Les nantais de Treaks font une entrée tonitruante dans la catégorie punk noise avec Ego, leur tout premier album. Après quelques singles qui annoncent la couleur, préparez vous à la déferlante qui arrive le 11 avril via le label Muses! 

par Mégane Canis

English version below

En préambule, il faut dire que peu d’albums me touchent à ce point. Ego m’a séduit dès les premières notes, apportant vraiment un son unique, certes inspiré d’autres groupes pré existants. On ne peut pas s’empêcher de penser à Psychotic Monks ou encore Femme Fugazi à l’écoute, mais Treaks a une réelle identité, et une vraie affirmation sur ce premier opus. D’entrée de jeu “Queen” est une masterclass. Féministe à souhait dans les textes, percutant dans les rythmes, et la voix de Clothilde exprimant parfaitement les émotions de rages, de revendication et de girl power de la chanson. Chaque titre est une merveille. La ligne rythmique est très présente et renforce ce côté appuyé, fort, énervé. Treaks impose ses thèmes dans une société qui ne les écoute pas. La liberté du corps, et notamment de celui des femmes, est un thème très présent, avec notamment “Tiny Brain” ou “Anatomy Lessons”. Au milieu des synthés et riffs déchaînés, les relations sont également abordées dans “Sleep Apart”, dénonçant les injonctions sociales en termes de relations amoureuses normées, hétérosexuelles, exclusives, de couples destinés à vivre ensemble. Evidemment ces relations s’avèrent souvent toxiques, entre masculinité et objectivation sexuelle de la femme, dont rendent parfaitement compte “Smiling”, “Obsession” ou “Dirty”. Ce dernier a d’ailleurs un flow un peu différent, très rock alternatif, avec des passages faisant parfois penser à du Shaka Ponk dans leurs titres les plus énergiques. Les mots sont toujours d’une justesse incroyable, sans être pompeux ou trop élaborés. Ils témoignent d’un réel vécu, d’une grande authenticité. On ressent une vraie énergie libératrice dans l’entièreté de Ego. 

Alors tout comme Treaks, pas besoin d’en faire trop. Vous l’aurez compris : si vous aimez le post punk / punk noise teinté de synthé, fémniniste, engagé, hurlant toute sa différence face à cette société qui invisibilise une large frange de nos combats, alors foncez, vous avez trouvé l’album de l’année avec Ego! Merci à elleux. 

Tracklist :

01 : Queen
02 : Against The Wall
03 : Tiny Brain
04 : Anatomy Lesson
05 : Smiling
06 : Blood Family
07 : Dirty
08 : Obsession
09 : Sleep Apart
10 : Ego

Treaks from Nantes are making a thunderous entry into the noise punk category with Ego, their debut album. After a few singles that set the tone, get ready for the big bang on April 11th via the Muses label!

by Mégane Canis

As a preamble, it has to be said that few albums touch me to this extent. Ego seduced me from the very first notes, bringing a truly unique sound, admittedly inspired by other pre-existing bands. You can’t help but think of Psychotic Monks or Femme Fugazi when you listen to it, but Treaks have a real identity, and a real assertiveness on this first opus. From the outset, “Queen” is a masterclass. Feminist in its lyrics, hard-hitting in its rhythms, and Clothilde‘s voice perfectly expressing the song’s emotions of rage, protest and girl power. Each track is a marvel. The rhythmic line is very present, reinforcing the strong, edgy feel. Treaks imposes its themes on a society that doesn’t listen to them. The freedom of the body, particularly women’s bodies, is a very present theme, as in ‘Tiny Brain’ and ‘Anatomy Lessons’. Amidst the synths and riffs, relationships are also addressed in ‘Sleep Apart’, denouncing social injunctions in terms of normative, heterosexual, exclusive love relationships and couples destined to live together. Obviously these relationships often turn out to be toxic, between masculinity and the sexual objectification of women, which is perfectly captured in ‘Smiling’, “Obsession” and ‘Dirty’. The latter has a slightly different flow, very alternative rock, with passages sometimes reminiscent of Shaka Ponk in their most energetic tracks. The words are always incredibly accurate, without being pompous or overly elaborate. They bear witness to real experience and authenticity. There’s a real liberating energy throughout Ego.

So, like Treaks, there’s no need to overdo it. You’ve got it: if you like synth-tinged, feminist, committed post punk / punk noise that screams out its difference in the face of a society that invisibilises a wide swathe of our struggles, then go for it, you’ve found the album of the year with Ego! A big Thank you to them.