For years he was behind the group Corbillard and has been involved in a variety of projects, bringing his infectious sound and joy to the ensemble. A harmonica, surfboards and other goodies make you want to sway to the performance. The Petit Bar quickly becomes a furnace, as hot as the audience, dancing in all directions!

The evening draws to a close with this year’s headliner: Frustration. The Parisians have been eagerly awaited and will disappoint no-one. Their powerful cold/post punk tinged with anti-racism and anti-fascism hits the nail on the head with every track. Fabrice Gilbert sometimes comes and sits on the bass drum between two vocal lines. And even though the band have just released a new album, some of which we’ll be discovering live tonight, we’ll end the set with the older standards ‘Too Many Questions’ and ‘Blind’.

And so we come to the thirteenth band of the day… which isn’t a band at all! Indeed, Urban Junior is a one-man band. After an introduction on « The Time Of My Life » from the Dirty Dancing soundtrack, the Swiss musician settled down behind the drums, with all his instruments and accessories at hand. It was an unexpectedly good performance, festive and joyful, perfect for this time of night!

Billions of Comrades are the last band of the evening to take to the Main Stage. We told you a little while ago about their latest opus TROTOP, released the day before. So we’re delighted to see it come to life for us. The Belgian band’s dance punk brings us their trademark energy and rhythm. Unfortunately, the hour was fast approaching and between tiredness, the slight delay of the evening and the need to get back on the road, we left before the end of the set, convinced that we would have plenty of other opportunities to enjoy the show to the full. We also missed Landrose, who we told you about when he played at La Faune. But once again, it’s only a postponement!

This year’s event lived up to all its promises, and then some! From new discoveries to established acts, the line-up was of exceptional quality. The organisation and atmosphere were also perfect, with 15 bands playing over the course of the day and only a minimal delay at the end of the evening. We were also welcomed by a team of smiling volunteers. So long live Arc-en-Musique and see you in 2025!