Après une édition 2023 qui nous avait très largement conquis, nous voilà de retour au BetiZFest au Palais des Grottes de Cambrai! Cette année, quelques changements sont à noter: le festival est passé du mois d’avril au mois de juin pour une affiche plus fournie en têtes d’affiches impressionnantes, et on passe d’une journée punk et une journée métal à une programmation plus hardcore le vendredi et plus orienté post et stoner le samedi. Autant vous dire qu’à l’annonce de l’affiche on savait déjà qu’on ne pouvait manquer cette nouvelle édition d’un de nos festivals favoris. Au programme de cette première soirée : Hatebreed, Ingested, Counterparts, Karras, Verbal Razors et November. 

Report par Victor BRUNERIE

Photos par Marye DAVENNE

English version below

---

November

Il est 18h tapantes et c’est parti pour le premier concert de cette édition 2024, et on commence fort avec les nordistes de November qui vont pendant une demi-heure nous présenter leur mélange habile entre métal et hardcore rempli de mélodies imparables. Les premiers mosh pits ne tardent pas à apparaître dès les premiers titres joués par la formation. Le son excellent de la salle leur permet de nous faire vibrer au son des morceaux de Portraits I et Portraits II, leurs deux EPs. Le public s’en donne à cœur joie et n’hésite pas à venir au plus près de la scène reprendre les paroles en chœur, car oui le groupe a clairement ses fans dans l’assistance. L’énergie de la formation est bien là et on passe un excellent moment en leur compagnie. Vers la fin du set, le groupe nous proposera sa version revisitée du classique émo « Mr. Brighside » de The Killers, et c’est clairement autant une réussite en live que sur album! Une dernière occasion de partir en two step sur le dernier titre et il est déjà temps de dire aurevoir à ce groupe qui a déjà tout d’un grand. On a déjà hâte de retrouver November en live et on sent que ce set au Palais Des Grottes a clairement marqué le public.

Verbal Razors

La petite pause ayant permis à tout le monde d’aller prendre l’air dans la petite cour du festival où les food trucks et tables propices à la discussion sont déjà pris d’assaut, le public revient en forme pour l’arrivée sur scène des tourangeaux de Verbal Razors. On ne les a pas vu sur scène depuis 2019, et il est donc temps pour nous de découvrir en live les morceaux de By Thunder And Lightning, leur album sorti en 2020. Le groupe de crossover thrash ne laisse rien au hasard et déroule ses morceaux énergiques à souhait avec une envie qu’on ressent dès les premières secondes. Simon Jeffroy court dans tous les sens et nous livre une prestation vocale dont il a le secret. Le public retrouve son envie de se lancer dans des mosh pits au grand plaisir des musiciens sur scène. On est ravis de reprendre une belle dose de riffs endiablés et de rythmiques ciselées. Le groupe, malgré les années, ne perd rien en énergie et livre un set d’anthologie à un public clairement prêt à faire la fête. Largement applaudis, Verbal Razors quittent la scène après une dernière dose de d’énergie brute qui aura terminé de mettre le public du BetiZFest d’accord.

 

Karras

Après un bon repas et une bière à la main, il est temps de retrouver Karras et leur powerviolence surpuissant. Le trio, qu’on est ravi de retrouver sur scène après un set d’anthologie au Tyrant Fest 2023, continue de nous plonger avec une grande réussite dans le monde de L’Exorciste avec des morceaux calibrés pour tout casser sur leur passage.  Etienne Sarthou matraque ses fûts avec force comme à son habitude et forme un duo rythmique d’exception avec Diego Janson, qui est tout aussi impérial au chant. Les morceaux de We Poison Their Young et None More Heretic se mêlent avec frénésie pour une belle mise en avant de leur discographie par le trio. Signe particulier de Karras : leurs titres sont des pépites de vitesse qui ne laissent que peu de chance à nos cervicales, et on va clairement pas s’en plaindre. A la guitare, Yann Heurtaux nous livre ses meilleurs riffs et ne donne, là aussi, aucune chance au public de se reposer avec un enchainement frénétique de notes toutes plus puissantes les unes que les autres. C’est après un set mené tambours battants que Karras quittent la scène en ayant clairement marqué de leur emprunte cette nouvelle édition du festival cambrésien.

Counterparts

Parfois il fait bon laisser sa fragilité s’exprimer, et c’est avec les canadiens de Counterparts et leur hardcore mélodique que nous allons le faire. Brendan Murphy portant son plus beau merch de KPop arrive sur scène et lance les hostilités avec le magnifique « Nothing Left To Love » que nous reprendrons bien évidemment en chœur. Les musiciens ne sont pas en reste et nous livrent ce qu’ils font de mieux : des morceaux aussi énergiques qu’émouvants qui viennent remuer nos entrailles pour notre plus grand plaisir. Beaucoup dans le public sont ravis de voir les canadiens dans le Nord et le montreront en se rapprochant de la scène pour mosher et chanter les paroles au plus près du groupe. A Eulogy for Those Still Here a évidemment la part belle dans la setlist mais les anciens albums comme Tragedy Will Find Us ou Nothing Left to Love ne sont évidemment pas oubliés. Brendan qui d’habitude n’hésite pas à harranguer le public semble ce soir beaucoup plus dans la retenue et nous remercie en nous invitant à venir chanter si jamais on connaissait les paroles. Chaque morceau est un pur plaisir pour les oreilles et chaque personne sur scène est au sommet de son art. On avait hâte de retrouver les canadiens après leur set d’anthologie à La Bellevilloise de Paris l’an dernier et on peut vous le dire, celui-ci est encore plus prenant et émouvant et montre que le hardcore mélodique a clairement sa place au plus haut sur les affiches des festivals. Après un set passé beaucoup trop vite à notre goût, le groupe nous quitte avec « Whispers  of your death », dernière occasion pour eux de faire monter nos larmes. C’est une fois encore bluffé par la puissance émotionnelle qui se dégage de la musique de Counterparts qu’on part prendre une petite pause avant la déferlante qui arrive! On espère revoir le groupe dans le Nord sur une prochaine tournée pour une date en tête d’affiche!

Hatebreed

Il est temps de fêter comme il se doit le début de la tournée des 30 ans des légendes de Hatebreed, et le public de BetiZFest ne va clairement pas se faire prier. Avec le souvenir encore chaud de leur concert à The Black Lab l’an dernier, on se dit qu’on va ce soir avoir le droit à une nouvelle setlist d’anthologie, et ça sera clairement le cas après une petite vidéo d’intro où les grands noms du hardcore et du métal mondial se suivent pour souhaiter un joyeux anniversaire à la formation. Les mosh pits se lancent et ne cesseront pas du set, le public ayant prévu de reprendre tous les titres en chœur en plus de retourner le Palais des Grottes. La voix de Jamey Jasta délivre avec force les messages chers au patrons du Hardcore US. Véritable best of, le concert de ce soir nous montre à quel point la carrière des américains regorge de pépites taillées pour le pit et le partage dans une ambiance de feu. C’est simple le show est dantesque et chaque musicien semble très heureux de débuter la tournée de cette manière et devant un public aussi réactif. On navigue dans la discographie du groupe en passant aisément de morceaux récents à des classiques intemporels avec une joie immense et une envie de remuer avec tout le reste de l’assistance. En fin de set le groupe lancera dans la fosse la ball of death, une balle gonflable géante qui fera de nombreuses fois le tour du public passée de bras en bras avec un grand enthousiasme par des fans ravis. C’est rincé que nous partons nous hydrater avant la fin des hostilités et le dernier set de cette première soirée. Hatebreed ont clairement livré une prestation inoubliable qui marquera le festival à coup sur. Il fallait être là pour ce début de tournée qui s’annonce immense à tout les points de vue. Le public part se reposer le sourire aux lèvres, heureux d’avoir assisté à un concert de cette trempe avec un son aussi parfait de bout en bout.

Ingested

Les plus téméraires resteront dans le Palais des Grottes pour le dernier concert de cette soirée, et quel concert! Ca n’est plus un secret si vous lisez nos lignes, les anglais d’Ingested sont un de nos groupes favoris et les voir ici au BetiZFest et un véritable cadeau. C’est parti pour une leçon de brutal death comme seul la formation de Birmingham saint les donner. Jason Evans est le véritable Slam King et livre une prestation de haute volée qui laisse tout le monde béat d’admiration. Impossible de ne pas se déboiter les cervicales sur les blasts de Lyn Jeffs. Le groupe nous présente évidemment des titres de The Tide of Death and Fractured Dreams, leur album sorti plus tôt cette année. Et force est de constater que ces nouveaux titres passent sans effort l’épreuve du live. Les pigs squeals et autres merveilles guturales viennent nous subjuguer une fois de plus tout en nous donnant envie de lancer toutes nos dernières forces dans la bataille. Sean Hynes balance tout au long du set ses meilleurs riffs dévastateurs tout en proposant des chœurs venus tout droit des enfers quand il le faut. La prestation des anglais tient toutes ses promesses et on ne voit clairement pas le temps passer. La fin du set ne fait que confirmer tout ce qu’on a dit plus haut et le groupe nous laisse avec une dernière dose de slam brutal death des plus réussies et nous remercie pour l’accueil si chaleureux à cette heure tardive. On ne pouvait rêver mieux qu’Ingested pour terminer en beauté cette première journée du BetiZFest. Pas sûr que le Palais des Grottes oublie de si tôt le passage des anglais!

Un grand merci à François pour les accréditations et pour sa confiance, à tout l’équipe du festival pour l’organisation de ce bel évènement et au Palais des Grottes et aux équipes bénévoles pour l’accueil au top !

---

After a 2023 edition that won us over by a landslide, we’re back at BetiZFest at the Palais des Grottes in Cambrai! There are a few changes to note this year: the festival has moved from April to June, with a bigger line-up of impressive headliners, and we’re moving from one day of punk and one day of metal to a more hardcore line-up on Friday and a more post and stoner-oriented line-up on Saturday. So when the line-up was announced, we knew we couldn’t miss this latest edition of one of our favourite festivals. On the bill for the first night: Hatebreed, Ingested, Counterparts, Karras, Verbal Razors and November.

Review by Victor BRUNERIE

Pictures by Marye DAVENNE

November

It’s 6pm sharp and it’s time for the first concert of this 2024 edition, and we’re off to a great start with November from the north of France, who spend half an hour presenting us with their skilful blend of metal and hardcore, packed with unstoppable melodies. It didn’t take long for the first mosh pits to appear as soon as the band played their first tracks. The venue’s excellent sound allowed them to thrill us with tracks from Portraits I and Portraits II, their two EPs. The crowd went into raptures, singing along to the lyrics as close to the stage as possible, because yes, the band clearly have their fans in the audience. The band’s energy is there for all to see, and we’re having a great time with them. Towards the end of the set, the band offered us their revisited version of The Killers‘ emo anthem “Mr. Brighside”, and it’s clearly as much a success live as on album! One last chance to take a two-step on the last track, and it’s already time to say goodbye to this band who already have all the makings of a great one. We can’t wait to see November live again, and it’s clear that their set at the Palais Des Grottes left a lasting impression on the audience.

Verbal Razors

After a short break to get some fresh air in the festival’s small courtyard, where the food trucks and discussion tables are already packed, the crowd returns in fine form for the arrival on stage of Verbal Razors from Tours. We haven’t seen them live since 2019, so it’s time for us to discover the live tracks from By Thunder And Lightning, their album released in 2020. The crossover thrash band leave nothing to chance and roll out their energetic tracks with a desire you can feel from the very first seconds. Simon Jeffroy runs in all directions and delivers a vocal performance that’s his secret. The audience rediscovered their desire to throw themselves into mosh pits, much to the delight of the musicians on stage. We’re delighted to get back to a good dose of frenzied riffs and chiselled rhythms. Despite their age, the band have lost none of their energy, delivering an anthology set to an audience clearly ready to party. Verbal Razors left the stage to rapturous applause after a final dose of raw energy that had the BetiZFest crowd on their feet.

Karras

After a good meal and a beer in hand, it’s time to catch up with Karras and their overpowering powerviolence. The trio, who are delighted to be back on stage after an anthology set at Tyrant Fest 2023, continue to successfully plunge us into the world of The Exorcist with tracks calibrated to smash everything in their path. Etienne Sarthou bludgeons his drums with his usual force and forms an exceptional rhythmic duo with Diego Janson, who is just as imperial on vocals. Tracks from We Poison Their Young and None More Heretic blend frenetically together, giving the trio a fine showcase for their discography. One of Karras‘ hallmarks is that their tracks are fast-paced nuggets that don’t give our necks much of a chance, and we’re certainly not going to complain. Guitarist Yann Heurtaux delivers some of his best riffs, giving the audience no chance to rest with a frenetic succession of notes, each more powerful than the last. It was after a set that Karras left the stage, clearly having made their mark on this latest edition of the Cambrai festival.

Counterparts

Sometimes it’s good to let your fragility shine through, and we’re about to do just that with the Canadians from Counterparts and their melodic hardcore. Brendan Murphy arrives on stage wearing his best KPop gear and kicks things off with the magnificent ‘Nothing Left To Love’, which we’ll be singing along to. The musicians were not to be outdone, delivering what they do best: songs as energetic as they are moving, stirring our insides to our delight. Many in the audience are delighted to see the Canadians in the North, and show it by getting closer to the stage to mosher and sing the lyrics as close as possible to the band. A Eulogy for Those Still Here is obviously a big part of the setlist, but old albums such as Tragedy Will Find Us and Nothing Left to Love are obviously not forgotten. Brandan, who usually doesn’t hesitate to harangue the audience, seems much more restrained this evening and thanks us by inviting us to come and sing along if we know the words. Each track is a pure pleasure for the ears and everyone on stage is at the top of their game. We couldn’t wait to see the Canadians again after their anthology set at La Bellevilloise in Paris last year, and we can tell you, this one is even more gripping and moving, and shows that melodic hardcore clearly has its place at the top of festival billboards. After a set that went by far too quickly for our liking, the band left us with ‘Whispers’, the last chance for them to bring tears to our eyes. Once again, we were blown away by the emotional power of Counterparts‘ music, so we took a short break before the next wave of music! We hope to see the band again in the North of France on a headline show!

Hatebreed

It’s time to celebrate the start of Hatebreed‘s 30th anniversary tour in style, and the BetiZFest crowd are clearly not going to be denied. With the memory of last year’s gig at The Black Lab still fresh in our minds, we’re sure we’ll be treated to another anthology setlist tonight, and that’s clearly the case after a short intro video in which the big names of hardcore and metal follow each other to wish the band a happy anniversary. The mosh pits were non-stop throughout the set, with the crowd expected to sing along to every track and turn the Palais des Grottes upside down. Jamey Jasta‘s voice forcefully delivers the messages dear to the US hardcore masters. A veritable best of, tonight’s concert shows just how much the American band’s career is packed with nuggets made for the pit and sharing in a fiery atmosphere. It’s simple, the show is Dantesque, and every musician seems delighted to be kicking off the tour in this way, and in front of such a responsive audience. The band’s discography is explored with ease, moving from recent tracks to timeless classics with immense joy and a desire to shake things up with the rest of the audience. At the end of the set, the band threw the Ball of Death into the pit, a giant inflatable ball that was passed from arm to arm with great enthusiasm by the delighted fans. Rinsed, we headed off to hydrate before the end of hostilities and the final set of the first evening. Hatebreed have clearly delivered an unforgettable performance that’s sure to leave its mark on the festival. We had to be there for the start of what promises to be a huge tour from every point of view. The crowd went home with smiles on their faces, happy to have witnessed a concert of this calibre with such perfect sound from start to finish.

Ingested

The more adventurous will stay in the Palais des Grottes for the final concert of the evening, and what a show it was! If you’re reading this, it’s no secret that England’s Ingested are one of our favourite bands, and seeing them here at BetiZFest is a real treat. It’s time for a lesson in brutal death as only the Birmingham outfit can deliver. Jason Evans is the real Slam King and delivers a high-flying performance that leaves everyone speechless with admiration. It’s impossible not to crane your neck on Lyn Jeffs‘ blasts. The band obviously played tracks from The Tide of Death and Fractured Dreams, their album released earlier this year. And it’s clear that these new tracks stand up effortlessly to the live test. The pigs squeals and other guttural marvels overwhelm us once again, making us want to throw everything we’ve got into the battle. Sean Hynes delivers his best devastating riffs throughout the set, with backing vocals straight from the underworld when needed. The English band’s performance lived up to all their promises and we definitively did not see time running. The end of the set only confirms everything we’ve said above, and the band leave us with a final dose of brutal death slam, thanking us for such a warm welcome at this late hour. We couldn’t have wished for a better end to the first day of BetiZFest than Ingested. It’s doubtful that the Palais des Grottes will forget the English band’s visit any time soon!

A big thank you to François for the accreditations and for his confidence, to the whole festival team for organising this wonderful event and to the Palais des Grottes and the volunteer teams for their top-class welcome!