#Album : Ultra Vomit – Et le Pouvoir de la Puissance (27/09/2024)

On ne présente plus le groupe nantais Ultra Vomit, ultra spécialisé dans l’ultra metal ultra parodique. Les salles combles parlent pour eux, et on le sait, ces musiciens hors pairs sont aussi bons sur scène que sur album. On avait donc hâte, après des semaines de teasers, d’entendre leur toute nouvelle création Et Le Pouvoir de la Puissance, à paraître via Verycords le 27 septembre. 

Article par Mégane Canis

English version below


Dès l’intro on retrouve les talents d’imitateur hors pair de Fetus, qui nous gratifie d’un ton à la Mickael Jackson qui relève du génie. L’autodérision est également déjà de mise, présentant les membres du groupe comme étant beaux, talentueux, géniaux… Mais surtout humbles! Le reste de l’album suit évidemment cette introduction, entre metal plus ou moins lourd et références en tous genres. Les rimes et la voix féminine sur “Dead Robot Zombie Cop From Outer Space” viennent contrebalancer les riffs particulièrement lourds. La base rythmique assurée par Manard (batterie) et Matthieu Bausson (basse) y résonne fort. On trouve également des titres plus légers musicalement comme “Doigts de Metal” dont le clip est sorti récemment. Dans les premiers instants de celui-ci on croirait à un featuring avec Orelsan tant la voix de Fetus est convaincante. Ultra Vomit étant tout de même un groupe de metal, ce n’est pas un titre inspiré d’Orelsan qui les empêche d’incruster quelques pig squeal “typiques du death metal”. Le groupe ne pouvant se résoudre à s’enfermer dans un style unique, c’est le black metal, particulièrement parodique, qui est représenté avec “Toxoplasma Gondil (Felinus Sanctus)”, sur fond de déclarations d’amour aux félins. On repart dans les mélodies plus légères avec un hommage (de son vivant évidemment) à Renaud dans “Ricard Peinard”. Il semblerait d’ailleurs que ce titre ait droit à son petit goodies très stylé dans la version collector du vinyle! Nous maintenant en haleine, et rythmant l’album, on repart sur du gros metal avec “Mortal Konkass”, abordant toute la violence de ce style, dans une métaphore très phallique de ce qui se passe lors de pogos les plus extrêmes (et souvent très masculins) de certains groupes. 

Comme toujours avec Ultra Vomit, un titre de l’album parle de l’école. Et comme toujours, il fait peur. Ici, “The Gruge” ne fait pas exception, nous parlant de fantômes et d’histoires à la Chair de Poule. Concernant “Tikawahukwa”, on ne comprend pas le thème à la lecture du titre. Mais une fois dit à voix haute, tout s’éclaire. On se dit alors que tout cela relève encore du génie et qu’on aimerait beaucoup être une petite souris lors des séances d’écriture! Et la suite renforce encore cette idée. En effet, après les fameux “Takoyaki” de Panzer Surprise ! en 2017, la cuvée 2024 fait la part belle aux spécialités culinaires espagnoles, sauce Ultra Vomit, avec, en guise de commis, les excellents Crisix. “Patatas Bravas” nous emmène donc visiter la péninsule ibérique avec beaucoup d’humour et une belle complicité entre les deux groupes. Ce featuring est immédiatement suivi d’un autre sur “Mouss 2 Mass” avec… Mouss de Mass Hysteria! Quelques références sont plus étonnantes à l’instar de “Ültrus Crëw” qui nous évoque grandement Stupeflip.  

On ne s’étendra pas sur “GPT (à l’instant)”, pas la plus subtile, mais totalement assumée! Mais bon, l’époque pipi caca c’est fini pour Ultra Vomit et ils s’empressent de remettre les choses en ordre (ou d’en rajouter une couche…) avec “Mollo sur Caca”, aux influences davantage punk rock. Quelques intonations et tournures de phrases de ce titre me font d’ailleurs grandement penser à Alexandre de Justin(e) (dont Flockos était guitariste). 

On termine tranquillement cet album dans lequel on ne s’ennuie jamais avec “La Puissance du Pouvoir” sur base de Power Metal, pouvant parfois faire penser aux titres humoristiques des 3 Fromages, avant que la voix de Johnny ne résonne via celle de Fetus et fasse monter ce morceau au stade exceptionnel. Et si jamais les aficionados de vague cold se sentaient lésés, qu’ils se rassurent : “A.N.U.S” vient représenter ce style, avec un final digne des plus grands films en prime!

Ultra Vomit reste dans la veine de ce qu’ils nous ont présenté avec Panzer Surprise!, tout en nous surprenant toujours par leur créativité et leur inventivité. On retrouve donc des titres généralement assez courts, basés sur des blagues / hommage / concepts humoristiques. On salue l’humour toujours aussi accrocheur, parfois potache et léger qui fonctionne  encore une fois très bien. Evidemment le tout se base sur des talents musicaux assez incroyables. Leur tournée de promo est déjà bien pleine, à l’instar de la date à Calais, avec Crisix, où une partie de l’équipe sera présente! 

 

Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance

Tracklist :

  1. Kings of Pop
  2. Dead Robot Zombie Cop From the Outer Space
  3. Le Coq
  4. Doigts de Metal
  5. Toxoplasma Gondii
  6. Ricard Peinard
  7. Mortal Konkass
  8. The Gruge
  9. Tikawahukwa
  10. Patatas Bravas
  11. Mouss 2 Mass
  12. Auto-Thunes
  13. Ultrus Crew
  14. GPT (à l’instant)
  15. Mollo sur le Caca
  16. La Puissance du pouvoir
  17. A.N.U.S.

Ultra Vomit, a band from Nantes who specialize in ultra parodic ultra metal, need no introduction. Their sold-out venues speak for themselves, and as we all know, these peerless musicians are as good on stage as they are on album. So, after weeks of teasers, we couldn’t wait to hear their latest creation, Et Le Pouvoir de la Puissance, to be released via Verycords on September 27th.

Review by Mégane Canis

Right from the intro, Fetus‘ unrivalled mimicry skills are on full display, with a Michael Jackson-esque tone that’s the stuff of genius. Self-mockery is also already in evidence, presenting the band members as beautiful, talented, brilliant… But above all, humble! The rest of the album obviously follows this introduction, between more or less heavy metal and references of all kinds. The rhymes and female vocals on “Dead Robot Zombie Cop From Outer Space” counterbalance the particularly heavy riffs. The rhythmic base provided by Manard (drums) and Matthieu Bausson (bass) resonates strongly. There are also some musically lighter tracks, such as “Doigts de Metal”, the video for which was recently released. Fetus’ voice is so convincing, you’d think it was featuring Orelsan. Ultra Vomit are a metal band after all, so it’s not an Orelsan-inspired track that prevents them from throwing in a few “typical death metal” pig squeals. As the band can’t bring themselves to lock themselves into a single style, it’s black metal, particularly parodic, that is represented with “Toxoplasma Gondil (Felinus Sanctus)”, set against a backdrop of declarations of love for felines. We return to lighter melodies with a tribute (from his lifetime, of course) to Renaud in “Ricard Peinard”. In fact, it looks as though this track will be included in the collector’s edition of the vinyl as a stylish goodie! Keeping us on the edge of our seats, and keeping the pace of the album moving, we’re back to heavy metal with “Mortal Konkass”, tackling all the violence of this style, in a very phallic metaphor for what happens at the most extreme (and often very masculine) pogos of certain bands.

As always with Ultra Vomit, one track on the album is about school. And as always, it’s scary. Here, “The Gruge” is no exception, telling us of ghosts and Goosebumps. As for “Tikawahukwa”, we don’t understand the theme when we read the title. But once it’s said aloud, everything becomes clear. It makes you think that this is still genius, and that you’d love to be a little mouse during the writing sessions! And what follows reinforces this idea. After Panzer Surprise!’s famous “Takoyaki” in 2017, the 2024 vintage features Spanish culinary specialties in Ultra Vomit sauce, with the excellent Crisix as clerks. “Patatas Bravas” takes us on a tour of the Iberian peninsula, with plenty of humor and a great sense of complicity between the two groups. This featuring is immediately followed by another on “Mouss 2 Mass” with… Mouss from Mass Hysteria! Some references are more surprising, such as “Ültrus Crëw”, which is very reminiscent of Stupeflip.

We won’t dwell on “GPT (à l’instant)”, not the most subtle, but totally assumed! But hey, the pee-pee era is over for Ultra Vomit, and they hasten to put things right (or to add a layer…) with “Mollo sur Caca”, with more punk rock influences. Some of the intonations and turns of phrase on this track remind me very much of Alexandre from Justin(e) (of which Flockos was guitarist).

The album comes to a quiet close with “La Puissance du Pouvoir” (The Power of Power), a Power Metal-based track reminiscent of the humorous songs of Les 3 Fromages, before Johnny’s voice echoes through Fetus’s, raising the track to an exceptional level. And if ever aficionados of cold wave felt short-changed, rest assured: “A.N.U.S” represents this style, with a finale worthy of the greatest films to boot!

Ultra Vomit remains in the same vein as their Panzer Surprise! offering, while still surprising us with their creativity and inventiveness. The titles are generally fairly short, based on jokes/tributes/humorous concepts. The humor is as catchy and light-hearted as ever, and once again works very well. Of course, the whole thing is based on some pretty incredible musical talent. Their promotional tour is already well booked, as is the date in Calais with Crisix, where part of the team will be present!

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