#Live : A Split Second + The Juggernauts + Stin Scatzor +Porno Karaoke + DJ Saïz @ The Black Lab, Wasquehal – 27/04/2024

Un ciel grisâtre armé d’une fine pluie bien froide qui tombe doucement mais sûrement et on plante de suite le décor lors de cette soirée spéciale EBM de chez nos voisins Belges en nous ravivant de vieux souvenirs des années 80 pour les plus nostalgiques d’entre nous. Car c’est un samedi soir pas comme les autres que nous offre The Black Lab lors de ce samedi 27 Avril pour un revival absolument sublime avec quatre groupes, et un DJ set lors de l’ouverture et la clôture de ce mini festival spécial EBM Belge, rien que ça ! Les pros du genre qui ont foulé les planches de cette magnifique soirée étaient Stin Scatzor, The Juggernauts, A Split-Second et Porno Karaoké, le tout accompagné de DJ Saïz, pour une soirée mémorable qui commença à 19h pour se terminer à 2h du matin. On en voulait encore, toujours plus jusqu’au bout de la nuit, et on en a clairement eu pour nos oreilles lors de cette Belgian Beats, un véritable régal tout droit sorti des 80’s, pour vous servir !

Article et photos par Oreÿ

English version below


On commence la soirée avec DJ Saïz, qui entama cette soirée spéciale EBM Belge avec un set de vinyles purement Belges pour le plus grand plaisir de tous les aficionados du genre, en enchaînant ses galettes et nous servant un vaste set pile dans la veine musicale de cette soirée. Le son totalement retro de cet electro si particulière attira les premiers passionnés du genre que l’on pouvait voir arriver petit à petit, impatient de recevoir leur dose d’EBM à l’ancienne et tellement jouissive. DJ Saïz s’est donc occupé à merveille de leur servir ce que cette armée de zombies vêtus de noir était venu chercher, en ouvrant cette soirée qui s’annonçait haut en couleur mais aussi en la clôturant avec toujours ce même set détonnant !

C’est alors que les choses se corsent, pour le plus grand plaisir de tous et toutes, avec Stin Scatzor venus tout droit d’Anvers, venus nous offrir une perle du genre avec un EBM incisif teinté de Dark electro et d’Electro-industriel bien lourd, sec froid et vous prenant aux tripes tel une bonne gueule de bois qui vous reste sur l’estomac. Ca sent les usines industrielles et les zones désaffectées, le tout servi dans une délicieuse agressivité qui vient vous chatouiller les oreilles en mettant vos sens en éveil, vous entraînant dans leur rêve cauchemardesque teinté de rouille et d’objets tranchants en tout genre. On est pas dans la mélodie mais plutôt dans le direct frontal dans ta tête version balayette ! Qui aurait pu mieux assurer cette première partie aussi parfaitement que Stin Scatzor ? Une quarantaine de minutes leur est nécessaire pour nous anéantir, mais juste une intro pour nous séduire. Le trio nous en mets plein la vue avec un set digne d’un bon vieux Terminator qui aurait mal tourné, bouffé par une démence routinière noyée dans une rythmique frénétique, qui ne fait que tourner en rond comme un lavage de cerveau hypnotique pour mieux nous assaillir du dernier coup fatal avant de rejoindre Saint Pierre. Les guitares criantes oscillent entre gros riffs accompagnant les beats d’EBM, jusqu’à partir dans les aigus grâce à quelques notes enivrantes le tout saupoudré d’une voix rocailleuse et pêchue en parfaite harmonie avec les rythmiques mécaniques. On a comme l’impression de se faire aspirer par une bouche d’égout démoniaque ou encore littéralement écraser par un rouleau compresseur, et bon Dieu que c’est bon ! Et le pire, c’est qu’avec Stin Scatzor, en veut encore !

Un autre trio, celui-ci venu à nouveau tout droit de Belgique  mais dans une veine beaucoup plus new school EBM. A peine les premières notes entendues et on a comme l’impression que Front 242 nous a pondu des petits frères pour notre plus grand bonheur ! Avec leur costume de CRS de l’espace, (il fallait oser, et ils l’ont fait !) Tout y est, et croyez-moi, ils n’ont pas fait les choses à moitié. On sent que la sauce commence à monter, la soirée bat son plein et les fans d’EBM commencent à arriver de plus en plus nombreux pour combler le moindre espace de The Black Lab en se serrant les uns contre les autres pour danser ou juste bouger la tête pour les plus introvertis d’entre eux. Les morceaux entraînant de The Juggernauts nous envoient une succulente répétition rythmique en passant par notre lobe frontal pour mieux résonner en nous tel les vibrations d’un train nous passant à grande vitesse sur le corps. Mais aucune agressivité n’est requise pour que The Juggernauts nous envoient dans le cosmos musical intersidéral, bien au contraire. C’est justement cette répétition rythmique, le tout parsemé d’une voix hachée d’une force poignante et engagée, le tout distribué par fragments de mots à tire-larigot qui nous emporte dans leur univers cybernétique et futuriste. C’est que ce truc venu tout droit de l’espace en vient à être dansant grâce à un sacré groove electro. Ca sent bon l’underground, avec des sons spaciaux, entre bruitages de laser gun accommodés à une batterie électronique percutante sur une base de synthé tout droit sortie d’un film de Sci-Fi. Comme une impression d’être dans Judge Dredd, mais ces CRS de l’espace sont au final beaucoup plus cool. Leur univers scénique et musical ne nous aura franchement pas laissé indifférent !  

On reste dans la veine du trio avec les légendaires A Split-Second, car comme on dit, jamais deux sans trois. Après Stin Scatzor et The Juggernauts, c’est maintenant au tour de A Split-Second de frôler les planches de The Black Lab, et quelle joie de pouvoir assister à ça ! On ne va pas se le cacher, beaucoup étaient venus pour voir ou revoir ces dinosaures Belges de l’EBM tout droit venus de Gand et formé en 1985, pour nous offrir un EBM teinté de Proto new beat aux influences Darkwave et Minimal synth. Le nec plus ultra pour tous les amateurs du genre, tant leurs influences sont riches et variées et délicieusement savoureuses. A Split-Second ne se fait pas attendre en nous replongeant de suite dans un univers ténébreux et enfumé, celui d’un monde oublié mais pas si lointain, j’ai nommé les années 80, tellement leurs sonorités musicales nous bercent dans un passé aux allures d’outre-tombes et de douces fumerolles enivrantes. Notre trio est mené par le très charismatique Mark Ickx aux allures de conte Dracula, Djuro et son maquillage grimaçant de zombie jaunâtre sous ultra violet ainsi qu’Alice et sa jolie mèche rouge prêt à en découdre avec un public plus que ravi et s’extasiant de pouvoir voir ou revoir nos spectres de l’EBM Belge en chaire et en os juste face à eux. Des flash apocalyptiques projetés en arrière plan nous entraînent en nous enlaçant dans les noirs tréfonds de leurs âmes, accompagnés des riffs de guitares la fois bruts et efficaces, avec des mélodies électroniques et synthétiques caressant une rythmique tantôt enivrante, tantôt effrénée. Et à chaque nouveau morceau, un nouvel univers… Le public se laisse aller en criant avec cette même exaltation tellement le plaisir de pouvoir réentendre et revoir en live ces moments cultes qui ont marqué l’EBM Belge est un délice absolu. Nos vampires et zombies de A Split-Second nous auront délibérément envoyé au septième ciel en nous électrisant et nous exaltant pendant plus d’une heure et quart de pur bonheur !

Avant de clôturer cette soirée d’anthologie de l’EBM Belge avec le set de fin de DJ Saïz, un dernier petit encas à se mettre sous la dent (ou ailleurs d’ailleurs…) avec un groupe au nom tout droit trouvé sur une vieille VHS pas très nette sortie d’un vieux sex shop miteux, j’ai nommé Porno Karaoke et leur wave hits cover band barré à souhait ! Comme on le dit si bien, dans la vie il faut oser, et ils ont VRAIMENT osé ! Et non cette fois-ci il ne s’agit pas d’un trio mais nos quatre loustics lookés à la sauce Village People qui auraient juste un peu trop traîné tard le soir dans un bar glauque et mal famé se sont pris un malin plaisir à nous siffloter des covers quelque peu revisités de Bowie et compagnie pendant que nous sirotions nos dernières bières. Amateurs de second degré, ces chevaliers de l’apocalypse musicale mais aussi visuelle étaient là pour notre plus grand bonheur, jusqu’à terminer leur show avec deux chanteurs dont l’un s’était subitement changé en ananas géant pour leur tout dernier titre “Pineapple” ! Et oui, on vous l’avez promis, cette soirée 100% Belge l’était autant musicalement que dans l’humour loufoque et complètement barrée de nos compères délurés de Porno Karaoke !

Un grand merci à Mike pour l’accréditation, à The Black Lab pour cette belle soirée et cet accueil aux petits oignons.


A grayish sky armed with a fine, cold rain falling slowly but surely, and we immediately set the scene for this special EBM evening from our Belgian neighbors, bringing back old memories of the 80s for the more nostalgic among us. For it’s a Saturday night like no other that The Black Lab offers us on Saturday April 27 for an absolutely sublime revival featuring four bands, and a DJ set to open and close this special Belgian EBM mini-festival, no less! Stin Scatzor, The Juggernauts, A Split-Second and Porno Karaoké, all accompanied by DJ Saïz, were the pros of the genre who took to the stage on this magnificent evening, for a memorable evening that began at 7pm and ended at 2am. We wanted more, and more, until the end of the night, and we clearly got our money’s worth at Belgian Beats, a real treat straight out of the 80’s, at your service!

Review and pictures by Oreÿ

The evening began with DJ Saïz, who kicked off this special evening of Belgian EBM with a set of purely Belgian vinyl, much to the delight of all aficionados of the genre. The totally retro sound of this very special electro attracted the first enthusiasts of the genre who could be seen arriving little by little, impatient to get their dose of old-school EBM. DJ Saïz did a marvellous job of serving up what this army of black-clad zombies had come for, opening what was sure to be a colorful evening and closing with the same explosive set!

Then, to everyone’s delight, things get tough with Stin Scatzor from Antwerp, who have come to offer us a pearl of the genre with incisive EBM tinged with Dark electro and Electro-industrial that’s heavy, dry, cold and takes hold of your guts like a good hangover that sticks to your stomach. It smells of industrial factories and disused areas, all served up with a delicious aggression that tickles your ears and awakens your senses, drawing you into their nightmarish dream tinged with rust and sharp objects of all kinds. We’re not into melody, we’re more into direct frontal assault on your head! Who could have done this opening act better than Stin Scatzor? It takes them forty minutes to annihilate us, but only an intro to seduce us. The trio’s set is worthy of a good old Terminator gone wrong, eaten up by routine insanity drowned in a frenetic rhythm, which just goes round and round like hypnotic brainwashing, the better to assault us with the final fatal blow before we reach Saint Pierre. Screaming guitars oscillate between big riffs accompanying EBM beats, to high-pitched highs with a few intoxicating notes, all sprinkled with rocky, peachy vocals in perfect harmony with the mechanical rhythms. It’s like being sucked down a demonic manhole or literally crushed by a steamroller, and God, it’s good! And what’s worse, with Stin Scatzor, there’s more to come!

Another trio, again from Belgium, but in a much more new-school EBM vein. Barely had we heard the first notes, and it was as if Front 242 had given us little brothers, much to our delight! With their space CRS costumes (they had to dare, and they did!), it’s all there, and believe me, they haven’t done things by halves. The party was in full swing, and more and more EBM fans were arriving to fill every last space in The Black Lab, huddling together to dance or just shake their heads for the more introverted among them. The Juggernauts‘ rousing tunes send a succulent rhythmic repetition through our frontal lobe, resonating within us like the vibrations of a train passing over our body at high speed. But no aggression is required for The Juggernauts to send us into the interstellar musical cosmos – quite the contrary. It’s precisely this rhythmic repetition, sprinkled with chopped-up vocals of poignant, committed force, and distributed in fragments of words galore, that sweeps us into their cybernetic, futuristic universe. It’s that this stuff from outer space comes to be danceable thanks to a hell of an electro groove. It smells like the underground, with space sounds, between laser-gun noises accommodated to percussive electronic drums on a synth base straight out of a Sci-Fi movie. It’s like being in Judge Dredd, but these space CRS are actually much cooler. Their scenic and musical universe will not have left us indifferent!

We’re continuing in the trio’s vein with the legendary A Split-Second, because as they say, there’s never a dull moment without three. After Stin Scatzor and The Juggernauts, it’s now A Split-Second’s turn to graze the boards of The Black Lab, and what a joy to be able to witness it! Let’s face it, a lot of people came to see or see again these Belgian EBM dinosaurs, who came straight from Ghent and formed in 1985, to offer us EBM tinged with Proto new beat with Darkwave and Minimal synth influences. The nec plus ultra for all fans of the genre, their influences are so rich, varied and deliciously tasty. A Split-Second doesn’t take long to immerse us in a murky, smoky universe, that of a forgotten but not so distant world, the 80s, so much so that their musical sounds lull us into a past of otherworldly allure and sweet, intoxicating fumaroles. Our trio is led by the charismatic, Dracula-like Mark Ickx, Djuro and his grimacing, ultra-violet, yellowish zombie make-up, and Alice and her pretty red streak, ready to do battle with an audience more than happy to see our Belgian EBM spectres in flesh and blood right in front of them. Apocalyptic flashes projected in the background draw us in, embracing us in the dark depths of their souls, accompanied by guitar riffs both raw and effective, with electronic and synthetic melodies caressing a rhythm that is sometimes intoxicating, sometimes frantic. And with each new track, a new universe… The audience is left screaming with the same exaltation, so much so that the pleasure of being able to hear again and again live these cult moments that have marked Belgian EBM is an absolute delight. Our vampires and zombies from A Split-Second deliberately sent us to seventh heaven, electrifying and exhilarating us for over an hour and a quarter of pure bliss!

Before closing this anthological evening of Belgian EBM with DJ Saïz’s final set, a final little snack to sink your teeth into (or anywhere else for that matter…) with a band whose name comes straight out of a dingy old VHS from a dingy old sex shop: Porno Karaoke and their wacky wave hits cover band! As the saying goes, in life you have to dare, and they REALLY dared! And no, this time it wasn’t a trio, but our four Village People-looking loustics who’d been hanging out a bit too late in a sleazy bar took great pleasure in whistling covers of Bowie and company while we sipped our last beers. These knights of the musical and visual apocalypse were there to delight us, even ending their show with two singers, one of whom had suddenly turned into a giant pineapple for their latest track “Pineapple”! And yes, we promised you, this 100% Belgian evening was as much about the music as it was about the zany, off-the-wall humor of our crazy friends from Porno Karaoke!

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